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4 Le moral dans les chaussettes !


Le lendemain matin, quand j'ouvre les yeux, je mets un long moment à réaliser où je suis et pourquoi. C'est étrange de se réveiller ici, chez mes parents, dans ma chambre d'adolescente en sachant que je revis maintenant avec eux.

Encore dans le coaltar, je tends mon bras pour chercher à tâtons mon téléphone portable sur la table de chevet. Mais j'attrape à la place un truc poilu qui se tortille de gauche à droite.

—Miaou.

Ce n'est pas la queue de Perlipopette qui va pouvoir me donner l'heure.

—Tu peux me passer mon téléphone, s'il te plait ? je demande poliment à mon chat.

Celui-ci n'en fait rien. Il préfère monter sur le lit, puis se vautre sur mon ventre en appuyant bien sur ma vessie.

—Toi, tu veux tes croquettes.

Il ne pipe mot, se contentant de me fixer d'un air qui signifie :

—Bon, lève-toi humaine et viens me nourrir, fissa.

Je le caresse quelques minutes. Ni une ni deux, il ronronne comme une turbine.

L'heure sur mon smartphone indique huit heures trente.

Je sors du lit et me jette sur ma robe de chambre en polaire.

Qu'est-ce qu'il caille l'hiver dans cette baraque.

Un frisson me parcourt de la tête aux pieds. Je me rêve un grand bol de café fumant. Hop, j'enfile mes chaussons roses à moumoute et direction la cuisine au rez-de-chaussée.

—Tu es matinale dis-donc, s'exclame ma mère en me voyant débarquer.

—Miaou.

À peine ai-je rempli sa gamelle que Perlipopette se jette dessus tel un morfal.

—Il est vraiment gros ton chat. Je pense que tu devrais l'emmener chez le vétérinaire pour vérifier son indice corporel. Regarde son ventre, il touche presque le sol.

—Hahaha, n'importe quoi. Non, il est juste un peu... enrobé. Mais c'est normal hein, c'est l'hiver, et puis, il a les poils longs donc ça le grossit.

J'allume la machine à expresso pour que l'eau commence à chauffer. Pendant ce temps, je ne peux m'empêcher d'aller fouiller dans la caverne d'Ali Baba, le placard à gâteaux et autres cochonneries de mon frère.

Oh ! De la brioche tressée pur beurre.

Pourquoi tant de haine ?

Non, tu n'y toucheras point. Tu vaux mieux que ça. Tu vas refermer ce placard dans lequel tu n'aurais jamais dû jeter un coup d'œil, me raisonné-je. Allez, ferme-le Lise, tu veux être une bombe atomique, oui ou non ? Oui ? Alors, va donc te chercher un fruit à la place, ou une compote, c'est sain une compote.

La mine renfrognée, j'ouvre le frigo et saisis à contrecœur ce qui dorénavant serait mon petit déjeuner. Ça et un café sans sucre s'avèreront nettement moins caloriques que mes traditionnelles tartines au Nutella ou ma brioche aux pépites de chocolat. La vie est faite de choix qu'il faut assumer ensuite. Le mien est de mincir. Après, ce n'est plus qu'une simple question de volonté.

—Coucou soeurette. T'as bien dormi ? me salue Simon, un large sourire étirant ses lèvres. Ça fait bizarre de te voir ici le matin, mais c'est chouette.

Il se dirige aussitôt vers son placard pour y récupérer un paquet de céréales et des gâteaux.

—T'en veux ? me propose t-il gentiment en me tendant un bol.

Je déglutis.

—Euh... Ouais bon, vas-y, mets m'en à peine alors, merci.

Une simple question de volonté... Tu parles. Tu es si faible Lise Rossignol.

Une fois mon copieux petit déjeuner englouti, je pars me doucher en vitesse puis enfile une tenue de « trainage » ; pull-over difforme, leggings noir, sans oublier les épaisses chaussettes spéciales longues journées d'hiver ; avant de m'enfermer dans ma chambre pour ranger les derniers cartons.

A cause de la grosse quantité d'affaires que j'y ai entassées, la pièce parait deux fois plus petite qu'elle ne l'est vraiment. Enfin, heureusement qu'on a pu stocker le frigidaire, la machine à laver, le canapé et quelques autres de mes meubles dans le garage, sinon, j'aurais certainement dû les revendre, ce qui n'aurait franchement pas été pratique ni économique pour le jour où je réaménage dans un nouvel appartement.

Et j'espère que ce jour va vite arriver.

Toujours est-il qu'entre mon lit bateau, mon armoire, mon bureau avec la télévision posée dessus, mon fauteuil en osier, ma bibliothèque et l'arbre à chat de Perlipopette, j'ai à peine la place de me faufiler pour aller ouvrir les volets.

Dehors, le ciel était gris et menaçant. C'est un temps à hiberner et à rester cachée quelques mois sous la couette. L'herbe du jardin a carrément gelé pendant la nuit. Je me dépêche de refermer la fenêtre avant de toucher le radiateur pour me réchauffer les mains.

Bon, allez, je commence par celui-ci, je me motive en m'agenouillant devant l'un des cartons emballé à la va-vite.

Je l'ouvre non sans une certaine appréhension.

Les dernières choses que je n'ai pas encore triées et rangées sont les souvenirs de ma relation avec Jules. Je sors d'abord deux gros albums photos que je ne suis pas du tout prête à regarder. Trop récent, trop dur. Rien que de les effleurer, ça me retourne les boyaux. Je me suis promis de ne pas pleurer. Je me contente de vite les mettre dans le tiroir de ma table de chevet, puis je fourre dans une boîte à roulettes sous le lit, la dizaine de cartes qu'il m'a offertes en quatre ans. Cartes d'anniversaire, de Noël, celles de la Saint-Valentin et celles pour fêter chaque année passée l'un auprès de l'autre. Je ne les relis pas, je ne les déchire pas non plus, je me contente de renifler un bon coup avant de refermer la boîte.

J'ai le cœur brisé, fendu, saccagé.

Comment réaliser que cette époque est bel et bien finie ? Que nous ne nous reverrons certainement jamais, ou une fois de temps en temps lors d'une rencontre fortuite et où gênés, on n'aura rien à se dire à part « Ah tiens, salut » et « Oui, bonne journée à toi aussi ».

Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Je l'aimais tellement, lui, ses yeux verts et sa barbe naissante qui me chatouillait le menton. Lorsque je l'ai rencontré, je l'ai trouvé si beau, dès le premier regard.

Pourquoi ne suis-je plus blottie dans ses bras alors ?

Pourquoi ça n'a pas fonctionné entre nous ?

Et si je m'étais conduite autrement ? Si je n'étais pas aussi jalouse ? Si j'avais été plus câline ? Moins pénible ? Si, si, si... Ce mot impuissant qui aurait pu tout changer mais qui finalement, ne peut plus rien arranger.

Les larmes se remettent à couler. Je dois être dans un état pitoyable. Je peine à me relever pour aller vérifier l'état de mon visage dans le miroir de mon armoire. Moi qui ai d'ordinaire de grands yeux bleus, ils apparaissent gonflés, petits et rouges. Quant à mes cheveux châtains, ils se révèlent ternes et coiffés n'importe comment alors que d'habitude, j'aime en prendre soin en utilisant un spray pour dessiner mes boucles naturelles. Mon reflet et moi faisons clairement pitié.

Alors, c'est donc à ça que ressemble un chagrin d'amour ?

C'est moche et déprimant. Et je n'ose imaginer l'état de mon cœur. Tout fripé, recroquevillé sur lui-même, il doit ressembler à une petite vieille fragile et maigrichonne, déposée dans un coin de l'EPHAD, en train de repenser, nostalgique, à sa vie passée.

Soudain, mon frère, telle une tornade, entre sans frapper dans ma chambre.

—Tu pourrais toquer avant d'ouvrir la porte, grommelé-je, en me frottant les yeux.

—C'est toi la toquée, me répond t-il du tac au tac.

Je le fixe, perplexe.

—Tu pleures ? me demande-t-il, l'air inquiet.

—Non.

—Si.

—Non, je t'dis.

—Si.

—Tu vas répéter ça encore longtemps ?

—Je peux tenir toute la journée, me défit-il du regard.  

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