Assit sur le toit de leur nouvelle maison, Doflamingo regarda le soleil se lever de l'autre côté de la ville. Ils avaient marché toute la nuit jusqu'ici, mais il n'était pas fatigué. Il était en colère. Leur "nouvelle maison" était laide, vieille, petite. Tout le contraire de la précédente. Ils habitaient à quelques minutes de la nouvelle ville dont il ne connaissait même pas l'existance. Elle était pauvre.

Le blondinet serra les poings. Dans une heure, la nouvelle de la décision de son père se diffusera partout sur l'île. Il avait déjà honte. D'un côté, il était soulagé d'avoir quitté Marie Joie parce que ses amis n'auraient pas hésité à se moquer de lui. Mais il savait qu'il n'allait pas s'en faire ici à cause de ça. À cause de son père.

- Tch!

Doflamingo cracha au sol.

- Doflamingo, vient nous aider à ranger un peu la maison, fit sa mère.
- Ne comptez pas sur moi, grimaça Doflamingo.

Sa mère soupira et lui jeta un regard triste avant de rentrer. Le garçon grimaça.

"Non mais pour qui elle se prend!? Je ne suis pas comme ces esclaves. Je ne fais pas de ménage. C'est salissant, épuisant... C'est un travail pour les esclaves. Et je n'en suis pas un."

Le Don se leva, s'époussetant le derrière, avant de redescendre. Il se dirigea vers la ville.

- Où vas-tu? demanda son père qui sortait des poubelles.
- Me promener, répondit le blond.
- Fait attention...
- Mais oui, ça va aller! Je sais me débrouiller sans les gars.

L'enfant lui jeta un regard noir avant de poursuivre sa route, les mains dans les poches. Homming le regarda s'éloigner avant de soupirer et de rentrer pour continuer de nettoyer.

Lorsque Doflamingo arriva à la ville, il plissa le nez.

- Ça sent mauvais ici, lâcha le garçon.

Il déambula dans les rues, observant le pauvre paysage et ses habitants, l'air hautain. Il aura beau essayer, jamais il ne s'habituera à ce style de vie... C'était dégoûtant. Les gens le regardaient passer, se demandant ce qu'un noble fichait ici, seul. Ils ne savaient pas exactement qui c'était, étant donné que les nobles ne venaient jamais dans cette ville.

L'attention de Doflamingo fut attiré par une librairie. Elle était en bien meilleur état que les boutiques autour... Le blond y entra, curieux. Une clochette tinta à son passage.

- Bonjour! s'exclama un vieillard en s'avançant vers lui. Que vient faire un enfant dans un endroit pareil?
- Tch! Un peu de respect vieillard, cracha Doflamingo. Je suis un... Je suis...

Le blondinet rougit de honte et se détourna de lui pour se diriger vers une rangée.

- Qu'y a-t-il, petit? demanda le vieux, légèrement vexé de la réaction du Don.
- Je... Laissez faire, soupira le blond.
- Très bien. Si vous avez besoin, je serai à l'accueil.

Doflamingo hocha la tête et s'aventura entre les étagères. Ses yeux parcoururent les sections et s'arrêtèrent sur la navigation. Il prit le plus gros livre et alla s'installer à une table. La navigation l'avait toujours intéressé.

Les heures passèrent sans qu'il ne s'en aperçoive. Lorsqu'il leva les yeux de son livre, il constata que le soleil était levé depuis un bon moment déjà. Il s'étira et se frotta les yeux sous ses lunettes. La fatigue commençait à se pointer. Il alla reporter le livre.

- Tu es satisfait gamin? sourit le vieux de tout à l'heure.

Doflamingo se retint de lui mettre son poing dans sa figure.

"Quelle impolitesse!"

- Ouais... Je vais sûrement revenir cette semaine, déclara l'enfant en sortant. À plus grand père!

Le soleil tapait assez dur. Le ventre du blondinet gronda, lui signalant sa faim. Il se dénicha un restaurant banal pour déjeuner. Il avait tellement lu qu'il avait loupé le premier repas de la journée! Il s'assit au comptoir et le serveur vint le voir.

- Salut gamin! T'as faim? sourit l'homme.
- Ouaip...

"S'il savait qui j'étais..." pensa l'enfant.

Mais il se souvint qu'il n'était plus Tenryûbito.

- Alors au menu, en entrée, il y a une soupe aux légumes ou une crème aux tomates, comme plat principal, du riz et du poissons, et pour le dessert, une délicieuse galette à l'avoine!
- Quoi? Tu n'as rien d'autre!?

Le serveur eut un mouvement de recul et fronça les sourcils en forçant un sourire.

- Eh bien... Depuis quelques semaines, ça va plus ou moins bien...
- Tch!

Doflamingo soupira.

- Bon. Je vais prendre la crème aux tomates comme entrée, décida le blond.
- D'accord...

Les clients le dévisageaient tous, surpris par les propos malpolis de l'enfant.

À une table, quelqu'un lisait le journal du jour. Il écarquilla les yeux.

- Les gars! Je crois savoir qui c'est! chuchota l'homme pour ne pas que l'enfant l'entende.
- Ha? Et c'est qui, petit génie? râla son ami.
- C'est l'enfant de Don Quichotte Homming! L'homme qui a renoncé à son statut de Tenryûbito hier!
- Quoi!? T'es sérieux!?

Les gens qui les avaient entendu jetèrent un regard dégoûté à l'enfant qui reçut sa crème. Doflamingo y goûta et fit la moue.

- Jamie est meilleure... Mais bon, y'a pas d'autres restaurants, soupira le blond.

Le serveur était vexé. Il repartit pour aller préparer le plat principal.

- Ça veut dire que ce gamin... Il doit avoir de l'argent sur lui! sourit sournoisement un homme.
- Ouais, beaucoup même, ricana son ami.
- Si son père n'est plus Tenryûbito, ça veut dire qu'il ne l'est plus non plus! On ne risque rien les gars, déclara un autre.

Doflamingo termina sa crème et reçut son plat. Il le mangea tranquillement, battant les pieds dans le vide.

- Alors...? C'est à ton goût? demanda le serveur.
- Mouais. Pas pire.
- On a pris le poisson le plus frais!
- C'est bien.

Le serveur grinça les dents et repartit dans les cuisines.

- Alors on fait ça?
- Ouais. Il faut juste attendre qu'il sorte maintenant.

Le Don observa le restaurant. Les clients qui le regardaient détournèrent tous les yeux pour ne pas se faire prendre.

Quand il eut terminé, Doflamingo paya son repas et quitta le restaurant. Il marchait tranquillement, retournant chez lui, les mains dans les poches. Il ne remarqua pas le petit groupe d'hommes qui le suivaient derrière lui.

Quand il fut dans un endroit plus calme, le garçon sentit une main se plaquer contre sa bouche et on l'attrapa par derrière. Il se débattit, tentant de mordre la main. On l'emmena dans une ruelle sombre et on le jeta par terre dans un tas d'ordures. Doflamingo se releva vivement.

- Espèces d'enflures! Vous faites une grave erreur! Laissez moi partir sinon...
- Sinon quoi, morveux? Si j'ai bien lu, tu n'es plus un Tenryûbito, ricana un roux. Ça veut dire que personne ne peut te protéger...

Le petit sentit la panique le gagner. Il recula, mais trébucha dans les déchets. L'un d'eux l'attrapa par le bras.

- LÂCHEZ MOI! hurla le blond.
- Oi, du calme! Si tu nous donnes ton argent, on ne te fera aucun mal, sourit un barbu.
- Allez vous faire foutre!

Doflamingo reçut un baffe au visage. Ses lunettes tombèrent au sol. L'enfant les fusilla du regard.

- Ha! Ça fait quoi ne plus être un Tenryûbito, hein? On ne fait plus le malin?

Les hommes rigolèrent. Le Don se releva et tenta de fuir. Mais on le rattrapa et on le plaqua au sol.

- Allez les gars, fouillez le! Prenez tout ce qu'il y a de valeur, lâcha celui qui le retenait.
- LÂCHE MOI! LAISSEZ MOI TRANQUILLE! VOUS ALLEZ LE REGRETTER! rugit l'enfant. SALES ORDURES!
- Respecte tes aînés gamin!

Doflamingo reçut un coup dans les côtes, lui coupant le souffle. Il n'a jamais été battu auparavant. Les larmes lui vinrent aux yeux.

On l'immobilisa complètement avant de le fouiller. Les hommes lui volèrent tout son argent avant de le ruer de coups et de partir en rigolant.

- Ouais! On a de quoi se payer à manger toute la semaine! s'exclama le roux.
- Il tombait bien le gamin, les souliers de mon fils sont trop petits.
- Bienvenu dans la vraie vie, lança le barbu à l'enfant.

Le groupe quitta la ruelle. Doflamingo, les larmes aux yeux, se releva péniblement. Il gémit de douleur, se tenant les côtes, et reprit le chemin du retour, pieds nus. On lui avait volé ses souliers.

"- Bienvenu dans la vraie vie!"

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Kon'nichiwa!

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J'vous aime!! <3