- Ta valise, Ron ! Où est ta valise ?! Hurla Molly Weasley, au comble du stress.

On se préparait à partir vers King's Cross, et la maison entière semblait vibrer à cause du stress de la mère Weasley. Il fallait dire qu'on allait bientôt être en retard, si Ron perdait encore une fois sa valise.

C'était la troisième fois de suite qu'elle disparaissait par magie de sa main, et Molly était sur le point de faire exploser quelque chose.

Espérons que ce n'était pas la tête de Ron.

- Et bah... Euh... Je...

Fred et George derrière moi explosèrent de rire.

Je me demandai bien où était la valise de Ron dis donc.

Puis comme par magie, la valise réapparut dans la main du rouquin, et je crus que Molly allait tout détruire.

Je supposai que c'était ça, un départ typique chez les Weasleys. Quelques secondes plus tard, ce fut Ginny qui déboula dans le salon, la tête pleine de bouton.

Non mais ils abusaient là, il y avait pleins d'autres moments pour le faire
mais ils préféraient le faire avant de partir à Poudlard, alors que tout le monde paniquait ?

Pas cool.

Je me tournai vers Molly, dont le visage avait pris une douce couleur écarlate, ce qui était un très mauvais signe, je tenais à le signaler.

- Fred, George, sussura-t-elle presque, Dans la voiture.

Un frisson remonta le long de mon échine. On se croirait dans l'exorciste.

Les jumeaux, soucieux de leur futur, la suivirent sans discuter et disparurent par la porte d'entrée. Une main se posa sur mon épaule et je sursautai violemment.

- Oula, calme toi, me rassura Hermione en souriant.

Je lui souris en retour.

Non.

- T'es contente de retourner à Poudlard ? Me demanda-t-elle.

Je haussai des épaules. Je n'en avais aucune idée. Je crois que oui. Je commençais à bien aimer cette école, et plus particulièrement les gens qui la peuplaient. Mais de là à l'avouer à ma sœur...

- Fiona, t'es ma sœur, je sais ce que tu penses, et je suis heureuse de constater que tu te plais à Poudlard, me chuchota-t-elle, avant de s'avancer et de partir.

Ah.

D'accord.

Carrément.

|=|

- Au revoir Fiona, me fit Molly en me serrant dans ses bras.

Je n'eus même pas la force de la repousser, étant donné que c'était la personne la plus adorable de cette planète.

Et la plus sympa avec moi.

- Allez rouquine, rends moi ma mère et vas t'en ! Fis George en me tirant hors des bras de sa mère.

Ah mais non.

Sa mère lui envoya un regard noir, et il me lâcha immédiatement.

- Depuis quand tu veux me faire un câlin ? Même enfant tu détestais ça ! Accusa Molly, en lui tapant sur le torse.

George déglutit.

- C'était juste pour attirer l'attention de Fiona en fait, mais tu sais très bien que je t'adores, mamounette chérie.

Puis il se barra en courant.

Il fallait qu'il aille consulter, ça n'allait plus du tout dans sa tête.

Molly me sourit, et partit saluer le reste de sa famille. Je m'avançai vers le train, quand quelqu'un se mit en travers de ma route. Je failli d'ailleurs lui trébucher dessus...

Vous y avez cru, hein ?

Bien évidemment, je lui trébuchai dessus, envoyant voleter ma valise grande ouverte dans la foule, et en m'écrasant très lourdement sur la personne que je venais de percuter.

C'était fou quand même que je réussisse aussi facilement que ça à lui atterrir dessus.

- Bouge, grogna la personne que j'écrasai.

Ah.

Quelle bonne blague.

Hilarante même.

Je n'avais jamais autant ris de toute ma vie.

C'était hilarant, tout simplement juteux, extrêmement rigolo.

La personne que j'étais en train d'écraser n'était autre que Goyle, à qui je n'avais pas reparlé depuis nos heures de retenue ensemble, de peur qu'il ne me torde le cou.

Pour l'instant, il n'avait pas vu ma tête.

Pour l'instant.

- T'es sourd, espèce de... Commença à hurler le serpentard, avant que je ne relève la tête et qu'il ne me reconnaisse.

Il n'eut même pas le temps de me menacer, que déjà, j'étais sur mes pieds et j'étais partie en courant.

Il ne fallait pas oublier ma principale qualité : la fuite.

Je slalomai entre les parents, donnant des coups de coude à qui voulait, à la recherche d'un protecteur inopiné. J'entendais ses hurlements de rage derrière moi et ses menaces.

Quelqu'un, n'importe qui, s'il vous plaît.

- Fiona ! Où cours tu comme ça ? M'interpella Harry, à côté de Ron et d'Hermione.

Dieu merci.

Trop heureuse pour réfléchir, je lui sautai dans les bras, et m'aggripai fortement à son cou.

Instinct de survie, je n'y pouvais rien.

Goyle déboula quelques secondes après.

Il s'arrêta net quand il vit avec qui j'étais. Il grogna.

Sauf que tout de suite après, Malefoy, un autre gorille, et Pansy débarquèrent également et se placèrent derrière Bigorneau.

Je n'aurais pas été plus surprise que ça s'ils avaient commencé une chanson des Backstreet Boys.

Il fallait dire que leur entrée en scène était hyper synchro.

- Alors Potter, tu te tapes des groupies maintenant ? Ricana Malefoy en me pointant du doigt.

Immédiatement, je lâchai Harry et me cachai derrière le trio.

J'étais maintenant en sécurité.

Ron s'agita. Il avait envie de casser des gueules lui.

- On est pas obligé d'en faire toute une histoire non plus, intervint Hermione, diplomate, On rentre tous dans le train, et on oublie tout ça.

Pansy ricana. Son rire était aigu. Il t'attaquait les oreilles comme un serpent, et il te donnait envie de devenir sourd.

- Tu crois quoi, sang de bourbe ? Si ta sœur bouscule l'un des nôtres, elle mérite d'être punie, cracha-t-elle.

Mais c'était que ça devenait raciste.

Je bousculai Ron et réussi à me placer devant le trio. Je m'avançai vers la Serpentard.

- Et toi, sang pur, qu'est ce tu crois ? Qu'on va croire que tu défends les "tiens" ? Que tu aimes quelqu'un d'autres que ta petite personne ? Bah prouve le. Comment il s'appelle ?

Je venais de pointer Crabbe.

Elle ne connaissait pas son prénom, j'en étais sûre.

Je venais de lui rabattre le caquet comme il se fallait. Ça me démangeait.

Je me demandais bien ce qu'elle allait répondre à ça, sans doute "quack, quack".

Eh.

Pansy haussa un sourcil. Elle échangea un regard avec Drago et puis ils explosèrent de rire.

Quoi ?

Qu'est ce qu'elle faisait, là ?

Pourquoi elle rigolait ?

- Gamine, siffla-t-elle.

Et puis elle partit, bien vite suivi des autres serpentard qui pouffaient sous cape.

Que...

Quoi ?

Qu'est ce qu'il venait de se passer ?

Ron vint me tapoter maladroitement l'épaule.

- C'est pas grave on est tous passés par là, me fit-il.

Je fronçai des sourcils.

Mais de quoi il parlait ?

- Par quoi ?

- Par le moment où tu dis des trucs que tu crois trop stylé et trop cool, Fiona, me fit Hermione, paisiblement, Où tu as l'impression de sortir une réplique bien sentie mais qu'en fait t'as juste l'air débile. C'est parce que t'es jeune, c'est normal. Ça aurait pu marcher si Pansy s'était abaissée à ton niveau, mais elle est plus intelligente que ça.

Super.

J'étais immature.

|=|

Cela faisait quelques semaines que j'étais rentrée à Poudlard, et la routine s'était vite installée, si bien que je commençais à m'ennuyer ferme.

Enfin, j'aurais bien voulu continuer à m'ennuyer ferme.

Mais ce matin, des centaines de chouettes débarquèrent dans un boucan pas possible, toutes portant un exemplaire de la Gazette.

Cédric, qui, dans sa miséricorde divine, mangeait avec moi, paya sa chouette, et à peine avait-il le journal en main que son visage blêmit.

- Quoi ? Qu'est ce qu'il se passe ? M'inquiétai-je, en essayant de lire le journal.

Lentement, il me tendit le papier.

"ÉVASION MASSIVE A AZKABAN, DIX MANGEMORTS DÉLIVRÉS"

Mon cœur tomba dans ma poitrine. On allait tous mourir.