Chapitre 5
— Lizzie !, fit Hermione en se jetant dans mes bras, soulagée.
Je venais de gagner la forêt et avait rejoint mes amis. Drago m'avait laissé à l'orée et était parti avec sa mère, Narcissa, qu'il avait retrouvé. Sa mère était une vraie perle. Vraiment très différente de Mr Malefoy. Elle était très douce. Apparemment, Drago lui avait déjà parlé de moi. Lorsque nous l'avons rejointe, elle m'a serrée contre elle et m'a dit "Heureusement ma chérie, tu es entière." J'avais l'impression de déjà faire partie de la famille alors que Drago et moi n'avions échangé de baiser que quelques minutes auparavant. En parlant de ce baiser, il m'avait toute chamboulée. Je ne sais même pas si notre relation allait tenir mais ça m'avait rendue heureuse. Je peux paraître ingrate de dire ça alors que des milliers de gens étaient en danger... Au moment où j'ai quitté Drago et sa mère, une vague de panique a de nouveau déferlé en moi. J'avais perdu Harry.
Après avoir enlacé Hermione, je me mis à pleurer et à bégayer des paroles incompréhensible pour mon entourage.
— Har-ry... J-J'ai p-perdu Har-ry... I-il... J-Je...
— Calme-toi, Lizzie. On va le retrouver., me rassura Hermione en me caressant les cheveux.
Nous attendîmes ce qui me parut des heures à l'abri dans la forêt. J'eus le temps de mettre mes chaussures mais mes pieds étaient noirs de suie. Lorsque les cris s'estompèrent et qu'il ne restait plus que des cendres fumantes du camp, nous y retournâmes, criant le prénom de mon frère. Soudain, quelqu'un prononça une formule magique et une tête de mort faite de fumée verte apparut dans le ciel. Sa mâchoire s'ouvrit et un serpent en sortit, ondulant.
— Il est là !, cria Hermione alors que je fixai avec appréhension la marque dans le ciel.
Je reportai aussitôt mon attention sur mon amie et me mis à courir dans sa direction. Je repérai rapidement Harry et allai me jeter dans ses bras.
— Enfin, on t'a retrouvé !, soufflai-je, soulagée.
— On croyait t'avoir perdu., assura Ron qui venait d'arriver à nos côtés.
— Qu'est-ce que c'est ?, questionna Harry, haletant, fixant la marque dans le ciel.
Nous n'eûmes pas le temps de lui répondre, sa cicatrice se mit à le brûler et il poussa un gémissement de douleur. Dans la seconde qui suivit, une dizaine de sorciers du Ministère apparurent, baguettes pointées sur nous.
— Stupefix !, s'écrièrent-ils en même temps.
Harry m'attrapa par les épaules et me fit me baisser. Hermione et Ron eurent le même réflexe. Aucune étincelle ne nous toucha.
— Arrêtez ! C'est mon fils !, hurla Mr Weasley en accourant près de nous. Vous n'avez rien les enfants ?
— On est revenu pour Harry., expliqua Ron.
— Lequel d'entre vous a fait ça ?, nous interrogea un membre du Ministère avec un chapeau melon, sa baguette magique passant de l'un à l'autre d'un air menaçant.
— Croupton !, s'étonna Mr Weasley. Comment pouvez-vous-
— Ne mentez pas !, reprit Croupton sans prêter attention à Mr Weasley. Vous avez été prit sur les lieux du crime !
— Barty, ce ne sont que des enfants !, nous défendit Mr Weasley.
— Quel crime ?, s'offusqua Harry sans comprendre l'accusation que l'on nous portait.
— C'est la Marque des Ténèbres..., expliqua Hermione à voix basse. Son signe...
— Voldemort..., saisit Harry.
Les autres réprimèrent un frisson.
— Tous ces gens, ce soir... Avec un masque... Ils sont ses partisans ?
— Oui..., acquiesça Mr Weasley. Ce sont les Mangemorts.
Croupton sembla hésiter un instant puis il repartit avec ses hommes.
— Suivez-moi !, les appela-t-il.
Il allait sûrement essayer de retrouver celui qui avait fait ça.
— Il y avait un homme, tout à l'heure !, les informa Harry. Juste là.
Il pointa un point derrière les membres du Ministère qui s'y rendirent sans demander leur reste.
— Qui, Harry ?, demanda Mr Weasley.
— Je ne sais pas... Je n'ai pas vu son visage.
— Ce n'est pas grave., l'interrompit Mr Weasley. Il faut retrouver les autres. Où sont-ils ?
— Sûrement dans la forêt., dis-je. Allons les chercher.
Je marchai en tête de file. J'avais besoin de revoir les autres, de m'assurer qu'ils étaient toujours en vie. Nous entrâmes à nouveau dans la forêt et appelâmes Fred, George, Ginny, Bill, Charlie et Percy. Ce n'est qu'une quinzaine de minutes plus tard que quelqu'un nous répondit. C'était la voix de Bill. Nous nous précipitâmes à leur rencontre. Charlie me serra dans ses bras.
— J'ai eu tellement peur..., lui confiai-je.
— C'est fini, maintenant. On va rentrer.
Nous rentrâmes tard dans la nuit. Chaque personne ayant la capacité de transplaner ramena au moins une personne à la maison. Mrs Weasley fut réveillée par le bruit et descendit en robe de chambre, son bonnet de nuit sur la tête. Lorsqu'elle vit nos visages déconfits, elle se mit à paniquer. Mr Weasley la rassura en lui disant que tout allait bien, que tout le monde était là. Nous allâmes rapidement nous coucher. Je m'endormis immédiatement, épuisée.
///
Le jour de la rentrée, Mrs Weasley, Bill et Charlie nous accompagnèrent à la gare. Mr Weasley et Percy étaient partis travailler. Lorsque ce fut le moment de dire au revoir, Bill m'ébouriffa les cheveux et Charlie me prit dans ses bras.
— On se reverra bientôt. Plus tôt que tu ne le penses., me confia-t-il.
— Pourquoi ?, lui demandai-je, curieuse.
— Tu verras. Allez, embarques. Vous allez louper votre train.
Je montai dans le train à la suite de mon frère. Avant de disparaître totalement, je me retournai une dernière fois vers Charlie. Il me fit un clin d'œil. Je lui souris puis rejoignis mes amis dans notre compartiment habituel. Le train démarra.
Nous passâmes quelques heures à discuter de ce qui s'était passé pendant la Coupe du Monde. J'écoutai plus que je participai à la conversation. Je pensais à Remus. J'espérais qu'il avait reçu la lettre que je lui avait envoyé pour tout lui raconter. J'attendais sa réponse avec impatience. Il me manquait beaucoup.
La sorcière aux bonbons passa pour la troisième fois depuis le début du voyage. Ron se leva pour acheter un paquet de Bulles Baveuses. Je lui en piquai une. Harry se leva également. Alors qu'il s'apprêtait à commander, une fille aux traits asiatiques de Serdaigle le coupa en commandant des Patacitrouilles. Elle faisait partie de l'équipe de Quidditch et Harry avait déjà joué contre elle. Il me semblait qu'elle s'appelait Cho Chang. Harry était toujours en extase devant elle. Lorsqu'il se rassit, un sourire discret aux lèvres, je me mis à le fixer d'un air suspicieux. Il me regarda sans comprendre.
— Qu'est ce qu'il y a ?
— Rien, ne t'en fais pas., mentis-je en posant ma tête sur son épaule.
— C'est horrible !, nous interrompit Hermione, révoltée, la Gazette du Sorcier posée sur ses genoux. Comment le Ministère peut-il ignorer qui a fait ça ? Il n'y avait pas de gardes ?
— Des tas, d'après mon père !, signala Ron, la bouche pleine. C'est justement ce qui les inquiète. Ça s'est passé sous leur nez !
Harry toucha machinalement sa cicatrice.
— Elle recommence à te faire mal, Harry ?, demanda Hermione, comme une affirmation. Sirius aimerait certainement savoir tout ça. Ce que tu as vu à la Coupe du Monde... et ton rêve.
— Il est déjà au courant., la rassura Harry. Je lui ai envoyé une lettre la semaine suivant la Coupe.
— Très bien., approuva Hermione.
J'eus peine à dormir, le reste du trajet. Même la tête confortablement installée sur les genoux de mon frère. Trop de choses hantaient mon esprit.
Lorsque nous descendîmes du train, à la gare de Pré-au-Lard, nous reçûmes une pluie battante sur la tête. Nous saluâmes rapidement Hagrid puis montâmes dans une diligence qui nous conduisit jusqu'au château. Mes cheveux gouttaient sur le sol lorsque nous entrâmes dans la Grande Salle. Hermione me les sécha à l'aide d'un sortilège. Nous nous installâmes à la table des Gryffondor et attendîmes que la Répartition commence. Je mourrais de faim. Colin Crivey vint voir Harry pour lui dire que son frère Dennis allait entrer en première année mais mon jumeau ne semblait pas aussi enthousiaste que lui. Pendant le temps de la Réparation, je cherchai Drago des yeux à la table des Serpentard. Je le vis rapidement entouré des deux gorilles qui lui servaient d'amis et de Pansy Parkinson, une fille avec une tête de pékinois. Il ne paraissait pas plus intéressé que moi par ce qui se passait autour de lui. Je remarquai que Blaise était également assis avec eux. Il regardait Pansy avec admiration alors qu'elle n'avait d'yeux que pour Drago. Et d'ailleurs, elle ferait mieux de poser cette main autre part que sur ses cheveux... Non, je ne suis pas jalouse. Soudain, Drago leva les yeux vers moi. Je m'empourprai. Il me sourit. Je lui fis un petit signe de la main. Il me répondit. Je croisai alors le regard de Sally, à la table d'à côté, qui semblait ne rien comprendre. Je me figeai. Elle m'interrogea du regard. Je lui fis comprendre que je lui expliquerais plus tard.
La Répartition prit fin. Notre cher directeur s'avança à son pupitre.
— Maintenant que nous sommes installés, j'aimerais vous annoncer une nouvelle., commença-t-il. Ce château ne sera pas seulement votre foyer cette année, mais aussi celui d'invités très importants. En effet, Poudlard a été choisi pour accueillir un événement légendaire : le Tournoi des Trois Sorciers.
Une vague de murmure s'éleva dans la Salle. Quant à moi, je me redressai pour être plus attentive au discours de Dumbledore.
— Pour ceux qui ignorent de quoi il s'agit, le Tournoi des Trois Sorciers réunit trois écoles pour une série d'épreuves à caractère magique. Dans chaque école, un seul élève est sélectionné pour le Tournoi.
Il marqua une pause. Nous étions tous pendus à ses lèvres.
— Que les choses soient claires : une fois choisi, vous serez seul... Et, je vous prie de me croire, ces épreuves ne sont pas faites pour les craintifs. Mais vous saurez tout plus tard. Pour le moment, je vous prie d'accueillir avec moi les charmantes jeunes filles de l'académie Beauxbâtons et leur directrice, Madame Maxime.
Je jetai un coup d'œil à Hermione. Elle me sourit d'un air complice. Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent sur un groupe de jeunes filles en uniforme bleu. Leurs souliers étaient vernis et claquaient sur le sol en un rythme régulier. Elles semblaient être heureuses d'être au centre de l'attention, malgré l'air hautain sans cesse collé sur leur visage. Elles laissaient derrière elles des papillons bleus qui voletaient gracieusement, tout comme les élèves. Ron paraissait fasciné par le groupe de demoiselles qui se trémoussaient devant nous. Je pouvais affirmer sans faire de manières que les françaises étaient pour la plupart (vraiment) très jolies, et que je comprenais — en un sens — l'expression d'Harry et de Ron en ce moment précis. Ainsi, évidemment, que celle de Ginny et d'Hermione qui gardaient les lèvres pincées. Je jetai un coup d'œil à Drago. Ne pas le voir intéressé me rassura.
— Et maintenant accueillons nos amis du Nord, les fiers garçons de Durmstrang et leur directeur Igor Karkaroff !
Un groupe de garçons habillés avec des vêtements chauds s'avança d'un pas rapide dans l'allée entre les tables de Gryffondor et de Serdaigle. Tout comme les élèves de Beauxbâtons, ils nous avaient préparé un vrai spectacle — en un peu plus travaillé, si vous voulez mon avis. Ils avaient tous un genre de canne qu'ils claquaient contre le sol en une véritable chorégraphie, laissant des traces noires de brûlé. À côté de leur directeur, un garçon retint mon attention. J'étais persuadée de l'avoir déjà vu quelque part...
— C'est pas vrai... C'est Viktor Krum !, s'extasia Ron.
Bien sûr ! Krum, l'attrapeur de l'équipe bulgare à la Coupe du Monde ! Mais... Que faisait-il encore à l'école ?
— Attendez... Si Krum est encore à Durmstrang, ça signifie qu'il a 17 ans maximum ?, fis-je remarquer, interloquée.
— Tu ne savais pas ?, demanda Ron sans le quitter des yeux.
— Non, bien sûr que non... Je ne m'appelle pas Ron Weasley.
Mon meilleur ami leva les yeux au ciel.
— Ils ont même un cracheur de feu !, m'exclamai-je soudain. Dément...
Après le défilé, Karkaroff s'avança vers Dumbledore, les bras grands ouverts. Ils s'enlacèrent.
— Laissons nos invités s'installer avant de servir le repas.
Les élèves de Durmstrang se dirigèrent vers la table des Serpentard et Ron afficha une mine déçue lorsqu'il vit que Krum était assis près de Drago.
— C'est ça, vas-y, Malefoy, essaie de faire bien voir..., marmonna-t-il.
Là où Ron voyait que Drago le narguait, je vis uniquement l'admiration de mon ami Serpentard envers Krum et les étoiles qui brillaient dans ses yeux.
Les françaises avaient préféré la table des Serdaigle.
— Je vous souhaite à tous un bon appétit !, annonça Dumbledore.
Aussitôt, une multitude de plats apparut sur notre table. Je me jetai dessus, affamée.
— Qu'est-ce que c'est que ça ?, demanda Ron, l'air dégoûté, en pointant du doigt une marmite remplie d'un mélange de poissons.
— Hermione !, interpellai-je mon amie. C'est de la bouillabaisse !
— De la quoi ?
— De la bouillabaisse, Ron. C'est un plat français. Hermione et moi on en a mangé quand nous sommes allées en France il y a deux ans. C'est délicieux.
Je décidai alors de m'en servir dans une assiette creuse. Hermione fit de même. Une française vint nous voir.
— Excusez-moi, vous avez fini avec la bouillabaisse ?, nous demanda-t-elle poliment à Hermione et à moi.
Elle avait de longs cheveux blonds et des dents parfaitement blanches et alignées.
— Oui !, dis-je en français, avec une fierté non feinte.
Le voyage en France m'avait beaucoup aidé à améliorer mon français, que j'apprenais déjà avec mon père (français du côté de sa mère).
— Oh, tu parles français ?, s'exclama-t-elle, l'air ravi. Merveilleux !
— Oui, un peu.
— Je m'appelle Fleur Delacour, enchantée., se présenta-t-elle en tendant une main que je serrai avec entrain.
— Lizzie Potter et euh, moi aussi.
— C'est absolument fabuleux, tu vas pouvoir m'aider ! Je ne suis pas très douée en anglais, comme tu as sûrement un pu le constater... J'aimerais beaucoup que tu m'aides pour la langue. Et aussi que tu me fasses visiter le château, si tu as le temps.
— Oui, pas de problème mais euh... Moins vite, s'il te plaît.
— Oui, bien sûr, désolée. Je reviendrais bientôt te voir, Lisie.
Elle s'apprêtait à repartir.
— Oh ! Pardon, j'ai oublié la bouillabaisse... Bon appétit !
Et elle retourna s'asseoir. Je concertai Hermione du regard, rouge comme une tomate.
— Où as-tu appris à parler aussi bien français ?, me demanda-t-elle, impressionnée.
— Avec mon père., répondis-je en haussant les épaules. Mais il n'est pas aussi bon que ça...
— C'est... magnifique...
— Merci Ron mais euh... Ron ?
Mon meilleur ami était figé, le regard dans le vide et un sourire niais collé au visage. Je passai une main devant ses yeux.
— C'est une Vélane., nous dit-il.
— N'importe quoi..., grogna Hermione.
— Elle ne peut pas être normale ! On n'en fait pas des comme ça à Poudlard.
— C'est gentil ça..., soupirai-je.
— On n'en fait des très bien à Poudlard., répliqua Harry.
Ginny avait prit une teinte rouge écarlate. Je savais parfaitement bien de qui Harry parlait. Cho Chang. Je ne l'appréciais pas du tout. Jamais un mot plus haut que l'autre, toujours ce petit sourire débile quand elle croisait Harry qui me faisait lever les yeux au ciel. Au secours.
— Quand vous aurez de nouveau les yeux en face des trous, tous les deux, vous verrez peut-être qui vient d'arriver., dit Hermione d'un ton sec.
Je regardai alors à la table des Professeurs. Ludo Verpey et Barty Croupton mangeaient avec appétit.
— Qu'est ce qu'ils font ici ?, questionnai-je, interloquée.
☆★☆★☆
J'espère que ce chapitre vous a plu ! À bientôt.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro