Chapitre 12
Hermione poussa la porte des toilettes et entra, suivie des garçons. J'entrai en dernière et pris bien soin de fermer la porte derrière moi.
— Bonjour Mimi ! lança Hermione en se dirigeant vers la cabine du fond. Comment ça va ?
Je la suivis, et fis signe à Ron et Harry de venir. Mimi flottait au-dessus de ses toilettes.
— Ces toilettes-là, c'est pour les filles, dit-elle sèchement en désignant les garçons. Ce ne sont pas des filles que je sache ?
— Non, mais, avec Lizzie on voulait leur montrer comme c'est, euh... joli, ici.
— Demandez-lui si elle a vu quelque chose... chuchota Harry.
— Qu'est-ce que tu chuchotes, toi ? cracha Mimi en direction de mon frère.
— Rien !
— J'aimerais bien qu'on arrête de parler de moi derrière mon dos ! sanglota Mimi. Même si je suis morte, j'ai quand même une sensibilité...
— Personne ne veut te faire de peine, Mimi... commençai-je.
— Oui, Harry voulait seulement-
— Personne ne veut me faire de peine !, s'exclama Mimi. Elle est bien bonne ! Ma vie ici n'a été qu'une longue suite de malheurs et maintenant, on vient même me gâcher la mort !
— On voulait te demander si tu n'avais rien vu de bizarre, dernièrement, dit Hermione d'une traite. Il y a une chatte qui a été agressée devant ta porte le soir d'Halloween.
— Tu as vu quelqu'un dans les parages cette nuit-là ? demanda Harry.
— Je n'ai pas fait attention, répondit Mimi. Peeves m'avait tellement énervée que je suis revenue ici pour mettre fin à mes jours... Et puis je me suis souvenue que j'étais...
— Déjà morte, termina Ron.
Mimi poussa alors un cri tragique et plongea dans sa cuvette la tête la première.
— Par rapport à d'habitude, elle avait presque l'air de bonne humeur, soupira Hermione. Bon, venez. On s'en va.
Nous fûmes à peine sortis des toilettes que Percy nous fondit dessus.
— Ron ! s'écria-t-il. Ce sont les toilettes pour filles ! Qu'est-ce que tu...
— On a simplement jeté un coup d'œil, marmonna Ron, visiblement agacé. On cherche des indices...
— Filez immédiatement ! Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Revenir ici pendant que les autres dînent...
— Et qu'est-ce qui nous empêcherait de revenir ? répondit Ron. On n'a jamais touché à ce chat !
— C'est ce que j'ai dit à Ginny, mais elle semble toujours convaincue que vous allez être expulsés. Je ne l'ai jamais vue aussi bouleversée, elle n'arrêtait pas de pleurer. Tu pourrais au moins penser à elle, Ron, tous les élèves de première année sont surexcités depuis que cette histoire est arrivée.
— C'est toi qui ne penses pas à Ginny ! explosa Ron. Tu as simplement peur que je gâche tes chances de devenir préfet-en-chef !
— J'enlève cinq points à Gryffondor ! Que ça vous serve de leçon ! Et toi, tu arrêtes de jouer les détectives ou j'écris à Maman !
Et il repartit, énervé. Je restai bloquée quelques instants. Je ne croyais pas Percy capable de retirer des points à sa propre maison. C'est vrai que c'était décevant...
///
Le soir, dans la Salle Commune, nous nous assîmes dans un coin retiré et commençâmes notre devoir de Sortilèges. En souhaitant faire disparaître des tâches sur son parchemin, Harry y mit feu et referma son livre d'un coup sec. Hermione et moi échangeâmes un regard.
— Je me demande qui veut renvoyer de Poudlard les Cracmols et les enfants de Moldus, dit mon amie à voix basse.
— Oui, ça, on se le demande... ironisa Ron. Qui donc pense que les enfants de Moldus sont des moins que rien ?
— Si tu parles de Malefoy...
— Bien sûr que je parle de lui ! "Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe", c'est ce qu'il a dit ! Il suffit de voir sa face de rat pour comprendre que c'est lui.
J'eus soudain très chaud. J'eus une étrange sensation dans mon ventre et une boule s'installa dans ma gorge. Drago, lâcher un monstre dans le château pour tuer des élèves ? Je n'y croyais pas. Ce n'était pas possible.
— Malefoy, l'héritier des Serpentard ? dit Hermione, sceptique.
— Regarde sa famille, reprit Harry. Ils sont tous passés par Serpentard. Malefoy s'en vante tout le temps. Ils pourraient très bien être des descendants de Salazar Serpentard. Son père est assez malfaisant pour ça.
— C'est peut-être eux qui possèdent la clé de la Chambre des Secrets depuis des siècles ! Ils doivent se la passer de père en fils.
— C'est possible.
J'écoutais la conversation sans y faire attention ou y prendre part. Je ne pensais qu'à Drago. Puis Hermione parla de violer cinquante règles du règlement de l'école, et je relevai brusquement la tête ce qui me valut un regard surpris de mes trois camarades.
— Très bien. Alors, écoutez-moi. Ce qu'il faudrait, c'est que nous puissions pénétrer dans la Salle Commune des Serpentard pour poser quelques questions à Malefoy sans qu'il s'aperçoive que c'est nous.
J'haussai les sourcils. Ron éclata de rire
— C'est complètement impossible, dit Harry, qui fit entendre ce qu'on pensait tout bas.
— Non, justement, coupa Hermione en roulant des yeux. Il nous faudrait simplement un peu de Polynectar.
///
— Voici le sujet de votre prochain devoir : vous composerez un poème racontant ma victoire sur le loup-garou de Wagga Wagga ! L'auteur du meilleur poème recevra un exemplaire dédicacé de Moi le magicien.
Harry, Hermione, Ron et moi échangèrent un regard complice. C'était aujourd'hui que nous mettions notre plan à exécution. Nous avions décidé d'essayer de faire signer à Lockhart une autorisation d'aller dans la Réserve. Hermione alla le voir avec l'autorisation en question.
— Hum... Professeur Lockhart ? J'aurais voulu prendre ce livre à la bibliothèque. Simplement pour ma culture générale... L'ennui, c'est qu'il se trouve dans la Réserve. Alors j'aurais besoin d'une autorisation écrite d'un professeur...
Lockhart prit le papier.
— Je crois que ce livre m'aiderait beaucoup à mieux comprendre ce que vous avez écrit dans Vadrouilles avec les goules, au sujet des venins à action lente...
— Ah ! Vadrouilles avec les goules !, s'exclama notre professeur, soudainement plus intéressé. C'est peut-être mon livre préféré. Il t'a plu ?
— Oh, oui ! J'ai adoré le chapitre où vous racontez comment vous avez arrêté une goule avec une passoire à thé.
— Eh bien, je suis sûr que personne ne m'en voudra de permettre à la meilleure élève de l'école d'accroître ses connaissances, dit Lockhart en sortant une de ses plumes devant une Hermione rougissante.
Il signa le papier et nous le rendit.
— Alors, Harry, continua-t-il. Demain, c'est le premier match de Quidditch de la saison, je crois ? Gryffondor contre Serpentard, c'est bien ça ? J'ai entendu dire que tu étais un joueur efficace. J'ai moi-même joué au poste d'attrapeur. On m'a proposé d'entrer dans l'équipe nationale, mais j'ai préféré consacrer ma vie au combat contre les Forces du Mal. Si jamais tu as besoin de quelques conseils, n'hésite surtout pas à m'en demander. Je serais ravi de faire profiter de mes connaissances à un joueur débutant...
Harry hocha la tête rapidement tandis que je le tirai en arrière. Nous sortîmes de la classe.
— Je n'arrive pas à y croire... dit Harry dans un souffle.
Je me tournai vers lui, intriguée.
— Il n'a même pas lu le titre du livre qu'on voulait !
J'eus un petit rire.
///
Après avoir récupéré Les Potions des grands pouvoirs, nous allâmes nous enfermer dans les toilettes des filles. Hermione tourna les pages de l'épais livre, les mains tremblantes. L'excitation, sans doute.
— Ah, voilà !
Elle posa son doigt sur la page de la recette du Polynectar. Plusieurs dessins y étaient représentés.
— C'est la potion la plus difficile à préparer que j'aie jamais vue..., soupira-t-elle. Chrysopes, sangsues, sisymbre et polygonum... Ça, c'est facile, on s'en sert en classe. Mais là, regardez : de la corne de bicorne en poudre. Je me demande où on va en trouver... Et de la peau de serpent d'arbre du Cap. Ça aussi, c'est dur. Sans compter un petit morceau de celui dont on veut prendre l'apparence...
— Pardon ? s'étrangla Ron. Qu'est ce que tu entends par là ? Je refuse de boire un truc qui contiendrait un ongle d'orteil de Crabbe...
— Mais on n'a pas besoin de s'en occuper maintenant, c'est au dernier moment qu'il fait le rajouter, continua Hermione en faisant mine de n'avoir rien entendu des protestations de Ron.
— Tu te rends compte de tout ce qu'on va devoir voler ? s'enquit Harry. De la peau de serpent d'arbre du Cap, on ne s'en sert pas en classe. Il faudra aller chercher ça dans les réserves privées de Rogue. Je sais pas si c'est une bonne idée.
— Si vous avez peur, tous les deux, c'est d'accord ! dit Hermione d'un ton sec en refermant le livre. Lizzie et moi, on peut s'en occuper toutes seules, pas vrai Lizzie ?
— Euh, ben... balbutiai-je.
— Je ne tiens pas à faire des choses interdites, mais vouloir renvoyer les enfants de Moldus me paraît beaucoup plus grave que préparer une potion un peu délicate. Si vous ne voulez pas qu'on sache si Malefoy -j'eus un frisson à l'entente de ce nom- est derrière tout ça, eh bien, restez dans votre coin...
— Je ne me doutais pas qu'un jour, ce serait toi qui nous inciterais à faire des choses interdites. Lizzie, je ne dis pas, mais toi... déclara Ron. C'est d'accord, allons-y, fabriquons la potion tous ensemble, mais pas d'ongle de doigt de pied, d'accord ?
Hermione eut un petit sourire, tandis que je tirai la langue au rouquin.
— Il faudra combien de temps pour préparer ça ? demandai-je.
— Étant donné que le sisymbre doit être cueilli à la pleine lune et qu'il faut faire cuire les chrysopes pendant vingt-et-un jours... marmonna Hermione, qui avait rouvert le livre. Je pense qu'il faudra un mois en tout, si nous arrivons à réunir tous les ingrédients.
— Un mois ? répéta Ron. D'ici là, Malefoy aura tout le temps d'attaquer tous les enfants de Moldus de l'école !
— Je sais... soupira Hermione. Mais c'est la seule solution que nous ayons.
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Le fameux Polynectar... ;) à votre avis, de qui Lizzie récoltera un morceau ? Vous le saurez bientôt. J'espère que ce chapitre vous à plu, malgré qu'il soit un peu plus court. Je vous embrasse.
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