Chapitre 29
Je ne lus pas la Gazette qui parut le lendemain. La photo en première page, Harry inconscient dans mes bras, m'en dissuada. Je n'avais pas envie de savoir ce qu'ils disaient sur les événements qui s'étaient déroulés au Ministère. Je voulais faire mon deuil sans me polluer l'esprit.
Ç'avait été étrange de retrouve Drago, après avoir affronté son père. Ça n'avait en rien altéré notre relation, mais je ressentais surtout le besoin de rester avec mon frère. Mon petit-ami n'en a pas tenu rigueur. Je crois qu'il a compris.
Harry et moi restâmes ensemble à l'infirmerie jusqu'au soir du banquet. Parfois, nous recevions la visite des autres membres de l'AD, qui venaient voir si nous allions bien, ou nous féliciter. Sally avait longtemps été en état de choc, et Blaise fut d'un grand soutien pour elle.
Alors que je finissais de faire ma valise en silence, je fus soudain prise de sanglots. Hermione était déjà redescendue. Je ne savais pas où était Lavande, mais Parvati Patil était dans la salle-de-bain. Lorsqu'elle ressortit, elle me lança un regard intrigué. J'essuyai mes larmes d'un revers de main.
— Ça va ? me demanda-t-elle doucement.
— Oui, oui, répondis-je rapidement. Ne t'en fais pas pour moi.
Elle n'était pas dupe. Cependant, elle hocha la tête. Je lui offris un sourire reconnaissant. Elle se dirigea vers la sortie du dortoir, et s'arrêta un instant à côté de moi.
— Le banquet va bientôt commencer. Ce serait bien que tu y participes...
Je levai mes yeux humides vers elle, surprise par son intérêt sincère.
— Je sais. Je vais essayer.
— Si je vois Harry, je lui dirais que tu es ici.
— Merci beaucoup...
Elle pinça les lèvres en un semblant de sourire.
— Parvati ? l'interpellai-je alors qu'elle s'apprêtait à franchir la porte.
Elle se tourna une dernière fois vers moi.
— Je suis désolée, lui dis-je alors malgré ma gorge nouée.
Si elle fronça d'abord les sourcils, elle comprit rapidement la raison de mes excuses.
— Ce n'est rien, me rassura-t-elle. Nous t'attendons tous à table.
J'acquiescai une dernière fois. Elle disparut dans les escaliers menant à la Salle Commune.
Lorsque je descendis à mon tour, un long moment plus tard, c'était presque à contrecœur. Je n'avais qu'une envie, passer les dix prochaines années à dormir. Mais Parvati avait raison. Le banquet me ferait du bien.
Dans les fauteuils rouges devant la cheminée, je croisai le regard de mon frère.
— Je te croyais déjà en bas, lui dis-je.
— J'ai dit à Ron et Hermione de descendre, que je restais pour t'attendre.
Je m'approchai et lui tendis la main. Il la saisit et se mit debout. Il vint automatiquement m'entourer de ses bras. Nous échangeâmes une longue étreinte.
Lorsqu'enfin nous nous décidâmes à descendre dans la Grande Salle, nous marchâmes au ralenti. Le château était calme et silencieux, ce dont nous avions besoin. Arrivés devant les portes de la Grande Salle, Harry s'arrêta. Je levai les yeux vers lui.
— Quoi ?
— On n'est pas obligé d'y aller.
Je fronçai les sourcils.
— Harry, nos amis nous attendent...
— Ils comprendront.
Sans un mot de plus, il me tendit la main. Le visage grave et les yeux embués, je ne réfléchis que quelques secondes avant de la saisir. Il m'entraîna alors à travers les couloirs du château jusque dans le parc. Nous nous éloignâmes assez pour ne plus entendre le brouhaha du banquet, et nous nous allongeâmes dans l'herbe, le visage caressé par une douce brise de juin. Le soleil descendait peu à peu.
— Je ne comprends pas que tu n'aies pas accepté de venir passer le début de l'été chez moi.
— Inutile de remettre le sujet sur le tapis, Liz, répondit mon frère avec lassitude. Je ne veux pas déranger tes parents.
— Tu ne dérangerais pas ! m'exclamai-je en me redressant sur un coude. Harry, tu es mon frère. Nymphadora t'adore ! Ils seraient ravis de t'accueillir.
— C'est vraiment gentil, mais... Je pense que j'ai besoin d'être seul quelques temps.
— Oh... Oui, je comprends.
Je me rallonge, passant mes mains sous ma tête. Harry tourne son regard vers moi.
— Je ne veux pas te blesser, Lizzie...
— Non, ce n'est pas le cas. Je le comprends vraiment. Prends le temps qu'il te faudra.
Il m'offrit un léger sourire, que je lui rendis.
— Je sens que cet été va être long... soupira-t-il ensuite. Je n'arrive pas à croire que je ne recevrai plus aucune lettre de sa part.
Sans dire un mot, je nouai mes doigts aux siens.
— Oui, répondis-je finalement. Moi non plus.
Il était inutile d'épiloguer. Nous avions déjà passé des heures à pleurer. La douleur était toujours présente, évidemment. Seulement plus enfouie. Nous devions rester soudés. Il était prévu que nous finissions les vacances d'été chez les Weasley, au Terrier. Mais les deux premières semaines, je tenais à les passer avec ma famille. Nymph n'allait vraiment pas bien depuis la nuit au Ministère. Elle se sentait terriblement coupable de la mort de Sirius. En plus du rejet de Remus quant à leur relation... elle avait besoin de moi. Même si ce n'était qu'un temps. Aussi, elle et mes parents me manquaient terriblement. J'avais l'impression de ne pas les avoir vus depuis des siècles.
Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi, allongés dans l'herbe. J'aurais aimé que cela dure l'éternité. Mais nous dûmes nous relever et revenir à l'intérieur.
Hermione nous bondit dessus dès qu'elle nous aperçut. Ron sembla soulagé.
— Où étiez-vous ?? J'étais morte d'inquiétude !
— Dehors, répondit simplement Harry.
— Nous avions besoin de prendre l'air, ajoutai-je.
Hermione s'apaisa, mais ses sourcils restèrent froncés. Nous prîmes le chemin de la salle commune. Au détour d'un couloir, j'aperçus Sally qui me faisait signe de m'approcher. Elle était avec Blaise et Drago. Hésitante, je m'arrêtai une seconde.
— Rentrez sans moi, je vous rejoindrais, dis-je alors à mes amis.
Harry, intrigué, chercha la raison de mon départ des yeux. Lorsqu'il posa les yeux dessus, il hocha la tête et continua son chemin avec Ron.
— Je t'attends dans le dortoir, me dit Hermione en posant une main sur mon bras.
Je la remerciai rapidement du bout des lèvres, avant de tourner les talons. J'accelérai le pas et me jetai dans les bras de Sally, qui m'étreignît avec force.
— Comment vas-tu ? demanda-t-elle, soucieuse.
— Bien, la rassurai-je.
Elle n'en crut pas un mot, mais elle acquiesça tout de même. Elle comprenait.
Blaise me serra contre lui. J'étais contente de le retrouver.
— J'ai croisé Granger, avant le banquet, me dit-il. Elle avait l'air super angoissée.
— On a déserté sans rien dire... Elle s'inquiétait pour nous. Mais ça va mieux, maintenant.
— Tant mieux. Ce serait dommage de lui faire faire un infarctus juste avant les vacances d'été.
J'esquissai un léger sourire amusé, tâchant d'ignorer le regard gris de Drago fixé sur moi.
— Blaise, tu me raccompagnes à la tour de Serdaigle ? demanda soudain Sally-Anne d'un ton qui se voulait détaché.
Le concerné hocha la tête, et prit sa meilleure amie par les épaules, s'éloignant après m'avoir souhaité une bonne nuit. Je les regardai partir en agitant la main.
— Tu es sûre que tout va bien ? me questionna Drago, intervenant pour la première fois.
Je plongeai mes yeux dans les siens. Il semblait véritablement inquiet.
— Non, répondis-je d'une voix tremblante en secouant la tête.
D'un geste immédiat, il me prit doucement dans ses bras. Je versai quelques larmes dans son épaule. Sa présence avait toujours été d'un grand réconfort pour moi.
— Je suis vraiment désolé, me dit-il dans un murmure.
— Tu étais au courant ? Que les Mangemorts étaient venus tendre un piège ? questionnai-je en mettant fin à notre étreinte.
Mon ton suspicieux parut vraiment le surprendre. Les sourcils froncés, il secoua la tête.
— Non, bien sûr que non...
— Tu me l'aurais dit, si ç'avait été le cas ?
— Lizzie... Qu'est-ce que ça signifie ? Tu me crois capable de vouloir te nuire ?
— Je... Je n'en sais rien, Drago, je... J'ai perdu une personne chère à mon cœur, à cause des Mangemorts, dont toute ta famille fait partie. Excuse-moi, mais j'ai le droit d'avoir des doutes.
— Tu ne peux pas douter de moi... Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te protéger...
— Je te fais confiance là-dessus, assurai-je. Mais en attendant, tu es toujours de leur côté.
Je vis sa mâchoire se crisper. Je le fixai sans ciller. Il me lâcha alors, et s'écarta d'un pas.
— Tu sais très bien que je n'ai pas le choix, répondit-il avec froideur.
— Bien sûr que si ! Nous avons toujours le choix !
— Tu ne sais pas ce que c'est ! Tu es entourée, soutenue, aimée... Je suis tout seul, chez moi.
— Et ça t'empêche de déterminer ce que tu veux vraiment ? Je sais que tu peux te montrer influençable, Dray, mais par pitié... Ne sois pas stupide.
Son regard devint dur. Je le soutins cependant, bien que je sentis mon cœur s'emballer.
— Voldemort est revenu, Drago. Pour de vrai, cette fois. Ce qui s'est passé au Ministère ne fait que le prouver... Il parviendra à rassembler assez de partisans. J'en suis certaine. Dumbledore aussi. L'Ordre du Phénix a été réformé pour ça. Bientôt, nous aurons tous un choix à faire entre ce qui est bon, et la facilité. Et je t'en supplie... fais le bon. Pas pour moi, ou pour n'importe qui. Seulement pour toi. Même si c'est difficile, je sais que tu en es capable.
Il ne répondit pas. Je déposai un léger baiser sur sa joue.
— Bonne nuit, Dray.
Je le laissai au milieu du couloir, et remontai dans mon dortoir.
///
Le lendemain matin, le Poudlard Express reprit la route de l'Angleterre. Sur le quai de King's Cross, je retrouvai ma sœur. Nous nous enlaçâmes longuement. Elle était venue accompagnée des Weasley, de Maugrey, et de Remus, que je saluai immédiatement. Ces derniers s'occupaient de glisser quelques menaces subtiles aux Dursley, affirmant qu'ils se déplaceraient pour venir chercher Harry s'ils lui faisaient subir de mauvais traitements. Leurs visages livides m'arracha un sourire satisfait.
Avant qu'il ne parte, je retrouvai Harry pour lui offrir une dernière étreinte.
— Tu vas me manquer, lui avouai-je à l'oreille.
Il me sourit et embrassa mon front.
— Toi aussi. Je t'enverrai des lettres, c'est promis.
— Tu as intérêt, répondis-je en lui rendant son sourire.
Je rejoignis ensuite ma sœur avec mes bagages, et nous quittâmes la gare.
j'espère que ce chapitre vous a plu :)
c'est dernier de cette partie, pour le prochain ce sera donc sur le Prince de Sang-Mêlé
je vous embrasse ❤
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