Juste après le cours, je m'empressai de descendre aux cachots pour rejoindre la Salle Commune de Serpentard. C'était la fin des cours, Drago devrait y revenir. Je filtrai l'entrée et finis par apercevoir Blaise. Je me jetai sur lui.

   — Blaise ! Tu n'as pas vu Dray ?

   — Tiens, salut Eli ! Il te cherche... Il est là-haut, devant la classe de Métamorphose.

   — Oh, mince... Merci Blaise, à bientôt !

   Je lui embrassai furtivement la joue et repartis en courant. Je revins jusqu'à la salle de classe que je venais de quitter. Drago était là, à attendre, alors que les élèves continuait de sortir de la salle.

   — Dray !, l'appelai-je.

   Il leva les yeux vers moi et tenta tant bien que mal de fendre la foule de Gryffondor pressés. Lorsqu'il arriva jusqu'à moi je lui pris les mains et lâchai :

   — Est-ce que tu veux venir au bal de Noël avec moi ?

   Nous rîmes de bon cœur. Il avait eu la même idée que moi et avait prononcé la même chose en même temps que moi.

   — Évidemment que je le veux !, répondis-je avant de l'embrasser.

   Il répondit à mon baiser. C'était le premier que l'on affichait en public.

///

   Lors de l'heure d'étude la semaine suivante, Ron commençait vraiment à psychoter sur le fait que ni lui ni Harry n'avait encore de cavalière. En effet, aucun des deux n'avait trouvé le courage d'aller voir une fille pour lui demander. Moi ça m'amusait plus qu'autre chose.

   — C'est pas possible..., chuchota Ron en face de moi. Si ça continue, on va être les seuls sans cavalière.

   Le Professeur Rogue appuya sur sa tête pour le reconcentrer sur son devoir.

   — Enfin... nous et Neville., ajouta-t-il lorsqu'il fut éloigné.

   — Oui, mais il peut toujours danser avec lui-même., se moqua Harry.

   Je levai les yeux au ciel.

   — Ça vous étonnera peut-être, mais Neville a trouvé quelqu'un., répliqua Hermione.

   — Oh..., soupira Ron. Maintenant je suis vraiment déprimé.

   Fred se mit à écrire un mot sur un morceau de parchemin. Je posai ma tête sur son bras pour pouvoir le lire.

Dépêche-toi où il ne restera plus que les moches.

   Je ricanai. Fred me demanda de le faire passer à Ron, qui le lut avec une grimace.

   — Avec qui t'y vas, toi ?, demanda Ron à son frère.

   Fred récupéra le morceau de parchemin, qu'il roula en boule et qu'il lança en direction d'Angelina Johnson. Cette dernière se retourna vers lui. Fred se lança alors dans une chorégraphie ridicule pour lui demander de l'accompagner sans avoir besoin de parler. Angelina le jaugea un instant du regard mais répondit positivement. Fred fit un clin d'œil légèrement vantard à Ron. Ce dernier pinça les lèvres et se tourna vers Hermione.

   — Hermione..., commença-t-il. T'es une fille.

   — Finement observé., répliqua ma meilleure amie sarcastiquement.

   — Tu viens avec l'un de-

   Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, Rogue était revenu à la charge avec un livre cette fois et il le gratifia d'un coup sur la tête. Ron attendit qu'il s'éloigne suffisamment pour reprendre.

   — Allez... Si un mec va seul au bal, ça passe, mais une fille... c'est triste.

   Hermione devint subitement rouge.

   — Je n'irais pas seule parce que, crois-le ou non, quelqu'un me l'a demandé !

   Elle se leva en prenant son cahier et alla l'apporter au Professeur Rogue. Lorsqu'elle revint prendre ses affaires, elle ajouta :

   — Et j'ai dit oui !

   Et elle s'en alla. Je la regardai partir tristement.

   — Elle ment, n'est-ce pas ?, me demanda Ron.

   Je secouai négativement la tête.

   — Avec qui elle y va ?

   — Ça ne te regarde pas.

   — Et toi, avec qui tu y vas ?

   — Tu verras, Ronald, prends ton mal en patience !

   Je retournai à mon devoir d'Étude de Runes.

   — Bon, on va serrer les dents et se lancer.

   Rogue, qui passait derrière, retroussa ses manches, visiblement irrité.

   — Ce soir, en revenant à la Salle Commune, on aura une cavalière, d'accord ?

   — D'accord.

   Rogue appuya à nouveau sur leur tête. Je me mordis la lèvre pour ne pas exploser de rire. Si je ne connaissais pas Rogue pour sa haine inconsidérable envers nous, j'aurais juré le voir esquisser un sourire.

///

   Je retrouvai Hermione à la Bibliothèque. Elle était assise avec un livre entre les mains et semblait concentrée, mais ses yeux la trahissait. Elle regardait dans le vague.

   — Mione... Qu'est-ce qui ne va pas ?

   — Pourquoi est-ce qu'il a pensé à moi en dernier recours ?, sanglota-t-elle tandis que je m'asseyai à ses côtés. J'ai osé espérer qu'il m'invite directement... mais visiblement, je ne suis même pas une fille pour lui. Je ne suis rien du tout.

   Je passai un bras autour de ses épaules.

   — Hermione, je t'interdis de dire ça ! Tu connais Ron, il ne voit jamais ce qui se trouve sous son nez. Tu es une fille merveilleuse et un jour ou l'autre il s'en rendra compte. J'en suis sûre.

   Elle posa sa tête sur mon épaule, les larmes coulant sur ses joues.

   — Quand il te verra au bal, resplendissante comme jamais, il regrettera immédiatement de ne pas t'avoir invitée avant. En plus, tu seras au bras de Krum ! Combien parie-t-on que ça va le mettre hors de lui ?

   Elle laissa échapper un petit rire.

   — Ne pleure plus, d'accord ? Tu vaux tellement mieux que ce que tu penses... Tu es Hermione Granger et tu vas tous leur faire tourner la tête au bal.

   Hermione respira un bon coup. Malgré ses yeux rouges, elle avait désormais le sourire aux lèvres.

   — Merci, Lizzie. Tu es la meilleure amie qu'on puisse avoir.

   Je la serrai à nouveau dans mes bras.

   Nous revînmes à la Salle Commune après le dîner. Harry y était déjà, allongé sur le divan, totalement hagard.

   — Harry, tu n'es pas venu manger., dis-je.

   — Je n'ai pas faim.

   — Ooooh, il s'est passé quelque chose...

   — Il ne s'est rien passé.

   — Harry, on ne me la fait pas à moi.

   Il soupira et se redressa. Je vins m'asseoir à côté de lui.

   — J'ai demandé à Cho si elle voulait bien venir au bal avec moi et... elle a dit qu'elle avait déjà quelqu'un.

   — Oh... Je suis désolée.

   Je passai un bras autour de ses épaules et calai ma tête contre la sienne. Il posa son menton sur mon crâne.

   — Ce n'est rien.

   — Ça va aller ?, demandai-je en prenant sa main.

   — Oui, c'est pas grave. Je trouverai bien quelqu'un.

   — Tu veux que je demande à Sally ?

   — Non, non, ne t'embête pas pour moi.

   Soudain, un groupe de quatre filles de deuxième année arriva, soutenant Ron qui était pâle comme un linge tandis que Ginny lui répétait que tout allait bien. Harry, Hermione et moi nous levâmes précipitamment pour aller le voir.

   — Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?, demanda Harry.

   Ron resta silencieux.

   — Il a demandé à Fleur Delacour pour le bal..., répondit Ginny à sa place.

   — Tu as quoi ?, s'étonna Harry.

   — Je n'ai pas pu m'en empêcher !, s'exclama Ron. Je ne sais pas ce qui m'a prit... Je venais de la croiser le hall d'entrée, elle parlait avec Diggory... Et j'ai senti quelque chose qui me poussait... Alors, je lui ai demandé... et...

   — Et ??, répétai-je.

   — Elle m'a regardé comme si j'étais un ver de vase... Elle ne m'a même pas répondu... Alors j'ai pris la fuite...

   — Elle est en partie Vélane., expliqua Harry. Sa grand-mère en était une., ajouta-t-il devant mon air ahuri. C'est un de ses cheveux qu'il y a dans sa baguette. Ce n'est pas de ta faute, Ron, j'imagine que tu es passé à côté d'elle pendant qu'elle faisait agir son charme magique pour plaire à Diggory et tu as dû en recevoir une partie.

   Les deuxième année le regardait désormais d'un air totalement subjugué. Je croisai les bras et roulai des yeux.

   — De toute façon, elle perd son temps avec lui... Il y va déjà avec Cho.

   Ron leva la tête, surpris.

   — C'est dingue... On va être les seuls sans cavalières. Même Neville a trouvé quelqu'un.

   Ginny se mit à rougir fortement. Je l'interrogeai du regard. Elle hocha discrètement la tête. Je lui fis un sourire qui signifiait "bien joué !". Elle perdit immédiatement son teint rouge tomate.

   Harry vit alors Parvati Patil et Lavande Brown — mes chères compagnes de chambre — et se précipita sur elle. Je le regardai discuter avec elles, tandis qu'elles se contentaient de glousser comme des dindes. En revenant, il parut soulagé. Il ne nous raconta rien et se contenta de continuer de rassurer Ron. Je le fixai d'un air suspicieux mais il faisait semblant de ne pas me voir. Je laissai tomber.

   Ron finit par reprendre des couleurs.

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Chapitre extrêmement court comparé aux deux précédents, mais rassurez-vous le prochain sera plus long puisqu'il racontera Noël et le bal ! J'espère quand même que ça vous a plu. Dites-moi tout :)
À bientôt !