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Le Cadeau en carton - 2/2


Il ignora l'air pâle et la démarche chaloupée de Sebastian le jour suivant. Il ne se sentait pas du tout concerné par le sort de ce banal sniper. Il ne regrettait pas ce qu'il avait fait la veille, pas du tout. Pas le moins du monde. Il n'avait jamais rien regretté depuis son enfance, il n'allait pas commencer maintenant.

En tout cas, plus question de l'avoir dans les pattes en permanence. C'était probablement à cause de le côtoyer tout le temps qu'il avait finit par s'attacher, comme à un animal de compagnie. Il se mit à lui confier des missions de plus en plus lointaines, de plus en plus mondaine, le relayant progressivement au rang de simple main d'œuvre. Sebastian ne protesta pas. Quelque part, cela le rendit encore plus furieux : lui était-il si indifférent ? Travailler à ses côtés ne représentait-il vraiment rien ? Il cessa de s'inviter chez lui. Sebastian ne fit aucun commentaire.

Au bout d'une semaine, Jim commença à se montrer agressif. Il humilia plusieurs fois son sniper devant ses subordonnés, fit des remarques blessantes et coucha ostensiblement avec un prostitué de luxe.

Sebastian ne dit rien.

Au bout de deux semaines, Jim décida de l'assassiner.

Il n'en pouvait plus. Le savoir si proche et si indifférent le consumait de l'intérieur. Il détestait cette douleur absurde qui lui serrait la gorge et lui donnait envie de crier et il détestait l'impression de trahison qui lui brûlait les entrailles. Que Sebastian ait pu réussir à lui faire croire qu'il y avait quelque chose... Non, c'était insupportable, ça devait s'arrêter.

Il envoya Sebastian en mission à un point précis avec un chargement précieux et décida de révéler sa localisation à trois groupes mafieux se disputant le coin. Un, son sniper s'en débarrasserait sans problèmes. Deux le mettrait en difficulté, mais il s'en sortirait. Trois à la fois, même lui ne survivrait pas.

Il regarda longuement son téléphone, prit une inspiration et envoya le premier SMS.

Sebastian allait avoir des ennuis.

Deuxième SMS.

Il serait probablement blessé.

Troisième...

Non.

Son doigt hésita au-dessus du bouton sans parvenir à se décide.

Un geste, un seul, et son sniper était mort.

Il imagina son corps étendu dans une ruelle, au milieu des déchets. Ce corps qu'il avait possédé de cent façons différentes. Et son visage souriant, son air mutin et provocateur – fixé à jamais. Plus de cigarettes entre ses lèvres. Plus de « Salut boss » nonchalant. Plus rien.

Il devait envoyer ce SMS ! Il devait finir le travail ! Il devait...

Mais sa main resta figée.

Les minutes s'égrainèrent. Une goute de sueur perla sur son front. Son doigt tremblait au-dessus de l'écran.

Soudain, il leva le bras et balança son portable contre son mur en hurlant. L'écran explosa en retombant sur le sol. Jim laissa échapper un hoquet nerveux.

Le SMS n'avait pas été envoyé. Sebastian vivrait.

Il se leva, marcha jusqu'à sa salle de bain et s'éclaboussa le visage d'eau glacée. Le regard qu'il rencontra dans le miroir lui parut terrible, cerné, effondré. Quand était-il devenu si faible ? Il fallait qu'il se reprenne.

De toute façon, c'était terminé. Sebastian penserait qu'il avait essayé de le tuer et fuirait à l'étranger, probablement dans un coin si paumé qu'il n'espérerait jamais le recroiser.

C'était au mieux.

Oui, c'était au mieux...

~

La dernière semaine avant Noël lui fit l'effet d'un long cauchemar. Il avait cru que les choses s'arrangeraient avec la disparition de Sebastian, mais il s'était rarement autant trompé.

Son sniper lui manquait.

Le concept même lui paraissait ridicule. À quoi bon s'arracher les cheveux pour quelque chose qui n'était plus là ?

Et pourtant... À chaque fois qu'un de ses subordonnés ouvraient la parole, il mourait d'envie de lui tirer dessus. Il avait constamment l'impression que Sebastian aurait mieux parlé ou mieux agit. Son appartement semblait trop vide, son lit trop froid. Il n'était pas retourné chez Sebastian depuis que le cadeau en carton avait été brûlé. L'endroit lui manquait aussi, un peu, pour tous les souvenirs qu'il y avait associé, les soirées devant la télé, les baises torrides sur le canapé, les diner dans la cuisine...

Finalement, même les génies du crime avaient besoin de se sentir chez eux quelque part.

Il savait que cela passerait, mais les décorations de Noël lui donnait le cafard. Il avait déjà fait brûler les deux sapins couverts de guirlandes qui jouxtaient son appartement, mais n'en avait ressentit aucune joie. Il aurait fallu aussi faire fermer tous les magasins, détruire la moindre décoration et arracher ce stupide sourire qui trainait sur le visage des gens pour que cela soit réellement satisfaisant.

Bref, Jim allait mal.

C'est probablement ce qui le poussa, pour la première fois de sa vie, à se montrer si négligent.

~

Le 24 décembre au soir, Jim leva les yeux vers le faux ciel peint au plafond du centre commercial et soupira. Il avait merdé.

L'histoire se répétait, encore et encore.

Le frère de Peter Stanley avait voulu faire affaire avec lui. En temps normal, il aurait refusé, mais il n'était plus lui-même depuis la disparition de Sebastian. Tout l'ennuyait et, en même temps, rien ne lui paraissait plus terrible que de rester seul avec ses pensées. Et puis, Stanley ne serait tout de même pas assez idiot pour refaire l'erreur qui avait coûté la vie à son aîné, tout de même ?

Apparemment si.

Les coups de feux avaient de nouveau résonné dans la galerie marchande, les Pères Noëls avaient volé en éclats et Jim avait maudit ses agresseurs jusqu'à la dixième génération. Il avait fait une tache de gras sur son costume de marque.

La seule différence avec Noël dernier était la fin de l'histoire. La défection de Sebastian, additionnée à la mauvaise humeur qu'il avait passé sur ses subordonnés lors des dernières semaines, avait donné avantage à Stanley.

Il s'était fait attrapé. Lui, Jim Moriarty, génie du crime, s'était fait bêtement capturé.

Ligoté sur une chaise, à côté d'un renne en plastique qu'il rêvait d'éborgner, il regardait sans écouter Stanley s'agiter devant lui en déclamant quelque discours idiot sur sa grande histoire de vengeance. Le pire, c'est qu'il postillonnait.

Putain de vie de merde.

Il avait toujours cru qu'il partirait avec grand panache, après un duel au sommet contre quelqu'un d'au moins aussi intelligent que lui, d'une façon si extraordinaire que le monde entier s'en souviendrait.

Pas exécuté par les hommes de main d'un imbécile qui ne savait même pas nouer correctement ses lacets.

Un objet froid appuya contre sa tempe. Le canon d'un révolver.

— Tu m'écoutes, Moriarty ?! Rugit Nick Stanley en se penchant sur lui.

Jim grimaça.

— Non, pas vraiment. Vous disiez quelque chose d'intéressant ?

Nick cligna deux fois des yeux, légèrement décontenancé par son calme, avant de bredouiller :

— Je vous parlais de ma vengeance...

— Je n'ai donc rien raté d'important. Quelle est la suite des évènements ? Tu comptes me faire exécuter par quelqu'un qui aura le cran d'appuyer sur la gâchette et rentrer baiser des putes sur le canapé de ta femme ? Comment s'appelle ta préférée, déjà ? Ah, oui, « Fleur d'Oranger »... Un choix tout à fait déplorable.

— Comment... bredouilla l'imbécile en reculant.

Oh, bon sang, ce type travaillait-il vraiment pour la mafia ? Ce n'était pas possible. Il devait jouer un jeu. Il n'était tout de même pas impressionné parce qu'il s'était renseigné sur le nom de sa prostituée ?! L'avenir du crime organisé s'annonçait mal.

— Et dire que je vais être tué par ça, lâcha-t-il dédaigneusement. Un peu de classe, bon sang !

Quelqu'un ricana dans les rangs. Stanley devint blanc, puis rouge. Il leva la main et frappa de son revers la joue de Jim, si fort que sa tête partie sur le côté. Une bague entama la chair. Le goût du sang envahit sa bouche.

Formidable.

— Tu fais moins le malin ! Railla Santley en plantant ses poings sur ses hanches.

Jim leva les yeux au ciel. Il avait quoi, dix ans ?

— J'ai toujours trouvé que la violence manquait de style, répondit-il d'une voix dégoulinante de condescendance.

Stanley leva de nouveau la main. Le prisonnier la regarda en arquant un sourcil, l'air de dire « tu vois ? ». L'autre se figea. Jim pouvait prendre entendre les rouages de son esprit s'activer. S'il le frappait, il prouverait qu'il n'avait pas de style, mais comment asseoir sa dominance s'il ne le frappait pas ?!

Rectification : l'avenir du crime organisé était complètement foutu.

Finalement, Stanley se décida. Il se tourna vers la femme qui pressait un canon de révolver contre sa tempe et bredouilla :

— Vas-y...

Cet idiot ne savait même pas donner des ordres convainquant. Jim soupira et leva de nouveau les yeux au ciel. Étrangement, au seuil de sa mort, un seul regret dansait dans son esprit. Un sniper blond au sourire en coin. Il aurait voulu...

Un coup de feu déchira l'air. Jim se tendit, attendant la douleur.

Qui ne vint pas.

Le canon disparut de sa tempe. Celle qui tenait l'arme s'effondra.

— Désolé pour le retard, lâcha une voix familière.

Jim tourna les yeux sans oser y croire, le cœur – celui qu'il n'était pas censé posséder – battant un peu trop vite dans sa poitrine serrée.

Sebastian venait de faire irruption en haut du plus proche escalator, une arme dans chaque main, un bonnet de Père Noël perché en travers du crâne.

— Qu'est-ce que... balbutia Stanley en reculant pour se protéger derrière ses hommes.

Sebastian sourit de toutes ses dents, fit un pas en avant et commença à tirer dans le tas.

— Ho, ho, ho ! lança-t-il d'une grosse voix. Merry christmas, motherfuckers !

Jim sourit alors que les corps s'effondraient autour de lui dans des gargouillements et des gerbes de sang. D'autres rafales commencèrent à résonner dans la pièce, les balles ricochant joyeusement sur les façades des magasins éteints, mais il ne s'inquiéta pas : son sniper était trop doué pour être mis en difficulté.

Sebastian finit de décharger son arme alors que Stanley s'enfuyait en couinant et en battant des bras. Sans se démonter, le tireur d'élite attrapant deux des assaillants qui tentaient de le poignarder, leur entrechoqua la tête assez fort pour leur extirper un craquement sinistre, puis ramassa leurs lames et les lança d'un geste fluide vers le soi-disant parrain de la mafia. Elles sifflèrent joliment dans l'air avant de se ficher dans leur cible. Jim en conçut une satisfaction indescriptible.

Puis le dernier corps s'effondra et se fut fini. Après les rafles de balles, le silence du centre commercial semblait presque irréel.

Jim, toujours ligoté sur sa chaise, regarda Sebastian s'approcher de lui, un revolver à la main. Son chapeau de Père Noël était troué. Une balle avait éraflé son biceps, laissant une mince ligne rouge sur sa chemise blanche. Son visage exprimait quelque chose d'intense, mais indéchiffrable, qui tordit la poitrine du criminel consultant. Allait-il le tuer ?

Ils se regardèrent un long moment. C'était la première fois que le rapport de force se trouvait inversé. Qu'allait faire Sebastian ? Pourquoi était-il revenu ? Pour se venger ?

Le tireur sourit doucement. Tristement.

— Bonsoir, boss, dit-il en se penchant. Désolé du retard, j'ai dû passer par les toits pour me débarrasser des snipers avant.

— Boss ? releva Jim en tentant de ne pas paraître affecté.

Sebastian déglutit.

— Eh bien, techniquement, vous ne m'avez pas renvoyé, donc...

La fin de sa phrase mourut dans un silence lourd. Jim se sentit soudain vide et las.

— Que fais-tu là, Sebastian ? soupira-t-il.

Le sniper s'agenouilla pour être à sa hauteur et posa son arme au sol.

— Pour la raison qui vous a poussé à tenter de m'assassiner. Parce que je tiens à vous. Je sais que c'est idiot et interdit par vos propres règles, mais que voulez-vous, la vie est une pute. On ne maitrise pas tout. Je tiens à vous, Jim. Cette dernière année à été la meilleure de toute ma vie. Je ne pensais pas trouver quelqu'un d'aussi... aussi... Aussi intense. Intelligent. Sexy. Immoral. Quelqu'un qui voudrait de moi, qui aurait même besoin de moi. J'ai été stupide. Je n'aurais jamais dû garder un souvenir de notre rencontre, ou quoi que ce soit qui puisse trahir le fait que je vous... Que je vous vois autrement qu'un boss et un bon coup. J'ai essayé de le dissimuler, mais à la seconde où vous êtes arrivé dans le salon avec ce cadeau en carton, j'ai compris que j'avais tout fait foiré. Que vous alliez devoir me tuer, comme tous vos subordonnés qui faisaient l'erreur de s'attacher. J'ai cherché à jouer l'indifférence, mais c'était trop tard, n'est-ce pas ?

Il détourna les yeux alors que Jim les ouvraient en grand, choqué, bouleversé. Sebastian tenait à lui ?! Il ne s'était pas trompé en voyant le présent pour la première fois. Il ne s'était pas trompé. Sebastian tenait à lui.

Quelque chose de puissant explosa dans sa poitrine, une onde chaude – brûlante – et magnifique. Ce salop avait bien caché son jeu !

— Détache-moi, ordonna-t-il d'une voix suave qui contenait une menace sous-jacente.

Sebastian hocha gravement la tête, coupa la corde qui enserrait ses chevilles et l'enlaça pour séparer ses poignets du dossier.

— Tout de même, marmonna-t-il, vaguement vexé, vous croyiez pouvoir m'assassiner si facilement ? Je pensais que vous aviez une meilleure estime de mes comp...

Il n'eut pas le temps de terminer : Jim l'avait saisit par le col pour l'embrasser furieusement.

Sebastian émit un petit bruit surpris, puis agrippa à lui en lui rendant son baiser, ouvrant ses lèvres pour mieux se laisser dominer. Il tomba en arrière et Jim bascula avec lui, une seconde avant de se séparer.

Ils finirent tous les deux essoufflés, le sniper allongé sur le dos, son boss à califourchon sur sa poitrine.

— Si j'avais réellement voulut te tuer, mon petit Sebastian, s'amusa Jim en se penchant pour planter ses mains de chaque côté de sa tête, tu serais mort.

Leurs souffles se mêlèrent.

— Mais vous... Je... Mais...

— Je n'étais pas en colère parce que tu avais gardé le cadeau, triple idiot. J'étais énervé parce que tu l'avais brûlé devant mes yeux sans exprimer le moindre regret.

— Oh. Ah. Mais...

Le visage de Sebastian s'illumina de l'intérieur alors qu'il réalisait enfin ce que cela signifiait. Un immense sourire grandit sur ses lèvres.

— Vous tenez à moi.

Jim se redressa pour hausser les épaules.

— On s'attache à ses animaux domestiques.

— Oh non, s'amusa Sebastian en se redressant, l'obligeant à reculer jusqu'à ses genoux. Vous tenez à moi.

— Je suppose qu'il va être difficile de nier, maintenant, soupira tragiquement le génie du crime.

Sebastian allait ouvrir la bouche, mais Jim lui attrapa brusquement le menton, les doigts douloureusement rentrés dans sa joue.

— Si tu essaies d'en profiter un jour, Sebastian, menaça-t-il d'une voix grondante, je ne ferais pas que te tuer. Je te dépècerais lentement, en faisant attention à te laisser conscient durant toute l'opération, puis je réduirais tes organes en bouillie et tannerai ta peau pour m'en faire un tapis. C'est clair ?

— Parfaitement, boss, répondit le sniper en le fixant dans les yeux. En fait, si je vous décevais un jour, vous avez ma permission express de faire tout cela.

Jim souris et lui tapota la joue.

— Bon garçon.

— Toutefois, reprit Sebastian d'une voix plus joueuse, je me demandais ce que vous entendiez exactement par « profiter ». Est-ce que vous ramener chez moi et vous laisser me baiser à votre convenance ne serait pas...

Jim l'interrompit en l'embrassant. À l'instant où Sebastian commença à lui répondre, il lui mordit la lèvre et se leva.

— Ma voiture est garée derrière.

Sebastian sauta sur ses pieds en souriant à pleines dents.

Il adorait noël.

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