Le soir même, pendant le dîner, nous remarquâmes qu'Hagrid n'était pas à table. J'espérai de tout cœur que Drago avait su se taire, pour une fois. Après manger, alors qu'Hermione et moi montions nous coucher, je lui rappelai qu'elle devait m'expliquer sa présence en étude des Runes.

   — Ah, oui..., soupira-t-elle. Je suppose que je peux te le dire, à toi. Tu ne répéteras rien, n'est-ce pas ?

   J'agitai la tête de gauche à droite, curieuse.

   — Eh bien, comme tu le sais, j'ai pris plus d'options que vous cette année. Mais malheureusement, certains cours se déroulent en même temps. Alors, à la fin de l'année dernière, je me suis entretenue avec le Professeur McGonagall et le Professeur Dumbledore. Ils m'ont confié ça.

   Elle sortit de sous sa robe un long collier dont le pendentif représentait un sablier doré.

   — C'est un Retourneur de temps., m'expliqua-t-elle. Un tour de sablier correspond à une heure en arrière. Grâce à cette petite chose, je peux suivre tous les cours en même temps.

   — C'est géant !, m'exclamai-je.

   — Seul le corps enseignant était au courant. Toi aussi, maintenant. Mais je te fais confiance ! Personne d'autre ne doit le savoir.

   — Tu as ma parole.

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Le lendemain matin, nous eûmes potions et juste après déjeuner, Défense contre les Forces du mal. J'allai enfin voir ce que valait le Professeur Lupin. Lorsque nous entrâmes dans la salle de classe, je remarquai immédiatement qu'elle avait été réaménagée. En effet, les tables étaient collées aux murs et il y avait un grand espace vide au milieu. Au fond de la salle, il y avait une grande armoire.

   — Bonjour à tous., nous salua Lupin, ses éternelles cernes sous les yeux. Vous voudrez bien remettre vos livres dans vos sacs, s'il vous plaît, aujourd'hui nous allons faire des travaux pratiques. Vous n'aurez besoin que de vos baguettes magiques.

   Je rayonnai. Enfin ! Hermione, quant à elle, parut scandalisée. Elle semblait penser qu'un cours digne de ce nom ne pouvait pas se dérouler sans livre. Nous posâmes nos sacs sur les tables contre les murs et sortîmes tous nos baguettes magiques. L'armoire se mit à bouger violemment.

   — Ne vous inquiétez pas., dit Lupin. C'est un épouvantard.

   J'étais fascinée. Nous allions enfin nous apprendre à nous servir de nos baguettes magiques comme il se devait ! Lupin était décidément un professeur formidable.

   — La première question que nous pouvons nous poser est : Qu'est-ce qu'un épouvantard ?

   La main d'Hermione se dressa.

   — C'est une créature qui change d'aspect à volonté en prenant toujours la forme la plus terrifiante possible.

   — Je n'aurais pas dit mieux., approuva Lupin.

   Un sourire réapparut sur le visage d'Hermione.

   — L'épouvantard qui est installé dans cette penderie n'a encore jamais prit aucune forme. Il ne sait pas encore ce qui pourrait faire peur à la première personne qui se présentera. Nul ne peut dire à quoi ressemble un épouvantard quand il est seul mais une chose est sûre, lorsque je le laisserais sortir, il prendra immédiatement l'apparence qui fera le plus peur à chacun d'entre nous. Ce qui signifie... que nous avons un grand avantage sur lui. Pouvez-vous me dire lequel, Harry ?

   — Comme nous sommes nombreux, il ne saura pas quelle forme prendre pour réussir à effrayer tout le monde en même temps., répondit Harry comme si il avait déjà réfléchi à la question.

   — Parfaitement., dit le Professeur Lupin. Il existe un moyen très simple de se débarrasser d'un épouvantard, enchaîna-t-il. Cela exige une grande concentration mentale. En effet, pour le neutraliser il suffit d'éclater de rire.

   Il marqua une pause, attendant une réaction de notre part. J'étais pendue à ses lèvres. J'avais encore ressenti cette étrange sensation... Sa voix était rassurante et me réchauffait le cœur.

   — Ce qu'il faut faire, c'est l'obliger à prendre une forme désopilante. Pour commencer, nous allons nous entraîner sans baguette magique... Répétez après moi : Riddikulus !

   Nous répétâmes tous en chœur. Il parut satisfait.

   — Très bien, très bien... Ça, c'était le plus facile, car le mot seul ne suffit pas. C'est là que je vais avoir besoin d'un volontaire. Neville, c'est ça ? Approchez.

   Neville avala sa salive difficilement et s'approcha timidement.

   — Alors, Neville, pouvez-vous nous dire ce qui vous fait le plus peur au monde ?

   Neville prononça quelque chose mais si bas que personne ne l'entendit.

   — Comment ?, questionna Lupin.

   — Le professeur Rogue., déclara Neville dans un souffle.

   Il y eut un grand éclat de rire.

   — Le professeur Rogue., répéta Lupin en souriant. Neville, vous habitez chez votre grand-mère, n'est-ce pas ?

   L'intéresse acquiesça.

   — Pouvez-vous visualiser les vêtements de votre grand-mère très précisément ?

   — Oui, elle a un sac à main rouge...

   — Non, non, dans votre tête seulement.

   Neville se concentra et ferma les yeux. Lupin lui chuchota quelque chose à l'oreille. Le visage de Neville s'illumina.

   — Êtes-vous prêts ?, demanda Lupin à la cantonade. Lorsque Neville sera passé, je vous appellerai tous un par un. Commencez à penser comment tourner en ridicule votre pire cauchemar. Neville ? Préparez votre baguette. Je compte jusqu'à trois. Un... Deux... Trois.

   Lupin ouvrit la porte de la penderie. Quelqu'un la poussa de l'intérieur et le Professeur Rogue surgit de l'obscurité. Il s'avança vers Neville, menaçant.

   — Riddikulus !, s'écria ce dernier en brandissant sa baguette.

   L'épouvantard Professeur Rogue se trouva soudain affublé d'une longue robe en dentelle, d'un chapeau à vautour et du fameux sac à main rouge. Un grand éclat de rire retentit dans la salle. L'épouvantard regarda partout autour de lui, perdu.

   — C'est très bien ! À vous Parvati !

    Parvati Patil, l'une de mes compagnes de chambre, s'avança doucement. Le faux Professeur Rogue se métamorphosa en momie.

   — Riddikulus !

   La momie se prit les pieds dans l'une de ses bandelettes et tomba au sol. Le Professeur Lupin la félicita et appela un nouvel élève. Il fit défiler plusieurs personnes avant d'appeler mon nom.

   — Allez-y, Elizabeth !

   Je m'avançai, décidée. Depuis la chute de mon toit, les hauteurs me faisaient trembler. Je me sentis soulevée du sol. L'épouvantard s'était transformé en tour juste sous mes pieds.

   — Riddikulus !, m'exclamai-je sans prendre le temps de regarder en bas.

   La tour se transforma en toboggan qui me fit revenir en douceur sur le sol. Je regagnai ma place sous le regard fier du professeur Lupin, qui me félicita. Je lui souris. Il appela Ron, qui s'avança à son tour, un peu stressé. Comme je m'y attendais, l'épouvantard prit la forme d'une araignée géante et poilue qui me rappela légèrement Aragog. Ron lança un Riddikulus et l'araignée se retrouva avec un patin à roulettes à chaque patte. Elle perdit l'équilibre et finit par tomber au sol. Lupin éclata de rire, le félicita et appela Harry. Mon frère se dirigea, hésitant, vers l'araignée géante. L'épouvantard parut perdu. Il attendit quelques secondes pour se transformer enfin en Détraqueur, comme celui du train. Je fis un pas en arrière. Lupin se précipita devant Harry et cria "Ici !". Le Détraqueur recula et se transforma en lune, cachée derrière un nuage. Notre professeur lança un Riddikulus et la lune prit la forme d'un ballon blanc qui voleta à travers la pièce en faisant un bruit ridicule. Lupin le renvoya dans l'armoire qu'il referma rapidement.

   — L'exercice est terminé pour aujourd'hui., annonça-t-il, faisant la déception de certains. Je vous remercie tous pour votre attention et votre motivation, et accorde cinq points à chaque élève qui est passé, ainsi que cinq points pour Harry et Hermione qui ont répondu correctement à mes questions. Vous pouvez tous être fiers de vous. Encore bravo à tous. Comme devoir, vous me lirez le chapitre sur les épouvantard et vous m'en ferez un résumé pour lundi. Ce sera tout. À bientôt.

   Les élèves récupérèrent leurs affaires et quittèrent la salle bruyamment. Je faisais exprès de traîner. J'aurais voulu m'entretenir avec le Professeur Lupin. Mais pour lui dire quoi ? Votre présence me rassure ? Me réconforte ? Il m'aurait prise pour une folle. Hermione fit tomber tous ses livres. Je l'aidai à les ramasser. Harry et Ron étaient déjà sortis, heureusement pour elle. Elle n'aurait pas apprécié qu'ils posent des questions.

   — Vous m'avez l'air d'être très studieuse, Hermione., dit la voix du Professeur Lupin derrière nous. Vous l'avez bien prouvé, aujourd'hui.

   — Merci, Professeur.

   — Quant à vous, Elizabeth, vous avez peur des hauteurs, c'est bien cela ? Vous l'avez très bien tourné, je vous félicite.

   Je voyais dans ses yeux qu'il voulait me dire autre chose, mais il se ravisa au dernier moment.

   — Merci. Votre cours était formidable.

   — Heureux de l'apprendre., me répondit-il en souriant.

   — Il y a autre chose, Professeur ?, tentai-je.

   — Non, enfin... sauf si vous avez quelque chose à me demander.

   — Non..., dis-je, un peu déçue.

   — Alors je vous dit à bientôt !, lança-t-il d'un ton joyeux.

   — Au revoir., dit Hermione.

   Nous sortîmes de la salle. Harry et Ron nous attendaient.

   — C'est le meilleur cours de Défense contre les Forces du mal qu'on ait jamais eu !, s'écria Ron, surexcité.

   — C'est un très bon professeur., ajouta Hermione. Mais j'aurais bien aimé passer aussi...

   — Qu'est ce que tu crains le plus, toi ? Faire un devoir qui n'aurait que dix-neuf sur vingt ?

   Hermione lui fit une grimace sans  lui répondre.

   — Ça va, Harry ?, demandai-je à mon frère qui n'avait pas prononcé un mot depuis que je l'avais rejoint.

   — Je ne comprends pas pourquoi Lupin ne m'a pas laissé affronter le Détraqueur. J'aurais pu m'en sortir !

   — Je n'en doute pas, mais il avait sûrement ses raisons. Il a eu peur pour toi. La dernière fois que tu as vu un Détraqueur, tu t'es...

   — Évanoui, je sais., grogna-t-il.

   — Pas besoin d'être aussi désagréable, ce n'est pas une tare. Souviens-toi, les Détraqueurs sont de nature à faire ressortir les pires souvenirs des gens. Tu imagines, la classe entière sous son emprise ? On n'en serait pas sorti ! Crois-moi, il a eu raison. Mais t'aurais pu faire pire, comme penser à...

   — Voldemort. J'y ai pensé. Mais, entre nous, je ne crois pas qu'il y ait une quelconque manière de tourner Voldemort en ridicule.

   — Tu m'étonnes., ricanai-je.

Nous suivîmes Ron et Hermione jusqu'à la tour des Gryffondor.

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Un chapitre un peu moins long mais j'espère qu'il vous a plu quand même ! Qu'en avez vous pensé ? Hermione qui révèle son secret ? Le cours ? Dites moi tout ! À bientôt.