Elle est là, tout prêt de moi,
Je n'ai qu'à tendre le bras
Pour la frôler de mes doigts Tremblotants et froids.

Je tâtonne, ne la trouve pas.
Où est-elle réellement?
Je la sens,
Elle tourne autour de moi,
Elle rôde autour d'une proie.

Je frissonne,
Tire sur les manches trop larges de mon pull fétiche,
Le blanc rayé noir,
Je respire rapidement.

Puis je la vois,
Je sursaute,
Elle disparaît.

Mais elle reste là,
Je le sais.
Elle danse à mes côtés,
Me nargue de sourires aux dents pourries
M'invite à une dernière danse.

Je tremble,
Mes yeux s'écarquillent d'effroi,
Je recule,
Heurte un mur,
Tressaillis.

Elle apparaît à ma gauche,
Puis à ma droite.
Son souffle s'abat sur ma nuque,
Et l'instant d'après,
Caresse cruellement mon visage.

Je regarde autour de moi, affolée.
Où te caches-tu?
Quel piège me tends-tu?
T'amuses-tu à me voir si apeurée, sans défense?

Je reste silencieuse,
Des larmes coulent sur mes joues.
Je pince mes lèvres,
Ravale un sanglot.

Ce n'est que dans ma tête,
Elle n'est pas là.
Je suis seule.

Ne t'inquiète pas,
Ce n'est que dans ta tête.

Dans ta tête.

Je porte une main à ma poitrine,
Agrippe mon collier,
Le serre.
Le pendentif s'enfonce dans ma paume.

Et soudain,
La voici devant moi,
Les yeux brûlants de désir.
Elle me prend dans ses bras squelettiques,
Une étreinte à l'odeur perfide,
Et me susurre à l'oreille.

Le couloir s'est obscurci,
Le temps semble s'être arrêté,
Ma respiration saccadée flotte dans l'air.
Son aura noire me domine,
M'enveloppe d'une couverture glaciale.

Je sanglote sans faire de bruit,
Mes jambes vacillent.
Elle me lâche,
Et je m'écroule à genoux.
Puis elle part tranquillement,
Et je l'entends ricaner,
Son rire affreux disparaît lentement.

Alors,
Je prends ma tête entre mes mains,
Tire sur mes cheveux,
Me roule en boule contre le carrelage froid.
Je me bouche les oreilles,
Hurle,
Tente de faire disparaître sa voix,
Qui résonne
Et résonne
Et résonne
Dans mes pensées.

«  Es-tu vraiment heureuse? »