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Chapitre 23




Elle se leva avec difficulté, le bateau tanguait sous les vagues et elle trouva facilement son wagen, inconscient aux côtés de Selena. Son cœur s'arrêta jusqu'à ce qu'elle aperçoive le torse de son âme sœur se soulever au rythme de sa respiration. Elle en fut si soulagée qu'elle évacua toutes les larmes que son corps avait emmagasiné. Cassiopée pleura d'abord de délivrance à la vue de son pigeon en vie mais rapidement ses remords revinrent, et alors, elle ne pleura que de désolation.

— Je suis désolée, chuchota-t-elle.

Elle ne sut si elle s'adressait à ses amis ou à elle-même mais elle le pensait vraiment. Alban s'agenouilla à ses côtés et la prit dans ses bras. Ce n'était pas pareil aux embrassades d'Alex mais la chaleur humaine était tout ce dont elle avait besoin. Cassiopée voulait croire que sa part d'humanité existait en elle, que l'horrible monstre dénué d'émotions n'était pas sa personnalité principale. En sentant les bras du Français se serrer contre elle, la jeune femme s'y accrocha comme si sa vie en dépendait, comme si sa part d'être humain en dépendait.

— Je ne voulais pas...sanglota-t-elle.

— Chuut...ça va aller, la rassura Alban.

Elle se sentait si honteuse et si peu méritante de son rôle de Reine mais elle n'avait pas les mots pour l'exprimer, rien d'autre ne put sortir de sa bouche tant la stupéfaction et le chagrin la bouleversaient.

Cassiopée resta longtemps dans les bras d'Alban, seul ses pleurs accompagnaient le bruit du moteur dans leur chemin retour. Mais plus le temps passait plus elle se calma, ne sachant plus quoi penser et n'ayant plus une goutte à déverser.

— C'est bizarre.

La brune se retourna vers Jelani qui fixait sa lance.

— C'est bizarre vous ne trouvez pas ? reprit-elle. Avec toutes les caméras qu'il y avait, avec tous les dispositifs qu'ils ont... Je veux dire, nous savons que les armes sont autorisées à NOE et qu'ils incitent les noétiens à en posséder une. Nous doutons sur le fait qu'ils possèdent un arsenal digne des puissances de l'Ancien Temps et même l'arme nucléaire.

Jelani fit un tour d'horizon pour être sûre que tout le monde l'écoutait :

— Et pourtant, nous n'avons eu le droit qu'à cinq voitures de policiers et que quatre pistolets utilisés à notre encontre.

Le cerveau de l'illusionniste n'était pas en état de fonctionner, il fallut que Jelani argumente pour saisir peu à peu son hypothèse :

— Je veux dire...Rader devait se douter que nous tenterions de récupérer nos Légendaires. Et pourtant vous avez vu le maigre dispositif de protection au zoo ?

— Tu te fais des idées, déclara l'influenceur Bret. Nous avons juste très bien su gérer la situation.

Tout le monde retourna à sa contemplation de la mer excepté Fenyang qui fixait lui aussi sa propre lance. Cassiopée soutint le regard de Jelani et le doute s'immisça en elle. Sa garde personnelle avait peut-être raison, mais qu'est-ce que cela insinuait ? Un temps indéfinissable s'écoula avant que l'île n'apparaisse au loin et avec elle, la confirmation de son doute.

Deux épaisses voluptés de fumées flottaient au-dessus de Cassiander. Comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas, Cassiopée se releva, chose que firent la plupart des nilées à bord. Mais non, elle ne rêvait pas, il y avait bien deux énormes tunnels de fumées noires qui s'échappaient de leur contrée. Sa vision lui fit froid dans le dos mais malgré tout, elle ne put détacher son regard. Berry s'agita pour faire avancer leur moyen de transport plus rapidement et plus ils s'approchaient plus les nuages gris grossissaient.

Lorsque le bateau rencontra les pierres volcaniques dans un bruit dramatique, une odeur de brûlé se mélangeait à une autre presque insupportable. Son cœur battait la chamade et son corps se refroidissait au fur et à mesure qu'elle réalisait l'ampleur des évènements. Sans même s'assurer que ses camarades allaient bien, Cassiopée accourut jusqu'au château. Elle gravit les centaines de marches à une vitesse fulgurante, ignorant toute l'armada de soldats qui grouillaient et rejoignit son bureau où par chance se trouvaient ceux qu'elle cherchait.

Dans la pièce, Zekaryah et Gianni courraient dans tous les sens, des feuilles à la main, un combiné dans l'autre. À son plus grand soulagement, Laurine et Robert berçaient chacun un des jumeaux tout en ayant les yeux rivés sur la télévision. Mais lorsque Cassiopée avait fait irruption, tout le monde s'était arrêté.

— Que s'est-il passé ?

Gianni comme Zeka la regardait d'un air perdu, confus et désolé, cela lui suffit à comprendre que quelque chose d'extrêmement grave venait de se produire :

— Nous avons été attaqué, déclara Gianni. Des avions ont survolé notre île et trois missiles ont explosé sur notre périmètre, un quatrième est tombé dans la mer.

Quelque chose vibra en Cassiopée, c'était presque irréel ce qu'il se passait.

— Qu'ont-ils touché ?

Son Premier ministre consulta Zeka du regard avant de poursuivre :

— Deux missiles ont atteint la Forêt et le dernier l'école Rolyat.

Cassiopée eut l'impression que son monde venait de s'écrouler. Elle était figée, dans le temps, dans l'espace et dans son corps. Attaquer ces sites c'était comme l'attaquer elle, tout simplement parce que c'était elle qui avait reconstruit cela, et ce, avec plus de difficultés qu'elle n'en aurait jamais espéré. Le regard de ses conseillers lui prouva la gravité de la situation. Comme si elle n'en n'était toutefois pas certaine, la Reine demanda :

— Y'a-t-il eu des dégâts ?

Zekaryah hocha lentement de la tête, très lentement comme si elle-même souffrait de la signification de ce geste.

— Combien ?

— Cela vient tout juste de se produire alors nous ne sommes sûrs de rien, confessa Gianni. Nos équipes sont sur place, nous faisons notre possible. Tout le monde a été réquisitionné et beaucoup de cassiandais se sont portés volontaires.

— Cassiopée.

Sa conseillère en relations publiques s'approcha d'elle.

— Le président Rader nous a envoyé un message.

Encore sous le choc, la Reine ignora les explications de son amie, encore sous le choc et se mit à crier

— C'était un piège...C'était un piège !

La fureur qu'elle avait laissée à Noé refaisait peu à peu surface.

— Il s'est fichu de nous. C'était pour ça ! Jelani avait raison.

— De quoi tu parles ?

— Sur NOE, il y avait très peu de force de l'ordre ce qui était contradictoire avec le nombre important de caméras. Il y en avait partout ! Et avec le climat de paranoïa, c'était vraiment exceptionnel que personne ne nous arrête avant que l'on parvienne à trouver les Cinq Légendaires. Et puis...

Tout prenait sens, trop tard malheureusement.

— Personne ne nous a retenu de repartir du moins les forces déployées étaient si ridicules. Jelani avait raison : le président Rader voulait qu'on les récupère, c'était une simple distraction pour que lui puisse réellement nous attaquer. Et cela a fonctionné à merveille, à cela s'ajoute...

Elle s'arrêta net dans ses rondes anxieuses, ce qui intrigua Laurine :

— Qu'est-ce que tu as fait ?

En voyant le visage de la Reine, la réponse parut comme une évidence pour la générale des armées du pays.

— Oh non...ne me dis pas que...

Pendant que Laurine souffla d'exaspération, Cassiopée déblatéra tout ce qu'il s'était passé, toutes les fautes qu'elle avait commises mais surtout tout ce qu'elle avait fait subir à l'homme de sa vie. Comment pouvait-elle être à la fois cet être si effroyable à glacer le sang et cette jeune fille sortant à peine de l'adolescence et qui se retrouvait à la tête d'un pays ?

L'illusionniste était confuse, elle ne savait plus ou donner de la tête : un coup elle pensa à la tragédie qu'elle avait provoquée sur Noé, un autre elle s'inquiéta de l'état de santé de son wagen et de sa meilleure amie et enfin un dernier, et pas des moindres : des actes inhumains commis sur son territoire:

— Je veux aller voir, déclara-t-elle.

— Cassiopée, tenta Gianni.

— Non, tous les chefs d'États de l'Ancien Temps se rendaient sur les lieux de catastrophes. Je dois le faire, parce que moi aussi je suis touchée.

— C'est dangereux, l'avertit Gianni.

— Rien à faire, on y va.

Avant de quitter la pièce, Cassiopée se retourna vers ses jumeaux tous les deux dans les bras de Laurine et Robert.

— Et vous, vous restez ici.

— Oui, chef ! s'exclama Robert

— Et sinon on peut au moins savoir comment vont Selena et Alex ? demanda Laurine

À cette réflexion, Cassiopée réalisa à nouveau à quel point elle était une horrible personne : priorisant son peuple et son pays par rapport à son mari et son ancienne meilleure amie.

— Je...Je ne sais pas, à vrai dire. Ils étaient tous les deux dans le coma. Il faudrait que j'envoie quelqu'un prendre de leur nouvelle.

L'illusionniste était quelque peu déroutée par la situation : qui pouvait-elle réquisitionner pour une tâche de l'ordre de la vie personnelle alors que tous les bras étaient nécessaires dans ce genre de période. Alors elle tenta d'éluder le problème :

— On verra plus tard, chaque chose en son temps.

Sans plus un mot, la brune quitta la pièce, suivit de près par Zeka et Gianni, ce dernier tentant à nouveau de raisonner sa patronne :

— Cassiopée, Jelani et Fenyang ne sont pas là, nous n'avons personne pour assurer ta sécurité.

— C'est malheureux à dire, mais en ce moment, le lieu le plus sûr avec la plus grande concentration de gardes au mètre carré, c'est le site des deux crashs.

La Reine en avait marre de devoir tout le temps se justifier et elle le leur fit comprendre. Les rues étaient désertes mais une pluie de fines cendres flottaient dans l'air. L'atmosphère avait cette odeur sèche et râpeuse de brûlé. Plus ils se rapprochaient de l'école Rolyat plus une seconde odeur dominait la première, quelque chose de redoutable mais surtout de regrettable.Le genre de sensation olfactive que l'on souhaite ne jamais connaître parce qu'il ne présage rien d'autre que la mort. Et cela se confirma lorsqu'elle investit les lieux.

Des gens en tenues rouges courraient dans tous les sens, principalement des médecins et des militaires mais il n'y avait plus rien à faire. Il n'y avait plus qu'un trou géant, un cratère où résidait une météorite fantôme. Et tout autour, des restes de corps humains, seulement des restes humains. Pas même un seul corps entier et encore moins un rescapé. Malgré tout, les gens courraient dans tous les sens, à la recherche d'un moindre signe de vie mais Cassiopée savait que c'était peine perdue. Il n'y avait plus rien et cela lui glaça le sang. C'était pire que d'être cambriolée, on n'avait plus envahi un lieu de sa vie privée, non, cette fois-ci on avait détruit quelque chose qui lui tenait à cœur et qu'elle s'était promis de protéger.

C'était plus qu'un bâtiment, c'était une école, où rayonnait la jeunesse, ces centaines d'enfants qui avaient péri à cause d'elle. Cassiopée avait privé ces étudiants de leur avenir et pire, elle avait privé des familles entières de leurs enfants. Elle ne put s'empêcher d'imaginer la même chose lui arriver avec ses jumeaux et cela fendit son cœur déjà endommagé. Aucun parent ne devrait avoir à faire le deuil de son fils ou de sa fille et Rader qui lui-même avait perdu sa fille...comment pouvait-il infliger cela à des centaines d'inconnus ?

La Reine se détourna par automatisme pour ne plus voir l'horrible spectacle et tenter de refréner ses larmes mais même quand elle avait les yeux clos, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir les images en tête, l'odeur, le sentiment. Elle en voyait presque toutes ces vies perdues.

— Retournons au château.

La voix de Zekaryah lui parut plus proche qu'elle ne pensait. Rien qu'à l'idée de s'imaginer dans son cocon riche et protecteur pendant que des familles déploraient ce tragique évènement, l'illusionniste en eut des hauts le cœur.

— Hors de question. Je veux voir la Forêt.

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