Chapitre 12
J'avais essayé. J'avais tout tenté. Ce matin, j'avais fais semblant d'être malade, mais Cédric lui même était venu me tirer hors du lit. Ensuite, j'avais essayé de transplaner pour quitter Poudlard. Ce fut un échec.
Et j'étais à peu près sûre que d'avoir perdu un ou deux os dans le processus parce mon bras me parassait ramolli.
J'avais tenté de gratter au bureau de Dumbeldore afin de plaidoyer l'annulation de ma colle : un échec également.
Au final, je m'étais juste dit que j'allais rester au dortoir, utilisant la carte déni. Sauf que presque dans l'immédiat, j'avais reçu une lettre d'Ombrage expliquant que "toute absence en retenue sera punie sévèrement". Et sachant que j'avais déjà une colle et que je n'en voulais pas plus, et bien j'y étais allée.
Quand je rentrai dans son bureau, je me figeai. Tout. TOUT était rose.
Les murs, les tables, les chaises, la vieille mégère assise dessus, les assiettes, les chats dans les assiettes.
Je crus défaillir.
Malheureusement, je ne le fis pas.
- Bonsoir, asseyez-vous, me somma Ombrage, son petit sourire de crapaud collé à sa bouche.
Je grimaçai. Oh comme je la détestais. Plus que tout.
Mais j'obtempérai tout de même. Défier l'autorité : oui. En face à face : non.
Et là, elle me tendis une feuille et la plume. La fameuse plume. Je n'étais sans doute pas là plus brillante. Mais ce n'était pas très compliqué à deviner.
Cette plume, c'était celle qui allait utiliser mon sang comme de l'encre. Et honnêtement, je préférerai l'encre normale plutôt que mon sang. Je le trouvai bien là où il était.
- Mais euh j'ai déjà ma plume... fis-je remarquer.
Peut être que ça allait marcher ? Peut être que j'allais pouvoir me soustraire à l'extraction de mon sang ? Peut être qu'aujourd'hui ça serait le jour de la libération, un jour nouveau plein de promesse et de-
- Non, non, utilisez donc celle là, me répondit-elle en souriant un peu plus.
Le pire dans cette histoire c'était que j'avais conscience que ça allait faire mal mais que je n'avais aucun moyen de l'empêcher. Et ça me faisait enrager.
Et puis c'était légal même ?
- Oh, suis-je sotte ! J'ai failli oublier de vous dire ce que vous deviez écrire. Cinquante lignes de "Je ne dois pas menacer ma professeur".
Alors déjà, c'était debile. Je l'avais même pas menacée, ma baguette était PAR TERRE. Si j'avais pas la main dessus, je pouvais difficilement attaquer qui que ce soit.
C'était comme si j'entrai dans un magasin de fusil et qu'on m'accusait d'avoir pointé une arme sur quelqu'un. Se tenir à côté d'un engin mortel pointé dans votre direction ne veut rien dire, rien du tout, ce n'est pas à incriminé.
Et puis, après m'avoir envoyé un autre petit sourire qui me donnait la furieuse envie de lui faire ravaler, elle se plongea dans un magasine.
Je commençai donc à écrire. Et au bout de trois lignes, la plume de l'horreur fit effet. J'avais horriblement mal à la main, je sentais les lignes se graver dans ma peau.
Je le savais. Je le savais putain. J'aurais dû mettre plus d'effort dans ma fuite, j'aurais dû, je sais pas moi, voler une barque, ou ces carrosses chelous qui sont tirés par rien, j'aurais dû séduire n'importe quel professeur pour qu'il plaide en ma faveur.
Mais je ne l'avais pas fait. Et j'étais donc destinée à me graver des lignes outrageusement fausse dans la main.
A moins que...
Je relevai furtivement les yeux. Ombrage lisait tranquillement, son sourire cruel scotché à ses lèvres. En soit, elle ne faisait pas attention à moins. Et encore moins à ma feuille.
Hehe.
S'il fallait me tatouer un truc sur la main, autant que ça soit quelque chose de mon choix.
Toute contente de mon idée absolument génialissime, je me mis donc à écrire avec un entrain renouvelé, "Je devrai plutôt apprendre à me défendre". Parce qu'à la place de faire ses conneries de lignes, je devrai plutôt m'obtenir un avenir en évitant de mourir.
Ce qui n'allait pas tarder si je n'apprenais rien dans ses cours à la con.
Il passa une heure ou deux de tortures intenses durant lesquelles je devais rédiger mes lignes tout en faisant gaffe à ce qu'Ombrage ne se rende pas compte que je n'écrivais pas du tout ce qu'elle m'avait demandée d'écrire, tout en souffrant horriblement en sentant les mots se graver dans ma peau, s'enfonçant de plus en plus tandis que je progressai.
Mais, j'avais finis. J'avais les larmes aux yeux, la main pleine de sang et inutilisable jusqu'à nouvel ordre, et plus aucune énergie, mais c'était fait.
Ombrage ne leva même pas les yeux de son magasine.
- Tu as finis ? Me demanda-t-elle de sa voix trop aiguë.
- Oui, répondis-je dans un filet de voix.
Je jurai l'avoir vu sourire. Comme ça devait la faire rire de voir un élève souffrir.
Mais quelle connasse.
Mais bon, au moins, je l'avais contrecarrée. MOUHAHAHHAA.
Elle m'envoya un petit regard rapide et j'avalai ma salive. Si elle baissai les yeux, et qu'elle voyait ma feuille, j'étais repartie pour des heures de colle. Et ma main n'en pouvait plus.
- Ok, merci de m'avoir conviée, c'était super, j'espère qu'on se refera ça, m'empressai-je de balancer.
Ombrage baissa définitivement son journal. Je me levai précipitamment. Elle commença à baisser les yeux sur ma feuille.
- Atten-
Je claquai la porte et me mis à courir.
J'espérai sincèrement qu'elle s'en rendrait compte dans quelques mois. Voir quelques années. Voir qu'elle meurt avant d'avoir découvert quoique ce soit.
Bref, je voulais que tout se passe bien quoi. Ce qui bien sûr, n'allait jamais arriver. Jamais de chez jamais.
Je m'arrêtai au bout de quelque mètres de course, parce que vous comprenez, le sport c'est pas mon truc quoi.
Je continuai donc tranquillement le chemin vers ma salle commune, en marchant.
J'observai ma main en souriant.
Décidément, la rébellion ça ne perdra jamais de son charme.
|=|
Le lendemain matin, je mangeais tout à fait tranquillement à la table des Poussoufle, seule, parce que Cédric, était je ne sais où, sans doute en train de séduire une énième personne, en admirant mon tout nouveau tatouage, quand des fesses se posèrent sur mon banc.
Oh.
C'était Potter.
Qu'est ce qu'il faisait ici ? Il s'était perdu ?
Par réflexe, je cachai ma main derrière mon dos et le fusillai du regard.
- Ta main, m'ordonna-t-il.
- Hein ?
- Montre moi ta main.
Ah oui d'accord. C'était assez direct. Pas de bonjour, de comment vas tu, mais bon, ça n'avait rien d'inattendu étant donné qu'on parlait tout de même de Potter, le petit prince malpoli.
- Bien sûr, aucun problème.
Il ne comprit pas mon sarcasme. Il attendit quelques minutes que je lui montre ma main. Décidément, ça allait pas très vite là haut.
- Tu vas pas me la montrer, finit-il par conclure.
Je ne pus retenir un petit ricanement.
En effet.
Et puis, rapide comme l'éclair, il vint saisir mon bras pour lire ma main.
Mais il était ultra rapide le boug.
Sauf qu'il n'avait aucune force, alors j'en profitais pour arracher ma main de sa poigne avant même qu'il n'ait le temps de lire, et la ramener près de mon torse en prenant soin de cacher les écritures.
Bon honnêtement, je n'en avais rien à foutre qu'il lise ma main, mais je voulais juste le faire chier. Ça m'énervait qu'il se croit tout permis, alors je ne l'écoutai pas.
Et tant pis si je m'attirai ses foudres.
- Montre, gronda-t-il.
Je lui tirai la langue.
Il relança sa main pour attraper la mienne à nouveau mais je reculai sur le banc, hors de sa portée. Il fronça des sourcils.
Apparement, il n'aimait pas beaucoup que je n'obtempère pas.
Tant mieux, c'était le but.
Il glissa à son tour sur le banc, mais je basculai sur le côté, m'écrasant par terre mais évitant sa main.
Je me relevai prestement alors qu'il sautait hors du banc pour m'avoir. Je courus vers la sortie de la Grande salle et il se mit à me poursuivre. C'était qu'il voulait vraiment voir ce que j'avais écrit dites moi.
Je continuai à courir en me dirigeant vers le parc, Potter toujours derrière moi qui me hurlait de m'arrêter et je ne sais quelle autre connerie. Sauf que quand je passai enfin les portes, toute fière parce que j'avais réussi à tenir jusqu'à là sans me faire rattraper, et sans me fatiguer, je compris mon erreur. Je compris mon erreur lorsqu'au milieu du parc, j'entendis un "accio balais".
Et que quelques secondes après, je me sentis soulevée par le col et je décollai à dix mètres du sol.
Je me mis à hurler.
Le sol était loin. Très loin sous mes pieds. Je voyai mes converses se balancer inutilement au dessus de l'herbe. Et je voyais la chute mortelle si Potter décidai, comme ça, parce que c'était rigolo, de me lâcher.
Je hurlai encore plus.
Je n'osai pas bouger. J'avais bien conscience que si je me mettai à me débattre, je tomberai. Et je ne voulais pas tomber.
Par contre, je tirai sur mon col, parce que sinon il allait m'étrangler.
Et je ne voulais pas que mon col m'étrangle.
J'entendis Potter, ce connard, rire.
- Mais t'es malade ?! Lui criai-je totalement paniquée.
- T'avais qu'à me montrer ta main, me répondit-il, Et puis quelle idée de fuir !
Il était fou. Complètement détraqué.
J'allais mourir.
- Lâche moi ! hurlai-je sous la panique alors qu'il montait encore plus haut.
Je me sentais transpirer à grosse goutte. Je tremblai de partout.
Putain, putain.
- Montre moi ta main.
- Non.
- Ok je te lâche.
- Parf-
Attends. Non.
Il me lâcha. Sauf qu'on était toujours très, très haut.
Merde.
Je hurlai alors que je me sentis tomber tout droit vers ma mort.
Oh mon dieu, oh mon dieu.
J'allai mourir. Comme ça. Parce que j'avais décidé de faire un peu chier Potter. C'était même pas méchant. Je l'avais un peu enquiquiné, rien de plus.
Mais je mourrais tout de même.
Plus que quelques mètres avant que je ne m'écrase.
Ça allait faire mal.
Sauf qu'au dernier moment, je me sentis tirée et mon souffle se coupa sous le choc.
Putain.
Putain.
Je n'étais pas morte.
Je levai mes yeux sur Potter, furieuse.
- T'es vraiment un trou du cul, je vais te-
- Tu m'as demandé de te lâcher, me coupa-t-il avec un sourire innocent.
Je le fusillai du regard.
- Je te déteste .
Et puis, je levai la main pour qu'il puisse lire. Je ne voulais pas revivre ma chute horrible, merci bien.
Je l'entendis rire alors qu'il saisit ma main.
J'allais le tuer.
- "Je devrai plutôt apprendre à me défendre" lut-il à voix haute.
Tout ça pour ça.
- Ouais, je pense aussi que tu devrais apprendre à te défendre, y'a toujours des fous furieux qui te prennent par le col et te suspende à dix mètres du sol.
J'étais trop abasourdie pour m'énerver. Il faisait une blague. Harry Potter, se foutait de ma gueule, de moquait de moi. Avec humour. Le truc jamais vu quoi.
- C'est marrant, je savais pas que tu savais te montrer comique.
J'aurais peut être dû m'abstenir. Parce qu'il me lâcha tout de suite après.
Et la chute ne fut pas agréable.
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