Chapitre 2
Je sortis du train en première, non pas que j'avais hâte d'être à Poudlard, mais juste que ma valise avait fait le voyage en classe extérieure, et je devais la récupérer. Je la tirai difficilement des escaliers et me rendis compte que quand même, bah c'était pas moche.
Le château se dressait, aussi fier qu'on pouvait l'être quand on était un château. Le lac devant scintillait grâce aux étoiles dans le ciel, qui se reflétaient sur sa surface. Les élèves sortaient par flux du train, et contemplaient à leur tour Poudlard.
- Les premières années suivez moi ! Cria une voix.
Je tournai la tête, c'était une femme qui nous appellait. Une femme qui ressemblait à un chat.
C'était pas Hagrid qui s'occupait de ça normalement ?
Bref.
Je décidai de la suivre, étant donné que c'était quand même ma première année - non volontaire - à Poudlard, j'abandonnai au passage Ginny et Neville en leur faisant un signe de la main.
On embarqua dans des petites barques en bois, en compagnie de tous les petits première année.
Enfin petits, la plupart me dépassait déjà.
Je me laissai bercer par le doux clapotis de l'eau, et les gentils petits chuchotements insupportables des premières années.
Quand on arriva enfin sur l'autre rive, je n'en pouvais déjà plus.
On attendit bien trop longtemps d'ailleurs. Ça faisait bien vingt minutes qu'on était arrivé, et personne pour nous accueillir, à croire qu'on ne voulait pas de nous. De plus, les petits commençaient à paniquer, et à LÉGÈREMENT exagérer la situation.
Quand je dis légèrement, c'était pas légèrement.
Au bout d'un moment de longue attente, les portes finirent par s'ouvrir et on suivit tous en rang la madame qui ressemblait à un chat.
L'intérieur était tout aussi impressionnant que l'extérieur. Les statues, les tableaux en mouvement constant, les grands murs de pierres éclairés par les torches, les fantômes qu'on pouvait apercevoir, tout nous plongeait dans une ambiance relativement agréable.
Mais bon, je n'aimais pas Poudlard hein.
On finit par arriver devant les portes de la Grande Salle, et la dame qui ressemblait à un chat les poussa.
Immédiatement, les bruits des discussions nous parvinrent aux oreilles.
La salle était bondée des élèves déjà triés, et bien découpés distinctement entre les quatre maisons. Gryffondor, Serpentard, Pouffsouffle et Serdaigle.
Jusqu'à maintenant, je ne m'étais jamais posé la question de quelle maison je préférais.
Je m'attendais pas à aller à Poudlard aussi.
Alors du coup, pendant que les petits passaient un par un sous le Choixpeaux, je me posai un peu la question.
Je n'avais pas vraiment de préférence en fait, et puis j'allais sans doute finir vieille fille avec mes chats, parce que le chapeau ne voudra m'envoyer dans aucune maison, et ça sera très bien.
J'entendis mon prénom, et me dirigeai lentement vers le tabouret, avec à côté, la même vieille femme qui nous avait menée à Poudlard.
Je m'assis très lentement et vis tous les regards d'interrogation vissés sur moi.
Ça devait être la première fois qu'il voyait un nouveau plus grand que les premiers années.
Je n'aimais pas l'attention qu'ils me portaient.
La vieille femme posa le Choixpeaux sur ma tête.
Une voix résonna immédiatement dans ma tête. Entêtante, elle fouillait partout, à la recherche de mes souvenirs, de ma vie entière.
Je n'aimais pas ça.
- Hum, je vois un bon profil... Oui... Pourquoi pas... Fit la voix dans ma tête, qui ressemblait étrangement à celle du Choixpeaux.
Cette voix allait me rendre folle.
C'était sûr, j'étais déjà sur la pente, et maintenant, j'allais être internée. Pourquoi, pourquoi Fiona, as tu décidée d'être complètement cinglée ? Hein, pourquoi ? Tu aurais dû le cacher plus longtemps, mais la société était derrière toi, elle t'as sortie de ton monde moldue pour t'interner, toi, la folle du quartier. Tu...
- Un peu de silence s'il te plaît, on ne s'entend plus ! M'intima la voix dans ma tête.
Non mais c'était une blague ? Déjà j'avais une voix dans ma tête, et en plus celle ci m'ordonnait de la fermer ? Je n'étais donc aimée de personne ? Même pas de ma propre conscience ? Quelle désolations, quel...
- Espèce d'idiote ! C'est le Choixpeaux ! Je rentre dans ta tête pour voir dans quelle maison tu devrais aller ! C'est pas possible ça ! Je peux faire mon métier tranquillement s'il te plaît ?
Oh bah c'est bon, ça va quoi.
La voix ne me répondit même pas.
La seule réponse qui me parvînt fut le Choixpeaux, qui hurla, haut et fort, sa voix résonnant dans toute la grande salle :
- Poufsouffle !
Hein ?
Quoi ?
Comment ?
Qu'est ce ?
Puerdon ?
Excousè moé ?
Plait-il ?
Je me giflai mentalement afin d'arrêter de penser n'importe comment, et de réveiller mon cerveau.
Qu'est ce que le Choixpeaux avait foutu ? Il était réputé pour lire l'âme des gens et les envoyer au bon endroit, mais il semblait qu'il avait fait une erreur monumentale en m'envoyant ici.
Loyaux, justes, travailleurs, honnêtes.
C'était ça les Poufsouffles, pas moi.
Je n'avais aucun lien avec cette maison, aucun rapport, je n'avais absolument aucune caractéristique des Noirs et Or, je n'étais rien de ce qu'ils étaient.
Et pourtant, ce débile de Choixpeaux m'avait envoyée là bas.
Il avait été trafiqué. C'était la seule alternative que je pouvais envisager. C'était impossible qu'il m'ait sciemment envoyée là bas, vu ma personne.
Quelqu'un se racla la gorge à côté de moi.
Je sortis de ma torpeur, et remarquai que c'était un premier année, debout, qui devait attendre que je libère le tabouret. Je me levai difficilement et rejoignis ma table, sans vraiment croire au fait que je mangerais ici pour les trois prochaines années.
Quelques personnes vinrent me parler, mais je restai dans mon mutisme, inquiète, nerveuse, incapable d'avaler la vérité.
J'étais à Poufsouffle.
Quelle idée saugrenue.
A un moment, Dumbeldore se leva et prononça un discours, et juste après, une femme toute rose en prononça un autre. Et puis le chameaux chanta. A moins qu'il ne l'ait fait avant le discours de Dumbeldore.
Je n'écoutai même pas, trop abasourdie pour faire quoi que ce soit.
J'étais à Poufsouffle.
La maison des gens sympas et honnêtes, où tout le monde danse en cercle et chante jusqu'à l'aube.
Qu'est ce que je foutais là ? Le Choixpeaux était-il tombé malade ? Ça devait être grave, il devrait sans doute consulter, afin de garantir sa santé, et lui éviter d'envoyer n'importe qui n'importe où...
Je levai la tête, et vis que les autres Poufsouffles s'étaient déjà levé de table, suivant sans doute un préfet. Je les rattrapai mollement, sans aucune envie de rentrer dans un territoire inconnu.
Un territoire qui ne me correspondait pas.
J'entendis vaguement les explications du préfet sur comment rentrer dans le dortoir, si bien que quand tout le monde passa la porte, je restai derrière, et donc coincée à l'extérieur.
Ça commençait tellement bien. Je savais que je n'avais rien à faire ici.
- Tu veux de l'aide ? Fit une voix derrière moi.
Je me retournai, et vis un homme tout de même très beau. Brun, les yeux d'un marron clair, un joli sourire, un visage bien taillé, plutôt grand. Pas de doute, c'était quelqu'un d'extrêmement séduisant, je vous l'assure.
Et en plus il était préfet.
- Moi ? Besoin d'aide ? Quelle idée... Fis-je, dans une vaine tentative de protéger ma fierté inexistante.
Il sourit, et de légères fossettes se creusèrent dans ses joues.
Est ce que c'était légal d'être beau ce point là ?
- T'es la nouvelle, c'est ça ? Engagea-t-il.
Je hochai mollement de la tête.
- Allez, viens, je te montre comment faire, me dit-il en se plaçant devant la rangée de tonneau à côté de l'entrée.
Rapidement, il me montra comment faire, et je réussis à intégrer l'information.
Jusqu'à ce qu'il me demande de le faire en tout cas.
Bien évidement, c'était le destin, je ratai, et un seau de vinaigre me tomba dessus.
Joie et bonheur.
Préfet explosa de rire.
- Est ce que tu m'as écouté même ? Réussis-t-il a demander dans son fou-rire.
- Bah... Euh... Ouais ?
Il sourit, et puis il fit le code, le réussit, et me fit entrer.
La salle commune était plongée dans le noir, mais elle restait très chaleureuse, avec ses grands canapés, ses larges fenêtres, ses nombreuses plantes et ses couleurs automnale.
Je ne m'y sentais pas comme chez moi, mais au moins, c'était joli.
- Alors ? T'en pense quoi ? S'enquit le préfet.
- C'est très laid, lui dis-je.
- Bah voyons...
Je ne lui répondis même pas, et me contentai de lui sourire de toutes mes dents.
- Bon, c'est pas tout ça, mais moi je vais me coucher, bonne nuit... Bonne nui... Bonne nuit, truc ? Essayai-je.
- Cédric, m'informa-t-il.
- Moi non, bonne nuit Cédric,
Puis je partis me coucher, l'esprit plein de questions, pour bien trop peu de réponses.
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