Chapitre 13
Pdv Levi
-"Je suis rentré..."
Ça fait tellement bizzare de prononcer cette phrase après tout ce temps... Je m'avance vers la chambre de [t/p] et trouve seulement Ratouil entrain de dormir dans sa cage. Alors que je m'apprête à rejoindre ma chambre, la [c/c] descend les escaliers et me lance un simple regard.
-"qu'est-ce que tu faisais en haut?"
Elle me montre son téléphone et même si je ne comprends pas où elle veut en venir, je ne pose pas plus de questions et après l'avoir aidé à descendre, je rejoins ma chambre.
Affalé sur le lit, je ressasse les derniers événements de ma vie. En pensant à l'accident, je ressens une énorme culpabilité: je sais que je ne suis pas le seul responsable, mais je ne peux pas m'empêcher de regretter ce qui s'est passé, aprés tout, j'ai privé cette fille de sa voix et je lui ai brisé ses rêves. Mais ce qui accentue encore plus ce sentiment, c'est le fait qu'elle n'ait pas l'air de m'en vouloir...
D'un coup, je me lève et me précipite vers le bas. Elle a le droit de savoir ce qui m'a fait conduire aussi vite ce jour là, peut-être même qu'elle pourra les rencontrer... Je la retrouve entrain de dormir et j'hésite un peu à la réveiller, puis, résigné à tout lui dire maintenant, je tapote légèrement son dos avec une douceur dont je ne me croyais pas capable, mais après plusieurs échecs, je la secoue vivement et elle se réveille enfin.
En me voyant, elle cligne plusieurs fois des yeux comme pour se réveiller, puis elle tente d'attraper son carnet mais je l'en empêche en attrapant sa main.
-"tu n'en auras pas besoin, en fait, j'aimerais que tu écoutes ce que j'ai à te dire..."
Je m'assois tranquillement sur le lit et, pour me calmer un peu, sort Ratouil de sa cage et me met à le caresser avec mon pouce.
-"en fait, j'aimerais de te parler de ce qui s'est passé le jour de l'accident... je veux que tu comprennes que j'avais une vrai raison de conduire si vite... en fait, j'avais deux amis, une fille et un garcon que je connais depusi longtemps. Ils ont toujours été là pour moi et je les aimais plus que tout au monde... Un jour, on rentrait d'une balade nocturne que l'on avait organisé tous les trois pour fêter la sortie du deuxième album du groupe. La fille qui était assise derrière chantait, ou plutôt hurlait à tue tête une de nos chansons. Je m'étais retourné en même temps que mon ami pour lui dire de la fermer, et c'est là que... Un camion remorque est sorti de nul part, il venait du sens contraire alors que c'était interdit... Le temps qu'on le remarque, il était à quelques mètres de nous..."
Je m'interromps dans mon récit. Ressasser ces événements est trop douleureux pour moi. Je sens mon coeur se serrer et les larmes menacent. Puta*n! Qu'est-ce qui m'arrive?
-"il nous a heurté de plein fouet et nous a éjecté à une bonne distance, mais au moins j'ai eu le temps de tourner un peu sur la droite pour éviter qu'on se fasse broyer tous les trois. Parfois, je me demande si je n'aurais pas mieux fait de rester sur la trajectoire du camion, ça leur aurait permis de souffrir moins..."
Je lâche enfin sa main et elle attrape son carnet:
"Ils sont morts?"
-"non, et c'est là tout le problème... Un de ces jours, je t'emmenerais les voir. Je ne te connais pas énnormément, mais je pense qu'elle t'aurait apprécié."
Elle me regarde longuement puis écrit quelques lignes. Alors que je croyais qu'elle allait me les donner, elle tourna la page et inscrit simplement:
"Ce n'est pas de ta faute."
Cette phrase de sept mots, écrite à la va-vite par une parfaite inconnue me libéra d'un poids énorme. D'habitude, j'entendais souvent des tu n'as pas à t'en vouloir, mais les gens ne comprennaient pas que ces mots cachaient un lourd sens et qu'il étaient plein de reproches. En fait, c'était comme si la personne sous-entendait que tu es responsable mais qu'en même temps, ce n'était pas voulu de ta part. Pour une fois, quelqu'un réussissait à savoir quels mots il fallait utiliser exactement pour me réconforter.
-"Merci..."
Elle carressa gentillement mon dos en me souriant, comme si elle pouvait lire dans mes pensées et qu'elle avait parfaitement connaissance de mes ressentis à cet instant. Pourtant, aux yeux d'une personne qui n'avait pas été témoin de notre échange, on n'était que deux jeunes gens, plus précisément une fille aux cheveux ébouriffés et aux yeux cernés qui portait un pyjama trois fois trop grand pour elle et qui avait encore des traces de chocolat sur le visage, ainsi qu'un garçon dépressif qui était tellement désespéré au point de se confier à une inconnue.
Alors que la scène avait quelque chose d'intime, presque romantique, Ratouil nous regardait de ses gros yeux en bouffant son éternelle rondelle de carotte. Enfin quelques secondes plus tard, il se rendormit dans ma paume avec un air de: "trop de niaiserie pour moi."
Et comme si l'intervention silenscieuse et sans aucune importance de Ratouil ne suffisait pas, mon téléphone sonna et je décrochai dés que je vis le nom de la mère de [t/p]. Cette dernière voulait s'assurer que nous allions venir chez eux demain. Personnelement, cette initiative ne me plaisait pas vraiment. Je n'aimais pas vraiment les villages et les endroits où la casi-totalité de la surface était recouverte de verdure, mais je voulais faire plaisir à [t/p], espérant me débarasser ne serait ce que d'un grain de ma culpabilité.
-"au fait,"commencai-je d'une voix un peu plus hésitanteque d'habitude, encore boulversé par ce déluge de sentiments soudain, "tu m'en veux beaucoup? Tu sais, pour ce qui s'est passé..."
Comme si elle s'attendait à ce que je pose cette question, elle noircît une partie de la page sur laquelle son carnet était ouvert et me l'avait tendu.
En lisant ses mots, un sentiments nouveau naquit au fond de moi.
~Caporal Neko
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