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#67

Même si ma consommation d'alcool m'avait dépourvue de toute notion du temps, j'estimais que cela faisait une bonne dizaine de minutes que je m'étais enfermée dans la salle de bain, et que j'essayais de ravaler mes larmes silencieusement, mais pas assez pour que Chris ne m'entende pas.

Chris - Si j'ai fait quelque chose que j'aurai pas dû, alors j'suis désolé. J'voulais pas te faire de mal Aly.

Depuis tout à l'heure, il était derrière la porte et m'implorait de sortir, mais je n'en avais pas le courage. À sa voix, on sentait qu'il culpabilisait suite à ma réaction pour laquelle il n'était bien évidemment pas responsable. Je me sentais tellement honteuse de lui infliger de nouvelles choses, comme si mon overdose n'avait pas suffi.

Moi - T'as rien fait Chris...C'est moi le problème...

Chris - Le problème de quoi ?

Moi - J'arrive plus à être une personne normale. Et à force, ça fait de moi un fardeau pour toi...

Chris - Mais qu'est-ce que tu racontes ? T'as JAMAIS été un fardeau pour moi.

Moi - Tu dis ça juste pour me convaincre de sortir, mais tu le penses pas. Tu m'as évité une mort certaine, tu m'as hébergé malgré mon état pitoyable, tu supportes mes vomissements quotidiens. Et pendant ce temps, j'suis même pas foutue de te la rendre correctement.

Chris - C'est la première et dernière fois que je t'entends insinuer une chose pareille.

Moi - Insinuer quoi ?

Chris - Que tu me dois quelque chose juste parce que j'ai veillé sur toi. J'ai fait tout ça uniquement parce que je tiens à toi, pas pour avoir ton corps en retour.

Son « Je tiens à toi » a retenti dans ma tête pendant de longues secondes. Depuis que je le connais, c'était la première fois qu'il déclarait explicitement que je compte pour lui.

Moi - Je te crois mais-

Chris - Mais rien du tout. Parle pas de toi comme ça, tu sais très bien que t'es tout à fait normale.

Moi - Si j'étais parfaitement normale, j'aurai pas essayé de me tuer. Si j'étais parfaitement normale, j'aurai pas manqué un mois de cours à l'académie. Si j'étais parfaitement normale, je me serais pas enfermée dans une salle de bain à deux heures du matin juste parce que le garçon que j'aime a touché mon corps...

Chris - C'est pas trop tard pour remédier au dernier point.

Moi - J'ai pas envie de croiser ton regard rempli de jugement en ouvrant la porte.

Chris - Aly, t'as arrosé le chien de ton voisin lorsque tu m'as vu près de chez toi y'a quelques mois. Je pourrai jamais te regarder avec plus de jugement que ce jour-là.

Sur toutes les choses qu'il aurait pu me rappeler, c'était bien la seule et unique chose qui avait le pouvoir de faire basculer mon état d'humeur. Ce souvenir mit promptement fin à mes pleurs et ma voix redevint progressivement plus nette. Je lui répondis quelques secondes après, avec un léger sourire qui se dessinait sur mon visage.

Moi - T'as un coeur en pierre Chris, je l'ai toujours su.

Chris - C'est pour la bonne cause, m'en veux pas. Allez, montre moi ta tête.

Quelques secondes après, j'allais un peu mieux donc je finis par déverrouiller la porte de la salle de bain et j'en sortis. Il me regarda longuement et profondément, pendant que j'étais trop intimidée pour le regarder dans les yeux et que je baissais la tête.

Moi - Si je t'avoue un truc un peu délicat, tu continueras à me regarder avec autant de sympathie ?

Chris - T'as fait quoi encore ?

Moi - Ça va pas te plaire. Mais on s'est promis de ne plus rien se cacher, donc je préfère te le dire maintenant.

Chris - C'est vrai. Vas y.

Moi - Ok. Quand on était en boîte tout à l'heure, t'es monté sur scène. Et j'en ai profité pour...

Chris - Pour ?

Moi - Pour boire...

Son regard inquiet se transforma littéralement en regard de déception. Il avait toute la légitimité de m'en vouloir, surtout après que je lui ai fait la promesse de ne plus toucher à l'alcool le soir même. J'avais honte de le décevoir une énième fois.

Chris - C'est donc pour ça que t'étais aussi...entreprenante.

Moi - Oui...

Chris - Pourquoi t'as fait ça ?

Moi - Je sais pas...J'étais persuadée que ça allait me désinhiber par rapport à toi, que ça allait me décoincer un peu...

Chris - C'est juste pour ça que t'as bu ? Pour des plaisirs superflus ?

Moi - C'est pas des « plaisirs superflus », tu le sais aussi bien que moi. Notre relation s'est bâtie sur la complicité qu'on a eu dès le départ, et c'est cette complicité qui faisait que tout se passait naturellement entre nous. Mais maintenant, même avec tous nos efforts respectifs, j'ai l'impression qu'elle s'est éteinte.

Chris - Et tu penses connaître la cause de son extinction ?

Moi - Oui...Mais comme je te l'ai dit à l'hôpital, je pense pas être prête à en parler.

Chris - Dans tous les cas, je t'ai déjà dit que j'allais te laisser tout le temps dont t'as besoin donc te sens pas pressée.

Moi - Je sais. Merci...

Chris - Mais ce que tu viens de faire ce soir, c'est la dernière fois. Depuis que j'te connais, c'est la deuxième fois que tu bois dans le but de changer ton comportement vis-à-vis de moi. J'suis peut-être fou, mais pas assez pour coucher avec une fille alcoolisée. On vit dans un monde de détraqués, et j'veux surtout pas qu'il t'arrive quelque chose dans le futur. Donc arrête définitivement ça.

Après l'avoir fixé pendant quelques secondes, j'hochai la tête positivement. Il avait entièrement raison, l'alcool ne me réussissait pas. J'ai voulu me faire violence pour coucher avec lui en buvant un verre, et mon cerveau m'en a rapidement fait payer les frais...

Une quinzaine d'heures plus tard, on était en début de soirée. Mes nausées persistaient et m'affaiblissaient de plus en plus, donc Chris m'avait amené aux urgences, étant donné que mon médecin ne travaillait pas le week-end.

On m'avait d'abord fait une prise de sang. Et après avoir attendu une heure et demi en salle d'attente, une femme médecin m'avait enfin appelé. Je lui avais préalablement fait un récapitulatif de tous mes antécédents médicaux, de mon overdose jusqu'à mes vomissements, en passant par ma fatigue quotidienne. Elle m'avait ausculté, pesé et pris ma tension artérielle, avant de consulter les résultats de ma prise de sang sur son ordinateur

Je stressais par rapport à ce qu'elle allait m'annoncer. Pendant quelques minutes, je m'étais imaginée les pires scénarios. Une malformation cardiaque, un cancer du pancréas, une tumeur au cerveau...Mon cerveau s'emplissait d'idées extrêmement noires.

Médecin - La cause de votre état de santé un peu fragile est enfin connue mademoiselle Evans.

Moi - J'ai quelque chose de grave ?

Médecin - Non rassurez-vous, vous n'avez aucun cancer ou maladie incurable.

Moi - Qu'est-ce que j'ai alors ?

Médecin - Cela peut paraître un peu brutal comme nouvelle mais...Vous êtes enceinte.

Moi - Pardon ? 

Médecin - Vous avez bien entendu, vous attendez un enfant.

Moi - Impossible docteur...Depuis toutes ces semaines, le médecin qui me suit l'aurait forcément remarqué si j'avais quelque chose dans le ventre.

Médecin - Il ne l'a pas remarqué pour une seule et bonne raison, le foetus s'est positionné le long de votre colonne vertébrale, rendant ainsi difficile voire impossible sa détection par échographie. Vous avez fait ce que l'on appelle un déni de grossesse, dans ce cas précis en associant vos nausées, votre fatigue et la sensibilité de votre poitrine à votre overdose, alors même que ce sont les premiers symptômes d'une grossesse.

Moi - Donc...Si j'allais mal depuis tout ce temps, c'est uniquement parce que j'étais enceinte ?

Médecin - Tout à fait. Vous apprenez peut-être votre grossesse aujourd'hui, mais en réalité elle a débuté il y a 14 semaines.

À l'entente de ces mots, c'est comme si mon esprit s'était détaché de mon corps. Je n'arrivais tout simplement pas à croire ce que je venais d'entendre. Pendant tout ce temps, je pensais que mon état de santé fragile était simplement la conséquence de mon overdose, alors qu'en réalité, c'est parce que j'étais enceinte. Madame Henson ne s'était pas trompée...

Dès que je suis sortie du cabinet, Chris, qui était toujours assis dans la salle d'attente, s'est levé et a avancé jusqu'à moi, avec un visage qui affichait de l'inquiétude. Mon cœur battait à une vitesse démesurée, je ne savais pas comment j'allais pouvoir lui annoncer une chose pareille.

Chris - Alors ?

Moi - Alors en fait...Tout va bien.

Chris - Sérieux ?

Moi - Oui...Tout est lié à mon overdose.

Chris - Mais ça fait quand même plus d'un mois et demi que ça dure. Le médecin de l'hôpital avait pas dit que c'était des symptômes bénins et que ça allait disparaître avec le temps ?

Moi - Oui mais apparemment j'ai un système immunitaire un peu têtu...Elle m'a conseillé d'aller voir le médecin de l'hôpital dans les jours à venir pour qu'il me prescrive un traitement un peu plus puissant.

Chris - Oh putain j'suis soulagé t'as pas idée ! Pendant un moment j'ai cru que c'était quelque chose de grave.

Moi - Non non. T'en fais pas...

Très vite après, on est rentré à la maison. Il n'y a pas une seconde qui passait sans que je pense à ce que je venais d'apprendre. Ce qui m'était arrivé à la soirée avec Shayaa était déjà un traumatisme pour moi, donc apprendre que j'étais enceinte, c'est comme si on m'achevait avec un deuxième poids sur les épaules.

J'avais cette fâcheuse tendance à cacher beaucoup de choses à Chris ces derniers temps. Cependant, je n'allais pas pouvoir lui cacher ma grossesse très longtemps. Il fallait que je lui en parle au plus vite pour qu'on s'accorde sur les bonnes décisions à prendre.

Même si au fond, j'étais bien consciente qu'à ce moment précis, je n'étais pas du tout prête à devenir mère...

À suivre...

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