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#38

Gucci Mane - Tone It Down (ft. Chris Brown)

Avant que la sonnerie de mon téléphone arrive à sa fin, je pris mon courage à deux mains et répondis à l'appel de Chris. Mais bien entendu, je ne pus m'empêcher de commencer la conversation sur un ton extrêmement froid.

Moi - Tu ferais mieux d'avoir une bonne raison de m'appeler Chris.

Chris - Prendre de tes nouvelles, c'est une bonne raison.

Moi - Excuse moi ? T'as l'audace de vouloir prendre de mes nouvelles alors que tu sais pertinemment que je vais mal à cause de toi ?

Chris - Tu préférerais que je t'ignore comme si j'avais rien à me reprocher ? J'ai peut-être fait une erreur mais j'essaye de me rattraper.

Moi - Alors autant te le dire tout de suite, tu ne pourras jamais te rattraper car ce que tu m'as fait est impardonnable. Pourtant, je vais quand même te pardonner car j'ai pas spécialement envie d'entrer en guerre avec un mec qui devra travailler avec moi toute l'année. Mais en tout cas, il faut que tu comprennes que rien ne sera plus jamais pareil entre nous Chris...Tu souhaites me dire autre chose ou je peux raccrocher ?

Pendant un moment, il y eut un silence tellement long que l'on aurait pu croire qu'il m'avait mise en attente, voire même raccroché. Mais en vrai, je suppose qu'il était simplement surpris que je lui parle avec tant d'assurance et sans verser la moindre larme.

Chris - Pourquoi tu m'as rien dit pour ton film à New York ?

Moi - Car tu ne m'en as pas donné l'occasion. Après tout, t'étais beaucoup trop occupé à répondre aux messages de ta fiancée que tu faisais passer pour un "pote".

Chris - Qu'est-ce qui te fait croire que c'était elle qui m'envoyait des messages ?

Moi - À partir du moment où tu n'as pas été honnête avec moi sur une chose, j'en déduis que tu ne l'as pas forcément été sur d'autres choses. D'ailleurs, juste le fait tu ne m'aies pas directement répondu par la négation mais par une question, ça veut déjà en dire beaucoup.

Encore une fois, il perdit ses mots et resta silencieux pendant plusieurs secondes. Ce qui était drôle dans toute cette histoire, c'est que j'étais la victime de sa tromperie mais il était tellement gêné que c'était finalement moi qui menais la conversation. Voyant que ce silence ne risquait pas de finir, je poursuivis.

Moi - Le jour où j'ai appris que mon père était dans le coma, tu n'allais pas juste au centre commercial mais voir ta fiancée. L'autre jour où t'étais bourré à Chicago et que tu devais rentrer à Détroit pour ton conseil, t'en avais profité pour aller la voir puisqu'elle habite là-bas. Pour finir, le soir où tu m'avais invité à dormir chez toi et que ton téléphone avait sonné pendant notre bataille d'oreiller, c'était elle qui t'appelait et c'est pour ça que tu n'as pas décroché.

Chris - C'est vrai...Y'a pas mal de choses que je t'ai caché et je m'excuse encore pour ça.

Moi - Inutile de t'excuser à nouveau car comme je viens de te le dire, je t'ai déjà pardonné.

Chris - Sauf que que ce pardon ne changera rien entre nous, n'est-ce pas ? Alors qu'est-ce que j'suis censé faire pour qu'on reprenne tout à zéro ?

Moi - Ce que t'es censé faire ? M'expliquer en toute honnêteté pourquoi t'es sorti avec moi alors que t'étais fiancé. C'est tout ce que je cherche à comprendre depuis tout ce temps.

Pour la troisième fois consécutive, il ne trouva rien à me répondre. Bien que j'aie commencé la conversation avec assurance, son manque de présence était tellement inhabituel que cela finit par me faire perdre patience.

Moi - T'as fait ton choix Chris. Sur ce, on a plus rien à se dire.

Chris - Attends Aly-

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, je raccrochai immédiatement. C'était la seule question pour laquelle je souhaitais avoir une réponse sincère, mais on dirait bien qu'il n'était pas suffisamment courageux et honnête pour m'en donner une.

Une semaine plus tard, on m'avait fait tourner trois autres scènes et il ne m'en restait plus que deux à tourner pour le film. On était samedi soir, aux alentours de 22h, et je me trouvais dans une salle du plateau de tournage avec Tremaine qui révisait son texte au dernier moment.

Tremaine - Attends pause...T'es vraiment censée m'étrangler dans cette scène ?

Moi - Oui. Mais rassure toi, j'irais doucement si tu simules assez bien ta souffrance.

Tremaine - C'est bizarre parce que t'avais dit la même chose pour la scène où tu devais me gifler la dernière fois, mais t'y es quand même pas allée de main morte.

Moi - Ah, désolée. C'est juste que...J'ai pensé à quelqu'un et ça m'a fait mettre beaucoup d'énergie dans cette gifle.

Tremaine - Ah ouais ? Et c'est qui ce quelqu'un qui t'a enragé à ce point ?

Avec son petit sourire en coin, je compris aussitôt qu'il s'était déjà fait une petite idée sur la personne qui me préoccupait tant ces derniers temps. Pourtant, je ne lui avais jamais évoqué un seul détail de ma vie personnelle.

Moi - Juste mon ex. Enfin, c'est pas quelqu'un d'important de toute manière...

Tremaine - Pas important ? T'as quand même menacé ce mec d'appeler les flics s'il continuait à t'harceler d'appels.

Moi - Qu'est-ce que tu racontes ?

Tremaine - Tu t'en souviens plus ? Lorsqu'on devait tourner la deuxième scène y'a quelques jours, toute l'équipe de tournage t'a entendu lâcher des "Fous moi la paix Chris !" au téléphone.

Moi - Oh non...J'ai parlé si fort que ça ?

Lorsqu'il hocha la tête pour confirmer, je fus encore plus mal à l'aise en m'imaginant ce que l'équipe de tournage a dû penser de moi. Pour résumer ce qu'il s'était passé ce jour-là, Chris n'arrêtait pas de m'appeler suite à notre conversation et, comme je devais tourner ma scène, il m'a fait stresser et c'est pour ça que je me suis un peu emportée.

Moi - Bref...T'as retenu ton texte ?

Tremaine - Ouaip.

Moi - Alors allons y.

Tremaine - Attends...

Alors que je venais d'ouvrir la porte pour sortir de la salle, sa réplique me fit me retourner. Il fronçait les sourcils en ayant les doigts sur son menton, ce qui signifie qu'il réfléchissait profondément.

Tremaine - Tu viens d'où déjà ?

Moi - Du Michigan. Détroit, pour être plus précise.

Tremaine - Hmm...Tu fréquentes pas une école spécialisée ou un truc du genre pour le cinéma ?

Moi - Si, l'académie de Détroit. Pourquoi ?

Tremaine - Oh rien, juste comme ça.

Le réalisateur ne faisait que de nous appeler donc on retourna immédiatement sur le plateau de tournage. Cette fois-ci, la scène se passait dans la chambre d'hôpital de Tremaine, hôpital dans lequel il avait été interné suite à la blessure que Mackenzie lui avait faite à la cuisse.

Dans la scène, on était le soir et Tremaine dormait tranquillement, en faisant des rêves érotiques sur les nombreuses femmes avec qui il sortait. Pendant ce temps, j'étais cachée sous son lit telle une psychopathe, prête à le surprendre au moment où il s'y attendait le moins.

Réalisateur - ACTION !

🎥 DÉBUT DE LA SCÈNE 🎥

Comme je me trouvais sous le lit de Tremaine, je ne pouvais pas voir ses gestes et il n'y avait logiquement que ses paroles qui pouvaient m'alerter de son réveil. C'est donc lorsqu'il lâcha quelques bâillements que je compris que je devrais bientôt sortir de ma cachette.

- Hmm...Qu'est-ce que je fais ici ? S'interrogea-t-il avec une voix nonchalante

Après avoir été silencieux pendant quelques secondes, il s'assit au bord du lit et resta immobile pendant un petit moment, en fixant sûrement la fenêtre de sa chambre.

- Ah mais oui...C'est l'autre folle qui m'a fait atterrir ici. Ronchonna-t-il en insistant sur le mot "folle"

Suivant cette phrase que mon personnage n'apprécia guerre, je fis volontairement un mouvement brusque qui fit Tremaine réaliser qu'il n'était pas tout seul dans la pièce.

- C'est quoi ce bruit ? Dit-il en se levant. Y'a quelqu'un ? S'exclama-t-il en boitant jusqu'à la fenêtre

Pendant qu'il regarda à travers la fenêtre pour savoir si le bruit provenait de l'extérieur, j'en profitai pour sortir furtivement de ma cachette et m'approchai de lui, qui ne se doutait toujours pas de ma présence. Mais au moment où il se retourna, il tressaillit et de la peur fut perceptible dans ses yeux.

- Alors comme ça, je suis folle ? Demandai-je en fronçant les sourcils

- Mackenzie...Sors de ma chambre tout de suite. Ordonna-t-il avec frayeur en reculant

- Tu vas faire quoi sinon ? M'attaquer avec ta vieille jambe fissurée ? Dis-je ironiquement en toisant sa jambe et en m'approchant de lui

- Arrête Mackenzie...S'il te plaît, laisse moi tranquille. Implora-t-il en respirant très vite

- Non. T'es sorti avec plein de femmes en même temps mais t'as refusé de me laisser ma chance. Alors si je ne peux pas t'avoir, sache que personne ne t'aura Tremaine. Affirmai-je en lui lançant un regard de meurtrière

Sur ces mots, je saisis son cou avec mes deux mains et fis mine de l'étrangler. Il simulait plutôt bien sa souffrance donc je n'ai pas eu besoin d'appuyer très fort. Et lorsque j'entendis des pas s'approcher de la chambre, je lâchai directement son cou, ce qui le fit tomber par terre sous le choc, et je m'échappai par la fenêtre de la chambre.

🎥 FIN DE LA SCÈNE 🎥

Réalisateur - Et...Coupez ! Impeccable !

Moi - Tu vois ? Je t'ai même pas fait mal cette fois-ci.

Tremaine - Hmm c'est vrai qu'au final, il était plutôt agréable ton massage au cou.

Je le poussai amicalement puis quittai le plateau, fière d'avoir fini de tourner cette avant-dernière scène. Pour fêter la fin du tournage du film dans quelques jours, Tremaine avait prévu de faire une fête à laquelle Cardi et moi serions invitées.

Mais pour l'instant, j'étais affamée mais je n'avais pas le courage de cuisiner quelque chose ce soir. Donc j'arpentai les rues pour finalement trouver un restaurant mexicain ouvert à cette heure tardive. Arrivée à l'intérieur, je guettai les lieux pour trouver une bonne table.

Et d'un coup, mon regard s'arrêta de façon hasardeuse sur un visage familier. Un pote à Chris était dans le restaurant, et il s'avérait que c'était un mec du trio.

C'était Offset...

À suivre...

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