Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

La cité des anges

J'ai écris cette courte histoire pour le livre : Graine de Wattpadien.
Jetez-y un coup d'oeil, il regorge de choses fantastiques.
Le thème qui m'a été attribué était monde nouveau et/ou violence.



Mais qui est cet homme qui tombe de la Tour ?

L'échine droite malgré la pluie qui s'abat sur ses épaules, Jules avance. Sa capuche entrave sa vue, pourtant il ne la replace pas sur sa tête.
Il doit se dépêcher.
Il doit faire vite.

Le danger est partout.

Il accélère encore en changeant de ruelle, traversant les rues noires dans le résonnement de ses talons. Sa respiration erratique lui fait craindre qu'il n'entende pas le danger, alors il panique, les bras contre sa poitrine, suffoquant dans les ténèbres. Mais un bruit contre son torse le rappelle à l'ordre, et il serre encore un peu plus le petit enfant dans les pans de sa veste.

Le danger est partout.

Le ciel de cendre se gonfle d'un orage bruyant. Ses tympans explosent lorsque des éclairs déchirent les cieux. Il croise une femme dans une ruelle encore plus étroite que la précédente. Il baisse la tête, regarde les pavés irréguliers, et ne la relève que lorsque le bruit des chaussures de la femme s'est éloigné.
Les bras ballants contre son torse minuscule, le bébé le regarde de ses yeux si blancs qu'ils l'aspirent ailleurs, dans un monde où il ne serait pas obligé de fuir pour survire. Le cri rauque d'un oiseau noir lui fait lever les yeux au ciel, et il court maintenant sur les pavés, le front constellé de transpiration.
Il sait ce qu'il risque. Et ça n'a pas suffit à l'arrêter.

Le danger est partout.

Les hauts immeubles anguleux le toisent de leurs caméras ; le faible corps s'agite encore plus au rythme de sa course effrénée. Jules voit trouble, et la pluie glaciale brûle son visage. Le vent balaye l'air autour de lui, l'étouffant presque de son sifflement discontinu.
Quand enfin sa silhouette pressée aperçoit la Tour, les éclairs ont enflammés un bâtiment à l'ouest de la Cité. Les flammes orangées trouent le carcan d'ombre qui s'étale sur les Cubes, et les hommes en blancs progressent de plus en plus vite vers son corps en mouvement.

Le danger est partout, mais surtout face à lui.

Il se précipite dans la Tour avec la rapidité d'un animal en fuite, dévale les marches de pierres glissantes. Il tombe plusieurs fois, s'excuse auprès du bébé froid et continue de gravir l'ascension de son destin. Lorsqu'il arrive au dernier étage de la Tour et que le ciel s'offre à lui dans son grondement divin, l'incendie s'est propagé.

La ville brûle, et il sourit.

Jules aime ce qui détruit. Mais pour l'instant, il veut surtout protéger l'enfant dans ses bras frêles.
Comme les cieux sont lourds, au dessus de leurs têtes. La pointe de la Tour transperce les nuages, et dans les escaliers résonnent les pas cadencés des hommes en blanc. Jules frémit quand une rafale secoue ses vêtements.
Il se rapproche du bord, les bras au dessus du précipice.
Il les attend, et un rictus écarte ses lèvres. Le garçon a passé tant de temps à les fuir, pour finalement les conduire ici. Jules est un peu fier que son plan se déroule comme ce qu'il avait espéré.

Mais plus que tout, il a peur.

Les hommes en blanc ne laissent pas à l'angoisse le temps de ronger ses tripes que déjà, leur démarche mesurée s'élance vers lui. Jules recule encore vers le vide, et les hommes s'arrêtent dans une même synchronisation. Leurs visages inexpressifs le regardent, quand un homme se détache du groupe de quelques pas assurés sur la pierre mouillée.
Sa voix résonne, mécaniquement dérangeante dans un silence qui auparavant oppressait Jules.

- Rends-nous l'enfant.
- Non.

L'homme ne change pas d'expression, mais le garçon voit le tremblement de sa paupière s'accentuer. La tunique large claque dans le vent inégal ; des hurlements s'élèvent depuis l'incendie ; le bébé geint deux fois puis sa voix s'éteint.

- Donne-moi l'enfant. Maintenant.

Et l'homme avance encore d'un grand pas.

- Ne vous approchez pas.

L'homme en blanc fait un deuxième pas, plus hésitant.

- Si vous approchez, je saute.

Alors l'homme s'arrête.

- Ne fais pas ça. Les suicidés n'ont pas le pardon.

Jules réprime un rire nerveux qui secoue ses entrailles.

- Je n'ai pas besoin de votre pardon de merde.

Il n'a pas crié, pourtant il lui semble que ses mots frappent l'homme en blanc d'une violence qui fait froncer ses sourcils et creuser ses tempes. Jules réprime un sursaut de terreur quand les hommes derrière celui à qui il parle commencent à chanter des prières d'une voix régulière.

Ces hommes prient pour son âme et le pardon de ses péchés. Jules bouche les oreilles du bébé précautionneusement avec ses doigts.
Par-dessus les chœurs s'élèvent la voix forte et morte de l'homme en blanc.

- Pour la dernière fois, donne-moi ce bébé.

C'est un ordre.

- Vous n'avez pas à m'en donner.
- Priez plus fort, prêtres, priez pour le salut de son cœur !

Jules s'accroupit au sol, affaiblit pas les voix démoniaques qui ruinent son esprit. Les mots sataniques percutent les parois de sa tête avec la violence de la puissance, puis creuse des sillons de douleur dans ses parois.
Alors que les voix résonnent toujours plus fort, sa détermination ne faiblit pas.

Il doit protéger l'enfant béni contre le danger.

Il contemple le visage angélique du bébé potelé ; de ses grands yeux blancs sans couleurs à l'éclat terne de sa peau tremblante.

- Je vais te protéger, petite. Ils ne t'auront pas, je te le jure.

Le poupin le regarde, vide et creux. Et Jules comprend qu'il ne peut plus faire demi-tour.
Il est trop tard à présent pour n'espérer ne serait-ce que survivre.

- Votre monde ne m'aura pas, Inquisiteur. Vous pensiez me contrôler ?

L'homme ne répond pas, le visage tendu et les voix criant dans son dos. Pourtant, son silence et ses épaules tombantes trahissent son échec.

- Vous ne m'aurez jamais.

Jules se persuade que ce qu'il s'apprête à faire n'est pas la pire décision de sa vie trop courte.

- Je pensais que tu rentrerais dans le moule. Tu ne l'as pas fait.
- J'aurais dû ?
- Evidemment.
- Vous êtes idiots.

Le bras de l'homme tremble contre sa hanche. Jules recule encore d'un pas ; ses talons frôlent le néant.

- Je vais sauter et ce sera la faute de votre société de merde. Ai-je besoin de me sacrifier pour que vous vous en rendiez compte ?
- Ne fais pas ça.
- Vous n'êtes plus en droit de me donner des ordres. Tout comme vous n'étiez pas en droit de tuer notre mère. Et d'envoyer notre père propager vos idéaux pathétiques. Nous n'avons plus rien, est-ce que vous le comprenez ?
- Notre Dieu trouvera le repos de vos âmes au sein de notre Communauté.
- Je ne veux pas en faire partie. Pas après ce que vous lui avez fait.

Jules désigne l'enfant d'un doigt spasmodique. Le bébé tourne lentement sa tête vers l'Inquisiteur, et ses yeux blancs transpercent son corps si fort que son souffle s'oublie. L'homme ressent la brutalité du choc jusque dans les os de ses chevilles, puis le courant électrique remonte dans ses mollets, fait faiblir ses genoux, traverse son torse, dresse ses poils, tend son échine, rend ses cheveux statiques et fait saigner son nez.
Bientôt, ce n'est plus qu'un pantin au corps articulé et conducteur qui se tient sur le sol de la Tour.

- C'est de votre faute si elle est devenue un monstre ! Vous avez tué ma sœur avec vos expériences pseudo-scientifiques !

Un gémissement étranglé lui répond, et les voix chantantes des prêtres se taisent.
Jules regarde le vide qui s'étend du sol jusqu'au ciel, puis jette un dernier coup d'œil vers le bébé translucide, immobile dans ses bras. Il chuchote, la bouche à quelques centimètres de l'oreille du bébé.

- Je t'aime, et je t'aimerais toujours, même si tu n'es plus toi.

Puis, ses yeux balayant l'assemblée d'hommes blancs silencieux et morts de vie, il lance d'un ton clair qui ne faiblit pas.

- Vous êtes tous des assassins.

Et il prend son envol, entrainant dans ses ailes un bébé dont l'avenir ne sera pas.

Mais qui est cet homme qui tombe des cieux ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro