#23
Chris Brown - Came To Do
Je me demandais surtout dans quoi je m'étais embarquée en entamant une relation avec le pote à mon frère...
Deux jours après, le moment que je redoutais le plus était arrivé : le départ de Fetty pour New York. J'arrivais toujours pas à réaliser que celui qui m'avait toujours servi de modèle ne serait plus à mes côtés désormais.
On était presque en fin de matinée et mes parents et moi l'avions accompagné à l'aéroport de Détroit. Il allait nous quitter dans quelques minutes et mes parents en profitaient pour lui dire quelques mots.
Fetty - Eh j'crois qu'on a un gros problème là !
Maman - Quel problème ?
Fetty - J'ai oublié de mettre un truc grave important dans ma valise !
Maman - Ta chaîne en or avec ton nom écrit dessus, c'est ça ?
Fetty - Non, Aly ! Ramène toi dans ma valise tant qu'il en est encore temps sœur !
Il me fit lâcher un petit sourire, même si mon humeur était en contradiction avec ce dernier. C'était trop dur de ne rien laisser paraître alors que pour la première fois de ma vie, je serais séparée de mon frère pour une longue durée.
Moi - C'est tentant mais je veux pas qu'on t'envoie en taule.
Fetty - Dommage. Tu sais pas toutes les attractions que tu vas rater dans la valise en soute.
Moi - C'est pas trop mon délire de m'engager dans des "attractions" qui vont me coûter la vie mais bon.
Fetty - Tu marques un point.
Il s'approcha de moi et me regarda sérieusement. Je relevai ma tête, prête à entendre ce qu'il allait me dire.
Fetty - Reste sage.
Moi - J'suis toujours sage.
Fetty - Parce que j'suis à tes côtés. Mais maintenant que j'serais plus là, qui me dit que tu vas pas faire de bêtises ?
Moi - T'en fais pas, je resterai sage. J'te le promets.
À l'instant même, les haut-parleurs annoncèrent l'embarquement pour son vol. Il enlaça mes parents, pour ensuite me prendre dans ses bras. Je voulais tellement pas le lâcher, tel un crabe attaché à sa proie. Puis avant que ce moment arrive à sa fin, il murmura.
Fetty - Veille sur les parents. Faut pas qu'ils s'entretuent.
Moi - J'essayerai.
Le câlin prit fin, il m'ébouriffa les cheveux puis partit, prêt à s'imposer dans le monde musical. J'étais tellement heureuse pour lui, même s'il ne risquait pas de l'être pour moi. Parce que je lui avais promis de ne faire aucune bêtise.
Mais avoir des sentiments aussi incontrôlables pour son pote, n'en était-ce pas déjà une ?
Rentrée à la maison, je révisais un monologue que je devrais connaître pour le casting que Madame Henson m'avait déniché quelques semaines plus tôt. C'était une sorte de dispute alors je devais logiquement y mettre le ton.
Mais j'avais pas suffisamment le moral pour rendre ce monologue vivant.
Alors j'arrêtai de tourner en rond et fis une pause. Je m'assis sur mon lit et entamai une longue réflexion sur ce qu'il se passait actuellement entre Chris et moi.
Il me perturbait tellement l'esprit. Je pourrais pas vraiment dire par quel type de passion j'étais atteinte. Mais une chose est sûre, cette passion m'empêchait de rester à quelques mètres de lui sans être tentée de le toucher.
Les vibrations de mon téléphone me firent sortir de mes pensées. Je le saisis et crus avoir mal vu le nom de celui qui m'appelait. Alors qu'en réalité, je ne m'étais pas trompée.
C'était Bryson.
Même si j'étais tentée de décrocher et de l'insulter de tous les noms, je pris exemple sur le côté pacifiste de Fetty et me contentai de bloquer son numéro. Aucune de ses explications ne me ferait lui pardonner ce qu'il m'a fait de toute évidence.
Et moins de dix minutes après, je ressentis ce besoin d'appeler Chris. Je voulais mettre les choses au point avec lui sur notre relation. Mais avant tout, je souhaitais juste entendre le son de sa voix.
Je pris à nouveau mon téléphone et l'appelai. Alors que j'étais persuadée de tomber sur la messagerie, il finit par décrocher au dernier moment.
Et avant d'entendre sa voix, c'est surtout des aboiements de chiens qui me secouèrent.
Moi - Euh...Allo ?
Chris - Eh baby. Ça va ?
Moi - Oui. Et toi ? C'est quoi tous ces aboiements ?
Chris - T'as dit quoi ? J'entends rien.
Moi - Pourquoi j'entends des chiens aboyer ?
Chris - T'inquiète c'est juste les chiens de mon pote qui font un combat de boxe.
Moi - Ah...Écoute Chris, on doit vraiment parler tous les deux.
Chris - On doit vraiment s'embrasser t'as dit ?
Moi - Non ! J'ai dit qu'il faut qu'on PARLE !
Chris - Ahah toi-même tu sais que ça revient au même. Tu veux qu'on se voit ?
Moi - OUI ! Enfin j'veux dire, ouais pourquoi pas...
Chris - Alors viens à la pizzeria ce soir, on va "parler" comme tu dis.
Moi - Oui. Juste parler...
Je raccrochai et commençai de suite à me préparer mentalement à lui faire face, sans essayer ne serait-ce qu'à un moment de prendre ses belles lèvres en otage...En y réfléchissant bien, il vaudrait tout simplement mieux que je ne les regarde pas.
Une trentaine de minutes après, je pensais toujours aux lèvres de Chris lorsque j'entendis sonner à la porte. J'étais convaincue que c'était Azealia, puisqu'elle a toujours eu l'habitude de venir à l'improviste chez moi.
Mais en réalité, c'était Normani.
Elle me regarda dans les yeux avec un regard faussement attristé, qui ne me fit ni chaud ni froid. Après sa trahison, je n'arrivais tout simplement plus à éprouver une quelconque pitié pour elle. Sans m'en rendre compte, mes poings se serrèrent et mon regard devint littéralement plus sombre.
Moi - T'as rien à faire ici.
Normani - Au contraire. J'imagine que tu m'en veux mais-
Moi - Y'a pas de "mais". Dégage d'ici.
Normani - Pas avant que tu me laisses m'expliquer. J'suis vraiment désolée-
Moi - J'en ai rien à foutre que tu sois désolée. T'as voulu te comporter comme une véritable salope en sautant sur l'ex de ton amie quelques jours après sa rupture, alors assume les conséquences maintenant.
Normani - Dis pas ça Aly. Tu sais bien que j'avais pas l'intention de te blesser.
Moi - Pourtant c'est ce que t'as fait. Alors maintenant quitte ma propriété avant de vraiment commencer à m'énerver.
Normani - Aly...
Moi - BOUGE ! FAIS TA FOUTUE VIE AVEC BRYSON ET LAISSE MOI TRANQUILLE !
Elle me fixa quelques secondes avec des semblables de larmes, tourna les talons puis quitta définitivement le terrain, après m'avoir regardée une dernière fois en longeant la clôture.
Notre amitié est désormais au point mort et rien de ce qu'elle me dira ou fera ne changera cela. J'espère qu'elle l'a bien compris.
21h15, à la pizzeria
Ça faisait presque trois quarts d'heure que j'attendais que Chris se montre. Je le bombardais de messages car je perdais vraiment patience, mais il se contentait de me répondre qu'il était en chemin.
Je m'apprêtais à l'appeler pour lui mettre un coup de pression quand il fit son entrée dans la pizzeria. Il avança jusqu'à ma table et s'assit en face de moi, avec son petit sourire de tous les jours auquel il m'est très difficile de résister.
Chris - Eh la plus belle ! J't'ai pas fait trop attendre ?
Voyant que je ne lui répondis pas, il passa ses doigts sur les miens et s'amusa à les malaxer. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour enlever mes mains de la table.
Chris - T'es énervée contre moi ?
Moi - Possible.
Chris - Alors prends une petite inspiration et explique moi pourquoi en douceur.
Moi - Parce que justement, tu m'as fait trop attendre. Idiot.
Il ricana et me regarda longuement, en passant sa langue sur ses lèvres. Par dessus tout, il ne faut surtout pas que je saute sur ses lèvres cette fois-ci car je dois apprendre à me contrôler en sa présence. Même s'il est beaucoup trop irrésistible pour que je sois indifférente à son charme...
Chris - Ahah excuse baby, c'est la dernière fois.
Moi - Espérons...
Dix minutes après, l'hôte est venu commander nos pizzas et on nous a servi rapidement. On mangeait tout en parlant de diverses choses, comme le départ de Fetty.
Chris - Il reviendra plus vite que tu le penses, t'inquiète.
Moi - Pas forcément. Il va peut-être s'habituer à cette vie de luxe à New York et voudra rester là-bas.
Chris - Crois pas. Même s'il finit par s'habituer au luxe, j'pense que ton adorable mère le fera revenir à la réalité.
Juste en disant ça, il avait réussi à me faire sourire. Non seulement parce qu'il avait tout à fait raison. Mais en plus, la touche d'ironie avec laquelle il avait parlé de ma mère m'avait particulièrement amusé.
Moi - Ma mère t'a vraiment marqué à ce que je vois.
Chris - À ce stade c'est plus du marquage, c'est un traumatisme.
Moi - Ah non t'abuses. Tu sais, elle peut être très gentille parfois.
Chris - Alors comment t'expliques que j'ai rêvé d'elle qui me coursait avec une hache dans votre jardin ?
Moi - Alors là, moi-même je pourrais pas t'expliquer.
On rigola un petit moment puis je perdis progressivement mon sourire en me rappelant la relation très problématique que l'on entretient.
Moi - Si Fetty apprenait pour nous, comment il réagirait ?
Chris - À ton avis ? Il sortirait la mitraillette.
Moi - Ahah t'es chiant ! Pourquoi tu prends ce risque alors ?
Chris - Parce que c'est pas tous les jours que j'vais croiser une fille qui va arroser un chien juste parce que j'lui ai souri.
Moi - Juste pour m'avoir rappelé ce moment gênant, j'te déteste.
Chris - Ahah trop inoubliable ce moment. Te prends pas la tête avec Fetty. J'le connais, c'est pas son genre de parler chinois pour une histoire comme ça.
Moi - On verra bien.
Je ferais peut-être mieux d'arrêter de me préoccuper des avis des autres sur nous. À partir de maintenant, je compte bien profiter au maximum d'être avec un mec aussi délirant que Chris.
À suivre...
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