Tu es partout,
Dans ma chambre
Dans le couloir
Dans le salon.

Tu me suis là où je vais
Tout le temps
Tout le temps.

Et je peux voir tes yeux doux
Me regarder avec bienveillance
Essayant peut-être de me déchiffrer
De comprendre pourquoi je pleure un instant
Et je ris de l'autre.

Tu ne parles jamais
Mais tu m'observes
Dans ton coin
Parfois sans que je le remarque.

Alors évidemment
C'est moi qui commence à discuter
Et soudainement
Je te raconte tout

Tout
Vraiment tout
À part peut-être comment ton ami m'a sauvé la vie.
Pour l'instant, je ne peux pas
Je ne veux pas.

Et tu écoutes attentivement
Chacun de mes mots
Et j'aime tellement ça.

Je me sens aimée
Pas de l'amour
Non, non
Juste de l'amitié,
Pure, et douce.

Alors je souris.

Puis je ferme les yeux,
Ensuite, je les ouvre.

Et tu n'es plus là,
Je suis seule dans ma chambre.

Suis-je malade?
Parfois, je me demande
Si ce sont d'autres séquelles de la solitude que j'ai vécu.

Douceur,
Un besoin constant de douceur
D'un quelconque réconfort
D'une étreinte, d'un câlin.

Et ça.
Toi.
Rien.

Suis-je malade?
Être seule ronge-t-il le cerveau à ce point?
Pourquoi te vois-je
Alors que tu n'es pas là?

Assise sur le sol,
Je te parle
Et tu m'écoutes.

Alors que de l'extérieur
Il n'y a qu'une adolescente
Parlant seule.

Mais cette fausse réalité est si douce
Si agréable
Alors je m'y accroche de toutes mes forces.

Suis-je malade?
Je ne sais pas.

Mais ne pars pas,
S'il te plait,
Reste à mes côtés,
Encore un peu,
Rien qu'un peu...