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Chapitre 7

Les jours passèrent, et, malgré nos efforts pour maintenir une harmonie de façade, les tensions entre Thomas et moi se faisaient plus palpables. Le moindre détail de la maison devenait un sujet de discorde, une bataille silencieuse qui semblait illustrer, en filigrane, les fissures grandissantes de notre relation.

Ce matin-là, je me retrouvai seule dans le grand salon. Les rayons du soleil pénétraient timidement par les fenêtres, éclairant la poussière qui dansait dans l'air froid de décembre. Je contemplais les objets choisis par Thomas, alignés avec une précision presque militaire, lorsqu'un léger bruit interrompit mes pensées. Je me retournai et vis Maude, notre domestique, me regardant avec un mélange d'hésitation et de compassion. Elle tenait une lettre entre les mains.

— Madame, cela vient d'arriver pour vous, dit-elle en s'inclinant légèrement.

Je pris l'enveloppe, surprise de reconnaître l'écriture soignée de ma sœur cadette, Clara. Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis des semaines, et le souvenir de son rire cristallin me réchauffa le cœur un instant. Je m'assis près de la fenêtre, déchirant doucement le papier épais et ouvrant la lettre.

*Chère Evelyn,*

J'espère que cette lettre te trouvera bien. Je m'inquiète pour toi, depuis notre dernière conversation, et j'ai parfois le sentiment que quelque chose te pèse. Nos discussions me manquent, et je regrette de ne pas pouvoir venir te voir plus souvent. Peut-être pourrais-tu envisager une visite chez nous après les fêtes ? Ce serait un plaisir de t'accueillir. Mère et père te transmettent leurs salutations affectueuses.*

*Ton affectionnée, Clara*

Je relus ces mots plusieurs fois, une douce nostalgie mêlée de tristesse m'envahit. Un séjour chez ma famille me paraissait une échappatoire attrayante, mais pouvais-je réellement m'éloigner sans créer davantage de tensions avec Thomas ?

Je serrai la lettre entre mes mains, songeant aux souvenirs d'enfance partagés avec Clara, aux jours où nos seuls soucis étaient les rires volés dans le jardin familial, loin des responsabilités et des attentes que mon mariage m'imposait désormais.

— Evelyn ?

La voix de Thomas me fait sursauter. Je glissai la lettre dans ma poche avant de me retourner pour lui faire face. Il se tenait dans l'encadrement de la porte, observant les objets autour de nous, un air calculateur dans le regard.

— Est-ce que tu pourrais regarder ceci avec moi ? demanda-t-il, désignant une nouvelle statue de marbre qu'il envisageait de placer au centre de la pièce.

Je soupirai doucement, tentant de dissimuler mon agacement.

— Thomas, cette statue est magnifique, mais n'est-elle pas un peu... trop imposante pour cette pièce ?

Il plissa les yeux, comme s'il ne pouvait comprendre ce que je voulais dire.

— Imposante ? Evelyn, une maison de mon rang exige une certaine présence, une certaine grandeur. Cette statue est parfaite pour cela.

— Et qu'en est-il de ce que je souhaite ? répliquai-je, la voix un peu plus vive que je ne l'aurais voulu. Je pensais que cette maison était la nôtre, Thomas, pas seulement le reflet de tes ambitions.

Un silence glacial s'installa. Thomas me regarda, ses yeux se durcissant, trahissant une frustration qu'il ne pouvait plus contenir.

— Evelyn, tu savais quel genre de vie je voulais bâtir en m'épousant. Ce n'est pas comme si mes aspirations étaient un secret.

— Peut-être que je savais, oui, mais cela ne signifie pas que je devais renoncer entièrement aux miennes, murmurai-je.

Je détournais le regard, préférant observer la lumière faiblissante à travers les vitraux que d'affronter son regard intense. Je savais que cette conversation ne mènerait probablement nulle part, mais au fond de moi, quelque chose me poussait à ne pas céder, à garder une petite part de ce que j'étais avant que nos vies ne se mêlent dans cette danse de contraintes et de sacrifices.

Après un moment, il prit une grande inspiration, comme pour contenir sa colère.

— Peut-être que ce séjour chez ta famille te ferait du bien, Evelyn. Si tu en ressens le besoin, pars quelques jours. Cela te permettra de... réfléchir, dit-il, sa voix contrôlée mais froide.

J'acquiesçai, surprise qu'il me l'accorde si facilement, même si ses paroles sonnaient presque comme une invitation déguisée à quitter cette maison qui, malgré tout, restait la sienne bien plus que la mienne.

Et tandis que je sortais de la pièce, une étrange sensation d'anticipation et de soulagement m'envahit.

Je me surprends à respirer plus facilement, comme si, en m'éloignant de lui, je reprenais possession d'une part de moi-même que j'avais laissé se dissoudre dans notre mariage. Le monde extérieur m'appelait, me promettant une liberté que je n'avais jamais vraiment connue, à l'abri des regards scrutateurs, des critiques tacites et des attentes muettes qui pesaient si lourdement sur mes épaules.

Cette nuit-là, sous le couvert de l'obscurité, je prépare mes affaires, plaçant soigneusement quelques robes et effets personnels dans une valise discrète. Tandis que je pliais la dernière étoffe, je repensais aux mots de Clara, à cette invitation qui représentait bien plus qu'une simple visite familiale. C'était une chance de retrouver la chaleur d'un foyer qui m'avait toujours accueilli sans condition.

À l'aube, avant même que le reste de la maison ne s'éveille, j'étais prête. Dans l'air glacial de décembre, j'embrasse du regard chaque détail du grand salon, comme si cette demeure, malgré ses dorures et ses sculptures, m'était devenue étrangère. Puis, avec une dernière inspiration, je franchis le seuil.

Alors que la voiture s'éloignait, je sentis un étrange soulagement. C'était comme si la distance me libérait des chaînes invisibles qui m'avaient liée à Thomas et à ses ambitions.

Les paysages défilaient sous mes yeux, couverts d'un givre argenté qui scintillait sous le faible soleil d'hiver. Chaque kilomètre me rapprochait de la demeure familiale et me faisait me sentir plus légère, comme si le simple fait de m'éloigner de cette cage dorée m'apportait enfin un peu d'air frais. Une partie de moi redoutait néanmoins ce que je trouverais en rentrant chez moi. Mon absence prolongée et mes choix m'avaient peut-être éloignée de ma famille plus que je ne le pensais, et je redoutais les regards inquisiteurs, les questions et les jugements.

Quelques heures plus tard, la voiture pénétra dans le domaine familial. La maison de mon enfance, bien que modeste comparée à celle de Thomas, me sembla plus belle que jamais. Ses pierres claires, presque familières, dégageaient une chaleur bien différente de l'opulence froide de mon quotidien. Le jardin où Clara et moi jouions autrefois avait perdu ses fleurs pour l'hiver, mais la douceur de ces lieux restait intacte.

À peine avais-je franchi la porte que je vis ma sœur descendre les escaliers en courant, son sourire illuminant son visage. Elle me prit dans ses bras, et je sentis toute l'affection de cette étreinte, aussi réconfortante qu'un plaid chaud par une nuit d'hiver.

— Evelyn ! Enfin, tu es là ! J'ai eu peur que tu ne viennes jamais, dit-elle en reculant pour m'observer. Comment vas-tu ?

Je forçais un sourire, évitant de m'attarder sur les vérités trop pesantes.

— Je vais bien, Clara. Et toi ? Tu sembles radieuse.

Elle me lança un regard inquiet, comme si elle voyait au travers de ma façade.

— Viens, dit-elle en me prenant la main. Mère t'attend dans le salon, elle sera ravie de te voir.

Nous traversâmes le couloir jusqu'au salon, où ma mère était assise près de la cheminée, une couverture tricotée sur les genoux. À ma vue, elle se leva et s'avança lentement, son visage empreint d'émotion.

— Ma chère Evelyn, murmura-t-elle en me prenant les mains. Cela fait bien trop longtemps.

Je la serrai contre moi, et dans cette étreinte, je sentis un réconfort que je n'avais pas ressenti depuis des mois. Mes soucis et mes regrets semblèrent s'effacer, juste pour un instant, comme si j'étais redevenue cette jeune fille insouciante qui n'avait pas encore connu les contraintes de la vie de femme mariée.

Après un moment, ma mère recula et posa un regard doux mais perçant sur moi.

— Evelyn, mon enfant, tu sembles fatiguée. Ta place est ici, avec ceux qui t'aiment. Raconte-moi ce qui te tracasse.

Je détournai le regard, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler.

— Ce n'est rien, mère. Juste... la vie avec Thomas. Elle est plus... exigeante que ce que j'avais imaginé.

Clara, assise à mes côtés, me prit la main en silence, son regard empli de compréhension.

— Evelyn, dit-elle doucement, tu n'as pas à porter cela seule.

Les mots de Clara résonnèrent en moi, offrant un baume à ma solitude. Depuis si longtemps, j'avais dissimulé mes frustrations et mes désillusions, portant le masque d'une épouse dévouée. Mais ici, entourée de l'affection de ma famille, les barrières que j'avais érigées commençaient à s'effriter.

— Parfois, je me demande, repris-je d'une voix tremblante, si j'ai fait le bon choix. Thomas... il est ambitieux, déterminé, et je comprends que cette grandeur, cette opulence, représentent tout pour lui. Mais où suis-je dans tout cela ? Parfois, j'ai l'impression de ne plus me reconnaître, de ne plus savoir qui je suis réellement.

Ma mère me prit doucement la main, ses yeux empreints de cette sagesse née de l'expérience.

— Ma chère Evelyn, il n'y a pas de honte à se questionner. Le mariage est un chemin que l'on apprend à parcourir ensemble, mais cela ne signifie pas que tu dois renoncer à ce que tu es. N'oublie jamais ce qui t'apporte la paix, ce qui t'apaise, même si cela te semble insignifiant pour lui.

Clara approuva d'un signe de tête, serrant ma main avec une affection protectrice.

— Peut-être que tu peux essayer de le lui montrer, Evelyn. Lui rappeler qui tu es vraiment, ce qui te fait vibrer. Ce mariage est autant le tien que le sien.

Je baissai les yeux, un sentiment de réconfort mêlé d'hésitation m'envahissant. Pour la première fois depuis longtemps, je sentais que j'avais le droit de m'exprimer, de réclamer une place dans cette union.

Nous passâmes l'après-midi ensemble, à discuter de souvenirs et de projets, et à chaque rire partagé avec Clara et ma mère, je retrouvais un peu de la force qui m'avait désertée. Les heures s'écoulèrent, marquées par une douceur qui contrastait tant avec la rigidité glaciale de ma maison.

Alors que le soir tombait et que je regagnais ma chambre, j'entendis un léger toc à la porte. Clara entra, un sourire complice aux lèvres, tenant un coffret en bois gravé qu'elle plaça sur mes genoux.

— Avant ton départ, je voulais te donner ceci, dit-elle avec une petite étincelle dans les yeux. C'est notre "coffre des rêves". Tu te souviens ? Nous y cachions toutes les choses que nous voulions accomplir, tous nos espoirs.

Je souris, touchée par son geste, et ouvre le coffret. À l'intérieur se trouvaient de petits parchemins jaunis par le temps, chacun marqué par des phrases d'enfant, des souhaits inscrits dans l'innocence et l'optimisme de la jeunesse.

— Lis l'un d'eux, murmura Clara.

Je déroulait l'un des parchemins et y découvris mon écriture d'enfant : "Voyager, voir le monde, vivre une vie d'aventures." Un petit rire nerveux m'échappa.

— Est-ce que tu te souviens de ce rêve, Evelyn ? me demanda Clara, un sourire dans la voix.

Je hochai la tête, mes yeux remplis de larmes de nostalgie. C'était une époque où le monde semblait vaste, où chaque horizon était un appel. Ce souvenir me rappela soudainement tout ce que j'avais laissé de côté pour cette vie que Thomas et moi avions construite.

Je dépose doucement le parchemin dans le coffret et relevai les yeux vers Clara.

— Merci, Clara. Ce simple souvenir m'aide à me rappeler que je ne suis pas perdue. Je peux encore trouver ma place, même dans cette vie que j'ai choisie.

Elle m'enveloppe dans une étreinte, ses mots me réchauffent le cœur.

— N'oublie jamais, Evelyn. Nous sommes toujours là, et peu importe où te mènent tes choix, tu resteras toujours toi-même.

Cette nuit-là, dans le calme de ma chambre d'enfance, je sentis une étrange détermination prendre racine. Peut-être étais-je prête à retourner auprès de Thomas avec un esprit plus clair et une résolution plus forte. Peut-être étais-je enfin prête à me battre pour ce que je voulais vraiment.

Le lendemain matin, j'éveillai avec une nouvelle énergie. Le soleil brillait à travers les rideaux en dentelle, projetant des motifs délicats sur le parquet. Je m'étirai, m'attardant sur le sentiment d'espoir qui m'envahissait. Le voyage chez ma famille avait été une bouffée d'air frais, et maintenant, je savais que je devais appliquer cette clarté à ma vie avec Thomas.

Après un petit déjeuner simple avec Clara et mes parents, je pris la décision de rentrer chez moi. Je ne pouvais plus ignorer les tensions qui couvaient dans notre maison. J'avais besoin de retrouver Thomas, de lui faire comprendre que ma voix comptait autant que ses ambitions.

Le trajet de retour fut empreint d'une mélancolie douce. Chaque virage sur la route qui menait à notre maison me rapprochait d'un lieu où l'air était souvent chargé de non-dits et de luttes silencieuses. Mais cette fois, je n'allais pas laisser les choses au hasard.

En entrant dans la maison, je sentis immédiatement cette atmosphère familière, lourde d'attentes et de silence. Thomas était dans le bureau, penché sur des plans de décoration qu'il avait élaborés, des échantillons de tissus éparpillés autour de lui. Il leva les yeux lorsque j'entrai, une lueur d'étonnement dans son regard.

— Tu es rentrée plus tôt que prévu, commenta-t-il d'un ton neutre, bien qu'il ne put masquer une pointe de surprise.

— Oui, j'ai pris le temps de réfléchir, répondis-je, mon cœur battant la chamade. Je pense que nous devons parler.

Il acquiesça, mais un nuage d'incertitude passa sur son visage. Je m'assis, tentant de calmer mon esprit.

— Thomas, je comprends que tu veuilles faire de cette maison un lieu de prestige et de grandeur, mais j'ai besoin que tu comprennes aussi mes désirs. J'aime cette maison, mais je veux qu'elle reflète nos deux personnalités, pas seulement la tienne.

Il fronça les sourcils, visiblement en désaccord.

— Je pensais que tu appréciais mon goût pour le raffinement. Tu savais à quoi t'attendre en devenant ma femme, Evelyn. Je suis désolé si cela te dérange maintenant.

Sa défense me frappa comme une flèche. J'ai pris une grande inspiration, consciente que mes mots devaient être choisis avec soin.

— Je ne dis pas que je n'apprécie pas tes choix. Je veux juste que tu m'écoutes. Je préfère une décoration plus simple, qui invite à la chaleur et à l'intimité. Je crois que nous pouvons trouver un équilibre entre ta vision et la mienne.

Il s'arrêta, ses yeux s'assombrissant. Je pouvais presque voir les rouages de son esprit tourner, hésitant entre la fierté et la compréhension.

— C'est difficile pour moi d'accepter, dit-il lentement. J'ai toujours pensé que la grandeur représentait le succès. Peut-être que je m'accroche à des notions dépassées.

— Ce n'est pas dépassé, Thomas. C'est juste une autre manière de voir les choses, lui dis-je avec douceur. Tu as le droit d'aspirer à quelque chose de grand. Mais je ne veux pas que cela vienne au détriment de notre bonheur commun.

Un silence s'installa, et je vis la tension dans ses épaules se relâcher légèrement. Il prit une profonde inspiration, comme s'il se libérait d'un poids invisible.

— J'apprécie que tu sois revenue avec de nouvelles idées, Evelyn, avoua-t-il. Peut-être que je devrais être plus ouvert à ta vision. Je ne veux pas que cela devienne une source de conflit entre nous.

Je sentis une vague de soulagement, mais je savais que ce n'était qu'un début. J'allais devoir travailler pour créer un espace où nos rêves pouvaient coexister.

— Que dirais-tu de discuter de nos idées ensemble ? Je pourrais faire des croquis de ce que j'imagine, et nous pourrions les confronter à tes projets, proposai-je avec un sourire timide.

Il hocha la tête, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres.

— J'aimerais cela, Evelyn. Je suis prêt à essayer.

Nous passâmes l'après-midi à échanger nos idées, chacun avec sa vision du monde, cherchant à tisser nos aspirations dans un ensemble harmonieux. À mesure que les heures s'écoulaient, je ressentais une chaleur renaissante dans notre relation. Thomas semblait plus détendu, et l'espace qui nous séparait se rétrécissait lentement.

Alors que la lumière du jour commençait à faiblir, je réalisai que nous avions trouvé un petit coin de paix, une lueur d'espoir dans cette maison qui était désormais un symbole de notre lutte, mais aussi de notre amour.

Je me sens prête à affronter les défis à venir, car je savais que chaque pas que nous ferions ensemble nous rapprocherait un peu plus. Dans cette danse délicate de compromis et de compréhension, je commençais à croire que nous pourrions bâtir quelque chose de beau, ensemble.

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