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Un chant de Noël, Prélude

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À l'occasion, j'ai un peu retravaillé le texte et je l'ai reposté ici à la place de l'ancienne version ;)

Joyeux Noël à toustes!

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La neige tombait doucement sur Londres, déposant ses papillons blancs au hasard des trottoirs, des toits et des grillages noirs. Une chorale d'enfants chantait dans la rue, habillant l'air de notes légères, de comptines d'autrefois mêlées de chants d'aujourd'hui. Les passants avançaient sans se presser, le nez caché par des écharpes de laine, les mains gardées au fond des poches pour leur tenir chaud. Des familles s'arrêtaient devant les vitrines illuminées, les bras déjà chargés de cadeaux et de confiseries.

Watson soupira en savourant silencieusement les parfums de cannelle, de marron chaud et de chocolat qui flottaient dans l'air. Ah, comme Noël lui avait manqué...

Il s'arrêta pour offrir quelques pièces à un violoniste des rues, qui lui sourit sans lâcher son archet. Le morceau se termina sur une envolée que le docteur applaudit de bon cœur. Il s'était mis à beaucoup apprécier le violon, dernièrement.

Soulevant ses deux sacs bien remplis, il salua le musicien d'un dernier sourire et reparti en direction de Baker Street. Il n'était plus très loin. Il pouvait déjà sentir les parfums de pâtisseries et de vin chaud qui embaumait la cuisine de Madame Watson depuis le début de la semaine.

Comme il avait hâte de décorer son foyer ! C'était son premier Noël avec Sherlock Holmes, après tout, il avait envie d'en faire une occasion mémorable. Il avait dépensé ses derniers deniers dans un étui à violon en bois précieux gravé aux initiales « S.H. » et avait hâte de l'offrir à son ami. Prendre les mesures de l'instrument sans se faire repérer avait été un véritable défi, mais il était plutôt confiant. La surprise serait complète !

L'absence du détective, la semaine passée, lui avait tout de même grandement facilité la tâche. Embarqué dans une affaire confidentielle, Holmes avait quitté Londres du jour au lendemain. Comme il lui avait manqué ! Et comme il avait crains de ne pas le voir rentrer à temps ! Heureusement, il était rentré quelques heures plus tôt et même si on était déjà le 24, ils avaient encore le temps de décorer la maison ensemble et exécuter tous les préparatifs traditionnels.

Il essaya vainement de ne pas songer à la boule de gui qu'il avait acheté sur un coup de tête. Elle semblait peser des tonnes dans son sac, au-dessus de ses autres achats. C'était complètement déraisonnable, bien entendu, mais lorsqu'il l'avait vu... Le marchant avait plaisanté sur la jeune fille qu'il pourrait embrasser dessous et il avait pensé...

Mais non, il ne devait pas entretenir ce genre d'espoir. C'était trop dangereux. Il était prêt à risquer de nombreuses choses, sa vie, sa liberté, sa réputation, mais jamais l'amitié de son cher colocataire. Il se débarrasserait de la boule de gui en l'offrant à Madame Hudson ou en la jetant dans la cheminée, si besoin était.

Ses doigts commençaient à s'engourdir sur les poignées de ses sacs et ses genoux se faisaient douloureux. Il avait beau être revenu à Londres depuis plus d'un an, son corps ne s'était toujours pas remis des atrocités vécues en Afghanistan. Il frémit malgré lui en songeant à la période sombre qui avait suivit son rapatriement en Angleterre. S'il n'avait pas rencontré Holmes...

Il s'arrêta pour s'appuyer contre un mur, légèrement essoufflé. La chorale qu'il avait entendue plus tôt ne devait pas être loin, probablement quelques rues sur sa droite. Deux ou trois rimes lui parvinrent, évoquant la tristesse d'une nuit qui ne finissait pas. Il ferma les yeux. L'espace d'un instant, d'une déchirure dans le temps, les sabots des chevaux se changèrent en tirs et les voix des passants en cri...

Puis il rouvrit les yeux et retrouva son présent, ses deux sacs trop lourds et ses jambes fatiguées. Il soupira, secoua la tête et sourit, de nouveau de bonne humeur. Les cauchemars n'étaient que des fantômes et les fantômes n'avaient pas de prise sur les vivants – pas tant qu'on ne les laissait pas faire, du moins. C'est pour cela que Noël était si important pour lui, et particulièrement ce Noël-ci. Il voulait célébrer sa nouvelle vie.

Il reprit sa marche cahin-caha, les yeux plissés dans la neige qui s'intensifiait, avant d'arriver enfin à Baker Street. Son sourire s'élargit en apercevant la silhouette fugitive de Holmes derrière la fenêtre de leur salon. Son cœur battit un peu plus vite aussi, mais il se força à l'ignorer.

Il eut à peine le temps de frapper avant que Madame Hudson vienne lui ouvrir. Attendait-elle son retour ? Elle poussa un cri d'effroi en le voyant gelé et le tira à l'intérieur avec une autorité toute maternelle pour lui retirer son manteau, son écharpe et son chapeau.

— Tout va bien, Madame Hudson, la rassura-t-il gentiment. Je ne suis pas en sucre !

— Ces docteurs... grommela-t-elle en secouant la tête d'un air réprobateur. Incapable de se soigner correctement ! Montez vite vous réchauffer en haut, je vous monte des gâteaux et du vin chaud !

Il abdiqua en riant et, tout joyeux, déposa un baiser sur sa joue avant de lui obéir. Elle rougit comme une jeune fille en se retirant dans ses appartements.

Ses deux sacs à la main, Watson inspira un grand coup et commença à monter les escaliers. Sa jambe droite, blessée par une balle ennemie lorsqu'il était au frond, lui faisait un mal de chien. Il ne fut pas fâché d'atteindre le palier, où il dut s'arrêter quelques instants en grimaçant afin de reprendre contenance. Il se trouvait déjà assez pathétique ainsi, il n'allait pas infliger l'évidence de son infirmité à l'être qu'il admirait le plus au monde !

Penser à Holmes lui redonna le sourire. Il poussa la porte de leur salon et repéra aussitôt sa longue silhouette repliée dans un des fauteuils qui faisaient face à la cheminée.

Aïe, constata le docteur, il n'est pas de bonne humeur...

Il posa ses deux sacs près de l'entrée et s'assit sur son fauteuil, à côté de celui du détective, en frottant ses mains dans l'espoir de les réchauffer.

— Bonsoir, Holmes ! salua-t-il joyeusement.

L'intéressé grommela quelque chose qui pouvait être interprété comme une réponse du même type.

— Un problème ? s'inquiéta Watson, toujours de bonne humeur.

— Le problème, répliqua vertement le détective en brandissant sa pipe éteinte, est la stupidité de l'espèce humaine !

— Vaste problème, en effet, commenta le docteur d'un ton pince sans rire.

Son colocataire le foudroya du regard et sauta sur ses pieds.

— Allons, Holmes, tempéra Watson. Qu'y a-t-il vraiment ?

— Il y a, rétorqua l'autre en faisant les cents pas, que je ne supporte pas l'hypocrisie ambiante ! Tout le monde chante « Noël », « Noël », comme si tous les problèmes de l'univers allait être réglés dans la soirée ! Comme si tous le monde allait soudain devenir honnête et généreux ! Enfin... Pour quelques jours seulement, bien sûr ! Le reste du temps, les miséreux peuvent dormir sous les ponts ou garnir les prisons... Car c'est si pittoresque un enfant qui mendie dans la rue ! Une bande d'hypocrite, je vous dis !

— Voyons, Holmes, plaida Watson, un peu blessé, il n'y a pas que des hypocrites qui fêtent Noël...

— Ah oui ? rétorqua le détective d'un ton sarcastique. Et quel sain d'esprit voudrait célébrer quelque chose d'aussi mièvres ? À part les enfants, évidemment, et encore... Eux ne demandent que des cadeaux. Franchement, Watson, si les gens veulent se réjouir de la naissance de leur messie, ils n'ont qu'à aller à l'église, ils n'ont pas besoin de nous l'imposer à tout bout de champ ! On ne peut pas faire un pas dans la rue sans entendre un violoniste assassiner une musique ou des chorales jeter des regards noirs à ceux qui ne leur donnent pas d'argent !

Watson tenta de dissimuler la peine que lui infligeait ces mots. Il avait apprécié ces choses, tout à l'heure. Les entendre détruites ainsi par la bouche de Holmes lui donnait l'impression d'être complètement ridicule.

— Vous exagérez ! protesta-t-il en se levant. Noël est important...

— Je n'exagère rien, le coupa Holmes. Et je vous préviens, il est absolument hors de question que nous éparpillions dans l'appartement les décorations que vous avez eu la bêtise d'acheter. Ne faites pas cette tête, il ne faut pas être sorcier pour deviner ce que contiennent les sacs que vous venez de ramener. Honnêtement, je vous pensais plus raisonnable. J'espère que vous n'avez pas dépensé le peu d'argent que vous avez réussi à économiser dans ces sottises !

— Ce ne sont pas des sottises ! se défendit le docteur en serrant les poings, tentant de remplacer sa tristesse par de l'indignation.

— Des enfantillages ! insista son colocataire en appuyant sur chaque syllabe. Si j'ai réussi à y échapper depuis le début du mois, ne croyez pas que je vais m'y soumettre aujourd'hui !

Il a fait exprès de quitter Londres la semaine de Noël, réalisa Watson, mortifié, en songeant au nombre de fois où il avait regretté son absence ces derniers jours.

— Je ne suis revenu que parce que je devais être ici pour finaliser mon enquête, assena le détective. D'ailleurs, ne comptez pas sur moi pour vous avancer l'argent du prochain loyer si c'est ainsi que vous le dépenser ! Peut-être devrais-je garder votre chéquier en permanence, finalement, comme lorsque vous vous rendez au club...

— Holmes ! s'exclama Watson en blanchissant.

Il avait développé une faiblesse pour les jeux d'argent en rentrant de la guerre. Incapable de se sentir vivant, cherchant désespérément à ressentir quelques secondes d'adrénaline en se liant superficiellement à des inconnus, il avait failli finir ruiné plusieurs fois. Lorsque son colocataire l'avait découvert, il avait proposé de garder son chéquier à chaque fois qu'il se rendait à son club. La honte d'avoir à le demander – et de le décevoir – l'empêchait de parier gros.

Mais Holmes ne l'avait humilié pour ça. Du moins, pas avant maintenant.

— J'ai l'impression qu'au lieu de vous rendre aimable, comme la plupart des gens, lâcha-t-il amèrement, Noël ne fait que vous rendre plus sec et plus froid...

— Sec et froid ? répéta le détective, comme s'il soupesait les mots. Eh bien, tant mieux. Il y a déjà bien assez de mièvrerie dans le monde comme ça.

Ce-disant, il ralluma sa pipe et lui tourna le dos pour s'appuyer à la vitre.

La bonne humeur de Watson finit de s'effacer, comme du sable emporté par le vent. Il se sentait ridicule, bon sang, ridicule. Qu'avait-il cru ? Qu'ils décoreraient tous les deux leur maison en chantonnant des comptines de Noël avant d'échanger des cadeaux, de rire ensemble et de s'embrasser sous le gui ? Mais quel fichu imbécile...

Tant pis. Noël n'était pas si important que cela après tout. Juste une fête. Un moment dans l'année. Un jour comme un autre.

Le cœur lourd, il glissa la main dans sa poche et en sortie une carte de Noël, un simple morceau de carton où trois anges étaient peints à l'aquarelle, un noir, un gris et un blanc. Il ne se souvenait plus très bien où il l'avait acheté, ni pourquoi il avait choisit celle-ci en particulier. Le papier tremblait un peu au bout de ses doigts fatigués. Au dos, il avait écrit « Joyeux Noël, mon cher Holmes ».

Comme il se sentait las soudain, inutile et fatigué, debout au milieu du salon, sa carte à la main, alors que la personne qu'il aimait le plus au monde lui tournait le dos.

Il ferma les yeux, retrouvant instinctivement la tonalité de ses prières d'enfant, celles que sa mère lui faisaient répéter lorsqu'il était petit. J'aimerai un miracle, supplia-t-il avec ferveur. Rien qu'un tout petit, minuscule, probablement insignifiant pour Vous. Je Vous en prie, là-haut, Vous qui voyez-tout...

Mais lorsqu'il souleva de nouveau les paupières, rien n'avait changé. Le Ciel était resté sourd et muet. Comme d'habitude.

— Vous savez, Holmes, murmura-t-il d'une toute petite voix, Noël est aussi l'occasion de célébrer l'amitié...

— Et alors ? soupira le détective sans se retourner. Je vous ai dit que cela ne m'intéressait pas.

— D'accord, abdiqua le docteur en posant la carte sur la table. Je crois que je vais ressortir un peu.

— Allez où bon vous semble, rétorqua Holmes d'une voix exaspérée, passez la soirée et toute la nuit au club si vous le voulez, vous êtes un homme libre et ce ne sont pas mes affaires.

Watson déglutit pour encaisser le coup. Il n'était qu'à quelques pas du détective, mais il avait l'impression qu'un gouffre insurmontable était ouvert entre eux, un trou béant où s'écrasant tous ses rêves et ses espoirs. Il avait cru pouvoir compter sur l'amitié de Holmes, au moins. Mais comment un esprit aussi brillant pourrait-il ressentir la moindre affection envers un médecin presque infirme, brisé par la guerre, sans talents ni apparence particulière ? L'idée était presque comique.

Il croisa Madame Hudson dans les escaliers et lui expliqua rapidement qu'il ressortait. Sans lui laisser le temps de réagir, il renfila son manteau, son écharpe et son manteau trempé avant de ressortir dehors.

La neige tombait fort. Sa blancheur, qui lui avait paru si douce toute à l'heure, lui semblait désormais dure et agressive. Et il faisait froid. Si froid...

Il serra les poings dans ses poches et avança au hasard, les yeux rivés au sol.

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