Amie ou ennemie,
Qu'es-tu réellement?

Lorsque,
Sensible à la lumière
Sensible au son, au bruit,
au vacarme même le plus doux,
Je me languis de toi,
Tendre noirceur,
De ton obscurité qui égale la mienne,
De ton silence qui apaise mes sens,
Du réconfort qu'offre ta solitude.

Mais qui es-tu vraiment?

Lorsque,
Allongée enfin dans tes bras,
Dans un brouillard infini de noir,
Je ne sais plus
où je suis
qui je suis
où je vais.

Ton silence est trop vide,
Mes pensées trop nombreuses,
Alors je tais ta voix
D'un son de pluie
aussi faux que mon sourire
Mais tout aussi rassurant.

Parfois un air de piano
Pour les soirs plus légers
Aux larmes plus claires
Et soupirs discrets.

Je te redoute
autant que je te désire,
Fidèle amie,
Gentille ennemie,
Pourrais-je un jour
Seulement te détester?

Tu m'offres du confort
Les nuits de solitude
Avec tes joyaux qui scintillent
Peu importe la saison;

Mais tu me rappelles également
Ce que j'essaye d'ignorer
Cette douleur
ce vide
ce néant
ce trou
là.

Tes bras sont froids
Et mon âme glacée,
Elle,
Ne souhaite qu'une étreinte chaude
Qu'un baiser rassurant
Qu'une source de vie.

Mais
Peut-être
Est-ce ainsi
Rien que toi et moi
Un cadeau empoisonné
Pour guérir une personne isolée.