#30
Migos - Just For Tonight (ft. Chris Brown)
Une heure du matin. C'est généralement l'heure à laquelle les rues sont désertiques, vu que tous les habitants de mon quartier dorment. Tout comme eux, je serais également en train de rêvasser dans mon lit en temps normal.
Sauf que là, on était vraiment loin d'être en temps normal.
Comme il était préférable que personne ne m'aperçoive remettre une telle somme d'argent à Keenon, c'était la nuit que j'avais privilégié pour aller le voir. Je venais de franchir le parc qu'il a l'habitude de squatter tardivement tous les week-ends.
Keenon - Eh ! C'est mes yeux qui dérèglent ou c'est la frangine de Fetty qui s'est enfin décidée à venir me voir ?
Moi - C'est tes yeux qui dérèglent.
Keenon - Hmm dans tous les cas, ta voix me trompe pas Evans.
Moi - Dommage...
Tout en fumant son joint, il me fixait avec son sourire diabolique qui me donnait déjà envie de faire demi-tour. Mais en me rappelant la raison qui m'avait poussé à venir ici, je pris mon courage à deux mains et marchai jusqu'à arriver devant lui.
Moi - Tu serais capable d'empêcher un membre de l'académie d'être viré ?
Keenon - Au cas où tu l'aurais toujours pas compris, j'suis capable de tout. C'est Brown ce membre ?
Moi - Oui. Comment tu sais ?
Keenon - Aucun détail ne m'échappe dans cette ville. Va falloir mettre le prix pour sauver ton gars.
Moi - Mais comment tu sais que-
Après m'être rappelée que "aucun détail ne lui échappe", je stoppai ma question pour ne pas entendre deux fois la même réponse. J'étais tout de même sidérée qu'il soit au courant pour Chris et moi.
Moi - Bref. C'est combien ?
Keenon - Comme t'es une nouvelle cliente, j'te fais ça à 300 dollars.
Moi - Et y'a une assurance comprise dedans ?
Keenon - Ahah quelle assurance ? Mes services marchent à tous les coups, retiens ça.
Moi - Hmm.
Je sortis une bonne dizaine de billets de la poche de mon sweat et les lui donnai. Il fit son plus grand sourire après les avoir comptés et s'être assuré que le compte est bon.
Keenon - T'as plus rien à craindre Evans. Ton Chris pourra venir l'esprit serein au conseil maintenant.
Moi - J'espère...
Même si je n'avais pas la conscience tranquille après avoir eu recours à Keenon, l'illégalité en personne, j'étais quand même soulagée que l'avenir de Chris à l'académie ne soit plus compromis.
Après cela, la semaine passa très vite et on était désormais vendredi : le jour du conseil disciplinaire de Chris. Il n'était pas encore rentré à Détroit mais il comptait quitter Chicago ce matin.
On était en début de matinée et je regardais mes parents boucler leurs dernières bagages pour partir en voyage au Mexique. À l'occasion, la sœur de ma mère les avait invités à son mariage.
Moi - Vous pouvez me faire confiance ! Je m'occuperai de tout en votre absence.
Maman - On te fait déjà confiance. La preuve, on sait que tu nettoieras tellement bien cette maison qu'à notre retour, elle sera aussi propre que le jour où nous l'avons achetée.
Moi - Euh ouais. Elle sera impeccable...
Ils m'enlacèrent puis sortirent de la maison. J'attendis qu'ils entrent dans leur voiture et que cette dernière s'éloigne suffisamment, avant de saisir mon téléphone et d'appeler Chris en express.
Lorsqu'il décrocha, sa voix nonchalante me surprit un peu.
Chris - Eh baby...Ça va...?
Moi - Euh oui. Et toi ?
Chris - J'suis mort...
Moi - T'es allé à une fête hier soir, c'est ça ?
Chris - P'tetre...J'me souviens plus...
Moi - Alors repose toi avant de partir pour Détroit. T'as ton conseil de discipline ce soir, oublie pas.
Chris - J'm'en beurre du conseil...C'est des conneries ces trucs...
Au début, j'étais persuadée qu'il était simplement fatigué. Mais plus j'avançais dans la conversation, plus je commençais à réaliser que ce n'était pas seulement de la fatigue.
Moi - Chris...T'as bu de l'alcool ?
Chris - Aucune idée...
Moi - Il manquait plus que ça...Y'a quelqu'un avec toi ?
Chris - J'sais pas...Peu importe...
Pendant cinq minutes, j'ai essayé de lui faire comprendre qu'il devait être présent à son conseil. Mais son ivresse était tellement tenace qu'il n'avait fait que de me sortir des choses improbables. Des choses du genre...
"C'est pas l'académie qui me quitte, c'est moi je quitte l'académie"
"Chris veut rester à Chicago mais CJ veut rentrer à Détroit"
"T'es sexy quand tu t'énerves"
"Comme plan B escort boy c'est plutôt pas mal"
Voyant que je ne pouvais rien faire d'autre que d'attendre qu'il aille mieux, je raccrochai et me rendis à l'académie. S'il ne se montre pas à son conseil, les dirigeants risquent de le prendre comme un manque de respect et ils n'hésiteront pas à le virer.
Et si cela arrive, on va vraiment pas s'entendre car j'ai certainement pas payé 300 dollars pour qu'il reste coincé à Chicago juste parce qu'il s'est trop amusé la veille.
En début d'après-midi, je faisais un tri dans mon casier, qui était tellement rempli que je n'arrivais même pas à le fermer. Il y avait beaucoup de cours à l'intérieur, à tel point que j'ignorais lesquels jeter pour faire de la place.
Et là, mon livre de cinéma tomba brusquement par terre. Il faisait plus de 1000 pages et était extrêmement lourd, alors je considérais déjà que c'était un miracle qu'il ne soit pas tombé sur mes fragiles orteils.
Je m'apprêtais à le ramasser, lorsque quelqu'un le fit à ma place. C'était un des mecs du trio de rappeurs issus de l'académie de Chicago. D'après ce que j'ai entendu, il s'appelait Quavo.
Quavo - Aly, c'est ça ?
Moi - Exact. Merci.
Après avoir repris mon livre, je le fis entrer de force dans mon casier et je fermai rapidement ce dernier pour éviter que tout ne me retombe dessus. Ensuite, j'accordai à nouveau de l'attention à ce Quavo.
Quavo - Chris voulait que j'te remette ça.
Il sortit un CD, sur lequel plusieurs titres de chansons étaient inscrits au feutre noir. Je saisis le CD et connus enfin le nom de leur groupe : Migos.
Quavo - C'est des morceaux que mon groupe et moi on a enregistré avec lui. Il compte en sortir certains mais il veut d'abord que tu les écoutes. Alors à toi de voir ce qui te plaît.
Moi - D'accord. J'irai les écouter.
Quavo - Ah merci c'est cool. Bon, j'te laisse miss.
Moi - Attends !
Quavo - Hmm ?
Moi - Tu sais si Chris viendra aujourd'hui ? Parce qu'il doit assister à son conseil de discipline et là je pense qu'il est pas...bien.
Quavo - Bien sûr qu'il viendra. Il est peut-être bourré à mort mais il a encore toute sa tête. Enfin, j'crois...
Moi - Espérons...
Quelques heures plus tard, il était presque 19h et tout le monde avait déserté l'académie, excepté moi. J'attendais désespérément l'arrivée de Chris en réfléchissant à la tenue que j'allais mettre demain soir pour me rendre à la fête à laquelle Lil Uzi m'avait invité, lorsque je reçus un message.
De "Chris 💞" : "Désolé baby mais j'pense que j'pourrai pas venir au conseil. C'est pas la peine de m'attendre"
Bien que son message réussit à me faire exploser intérieurement, je pris sur moi et composai calmement son numéro. Il fallait que je le résonne car je risquais vraiment de devenir folle.
Chris - Allo ?
Moi - Écoute moi bien Chris. T'es peut-être un fouteur de haine professionnel mais c'est hors de question que tu me fasses devenir folle à seulement 19 ans. J'essaye de faire tout pour t'aider, même si t'en arrives là à cause d'une connerie que t'as commise solo. Alors je te jure que si tu ne viens pas-
Je tournais en rond et c'est là qu'en me retournant, je le vis juste derrière moi avec son petit sourire aux lèvres. Il avait réussi à m'énerver et à me rassurer en même temps.
Moi - J'te déteste Chris.
Il humidifia ses lèvres, posa son regard rieur sur les miennes puis m'embrassa. Décidément, je pourrais vraiment rien faire contre le pouvoir que ses baisers ont sur moi.
Chris - J'le sais ça.
L'horloge centrale du couloir fit un léger bruit pour alerter qu'il était désormais dix neuf heures pile. Le conseil avait donc officiellement commencé.
Chris - Même si c'est foutu d'avance, souhaite moi bonne chance.
Moi - C'est pas foutu Chris. T'auras même pas besoin de chance pour cette fois.
Chris - J'te trouve un peu trop optimiste. T'as fait d'la magie noire ou quoi ?
Moi - Absolument pas. Allez, vas y !
Il fit un sourire en coin et franchit la porte de la salle du conseil. À mon grand étonnement, cela fut plus rapide que prévu car il y ressortit moins de cinq minutes après, tout souriant.
Moi - Alors ?
Chris - Ils m'ont pas viré. J'en reviens toujours pas.
Moi - Qu'est-ce que j'te disais ? Faut jamais perdre espoir.
Chris - Hmm avoue t'as fait quelque chose ?
Moi - À part te convaincre de venir, j'ai strictement rien fait.
Même s'il se doutait que j'avais mis mon grain de sel pour l'aider, du moment qu'il n'apprenait pas que j'avais eu recours à l'autre diable, ça me convenait parfaitement.
Chris - Mouais.
Après être sortis de l'académie, on alla manger à la pizzeria du coin. Il n'était parti que pour une semaine mais il m'avait quand même manqué. C'était tout simplement nul de n'avoir personne pour m'embêter...Et de n'avoir personne à embêter...
Suivant cette dégustation de pizzas, c'est chez lui que je passai la soirée.
Pendant des heures, on s'était amusés à faire des canulars téléphoniques. On avait réussi à faire rire, énerver et même pleurer certaines personnes. Chris était même à deux doigts de causer la rupture d'un couple avec toutes ces conneries. C'était tellement drôle.
Moi - Faut que j'aille boire de l'eau avant de m'étouffer à cause de tes bêtises.
Chris - Eh oublie pas que c'est toi qui m'as donné l'idée de faire ces canulars.
Moi - C'est vrai. Mais c'est pas moi qui t'ai incité à faire pleurer le propriétaire du restaurant chinois...En lui faisant croire que t'allais le poursuivre en justice parce que t'as trouvé du chien dans ses plats.
Chris - C'est pas ma faute s'il est naïf comme pas possible ce Fang Yin.
Moi - Tss...
Je retirai ma tête de son confortable torse, me levai du canapé et allai à la cuisine pour me servir un verre d'eau fraiche. Après l'avoir entièrement bu, je me rendis sur la terrasse et contemplais le ciel nocturne.
À chaque fois que j'observe les étoiles, j'ai toujours cette fâcheuse habitude d'associer chacune d'entre elles à une personne de ma vie. Cela peut paraître étrange, mais c'est une activité qui m'apaise.
Environ cinq minutes après, Chris me rejoignit et me regarda avec insistance pendant plusieurs secondes. Il finit par poser son regard sur les étoiles, tout comme moi.
Moi - Tu vois toutes ces étoiles ?
Chris - Ouais.
Moi - Elles représentent chacune quelqu'un qui est entré dans ma vie.
Chris - Et c'est laquelle qui me représente alors ?
Moi - L'étoile géante qui fait de l'ombre aux autres tout au milieu. Tu l'aperçois ?
Il plissa ses yeux au maximum et s'efforça de trouver l'étoile pendant de longues secondes. Au moment où il la trouva, un sourire se forma sur ses lèvres.
Chris - Eh mais c'est mon portrait craché cette étoile ! Belle gosse, remarquable, future superstar et tout.
Moi - Pas faux. Mais c'est pour une autre raison qu'elle te représente.
Chris - Quelle raison ?
Moi - C'est parce que tu t'es imposé dans ma vie de manière improbable et t'as réussi à l'illuminer mieux que certaines personnes de mon entourage que je jugeais pourtant importantes.
Chris - En même temps normal, j'suis un boss.
Même dans un moment solennel comme celui-ci, il avait réussi à décrédibiliser cette conversation. Et dire que j'étais certaine qu'il allait répondre avec un minimum de maturité pour une fois...
Moi - Sans commentaire. C'est la première et dernière fois que je te fais des confessions.
Chris - Eh c'est bon j'suis pas le boss ! Allez continue tes confessions baby.
Moi - Trop tard, j'ai plus d'inspiration maintenant. Patiente jusqu'au prochain épisode.
Chris - T'es vraiment pire que moi en fait, j'suis outré.
Puisqu'il commençait à faire froid, je retournai à l'intérieur et trouvai refuge dans sa superbe chambre. Il me retrouva peu de temps après, retira son haut et s'assoupit sur le ventre en plein milieu du lit. Je m'assis à côté de lui et entamai des papouilles sur ses doux cheveux blonds.
Chris - Toi aussi t'illumines ma vie en vrai.
Moi - C'est mignon.
Chris - Enfin disons plutôt que pour une folle, tu l'assombris pas. C'est déjà ça.
Moi - C'était trop beau pour être vrai...Redis encore une fois que j'suis folle et j'te fais manger ton oreiller.
Chris - T'es folle. Allez maintenant qu'est-ce que tu comptes f-
Un magnifique coup d'oreiller arriva dans son crâne avec un parfait timing. Et lorsqu'il se retourna pour me le rendre, une longue bataille commença. On ne faisait que de rouler sur le lit et je ripostais toujours en lui donnant des coups d'oreiller encore plus puissants.
Finalement, c'est lui qui prit le dessus et finit sur moi. Il n'avait plus d'oreiller dans ses mains et me fixait avec un sourire de vainqueur.
Chris - Tu déclares forfait ou tu veux un deuxième round ?
Moi - Moi déclarer forfait ? Rêve pas trop.
Tout à coup, son téléphone posé sur la table de chevet vibra. Il le fixa quelques secondes en fronçant les sourcils, le prit et, à ma grande surprise, le mit en mode silencieux.
Moi - Tu décroches pas ?
Chris - Pas l'time. On a un deuxième round à entamer.
Moi - Euh...À quel moment j'ai dit que je voulais un deuxième round dans cette bataille d'oreiller ?
Chris - Et à quel moment j'ai dit que ce deuxième round allait se faire avec des oreillers ?
Il reposa son téléphone et on se regarda longuement dans les yeux. Et, en un rien de temps, il plaqua ses lèvres contre les miennes. On s'embrassa passionnément pendant plusieurs minutes.
Et au fur et à mesure, ce moment devint de plus en plus intense.
Ses lèvres descendirent jusqu'à mon cou et il mit ma chair entre ses dents, avant de laisser place à des baisers dans la nuque qui me déstabilisèrent totalement, sans compter son souffle chaud qui fit battre mon cœur encore plus vite.
Et lorsqu'il en finit avec mon cou, c'est sur ma poitrine qu'il s'attarda. Il retira d'abord ma jupe puis mon crop top. D'emblée, sans enlever mon soutien gorge, il passa lentement sa langue sur le haut de mes seins, ce qui me fit frissonner. Mais ce n'était encore rien comparé à ce qui suivait.
Car au moment où je m'y attendais le moins, il me surprit en les mordant.
Sur le coup, le caractère inattendu de cette morsure me fit grincer des dents. Quand il remarqua que cela m'avait secoué, il continua moins fort et passa sa main sur l'extérieur de ma cuisse pour me détendre. Je plaçai mes mains sur son dos et l'agrippai avec mes ongles à chaque fois que la sensation devenait trop importante.
Quelques minutes après, il remonta ses lèvres jusqu'à ma bouche et on échangea des baisers langoureux. Tout en m'embrassant, il passa sa main sur ma hanche puis abaissa progressivement le fil de ma culotte avec un de ses doigts.
Moi - Attends Chris...
Il posa à nouveau son regard sur mon visage et je lui demandai avec incertitude.
Moi - Est-ce que t'as un...?
Chris - Ouais. T'inquiète.
Sans décoller son regard du mien, il posa ses mains chaudes sur le fil de ma culotte et me la retira aussitôt. Il dégrafa ensuite mon soutien gorge puis éteignit la lumière. Et c'est là que tout commença vraiment...
Mais c'est surtout cette nuit là que je découvris enfin la vraie définition de ce qu'est l'amour. Dans tous les sens du terme...
À suivre...
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