- QUOI!?

Doflamingo était hors de lui, il en revenait pas. Les Tenryûbitos grimacèrent de dégoût à la vue de la tête tranchée et l'un d'eux la botta pour l'éloigner.

- Ça ne fonctionne pas comme ça, gamin, soupira un homme. Homming a décidé de renier son titre, il a également renier vos titres ainsi que pour le reste de votre lignée. Vous ne pouvez plus redevenir Tenryûbitos. Les Don Quichotte ne font plus partis de la Famille.
- MAIS C'EST RIDICULE!

Doflamingo jura. Un homme sortit son pistolet et le visa.

- Maintenant, dégagez, merdeux.

L'enfant recula de peur, Rossinante derrière lui. Une rage noire monta en lui et il se détourna en prenant la main à son petit frère. Il garda ses commentaires jusqu'à ce qu'ils soient hors de porté de vue.

- Ces enfoirés...! cracha-t-il, des larmes de rage et de désespoir lui montant aux yeux. Ross...

Doflamingo se tourna vers son petit frère qui était vidé d'expressions et de sentiments, toujours sous le choc de la mort de son père.

- Écoute moi, Ross... Je te jure que ces gens vont le payer cher! lui promit-il. Eux et les gens de ce pays... Je vais les tuer Ross. Je vais devenir puissant et je vais revenir les tuer.

Rossinante reprit conscience et il secoua la tête, les larmes lui roulant sur les joues.

- Non... Non, arrête Doffy...! Pourquoi tu veux les tuer!?

Le visage de Doflamingo s'assombrit.

- Parce que sinon, ce sera eux qui nous tueront. Ross... soupira le grand frère. Les gens ici sont tous des imbéciles. Si on a survécu jusqu'ici, ça veut dire qu'on a un rôle important dans ce monde. Je suis certain que mon rôle à moi est d'éliminer tous les imbéciles, de leur donner une leçon...

Rossinante ne répondit rien et l'observa.

"Il est rendu fou..." songea le gamin malgré son jeune âge.

- Tu veux m'aider Ross? lui demanda Doflamingo. Tu veux m'aider à nous venger? À venger maman?

Le silence retomba lorsque le plus jeune se mit à sangloter bruyemment, secouant la tête.

- Non... Non, je veux pas Doffy...!

Doflamingo cligna bêtement les yeux avant de froncer les sourcils et de grimacer.

- Pourquoi!?
- P-Parce que... je veux pas tuer des gens...!
- Rossinante! Tu crois, qu'eux, auraient hésité à nous tuer!? Si le Marine n'était pas venu intervenir, on serait mort! Tuer ou être tué Ross. Réfléchis bien à ça.

Il fit claquer sa langue d'agacement avant de le relâcher et de lui faire dos.

- Cesses de pleurer maintenant et viens.

Rossinante tentait de se calmer, en vain. Il trouvait que son grand frère était devenu un monstre. Il secoua la tête et prit ses jambes à son cou. Doflamingo écarquilla les yeux.

- ROSSINANTE! s'exclama-t-il.

Il le regarda fuir, quelque chose se brisant en lui. Il se sentait abandonné.

- Ross...

Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Son propre frère le fuyait. Sa gorge se noua, puis il referma la bouche qu'il avait entr'ouverte. Son visage s'assombrit de nouveau et il s'essuya les yeux, enlevant ses lunettes au passage, avant de les remettre et de partir. Il était brisé, ça lui faisait mal, mais il ne voulait pas laisser paraître sa douleur morale, alors il se plaqua un large sourire sur son visage. Il retint ses larmes, son menton tremblottant, et serra fortement les poings.

- Il va revenir, tentait de se convaincre l'enfant. Il va finir par comprendre et il va revenir.

•°•▪•°•

Doflamingo était assis contre la benne à ordure à l'arrière d'un restaurant, la tête sur ses genoux, ses bras les entourant. Il attendait qu'on jette des restants de repas; son ventre grondait, il avait un horrible mal de tête. Il ne savait pas trop à quel point il avait maigri, mais il savait, grâce à son temps passé avec Rossinante et Homming, qu'il avait perdu beaucoup de poids, étant donné qu'il n'avait mangé pas plus qu'eux qui avaient beaucoup maigri.

Il renifla, lorsqu'il entendit la petite trappe s'ouvrir et de la nourriture tomber dans la benne. Il se leva péniblement et grimpa en équilibre sur des boites pour pouvoir fouiller. Il se dénicha un demi sandwich. Le regard brillant, la bouche remplie de salive, il retourna s'asseoir avant de manger avec appétit son dîner. Il ferma les yeux en soupirant de soulagement.

C'est alors qu'une trappe s'ouvrit au-dessus de lui. Curieux, il leva la tête, quand on jeta un sceau d'eau sale utilisée pour nettoyer la vaisselle. Il poussa une exclamation de surprise et de dégoût, se levant vivement. Il était détrempé et il sentait mauvais. Le garçon fronça les sourcils et vérifia son sandwich, mais il dut le jeter, en colère.

- Merde...! jura Doflamingo en jetant un regard noir à la trappe qui était refermée.

Son appétit était coupé. Il soupira et fourra les mains dans ses poches, frôlant son pistolet, avant de quitter la ruelle. La température avait considérablement baissé, la nuit étant tombée depuis un moment. Doflamingo vérifia les environs pour être certain qu'il n'y avait personne avant de traverser la rue d'un rythme rapide, la tête basse. Il commença à grelotter à cause de ses vêtements trempés qui lui collait à la peau. Il secoua vivement la tête pour tenter de sécher ses cheveux, passant une main pour les ramener en arrière. Il grimaça de dégoût et s'essuya la main sur son chandail, mais il finit par abandonner étant donné que ça ne changeait rien.

Il bifurqua dans une autre ruelle et continua de flâner, ruminant des pensées noires. Il ne sentit pas la présence derrière lui.

- Oi, gamin.

Doflamingo sursauta et se retourna pour faire face à un homme portant un étrange costume bleu et blanc, un chapeau bleu avec des cornes, des collants rouges et des bottes blanches.

- Je suis Lao G...! s'exclama l'homme en faisant la lettre G avec ses mains.
- Qu'est-ce que tu me veux? grogna l'enfant.

Il frôla son pistolet sous son chandail, se préparant au cas où cet homme lui voulait du mal. Lao G grimaça un sourire.

- Trébol aimerait te rencontrer. Tu sais, on était là hier...

Doflamingo pinça les lèvres et empoigna son arme, faisant rire l'homme.

- Si on avait pu, on serait venu vous secourir. Viens, Trébol t'expliquera tout.

Il tendit la main vers l'enfant qui se tendit. Le blondinet fronça les sourcils et le scruta, se demandant s'il devait lui faire confiance ou non.

- Lao G... Tu vois pas que tu lui fais peur?

Un enfant de l'âge de Doflamingo apparut aux côtés de l'homme, portant des lunettes et un habit assez chic, une frite collée sur sa joue. Le blond grimaça.

- Je n'ai pas peur! Je ne fais juste plus confiance à personne, cracha-t-il.
- Bah, je te fais pas plus confiance. Mais Trébol veut absolument te voir, alors je m'y fais.
- Pff! Impertinent...
- Vergo, t'as une frite collée sur ta joue, lâcha Lao G. Et qu'est-ce que tu fais là!?

Le prénommé Vergo prit la frite et la mangea.

- Ch'est Trébol qui m'a demandé de te chuivre, répondit-il.
- HA!?

Doflamingo gardait le silence depuis le début de l'échange. Il hésitait. Vergo termina sa bouchée avant de soupirer.

- Alors, tu viens ou pas!? lui demanda-t-il. Si tu veux pas, on te laissera tranquille. Mais est-ce que tu veux continuer à souffrir?
- Qu'est-ce que tu veux dire? siffla le blond.
- Bah, on sait tous que tu étais Tenryûbito avant avec ton frère. En parlant de lui, il est où?

Doflamingo cligna bêtement les yeux avant de desserrer la prise sur son arme.

- OK, emmenez moi à ce Trébol, déclara-t-il en ignorant la question de Vergo.

Ce dernier le remarqua, mais ne fit aucune remarque avant de lui faire dos.

- Tu vois Lao G? Une chance que je suis intervenu. Sans moi, je suis sûr qu'il t'aurait tiré dessus...
- OI! C'était pas si mal parti!

Doflamingo les suivit en se demandant s'il n'aurait pas dû écouter sa petite voix intérieure et fuir ces étranges personnes. Ils marchèrent durant un bon moment, le petit en arrière qui grelottait de plus belle. Ses dents claquaient sans qu'il soit capable de se contrôler et il était pris de frissons incontrôlables. Mais il ne se plaignit pas et continua à les suivre, jusqu'à ce qu'ils atteignent un repaire. Lao G entra sans attendre alors que Vergo attendit que Doflamingo passe devant lui. Le blond hésita un bref instant alors que l'autre enfant lui sourit.

- Aie pas peur, il te mangera pas, se moqua le noir.

Doflamingo grimaça et entra.

- J'ai pas peur, lâcha-t-il.

Il se retrouva dans une salle obscure, avec de vieux sofas en guise de salon, une salle à manger lié et trois portes. Une fillette plus jeune avec des cheveux verts lisait un bouquin, quand elle leva les yeux. Doflamingo resta surpris de ces yeux jaunes. La fillette sourit.

- Vous avez réussi... constata-t-elle. Trébol est dans son bureau.

Vergo désigna une des trois portes et, méfiant, Doflamingo s'y dirigea. Il entra sans cogner et se retrouva dans une autre salle seulement éclairée d'une petite lampe. Un bureau unique s'y trouvait où un homme horrible au nez dégoulinant de morve était assis.

- Ah! Doflamingo, fit-il d'une voix bête.
- Que me voulez vous? demanda le gamin en reportant sa main sur son pistolet.
- Oh, je voulais juste discuter un peu avec toi... Behehe! J'ai vu en toi, l'étoffe d'un roi!

Sa curiosité piquée, Doflamingo se détendit et l'écouta.

- Après ce que j'ai vu hier, continua Trébol, je suis convaincu que tu es né pour régner! Tu possèdes déjà le Haki Royale... Tu es puissant, Doflamingo.

Le coeur de l'enfant s'emballa.

- Je suis... puissant? répéta-t-il.
- Oh oui! Écoute, je sais que tu veux te venger... Behehe! Je t'ai entendu hier. Et tu as survécu. C'est un signe, tu dois rester en vie et devenir encore plus puissant!

Trébol sortit un fruit à la forme étrange, des courbes gravées dessus. Le regard de l'enfant s'illumina.

- Un Fruit du Démon!
- Tu connais? C'est une bonne chose! Et ce n'est pas n'importe quel Fruit, Doflamingo... C'est l'Ito Ito no Mi, ça donne à l'utilisateur le pouvoir de contrôler les fils, très puissant. Écoute moi... Accepte de nous rejoindre, de devenir pirate, et ce Fruit t'appartiendra.

Doflamingo garda le silence. Trébol ricana.

- Oh, et ce n'est pas tout. On t'aidera à devenir un vrai roi! Savais-tu que Dressrosa appartenait à ta lignée?
- Dressrosa?
- Oui, Doflamingo. Tes ancêtres ont longtemps régné sur ce pays. Il te revient donc de droit. Et puis, ne veux tu pas te venger...?

L'enfant réfléchit un bref moment avant de sourire.

- OK. Donne moi ce Fruit.

•°•▪•°•

- Ha? Mais qu'est-ce qu'il y a mon enfant? demanda doucement le Marine en se mettant au même niveau que Rossinante qui sanglotait.

Le garçon était incapable de répondre, continuant de pleurer bruyemment. L'homme sentit son coeur se serrer et il tendit ses bras pour le prendre dans ses bras.

- Chut, calme toi... Je m'appelle Sangoku. Où sont tes parents? l'interrogea l'homme.
- J-J-J'ai plu-us de pa-parents...! hoqueta le blondinet.

Sangoku pinça les lèvres et lui caressa les cheveux.

- Quel est ton nom petit?
- R-R-Rossinante...!

Le Marine resta surpris en reconnaissant le nom.

"Don Quichotte Rossinante... Un ancien Tenryûbito... Je comprends mieux maintenant."

- Où est ton grand frère? demanda Sangoku.
- Il... Il est f-fou! Je-Je veux plus l-le revoir...!

L'homme garda un moment le silence, tentant de calmer Rossinante en lui caressant les cheveux. Il grinça les dents et prit une décision.

- Alors je vais te garder avec moi, décida l'homme.

L'enfant ne répondit rien et se laissa emporter. Lorsque Sangoku revint sur le navire, des soldats restèrent surpris.

- Oi, qui c'est que tu nous ramènes Sangoku?

Rossinante se cacha le visage, gêné, alors que Sangoku sourit.

- Il s'appelle Corazon, et c'est mon fils.

•°•○•▪•○•°•

Et voilà!

Chapitre un peu plus long que les autres, j'espère que vous l'avez aimé :) Ce n'était qu'une partie de sa vie... Son enfance.

Sayônara! XXXX