Le lendemain matin, Doflamingo se promenait dans les décombres encore fumant de la maison, observant les dégâts. Son regard fut attiré sur un petit objet rectangulaire. Il s'y approcha et le prit dans ses mains, mais l'échappa puisqu'il était encore chaud. Il souffla sur ses doigts endoloris, grimaçant de douleur. Le garçon se pencha donc et le détailla, avant de comprendre que c'était sa boite à musique. Elle avait à moitié fondu. Le blond fronça les sourcils et se redressa avant de soupirer.

- Doffy!

Rossinante apparut à ses côtés.

- Qu'est-ce qu'on fait? Je m'ennuie!

Son frère se tourna vers lui avant de regarder leur père. Ce dernier était assis, observant le lever du soleil.

- Je sais pas Ross, répondit le grand frère. T'as envi de faire quoi?
- Je veux retourner à la maison! Et... Et je veux revoir maman...

Rossinante eut à nouveau les larmes aux yeux. Doflamingo grinça les dents.

- Moi aussi Ross. Mais on peut pas. Maman est partie maintenant et notre maison... Eh bien, on en a plus.
- Mais pas celle là! Notre vraie maison!
- On peut pas. Elle est à d'autres personnes.

Le petit frère fit la moue et baissa la tête pour observer ses pieds.

- Hmf... Alors on va en ville! lança-t-il en relevant la tête.
- Pourquoi faire?
- Jouer avec des amis!

Doflamingo soupira.

- C'est pas une bonne idée... maugréa le garçon. Les gens d'hier se trouvent là.

Rossinante frissonna. Homming se leva alors, en panique.

- Les garçons, il faut partir et vite, lâcha l'homme en se dépêchant de les rejoindre.
- Pourquoi? demanda Doflamingo.
- Ils arrivent...!

Cette fois-ci, il ne répliqua pas et il partit vers la forêt en entraînant Rossinante qui blêmissait à vue d'oeil.

- J'veux pas qu'ils reviennent, hoqueta le petit. J'ai peur Doffy!
- Cesse de parler et cours! le pressa son grand frère.

Ils quittèrent rapidement l'endroit pour s'enfoncer dans l'immense forêt. Le groupe arriva peu de temps après.

- Ils étaient là tout à l'heure! s'exclama un villageois.
- C'est vrai, je les avais vu, l'appuya une femme.
- Ils ont dû fuir dans cette forêt...
- Rattrapez les, mais ne les tuez pas comme l'autre. On va les faire souffrir...

Les autres approuvèrent d'un hochement de tête et ils se dispersèrent en petit groupe dans la forêt.

Doflamingo sentait ses poumons brûler à force de courir. Sa jambe lui faisait atrocement mal, mais il se refusait d'arrêter. Hier soir, il ne voulait pas fuir en lâche, mais il venait tout juste de comprendre que c'était idiot et qu'il devait fuir pour reprendre des forces. S'il voulait se venger, il devait se cacher et s'entraîner.

Le soleil se leva lentement et la journée commença déjà à être chaude. Le trio s'arrêta sur le bord d'une rivière, épuisé. Ross débarqua du dos de Homming; à un moment, il avait tombé, incapable de continuer. Doflamingo s'assit sur un rocher, gémissant de douleur. Il releva ses shorts et observa le bandage imbibé de sang.

- Papa... La blessure s'est rouverte, se plaignit le garçon.

Homming le rejoignit et arracha un bout de tissu de son chandail avant d'enlever doucement les bandages. Il trempa le tissu dans la rivière et entreprit de nettoyer la plaie, faisant grimacer Doflamingo qui sentait sa tête tourner. Il lava ensuite les bandages et les fit sécher pour pouvoir les réutiliser.

- Où est-ce qu'on va? demanda Rossinante.
- Je sais pas encore, soupira leur père.
- Est-ce qu'on est perdu?
- Non.

Homming lui sourit pour le rassurer. En réalité, il ne savait pas du tout où ils se trouvaient. Doflamingo écouta le courant de la rivière ainsi que les grillons, les oiseaux, les rongeurs... Puis il entendit des exclamations de voix au loin. Il écarquilla les yeux.

- Papa...
- Oui, je les entend aussi.

Homming fit la moue en constatant que les bandages étaient toujours humide, mais il ne perdit pas d'autre temps et banda la blessure de Doflamingo avant de l'aider à se lever.

- Tu peux encore courir? lui demanda son père.
- Je vais essayer...

Le temps pressait. Ils burent de l'eau avant de repartir à la course. Heureusement, les villageois ne les avaient pas vu.

Doflamingo mît de côté sa douleur, mais chaque pas lui tirait une grimace. Aussi, la température avait considérablement augmentée, rendant la fuite pénible. La sueur faisait coller leur vêtements sur leur peau et ils se fatiguèrent beaucoup plus rapidement que d'habitude.

- Papa... gémit Rossinante. J'en peux plus...

Doflamingo voyait de moins en moins bien. Il trébucha et s'étala de tout son long au sol, son torse se soulevant à un rythme effrayant. Homming jura dans sa barbe et prit ses fils dans ses bras avant de continuer.

- Papa... gémit le grand frère. J'ai tellement mal...
- Je vais vous emmener en sécurité, leur promit Homming. Je regarderai ensuite ta blessure Doffy...

"Nous ne devons pas nous arrêter." songea l'homme. "Pas tout de suite."

•°•○•▪•○•°•

À la tombé de la nuit, Homming déboucha dans une immense décharge au bord de la mer. Sur le bord de l'épuisement total, le père transporta ses enfants endormis jusqu'à une petite maison tenant à peine debout. Une odeur horrible flottait dans l'air.

L'homme entra avec soulagement et déposa ses enfants avant de refermer la porte, soupirant. La maison ne comportait qu'une unique pièce. Des lits de fortunes reposaient à gauche complètement et une table était installée sous la fenêtre barricadée. L'homme s'assit lourdement sur une chaise et ferma les yeux, son ventre lui signalant sa faim.

Doflamingo finit par se réveiller. Il grimaça de dégoût et de douleur.

- Mais ça sent mauvais...! Où sommes-nous!?
- J'ai trouvé un abri, répondit simplement Homming.
- Ah! Il y a pleins d'insectes! Je veux pas rester ici, c'est dégoûtant! Et cette odeur me rend malade...!

Le père soupira et lui jeta un regard fatigué. Le blondinet posa alors sa main sur son ventre, tout d'un coup mal.

- Hmf... J'ai faim papa...
- Moi aussi, se plaignit Rossinante en se réveillant.

Homming se leva de nouveau, ses jambes endolories.

- Je vais trouver quelque chose à manger... soupira l'homme. Restez tranquille ici.

Leur père sortit pour aller chercher de la nourriture. Doflamingo recula pour s'accoter le dos au mur, ayant mal à la tête et à sa blessure.

- On a pas mangé de la journée... soupira-t-il.
- Cette maison me fait peur... rechigna son petit frère. J'veux pas qu'il y aie des bebittes dans mes cheveux...

Les deux garçons grimacèrent.

- Vite! Fouillez partout! s'exclama une voix à l'extérieur.

Ils se pétrifièrent d'horreur et s'échangèrent un regard, la peur leur tordant les entrailles.

- Trouvez les et emmenez les au centre ville!
- Ne les tuez pas...! Faisons les souffrir!

Rossinante, les larmes aux yeux, tourna son visage vers Doflamingo.

- Doffy... gémit le gamin. J'ai peur...
- Chut...!

Le grand frère posa son index sur ses lèvres en signe de silence et balaya la pièce du regard. Il vit une planche mal clouée et s'y approcha péniblement. Il tira sur le bois et le retira d'un coup. Il constata qu'il y avait une petite réserve vide.

- Ross! Viens vite! le pressa- t-il. Aller, cache toi dedans!

Rossinante grimaça et secoua la tête, des larmes roulant sur ses joues.

- J'y vous rien! Il doit avoir pleins d'insectes dedans! Brrr...
- Rossinante!

Le garçonnet sursauta. C'était rare que Doflamingo l'appelait par son prénom au complet... Les voix se rapprochaient. Rossinante finit par accepter et entrer dans la réserve. Doflamingo tenta également d'entrer, étouffant ses plaintes, et replaça le mieux possible la planche. Juste à temps d'ailleurs; la porte s'ouvrit à la volé et des gens entrèrent dans la vieille maison.

- Cherchez comme il faut, tonna l'un d'eux. Ils ne doivent pas être bien loin.

Doflamingo prit Rossinante dans ses bras. Ils étaient agenouillés, leurs visages levés vers le plancher, regardant à travers les interstices. Des pas passèrent au-dessus d'eux et une coquerelle tomba sur le visage de Rossinante. Doflamingo plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer son cri et lui enleva vivement l'insecte.

- Vous avez entendu?
- Hein? Nah, rien.
- Hmf... Je dois commencer à être fatigué.
- Probable.

Ils fouillèrent encore un peu avant de ressortir à l'extérieur.

- Ils sont pas là!
- On fouille encore un peu avant d'aller au village à côté.
- D'accord!

Les voix s'éloignèrent et Doflamingo soupira de soulagement. Rossinante sanglotait silencieusement.

- On va attendre que papa revienne, chuchota le grand frère.
- J'aime pas ça... J'ai tellement peur Doffy, je veux que tout ça s'arrête!
- Chut... Ça va aller Ross. Souris, ça ira mieux!

Doflamingo lui força un sourire avec ses mains. Rossinante finit par sourire et se réfugia dans les bras de son frère. Ce dernier ferma les yeux en soupirant doucement. Sa blessure lui faisait très mal.

Au bout de quelques minutes, Homming revint. Il était inquiet; il avait dû se cacher pour ne pas que les villageois le trouvent. Il entra avec un sac de nourritures.

- Doflamingo? Rossinante?

Il balaya la pièce du regard, la panique montant en lui à mesure qu'il constatait qu'ils n'étaient nul part. Jusqu'à ce que une planche se soulève et laisse sortir une tête blonde.

- Papa?

Homming soupira de soulagement et aida Doflamingo à sortir. Il sortit ensuite Rossinante et le trio s'assit au sol en triangle.

- J'ai eu tellement peur qu'ils vous trouvent... avoua leur père. Je suis soulagé.
- Il y avait une coquerelle qui m'avait tombé dessus! pleurnicha le plus jeune.
- Hm... Mais tu vas bien au moins?
- Oui...

Homming hocha la tête et posa le sac au centre avant d'en sortir de la pauvre nourriture.

- Je suis désolé, c'est la seule chose que j'ai pu trouver... s'excusa l'homme.

Les deux enfants grimacèrent de dégoût mais ils avaient trop faim pour refuser de manger. Doflamingo croqua dans un bout de pain.

- Demain, c'est à mon tour d'aller chercher à manger, décida le garçon.
- Mais... Tu es blessé, lui fit remarquer son père.
- J'm'en fiche.

"Je vais trouver quelque chose de meilleure que cette merde."

- En parlant de ta blessure... Comment elle va? demanda Homming.

Doflamingo haussa les épaules et entreprit de défaire les bandages. Il écarquilla les yeux et eut le haut le coeur en détournant son attention.

- Papa... Il est dégoûtant!

L'homme serra la mâchoire en le voyant.

"Je le savais. Ce n'était pas une bonne idée de lui remettre les bandages humides... Ça a infecté."

- Je vais te nettoyer ça après le dîner...

"Pardonnez moi les garçons... Je vais tout faire pour vous sortir de là."

•°•○▪•▪○•°•

Ohayô!

Alors voilà, c'était la suite de la triste histoire.. :P Vous en pensez quoi?

En tout cas, je vous aime *^*

Bizouuu ma gang de psychopathes XXXXX