Chapitre 11
J'avais passé une nuit horrible. Peuplée de vieille mégère habillée en rose, de chat, et de ma mort. J'avais dû mourir trois ou quatre fois durant mes rêves.
Et ça n'avait rien d'agréable.
Ce fut donc pour ça que lorsque je me levais, le matin de mon troisième ou quatrième jour de cours, j'avais la tête dans le cul. J'étais un peu perdue aussi.
Je mis tellement de temps à sortir de mon lit, qu'une de mes colocataires, une rouquine, dû me tirer hors du lit.
Ah, ces Poussoufles, tellement généreux et sympathique.
C'était presque à se demander s'ils ne faisaient pas exprès.
J'enfilai maladroitement ma chemise, ma jupe et mes espèces de chaussettes hautes qui tombaient sans arrêt. J'espérai sincèrement qu'ils n'allaient pas tarder à nous donner des collants, parce que je n'allais pas tarder à peter un câble.
Je remontai tout aussi lentement pour me rendre à la cafétéria, pris de quoi me sustenter et me dirigeai vers mon premier cours de la journée : potion.
Oh joie.
Et bien sûr, j'eus le malheur de me perdre sur le chemin. Ce fut donc en retard que j'arrivai.
J'eus également le malheur d'ouvrir la porte sans aucune délicatesse et de la faire claquer contre le mur derrière.
Un silence de plomb pris possession de la classe. Je vis quelques un de mes camarades lever les yeux au ciel, sans doute habitués par mes conneries habituelles.
- Mademoiselle... Mademoiselle quoi ? Me fit le prof.
Un homme pas très beau. Avec des yeux noirs super profonds et des cheveux de la même couleur, bien, bien gras.
Mon cerveau mît automatiquement un nom sur ce visage.
Rogue. Le prof de potion maléfique.
Il fallait que je la joue diplomatique.
- Granger, Mademoiselle Fiona Granger.
Il haussa un sourcil. Il n'avait pas ma sœur dans son cœur. Et sachant que moi, j'étais dix mille fois pire qu'elle et qu'elle était une élève parfaite, j'étais foutue. Indéniablement foutue.
Puis, un mini sourire pris place sur ses lèvres avant de disparaître tout aussi rapidement. Est ce que... Est ce que j'allais mourir ?
- Bien, allez vous assoir, m'ordonna-t-il de sa voix grinçante.
J'acquiescai. Je ne le connaissais pas. Il ne me connaissait pas.
Mais pourtant, on se détestait déjà.
Et je savais déjà que mon année en potion allait être une réelle torture.
Surtout que j'allais sans doute être nulle, pour bien boucler la boucle.
Évidemment, encore une fois, toute les places du fond avaient été prises. Il n'en restait qu'une seule. Bien au milieu, bien au premier rang. Bon, au moins, j'allais avoir un partenaire.
Je m'assis à ma place en grommelant.
- Bien, comme je disais plus tôt, nous allons commencer l'année par une potion très simple que vous avez déjà étudié en première année. C'est simplement destiné à évaluer le niveau.
Ce fut peut être mon imagination. Mais sur le moment, il me fixait avec insistance, comme s'il m'adressait cette première potion, pour voir à quel point j'allais me montrer misérable.
J'avalai ma salive.
Je n'allais pas le décevoir.
|=|
Et en effet, je ne le déçus pas. Dès les premières dix minutes, mon voisin parut se rendre compte de la catastrophe que j'étais, parce qu'il changea très rapidement de place.
La potion, était censée être simple. Elle ne l'était absolument pas. La mixture était censée être verte.
La mienne était rose. D'un joli rose d'ailleurs. Épais et coloré. Mais ce n'était définitivement pas la bonne couleur.
Aussi, je ne pensais pas que la potion était censée avoir des vertus explosives.
La mienne si apparement, parce que j'avais déjà fait exploser trois chaudrons.
Rogue, par pur sadisme, s'était placé derrière moi, pour superviser mes moindres mouvements. Autant vous dire que ça n'améliorait pas du tout la situation.
Déjà que la situation n'était pas très favorable pour moi à la base.
- Vous devriez touiller plus fort, suggéra Rogue.
Je m'exécutais mais je touillai trop fort, et une partie de ma potion vint s'écraser contre la table.
Et puis la table fondit. Partiellement, bien sûr, mais ma mixture venait de faire fondre la table en bois extrêmement résistant.
Je repoussai mon chaudron pour l'éloigner le plus de moi. C'était dangereux cette merde.
- Dix point en moins pour Poussoufle, vous pouvez remercier votre camarade qui vient de dissoudre sa propre table.
Je sentis des regards lourds de reproches dans mon dos. Évidemment, ils avaient tout de suite compris de qui il parlait. Depuis le début du cours, je n'avais fait que faire perdre des points à ma maison. Ils avaient finis par comprendre tout de suite de quel bois je me chauffais.
Du bois nul que l'on trouvait dans la forêt et qui s'effritait sous les doigts quand on le prenait.
- D'ailleurs je vous confisque cette potion, elle me parait un peu trop nocive pour vous la laisser entre les mains.
Sur ce, il prit le chaudron de ma table et alla l'emmener dans son bureau, à l'arrière de la salle.
Soit. J'avais créé une arme de destruction massive. Et ceux en dix minutes.
Techniquement, c'était du talent.
Après de trop longues minutes durant lesquelles je ne touchais plus rien, de peur de faire exploser quelque chose d'autre, le cours prit enfin fin et je sortis en trombe de la classe.
Je ne remettrai plus jamais les pieds ici. C'était décidé.
Ah peine passai-je la porte, que je fus brusquement tirée sur le côté.
C'était Hermione.
- T'es au courant ? Me fit-elle précipitamment.
- Bonjour Hermione, comment s'est passée ta journée ? Bien j'espère. Pour moi, tout s'est déroulé comme prévu et pui-
Elle me coupa très vite.
- Harry s'est fait collé par Ombrage.
Ah ! Bien fait pour lui !
- Et...
Elle envoya un regard à la ronde, comme si elle craignait que quelqu'un n'écoute.
Elle se pencha un peu plus vers moi.
- Lorsqu'il écrivait, la plume qu'il utilisait prenait son sang pour encre. Il a des cicatrices sur la main qui risquent de rester pas mal de temps.
Ah.
Oh.
Je frissonnai. Elle était malade la vieille ou quoi ?
- Mais il a fait quoi Potter aussi ? Parce que pour avoir ce genre de punition, il a dû boucher le bouchon trop loin, nan ?
C'était du déni. J'étais en train de me voiler la face. Je savais parfaitement qu'il n'avait sans doute rien fait. Que j'allais sans doute subir la même chose.
Ça me faisait peur. C'était plus simple d'inventer des milliers de raisons.
Et puis dans le pire des cas, je n'avais qu'à sécher la colle. Elle ne remarquerait sans doute rien.
Ma sœur secoua la tête.
- Il a dit que Tu-Sais-qui était de retour. Ils se sont un peu disputés.
J'écarquillai des yeux.
Et voilà. Et voilà.
Après les gens osaient me demander pourquoi je ne voulais pas aller à Poudlard.
C'était évident non ?
Parce que je voulais vivre ! Je vous jure. Chaque année, je dis bien chaque année, y'en a au moins deux trois ou qui frôlent la mort. Voir qui meurt d'ailleurs. La faute à qui ?
Au mage noir bien sûr !
Et là, bien évidemment, pil l'année où je décide de me pointer, coucou je suis de retour.
Et le pire dans cette histoire, c'était que le ministère de la magie allait sans doute tout nier.
En tout cas jusqu'à ce qu'ils retrouvent mon cadavre. Trop tard bien sûr, je serai morte depuis déjà trois mois.
Je vous jure.
- Et euh... T'en penses quoi ? Demandai-je à ma sœur.
Je croyais Potter. Pas parce que je l'admirais ou je lui faisais confiance, non, bien sûr que non, mais parce que c'était évident.
Et puis, valait mieux y croire et que finalement ça soit faux que l'inverse.
Eh oui, j'étais maligne moi.
- Je ne sais pas, finit-elle par m'avouer en baissant la tête, S'il est vivant, pourquoi Cédric aussi ? Et pourquoi lui n'a rien dit ? Je veux croire Harry mais il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire.
Cette fille était décidément trop intelligente.
J'espérai juste qu'elle découvrirait la grosse bourde que j'avais fait seulement après ma mort. Histoire de ne pas trop me faire engueuler.
- Je vois... Fut la chose la moins suspecte que je pus dire.
Hermione plissa des yeux.
Zut.
- Bon j'y vais, me fit-elle.
Et puis elle partit.
J'étais donc encore une fois dans la merde.
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