Je ne peux continuer à faire semblant. Ce n'est pas une vie que de porter un masque.
Il est devenu impossible de prétendre au bonheur. Je tape dans les murs pour préserver mon corps. Je griffe mon corps pour préserver les murs. Je hurle à l'intérieur.
Non ceci n'est pas une énième crise d'adolescence. Non ceci n'est pas "une saute d'humeur". Ceci est mon quotidien.

Mordre l'intérieur de ma joue pour ne pas craquer est devenu systématique. Sentir cette panique, ces palpitations, cet oxygène qui sort tout à coup de mes poumons est devenu une habitude lorsque je suis dans la foule.

À cause d'eux il m'est compliqué d'emprunter les transports en commun, il m'est devenu compliqué d'aller à un festival. Il m'est devenu compliqué de dormir sans faire de cauchemars. Il m'est devenu compliqué de me concentrer.

À cause d'eux je ne pense que trop souvent à ces lames de rasoir, à cette envolée vers le bitume quelques étages plus bas.