
Chapitre ①④
Bonsoir les amis! ^-^
Voilà la suite de Noir, les choses avancent vous allez voir ça, j'espère sincèrement qu'il vous plaira ! ~
Important : lisez ce que j'ai noté en bas du chapitre s'il vous plaît. C'est important!
Bonne lecture ~ <3
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"Jeune homme, s'il vous plaît, ça résonne ici. Vos chuchotements m'agacent." Déclara Taehyung, les paumes de mains posées à plat sur le bois lisse du bureau.
L'étudiant apostrophé se tut, embarrassé, et se fit tout petit derrière l'écran de son ordinateur portable.
Taehyung soupira et reprit son cours d'une voix monotone et linéaire.
Il était fatigué et irrité pour peu de choses.
La raison était simple ; voilà deux nouvelles semaines qui s'étaient écoulées depuis l'incident chez Jungkook -ou du moins, devant chez lui. Depuis, le plus jeune n'avait pas donné un seul signe de vie. Il ne venait plus aux cours magistraux que donnait l'enseignant non plus.
Ces informations ainsi jetées, on pourrait penser que toute cette histoire n'avancerait jamais, qu'ils reprenaient de zéro ou même pire ; qu'ils tournaient en rond, et que chaque issue possible était un leurre qui les faisait foncer droit au mur.
Mais Taehyung en avait assez. Il avait pris des décisions, il avait un plan.
Ce même plan se vit être effectif à la fin de ce cours de deux longues heures, aussi longues pour l'adulte que pour ses élèves.
Une grande bouffée d'air frais plus tard, après avoir quitté le bâtiment, le jeune professeur se couvrit de sa veste en jean pour rejoindre sa voiture. Une fois à l'intérieur de cette dernière, il ne perdit pas de temps pour allumer le contact, s'enfoncer correctement dans son siège, attacher sa ceinture et vérifier ses rétroviseurs, tout de même dans une certaine hâte.
Il essuya ses doigts mouillés de pluie sur son pantalon noir et tapa l'adresse sur son GPS. Il n'avait pas de temps à perdre ; le seul rendez-vous qu'il avait pu obtenir était celui de dix-sept heures vingt, soit vingt minutes après son dernier cours de la journée.
Comme chaque jour, il vérifia rapidement son téléphone, peu surpris de n'y voir aucune notification de Jungkook, quand bien même un bon nombre d'autres personnes le solicitaient. Il ne désirait qu'une seule notification. Mais elle n'y était pas.
Le châtain jeta son cellulaire sur le siège vide à ses côtés et sortit du parking, l'esprit tourmenté, peut-être même un peu angoissé, à vrai dire. Il réfléchissait à ce qu'il allait dire, aux questions qu'il allait poser, appréhendant la réaction de la personne qui s'occupera de lui. Et si c'était vain ?
Tant pis.
Essayer ne lui coûtait que du temps. Et du temps, il en avait à rallonge. Il en avait bien plus que Jungkook ne semblait en avoir, ou tout du moins de ce que Jungkook se laissait.
Car plus les jours passaient et moins Taehyung ne se sentait rassuré.
Il perdait confiance en l'instinct de survie de Jungkook.
Comme si ce dernier s'épuisait, comme s'il s'affaiblissait. Le professeur le sentait, d'une manière ou d'une autre.
Il ne lui fallut que dix-huit minutes, finalement, pour arriver à l'endroit désiré. Taehyung se servit des deux dernières minutes pour sortir de sa voiture, la verrouiller, et entrer dans le petit bâtiment qui ne respirait pas vraiment la rénovation. Ses doigts vinrent ajuster ses cheveux qui bouclaient déjà à cause de la pluie.
Encore, et encore la pluie. Ce début novembre était météorologiquement catastrophique, entre tempêtes et pluies, les habitants de Séoul commençaient à oublier ce que cela faisait de marcher paisiblement sous un doux soleil et une légère brise.
"Monsieur Kim, c'est bien vous ?
-C'est bien ça. Bonjour. Répliqua le professeur en attrapant la main qu'on lui tendait.
-Vous arrivez tout juste à l'heure. Veuillez me suivre."
Les mocassins du photographe claquaient au sol à mesure qu'il avançait derrière l'homme d'âge mûr, qui le conduisait à ce qui semblait être un bureau. Ce dernier l'ouvrit, invita le plus jeune à entrer, et ferma derrière lui.
"Installez-vous." Lui intima-t-il.
Taehyung se courba pour le remercier, et prit place sur un fauteuil vert, assez confortable, mais qui semblait assez vieux aussi.
L'homme prit place à son tour sur un siège marron en cuir et se mit immédiatement à taper sur son clavier gris, fixant avec concentration le vieil écran de son ordinateur. Pour patienter, le professeur observa la pièce, les murs blancs mais noirs d'affiches, de tableaux avec des choses diverses accrochées en vrac, la fenêtre au vitrage flouté derrière son interlocuteur sur laquelle la pluie se déversait, bruyante.
"Bien. Je suppose donc que vous êtes ici pour la plainte dont vous m'avez parlé au téléphone avant-hier quand vous preniez rendez-vous.
-C'est bien ça.
-Je vous écoute."
Taehyung, dos droit et mains jointes sur les cuisses, chercha un instant ses mots, avant de se prononcer.
"Il y a quatre ans, il y a eu un... Un viol, durant une soirée.
-Etiez-vous la victime ? Demanda immédiatement l'homme.
-... Non. Non, ce n'était pas moi."
Immédiatement, l'agent de police fronça les sourcils. Le professeur ignora cette interrogation silencieuse et continua.
"J'avais vingt-deux ans. Je m'étais rendu à une soirée étudiante, un ami m'avait invité. Ce soir-là, un jeune homme s'est fait violer. Il avait quinze ans lors des faits.
-Monsieur Kim..." Le coupa, soudain, l'homme d'âge mûr.
Il sembla se détendre, relâchant les épaules et s'enfonçant dans son siège.
"Vous voulez dire que vous avez vu ce viol ?
-Je... Non, je ne l'ai pas vu, mais-
-Ecoutez..." Souffla l'agent, comme s'il s'était attendu à cette réponse.
Deux de ses doigts vinrent pincer l'arête de son nez, avant qu'il ne reprenne, sous l'expression hébétée de Taehyung qui ne saisissait pas pourquoi il y avait tant d'indifférence dans le comportement et la voix du fonctionnaire.
"On reçoit des dizaines, voire des centaines de plaintes par jour. On ne peut pas réellement se permettre de prendre n'importe quelle plainte, vous devez savoir aussi bien que moi à quel point les temps sont durs. On doit se concentrer sur des choses concrètes.
-Vous ne m'avez même pas écouté jusqu'au bout.
-Vous ne pouvez pas porter plainte pour quelqu'un d'autre, monsieur Ki-
-Je ne porte pas plainte. Je dénonce un crime." Se défendit immédiatement le photographe.
L'agent de police se tut un instant, avant de prendre une grande inspiration et de se pencher en avant, les mains jointes sur la table.
"Vous n'avez même pas vu ce viol, c'était il y a quatre ans... Vous savez, quand on est jeune, on invente beaucoup de rumeurs.
-Ecoutez, je vais être clair."
Taehyung eut un léger sourire. C'était un sourire raide, un sourire de stupéfaction, alors que ses yeux étaient grands ouverts, le choc s'y reflétant.
"Je suis sûr et certain qu'il y a eu un viol, ce soir-là. Je n'ai décidé que maintenant de le dénoncer car j'ai la maturité et le recul pour le faire, j'étais trop jeune à l'époque pour me rendre compte de la gravité de la situation.
-Et comment vous pouvez vous rendre compte de la gravité de la situation quatre ans après, si ce n'est pas indiscret ?
-J'ai contact avec la victime."
L'homme devant l'ordinateur plissa les yeux.
"Eh bien, qu'il vienne. Je ne peux rien engager sans son autorisation, sans que lui-même ne porte plainte.
-Bordel je vous dis qu'un viol a eu lieu il y a quatre ans sur un mineur et vous me dites que vous ne pouvez rien faire ?
-Si, il peut." Intervint une nouvelle voix.
Taehyung se tourna, et découvrit une femme, qui avait ouvert la porte en silence. Elle était plutôt menue, et son habit professionnel ainsi que son chignon bien serré ajoutaient à son expression tirée de sérieux, à contrario de la nonchalance de l'homme.
"Laisse-le moi. T'es bon qu'à boire tes foutus cafés de mes deux." Grogna-t-elle en déposant justement un gobelet de café sur le bureau.
L'agent de police lui fit un clin d'oeil.
"Merci ma belle.
-Va te faire voir. Suivez-moi monsieur."
Taehyung, irrité de se faire traîner partout, ne prit pas la peine de ranger sa chaise et de fermer la porte du bureau lorsqu'il en sortit, le pas furieux, derrière la policière qui l'emmenait dans une autre pièce.
"Pardon pour le dérangement, installez-vous, je vais prendre votre plainte.
-Ma dénonciation." Corrigea le châtain, agacé.
Elle ferma la porte à clé, et prit place en face de Taehyung.
"Ne faites pas attention à lui, il n'est pas incompétent mais c'est un con de première. Je vais vous écouter attentivement. Seule une femme peut prendre une plainte de viol avec autant de considération que la mienne.
-C'est bien possible." Soupira le jeune homme, tout en se passant une main dans les cheveux.
Elle lui adressa un sourire chaleureux, et tapa bien plus vite et plus efficacement sur son clavier que l'autre agent de police, car en quelques secondes, toute son attention fut portée sur Taehyung.
"Racontez-moi tout ce que vous savez. N'omettez aucun détail, s'il vous plaît, et je vous dirai ce que je peux faire et engager.
-Merci. Un jeune homme mineur s'est fait violer il y a quatre ans lors d'une soirée à laquelle j'ai également assisté en tant qu'invité. Il n'était pas censé être là, mais c'est le petit-frère de l'organisateur de la soirée qui l'a invité secrètement, ils étaient très amis.
-Quel âge avait la victime ?
-Seize ans.
-Et vous ?
-J'en avais vingt-deux."
Elle acquiesça et ses doigts s'agitèrent sur son clavier de nouveau, durant une bonne poignée de secondes, avant qu'elle ne regarde de nouveau Taehyung.
"Pouvez-vous me donner votre prénom, et le sien ?
-Je suis Kim Taehyung. La victime s'appelle Jeon Jungkook.
-Merci. Vous pouvez poursuivre."
Après avoir repris une petite inspiration, le professeur continua.
"Il y a un détail qui... Enfin...
-N'omettez rien, même si c'est gênant pour vous. Ca ne le sera pas pour moi. Mais si vous omettez des détails qui vous concernent ça peut se retourner contre vous.
-Eh bien, c'est-à-dire que, cette soirée-là... Jungkook- Jungkook m'a plu. Je ne savais pas qu'il était mineur. Il faisait jeune, mais pas à ce point, je ne savais pas que- Enfin je l'ai approché, et...
-Continuez. Fit-elle.
-... Je l'ai emmené dans une chambre, à l'étage, pour soit-disant l'aider à retrouver son ami qu'il cherchait depuis un moment.
-Aviez-vous une idée derrière la tête ?
-Oui mais- Enfin, ça n'a rien à voir avec la suite... C'est juste pour vous expliquer comment il s'est retrouvé à cet endroit, dans cette chambre...
-Vous avez raison de me le dire. Allez-y.
-Il me plaisait, oui, et j'ai voulu quelque chose de lui ce soir-là. Mais on a discuté à deux, sans se toucher, et il m'a appris son âge. Je suis parti une dizaine de secondes plus tard lorsque j'ai su qu'il était mineur. Je l'ai simplement embrassé sur la joue, pour lui dire au revoir."
L'agent de police hocha la tête et se remit à écrire. Taehyung, mal à l'aise, se replaça sur son siège, tentant de chasser cette gêne inutile.
"Je suis parti, et c'est tout, j'ai passé le reste de la soirée à m'amuser. Je n'ai pas beaucoup bu, j'étais conscient de chaque seconde et je me souviens de tout. Nous avons tous dormi dans le salon, certains à l'étage, et je n'ai plus vu de trace de Jungkook. Le lendemain matin, quelqu'un a trouvé du sang sur les draps, et son ami nous a montré les messages.
-Les messages ? Quels messages ? Et comment s'appelle cet ami ?
-Jung Hoseok. Les messages étaient ceux de Jungkook d'abord, c'étaient des messages innocents malgré leur sujet. Il disait "je crois que je me suis fait violer", ce... Ce genre de chose.
-Je vois."
Le bruit du clavier envahit de nouveau la pièce.
"Comment s'appelle le frère de Jung Hoseok, l'organisateur de la soirée ?
-Jung Hojoo.
-D'accord. Connaissez-vous d'autres personnes qui étaient à cette soirée ?
-Oui."
Taehyung cita quatre ou cinq prénoms et noms, dont celui de Namjoon, en expliquant qu'il les connaissait soit de nom soit de sa promo de l'époque.
"Vous n'en connaissez pas plus ?
-Non, malheureusement. Ou alors j'ai oublié.
-Bien. Avez-vous autre chose à ajouter ?
-Je... J'ai contact avec la victime."
La policière sembla surprise.
"C'est une chance. Vous êtes restez amis ?
-C'est plus compliqué que cela.
-J'ai tout mon temps." Assura-t-elle.
Taehyung expliqua alors, sans omettre de détails, toute son ascension pour en arriver là ; le rejet de sa famille, les commérages, puis l'oubli de l'affaire, Namjoon qui l'a hébergé, sa réussite scolaire, sa haine envers Jungkook puis sa culpabilité à l'avoir détesté, jusqu'à ce qu'il devienne son élève, jusqu'à ce qu'il n'arrive à entrer en contact avec lui sous un autre nom, le voyage en Islande, et enfin le dernier incident d'il y a deux semaines.
La femme ne l'avait pas arrêté une seule seconde, captivée, mais ne manquait aucun détail ; tout était noté dans le rapport. Parfois, elle écarquillait les yeux, d'autre fois, Taehyung pouvait jurer voir de la peine dans son regard malgré son masque neutre de professionnalisme.
Une fois son récit achevé, l'enseignant se tut, reprit sa respiration, et eut l'impression d'avoir parlé des heures. C'est en racontant tout cela qu'il se rendait compte à quel point c'était fou d'avoir contact avec Jungkook, à quel point maintenant il était -au-delà d'un désir de l'aider- attaché à lui, désireux de le sauver.
"Cette histoire est vraiment incroyable, je ne vais pas vous le cacher. Avoua la fonctionnaire, les sourcils encore haussés de choc.
-Je le sais. Je ne sais pas quoi faire de plus à présent.
-Monsieur Kim, vous avez bien fait de venir nous voir et d'avoir dénoncé ce viol. Mais j'ai pour vous une bonne et une mauvaise nouvelle, malgré tout ce que vous venez de me dire."
Taehyung pencha le visage sur le côté.
"La bonne nouvelle, c'est que votre dénonciation, ou plutôt votre témoignage, nous conduit forcément à ouvrir une enquête. La victime devra évidemment avoir un rôle là-dedans ; surtout que nous n'avons pas de preuves concrètes, sauf si l'on retrouve par exemple le téléphone avec les messages, ou ce genre de choses. Nous ne pourrons pas aller très loin si elle ne porte pas plainte à son tour."
Le professeur hocha la tête, inquiet à cette idée, même si maintenant qu'il savait cela possible de retrouver le coupable il ne comptait plus rien lâcher.
"Et la mauvaise nouvelle ?
-Vous étiez à la soirée, vous avez emmené Jungkook dans cette chambre et tout le monde vous a cru coupable, même lui le croit.
-Qu'est-ce que vous voulez dire... ?"
La femme d'âge mûr serra les lèvres, avant de regarder Taehyung droit dans les yeux.
"Peu importe à quel point vous semblez sincère, monsieur Kim, j'ai le regret de vous annoncer que vous êtes, à compter de ce jour et jusqu'à preuve du contraire, le suspect numéro un du viol de Jeon Jungkook."
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L'étudiant sursauta.
Trois coups francs venaient de s'abattre contre sa porte d'entrée.
"Jeon Jungkook ?"
Le jeune homme se tut, la bouche entrouverte, déplaçant son ordinateur sur le côté pour libérer ses cuisses et pouvoir se lever de son sofa. Koya miaula, et se réfugia derrière une chaise.
"Nous sommes de la police, nous voudrions discuter avec vous."
Le noiraud sentit son coeur s'emballer.
La police ? Mais enfin, pourquoi ?
Va ouvrir imbécile, ils vont penser que tu t'es foutu en l'air et ils vont défoncer la porte, ça va coûter cher la réparation.
Jungkook fixa sa conscience, incrédule.
"Tu crois ?" Chuchota-t-il.
Ouaip. C'est la police, pas un voisin.
Le photographe amateur hocha alors la tête et se hâta vers sa porte, inquiet. Il l'ouvrit en grand et tomba sur deux policiers ; une femme et un homme, tous deux vêtus de leur uniforme. La femme lui fit un sourire, l'homme baissa rapidement la tête en signe de salutation.
"Jungkook, nous sommes heureux de vous voir nous ouvrir. Est-ce que vous nous autorisez à entrer ?"
Le plus jeune déglutit, et il commença à sentir ses doigts trembler autour de la poignée de la porte, alors qu'il gardait le silence, ses yeux jonglant dans ceux des deux adultes.
"Nous ne vous voulons aucun mal, bien au contraire. On souhaite juste discuter un peu avec vous. Rien de plus." Lui assura l'homme, le regard bienveillant.
Malgré ces belles paroles et ces yeux doux, Jungkook ne put freiner les battements de son coeur lorsqu'il ouvrit enfin aux deux policiers, qui pénétrèrent le modeste appartement.
Le jeune homme m'avait pas l'habitude de recevoir, et pourtant, l'endroit était parfaitement propre et rangé. Il n'était pas du genre à se laisser aller malgré le Noir qui engloutissait chaque seconde de son existence. Malgré cela, tout était parfait.
Il ignora les quelques regards indiscrets des policiers. Il pensait qu'ils analysaient ses objets, ses biens, comme un psychologue analyserait nos expressions faciales, mais en réalité, les deux adultes s'assuraient juste qu'il n'y avait ni trace de corde, de médicaments ou de lames dans les parages. Ils voulaient dès à présent s'assurer de l'état mental du jeune homme.
"Asseyez-vous s-si vous voulez... Je... Vous voulez quelque chose... ? Proposa-t-il, en passant une main maladroite dans ses cheveux, et manquant de faire buter son pied droit contre son pied gauche.
-Ca ira Jungkook, merci."
L'appeler par son prénom instaurait un climat de confiance. Ces deux policiers, dont la femme était celle avec qui Taehyung avait discuté la veille, étaient qualifiés pour parler et s'occuper de victimes avec des potentiels traumatismes. Ils savaient y faire, même si l'agent de police aux longs cheveux attachés en un chignon serré commençait déjà à remarquer les tocs du jeune homme.
Il ne cessait de frotter ses poignets, de se pincer les lèvres et de tourner la tête un peu partout, légèrement.
Anxiété. Panique. Manque de confiance. Angoisse. Traumatisme. Peut-être des TCA. Il y avait aussi ces sortes de légers sursauts qui lui prenait toutes les vingt secondes, comme des frissons, ils étaient à peine perceptibles, mais les deux policiers avaient l'habitude de remarquer ce genre d'anomalie comportementale.
Enfin, l'étudiant prit place sur une chaise qu'il tira pour la mettre en face du seul sofa qu'occupaient les deux adultes.
"Alors, comment te sens-tu, Jungkook ?
-Je... Je veux savoir pourquoi vous êtes ici."
La policière acquiesça, comprenant immédiatement que les formalités ne serviraient à rien pour ce cas-ci.
"Bien."
Elle échangea un rapide regard avec son collègue.
"Je suis l'agent Park Nara, et voici l'agent Choi Haejin. Nous sommes ici pour ce qui est arrivé, il y a quatre ans."
Jungkook se figea. L'agent Park Nara le vit immédiatement.
"Jungkook, tout va bien. Nous sommes ici pour vous aider.
-Je n'ai p-pas besoin d'aide. Je v-vais bien, il ne... Il ne s'est rien passé il y a q-quatre ans. Souffla-t-il.
-Quelqu'un est venu témoigner pour cette histoire." Reprit l'homme.
L'étudiant le fixa, glacé, les yeux écarquillés.
Choi Haejin plissa les yeux et analysa les expressions faciales de Jungkook pour la suite de ses propos, car toute la vérité résiderait dans ses traits.
"Il y a quatre ans, il semblerait qu'on vous ait abusé. Vous aviez seize ans lors des faits. Vous étiez à cette fête, chez le grand-frère de Jung Hoseok-
-Arrête, c'est bon." Lui intima la femme, car elle avait sa réponse.
En effet, il ne lui avait suffi que de regarder Jungkook durant ce début d'énonciation des faits pour comprendre ; les traits du jeune homme s'étaient d'abord figés, puis ses mains s'étaient crispées à l'entente des paroles de l'homme, avant qu'il ne recule le torse, comme si on l'attaquait.
Pas de doute. A présent, Park Nara avait la quasi-certitude que cette histoire était vraie.
"Jungkook." Prononça-t-elle.
L'étudiant releva des yeux larmoyants vers l'agent, les lèvres tremblantes, le teint pâle.
"Nous sommes ici pour vous aider. Si vous acceptez de coopérer, on pourrait retrouver le coupable. On le mettra en prison, vous comprenez ? Et on vous aidera à combattre ce traumatisme. Nous avons les meilleures aides pour cela. J'en déjà contacté un intervenant qui souhaiterait vous rencont-
-C'est K-Kim Taehyung..." Murmura Jungkook, déboussolé.
L'agent Nara eut un regard désolé. A la fois pour Jungkook, comme pour Taehyung.
"Jungkook..." Fit-elle.
Devant la surprise de son collègue, Nara s'autorisa un sourire bienveillant, et elle se retint même de prendre les mains de Jungkook dans les siennes. Ce jeune homme la touchait. Il pourrait être son fils.
"Je n'en ai pas la certitude pour l'instant, mais je pense que nous devons enquêter. Je pense que Kim Taehyung peut être innocent."
Puis elle adressa de nouveau un regard sérieux au noiraud, qui l'écoutait sans comprendre, médusé face à ses propos.
"Et je veux vous aider à mettre la bonne personne derrière les barreaux."
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Haha les problèmes (je veux dire, les vrais problèmes) arrivent... Et aussi beaucoup + d'interactions Taekook. Je n'en dis pas plus. Mais comme vous pouvez le voir, la réaction de JK dans le chapitre précédent a déclenché une envie d'avancer (réellement) de la part de Taehyung, qui a décidé de prendre les choses en mains...
Déjà des petites idées sur l'identité de l'agresseur ? Pensez-vous que c'est un personnage mystère, ou que vous avez déjà croisé le coupable ? ;)
Un grand merci pour les presque 180K!! Je promets de poster la suite bientôt. Je suis contente qu'on entre enfin dans une partie beaucoup plus sérieuse de la fiction, ça a mis du temps mais je voulais tout mettre en place et surtout représenter l'état mental de JK avec réalisme. Merci d'avoir été si patients, j'espère que la suite vous plaira tout autant, et même davantage! ^-^
[Disclaimer important : ne dénoncez pas un viol sans en avoir parlé au préalable à la victime, et donc sans son accord. Ici Taehyung le fait par panique, et par désir de sauver JK. TH ne veut pas que JK fasse de bêtise, c'est pourquoi il agit de la sorte, ce que je rapprocherais de la "non-assistance à personne en danger" (selon le TH de cette fiction) dans ce cas. Mais n'oubliez jamais d'en parler d'abord à la personne concernée et d'attendre d'obtenir son accord avant d'engager quoi que ce soit! Ici et selon moi la situation obligeait TH à agir seul, et il a décidé maladroitement d'aller voir la police, mais il ne faut pas prendre ceci comme un exemple, il est préférable d'en parler à la victime d'abord. Merci de votre compréhension!]
A très bientôt les amis, prenez soin de vous, portez vos masques sur votre nez, lavez vos petites mains! Je vous aime très fort~ <3<3
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