-Jill! Dépêche toi!

-J'aimerais bien t'y voir! Râlai-je.

-Tu veux que je te porte? Plaisanta Sang.

Je ne pu m'empêcher de rougir et de marmonner que je pouvais me débrouiller toute seule. Nous étions au bas des pistes. Finalement, malgré le monde, nous avions décidé d'aller skier. J'étais en train de galérer avec mes chaussures de ski - toute personne en ayant déjà eu sait de quoi je parle. Cette chose est absolument immonde: ultra serré, super lourd, c'est impossible de marcher correctement en en portant. Heureusement, je n'étais pas du tout celle qui galérait le plus. Jenn râlait sur ses fermetures qui étaient bloquées, alors que Sasa s'acharnait pour les fermer de force. Melody tentait d'avancer, ses skis déjà mis, mais faisait du sur place sur le plat. Martin et Pierre avaient passé leur tour - il semblait exténué, je supposait que Ange les avaient vidés de leurs forces. Elle semblait vraiment vorace en terme de cul.

Cette pensée me ramena au soir précédent et à ce que nous avions fait avec Sang. Mon regard se tourna naturellement vers elle, le plus discrètement possible. Elle discutait avec Ange, au niveau du remonte pente. En effet, elles étaient les deux seules à visiblement savoir skier correctement et nous attendaient en discutant. Mon coeur se serra en la voyant. Et à raison.

-Ça va?

Je tournais mon regard vers celui qui venait de me poser la question. Sam avait été très attentionné avec moi depuis le matin. Et il était bien le seul.

Au réveil, j'étais seule dans le lit. Sang avait surgi, m'avait dit de rapidement m'habiller, et était ressortie. Depuis, elle m'ignorait royalement. Et cela me blessait profondément. Mais je n'y pouvais rien; je ne pouvais pas dire que je ne m'y était pas attendue. Elle ne cherchait pas d'engagement. J'étais en couple, et elle voulait me mettre avec Melody. Rien d'imprévisible. Mais... mais...

Je l'aimais. Et j'avais espéré que même si... on allait pas plus loin, au moins on resterait amies. Surtout que j'avais vraiment l'impression de lui plaire. Elle m'avait dit qu'elle ne le faisait jamais avec les vierges, et pourtant... et pourtant nous l'avions fait. Et voir qu'elle agissait comme si je n'existais plus me déchirait le coeur.

-Ouais ça va. Répondis-je à Sam.

Et on s'élança, du mieux qu'on pouvait, vers le remonte pente.

***

Je ne réussis pas à apprécier notre après midi de ski. Le monde combiné à mon humeur exécrable n'aida pas. On finit par rentrer, trempées, fatiguées, et moi, hors de moi. Jenn s'allia à mon humeur, ayant dû supporter Sasa surexcitée depuis le matin.

-On va faire les courses. Dit elle sur un ton qui ne souffrait pas de contestation. 

Elle voulait être seule avec moi pour discuter, je le compris très vite.

-Il s'est passé quoi hier? Me demanda-t-elle de but en blanc.

-A propos de quoi? Dis-je en feignant l'ignorance. 

Je n'avais pas vraiment envie d'en parler.

-Commence pas à te foutre de ma gueule. Lâcha-t-elle. Je suis pas d'humeur.

Je restais silencieuse quelques instants.

-On l'a fait.

-Avec Sam? Je comprends ton humeur alors... mais je t'avais prév...

-Avec Sang.

Elle se figea. Un leger sourire apparut sur ses lèvres.

-Naaaan... sérieux? Tu t'es faite Sang??? Celle qui jure qu'elle se fait jamais de vier...

-C'est bon, j'ai compris Jenn. La coupais-je.

-Du coup je comprends aussi ton humeur de merde. Tu le savais quand même, que Sang ne s'attache pas. Elle fait ça pour que tu tombe pas amoureuse.

-Je crois que c'est trop tard... soupirais-je.

-Merde.

-Ouais.

On continua à marcher en silence dans les rues du village qui commençaient à s'animer, la nuit étant pratiquement tombée.

-Mais tu as raison. Finis-je par lâcher. Je ne peux pas continuer à m'attacher à elle alors que je n'ai aucune chance. Il faut... que je me change les idées. Au plus vite.

-Hum. Mais te sens pas obligée de...

-De?

-Sam.

-Si j'ai envie de le faire avec Sam je le ferais. M'irritais-je.

-Comme tu veux. Finit elle. C'est ta vie.

On aborda plus le sujet de notre sortie.

La soirée fut très... tendue. Jenn avait finit par craquer et s'engueuler avec Sasa, lui reprochant de toujours être sur son dos. De même, la tension entre Sang et moi etant palpable, Melody lui avait demandé et s'était faite remballer un peu violemment, et faisait donc la tête. Bref... superbe ambiance à la table du soir. On resta ensemble peu de temps, avant de se diriger vers nos chambres. Nous étions tous fatigués et énervés. La super ambiance de la veille s'était envolée.

Et cette nuit, je n'allais pas échapper à mon lit avec Sam. Mais je ne comptais plus m'enfuir.

Dès que nous fumes dans l'intimité de notre chambre, je l'embrassais. C'était fade. Sans saveur. Plat. Et ça m'énervait. Maintenant, tout souffrait de la comparaison avec Sang. Et avec Melody.

Je me figeai un instant en m'imaginant oublier Sang avec elle plutôt qu'avec Sam. Mais c'était impossible. À contre coeur, je le poussais sur le lit et entrepris de le déshabiller. Il enfila une capote, et je pu observer son intimité. Un pénis.

Ça ne m'excita pas. Pire, j'eus une vague de dégout. Sam la sentit.

-Si tu veux, on peut arrêter. Me dit-il.

-Non...

Mon ton était moins assuré que la veille, quand Sang m'avait posé la même question.

Je laissais mes cheveux attachés. Je m'approchais lentement de son engin. Je ne pouvais pas... mettre ça dans ma bouche. C'était impossible. J'avais envie de vomir rien qu'en l'imaginant. Alors, je m'avançais vers son visage, décidant de prendre le contrôle afin d'en finir au plus rapidement.

On s'embrassa longuement, nos langues se mélangeant, nos corps se touchant. Son corps était chaud mais dur et anguleux. Ses mouvements étaient rudes, marquant son inexpérience. Il me touchait, mais ce n'étais pas doux. Il me caressait, mais je n'en frissonnais pas de plaisir. Je remarqua que je n'avais même pas encore enlevé un seul de mes vêtements, alors qu'il était nu.

J'enlevais mon haut. Puis mon bas. Puis... avec beaucoup de difficulté... ma culotte. Je gardais cependant mon soutif. On se rapprocha, se frotta légèrement, mais le coeur n'y était pas, de mon côté en tout cas. Sam, lui, était si concentré pour bien faire que c'en était mignon. Il approcha son pénis de mon intimité.

-Je... vais rentrer...

-... ouais...

J'avais peur. Et j'étais plus sèche que le désert du sahara, alors que la veille, avec Sang, c'était le Niagara. Je crois que je ne me rendit réellement compte de ce que j'étais en train de faire qu'à ce moment. Au moment ou je sentis mes lèvres s'écarter, et que je le sentis rentrer en moi.

J'avais mal. C'était douloureux. Pas insupportable, mais assez pour que j'ai les larmes aux yeux. Il ne bougeait pas, me demandant si tout allait bien, si j'avais mal, si il voulait que je continue. Je lui dit de la fermer et de continuer. J'avais été dure, mais il ne dit rien. Il commença à bouger lentement, et je décidais de subir, en silence. Il était au dessus de moi, face à moi. Il était difficile pour moi de lui cacher mon expression de déplaisir et de douleur. Cette dernière finit d'ailleurs par partir, et je ressentit enfin une once de plaisir. L'excitation de la pénétration commençait enfin à se faire sentir, et je me détendis.

Mais c'était une excitation faible. Si faible. La veille, j'avais été au septième ciel. A ce moment là, je ne ressentais rien d'autre que de la honte. J'avais l'impression de faire quelque chose d'interdit, mais dont le non respect n'apportait aucune excitation. Au contraire, je me sentais immonde. Je le sentis se raidir dans mon dos, et ses mouvements ralentir. Il avait fini. Il sortit, et s'affaira de son côté du lit. Je n'y prêtais pas attention. Je restais immobile.

-Jill? Me demanda-t-il timidement.

-Je suis fatiguée. Répondis-je d'une voix blanche. Je vais dormir.

-Ah... bonne nuit alors.

-Bonne nuit.

J'avais l'impression d'avoir été abusée. Et pourtant... c'était moi qui l'avait demandé. Je me haïssais de m'avoir fait ça, mais je me haïssais encore plus d'avoir tant attendu et tant stressé pour cela. D'avoir donné des faux espoirs à Sam jusqu'au bout. De m'être donné de faux espoirs. Je haïssais Sang de m'en avoir donné. De s'être servie de moi une fois de plus.

Je haïssais le monde entier. Mais du monde entier, celle que j'haïssais le plus était moi même.

Je sentis mes larmes couler le long de mes joues. Je tentais d'étouffer mes sanglots. J'étais misérable. Je voulais disparaître. La nuit allait être très longue...