Chapitre 19
Nous attendîmes moins d'une heure, mais j'eus le temps de ruminer mes pensées. Je me sentais coupable d'avoir laissé Remus y aller sans faire quelque chose.
— Tout à l'heure, commença Harry au bout d'un moment, quand j'étais au bord du lac avec Sirius, j'ai vu quelqu'un sur l'autre rive. Il a fait fuir les Détraqueurs...
— ... avec un Patronus., finit Hermione. J'ai entendu Rogue le dire à Dumbledore, et il a ajouté que seul un sorcier au pouvoir très puissant aurait pu le faire apparaître.
— C'était mon père., dit Harry, un sourire au lèvres.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
— Harry, Papa est...
— ... mort. Je sais. Je vous dit juste ce que j'ai vu.
Je baissai la tête. J'aimerais y croire aussi.
— On arrive., dit soudain Hermione.
Nous nous levâmes comme un seul homme.
— Vous voyez Sirius qui me parle, là-bas ? Il me propose d'aller habiter chez lui. Il a dit que tu pouvais venir aussi, Liz', mais je lui ai dit que tu avais déjà une famille qui t'aimait.
— C'est formidable, Harry., répondit Hermione.
Quant à moi, je lui souris sincèrement.
— Quand on l'aura libéré, je n'aurais plus à retourner chez lez Dursley., continua mon frère, rêveur.
— C'est tout ce que je te souhaite., lui dis-je.
J'étais heureuse qu'il ai enfin trouvé une personne pour l'accueillir autre que les Dursley. Je comprenais qu'il préfère aller vivre chez Sirius plutôt que chez les Tonks, il les connaissait à peine et Sirius le rapprochait indéniablement de notre père. J'espérais quant à moi aller chez Remus pour les vacances d'été. Nous retrouver juste tous les deux.
Sous le Saule cogneur, mon parrain était en train de se transformer en loup-garou. C'était très étrange de n'être que spectatrice de la scène. Je le vivais assez mal. Sirius se jeta alors sur Remus.
— Allons-y.
Nous avançâmes vers les fourrés où ils avaient disparu. C'était désormais Harry qui était menacé par le loup-garou. Hermione se mit à imiter son cri. Harry l'arrêta net.
— Qu'est-ce que tu fais ??
— Je te sauve la vie !
Elle réitéra son geste et le loup-garou dévala la colline dans notre direction.
— Génial, mais maintenant il nous cherche !, s'écria Harry.
— Oh, oui, je n'avais pas pensé à ça. Courez !
Nous nous enfuyâmes dans la Forêt, suivis d'assez loin par mon parrain transformé. Je dus repousser l'envie d'aller le voir et courus avec Harry et Hermione. Je trébuchai plusieurs fois sur des racines, il faisait trop sombre et il y avait beaucoup de brouillard. Je n'y voyais pas à deux mètres devant moi. Finalement, Hermione m'attrapa la main. Je pris celle d'Harry et nous allâmes nous cacher derrière un énorme tronc d'arbre. J'entendais les grognements du loup derrière notre cachette. Il apparut soudainement à côté de nous, nous menaçant de ses crocs. Je me postai devant mon amie et mon frère, persuadée qu'il ne pourrait pas me faire de mal. Après tout, il était mon parrain... Mais il continua d'avancer, grognant, prêt à attaquer au moindre geste que je pourrais faire. Alors que je me croyais perdue, Buck l'hippogriffe arriva au galop et se cabra, serres en avant, faisant fuir la créature qui avait remplacé Remus. Il se tourna vers nous. Je m'inclinai. Il me rendit mon salut. Je compris dans son regard qu'il nous remerciait de lui avoir sauvé la vie.
Le vent se mit à souffler plus fort. La température chuta. Je levai la tête. Des dizaines et des dizaines de masses informes volaient en direction du lac noir. Des Détraqueurs. Ils allaient chercher Sirius.
— Ils arrivent..., dis-je d'une voix tremblante.
— Allons-y !, s'exclama Harry.
Il semblait savoir parfaitement où il allait. Il fallait arriver avant ces monstres. Je redoublai d'efforts et piquai un sprint sur les derniers mètres qui me séparaient du lac. Nous arrivâmes sur la berge opposée à celle où nous étions tout à l'heure. Je me voyais, faisant apparaître des jets de lumière blanche tandis qu'Harry et Sirius se faisaient aspirer le visage.
— C'est horrible..., grimaça Hermione.
— Vous allez voir. Papa va apparaître juste là. Il va créer le Patronus. Il ne va pas tarder...
Il semblait y croire dur comme fer...
— Harry, Papa ne peut pas revenir..., dis-je au bout d'un moment.
— Je te dis qu'il va arriver ! Attends.
— Harry, Sirius est au plus mal juste en face de toi ! On ne peut pas rester sans rien faire en attendant que Papa revienne d'entre les morts pour nous sauver ! Il faut faire quelque chose ! Vous êtes en train de mourir !...
J'avais la voix brisée par la peur. C'était affreux de voir un spectacle tel que celui-là se dérouler sous mes yeux et d'être impuissante. Si seulement je pouvais créer un Patronus digne de ce nom... Mes tentatives de l'autre côté du lac étaient pitoyables. Comme si une lumière s'était allumée dans son esprit, Harry se précipita sur le bord du lac et brandit sa baguette.
— EXPECTO PATRONUM !
Presque aussitôt, une forte lumière blanche jaillit du bout de sa baguette. Elle avançait par vague, comme ce que j'avais vu lorsque j'étais encore de l'autre côté. Ce n'était pas notre père, c'était juste Harry qui avait lancé le Patronus. À ce moment-là, je me sentais vraiment heureuse. J'étais fière d'avoir un frère comme lui.
Rogue apparut de l'autre côté du lac quelques dizaines de minutes plus tard et nous transporta grâce à un sort. Harry, qui avait un grand sourire sur les lèvres, Hermione et moi rejoignîmes Buck à l'endroit où nous l'avions laissé, quelques mètres derrière. Harry s'inclina devant lui et l'hippogriffe lui rendit son salut. Mon frère s'empressa de grimper sur son dos et nous pressa de faire de même. Je me penchai en avant. Buck s'inclina également. Je m'approchai de lui et lui caressai la tête. Harry m'aida à monter derrière lui. Hermione répéta les même gestes que moi et s'assit derrière moi. Je sentais qu'elle avait peur, au vu de la manière dont elle s'accrochait à moi. Même si nous n'avions pas décollé, elle avait tout de même collé sa tête contre mon dos et fermé les yeux. Moi, j'avais passé mes bras autour de la taille d'Harry pour m'accrocher à quelque chose. Mon frère nous fit décoller. Je ressentis plein de sensations différentes, à commencer par l'euphorie du moment. Je souris de toutes mes dents et embrassai mon frère sur la joue, alors que nous survolions la forêt.
— Au fait, Harry, à quoi as-tu pensé lorsque tu as créé ton Patronus ?, lui demandai-je alors, curieuse.
— À toi., répondit-il simplement.
J'en eus presque le souffle coupé. Pour toute réponse, je me serrai encore plus contre lui.
Buck nous conduisit jusqu'à la Tour noire dont nous avait parlé Dumbledore quelques heures plus tôt. Ou plus tard, pour le coup. Il atterrit devant la cellule ou nous pouvions voir Sirius dans l'ombre, recroquevillé sur lui-même. Hermione sortit sa baguette et déverrouilla la serrure grâce à un Alohomora. Sirius se leva et quitta sa cellule, un grand sourire sur le visage. Il prit Hermione dans ses bras. Cette dernière fut un peu décontenancée mais j'étais persuadée d'avoir vu apparaître un sourire sur son visage. Après avoir remercié Hermione de l'avoir libéré, nous regagnâmes la cour de l'école à quatre sur le dos de Buck. Une fois à terre, Sirius se tourna vers nous.
— Je vous serais éternellement reconnaissant, à tous les trois., nous dit-il. Ou est l'autre garçon ? Il va bien ?
— Il est à l'infirmerie, il va guérir., répondis-je, ayant compris qu'il parlait de Ron.
Sirius hocha la tête.
— Je veux partir avec vous !, s'exclama Harry.
Je froncai les sourcils.
— Un jour, peut-être. Ma vie va être trop instable pendant quelques temps. En plus, Harry, ta place est ici., lui répondit Sirius en le faisant s'asseoir sur un banc.
Il s'agenouilla devant lui. Je m'éloignai, voulant leur laisser ce moment d'intimité. Hermione décida d'aller voir Buck.
— Mais... vous êtes innocent !, répliqua Harry.
— Toi et Lizzie, vous le savez. Et pour l'instant ça me suffit amplement., assura-t-il en me regardant. Tu dois en avoir marre de l'entendre, Harry, mais tu ressembles beaucoup à ton père... Sauf les yeux. Vous deux, vous avez les yeux...
— Les yeux de notre mère., achevai-je en même temps que mon frère.
Harry me jeta un regard.
— C'est cruel que j'aie pu passer tant de temps avec James et Lily et vous si peu. Mais croyez-moi... Ceux qui nous aiment ne nous quittent jamais vraiment. On peut toujours les retrouver... là., dit Sirius en pointant le cœur d'Harry.
Il regarda Harry une dernière fois avant de se lever et de se diriger à grands pas vers Buck, qu'Hermione tenait attaché. Il grimpa sur son dos.
— Tu es vraiment la plus brillante des jeunes sorcières., dit-il à Hermione qui se mit à rougir.
Il se tourna vers moi.
— Tu me rappelles beaucoup Lily, ma petite Lizzie. Tu as le même caractère qu'elle.
— Sirius... C'est votre cousine Andromeda qui m'a recueillie après, hum... Après ce jour-là.
— Vraiment ? Ça ne m'étonne pas d'elle. J'espère qu'elle se porte bien. Embrasse-la pour moi.
J'hochai vivement la tête, essayant de chasser les larmes qui menaçaient de couler.
— Nous nous reverrons.
Ce fut la dernière phrase que Sirius nous dit avant de décoller avec Buck. Nous le regardâmes s'éloigner, jusqu'à ne voir qu'un petit point noir dans le ciel, à la lumière de la lune. Ce fut la cloche qui nous rappela à l'ordre.
— Il faut rentrer, vite !
Nous courûmes le plus vite possible jusqu'à l'infirmerie. Il fallait arriver avant le dernier carillon. Lorsqu'il retentit, nous étions dans le couloir qui menait à l'infirmerie. Dumbledore venait de refermer la porte.
— Il est libre !, s'écria Harry, aussi essoufflé que moi. Nous avons réussi !
— Réussi quoi ?, demanda Dumbledore, nous laissant dans l'incompréhension totale.
Notre directeur nous souhaita une bonne nuit et s'en alla, comme si rien ne s'était passé. Je concertai Hermione du regard.
— Il m'étonnera toujours., confiai-je.
Hermione alla ouvrir la porte de l'infirmerie. Nous eûmes le temps de nous voir, trois heures plus tôt, disparaissant grâce au Retourneur de temps. Ron nous remarqua et nous pointa du doigt.
— Comment vous êtes arrivés là ?, questionna-t-il d'une voix tremblante. Je vous parlais, vous étiez là... Et vous voilà là !
— Mais qu'est-ce qu'il nous raconte ?, se moqua subtilement Hermione.
— Réfléchis, Ron, comment pourrions-nous être à deux endroits à la fois ?, ajouta Harry.
Nous partîmes dans un grand éclat de rire.
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J'espère que ce chapitre vous a plu ! Plus qu'un et c'est la fin de la troisième année de Lizzie ! Je vous dit à bientôt pour la suite :)
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