Chapitre 7 Souvenirs
Je suis dans mon lit, faisant semblant de dormir, ayant éteint les lumières. Ma mère vient de sortir de la chambre après m'avoir embrassée.
J'entends mon père lui parler. Puis ils bougent, et entrent dans leur chambre. J'attends. Quelques longues minutes. J'attends patiemment qu'ils dorment tous les deux. Je n'ai pas le droit à la moindre erreur.
Aux premiers ronflements de mon père, je me lève discrètement et prends quelques objets pour les mettre sous la couette, au cas où mes parents jetteraient un œil dans ma chambre pendant la nuit.
Puis, une fois cela fait, je récupère mon arc, mon carquois et mes flèches, et tourne doucement la poignée de la porte, veillant à ce qu'elle ne fasse aucun bruit.
Je passe ma tête par l'entrebâillement, regardant à gauche puis à droite. Une fois assurée que la voie est libre, je sors de ma chambre, marchant sur la pointe des pieds pour me faire le plus discrète possible.
Une fois devant la porte d'entrée, je ramasse mes chaussures, et sors, les mettant une fois à l'extérieur. On ne sait jamais, je préfère ne courir aucun risque !
Je sors de la grande maison, serpentant dans les couloirs, me cachant afin d'éviter d'être repérée en dehors de ma chambre à une heure pareille. Cette maison est vraiment trop grande ! On dirait un labyrinthe !
J'arrive finalement au bout de la maison sans encombre. Je vérifie qu'il n'y a personne, et ouvre le lourd battant de la grande porte qui mène sur l'extérieur. Heureusement pour moi, la porte ne fait aucun bruit, malgré son lourd poids. Une fois passée, je la referme derrière moi et me tourne.
Un décor enneigé se trouve en face de moi, m'émerveillant. Une sourire se dessine alors sur mon visage. Des flocons viennent rapidement se poser sur mes cheveux, rendant le moment encore plus magique.
Je me mets à rire, virevoltant sur moi-même, les bras écartés. Je fonce vers la forêt, toujours en riant, avec l'insouciance de la jeunesse.
Une fois dans le bois, des bruits se font entendre, et je m'arrête aussitôt de rire, sur le qui-vive, d'autant plus que ce sont des voix que j'entends. Je fronce les sourcils. Qui peut bien venir dans ma forêt à cette heure-ci ?
J'avance vers les voix à pas de loup, curieuse de découvrir de qui il s'agit. Les voix se rapprochent de plus en plus, et j'accélère le pas. Elles me mènent à la sortie du bois, où une immense clairière s'étend à perte de vue.
N'aimant pas être à découvert, je décide de rester à l'orée du bois, derrière un fourré. Puis je tente de trouver la provenance des voix, et je tourne la tête, les apercevant enfin.
Ma mère et mon frère, qui discutent. La discussion semble violente et sèche. Je tends l'oreille. Je suis assez proche pour entendre.
- Tu ne peux pas faire ça Caitlin !
- Nous n'avons pas le choix Jon ! s'emporte ma mère. Son don est incontrôlable, elle fait de plus en plus de crises ! Et si elle s'en prend à vous, un jour ? Et si elle prévoit votre mort parce qu'elle est maudite ?
- Elle n'est pas maudite ! Et en disant "nous", tu parles de nous tous, ou simplement de Robb, Sansa et Arya ?
- Arrête Jon. Tu sais très bien que...
- Que tu m'aimes et te soucies de moi ? Ça n'a jamais été le cas, tu m'as toujours détesté. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que tu veuilles l'abandonner, alors qu'avant l'apparition de ses dons, tu l'aimais autant qu'Arya.
- J'ai peur...
- Tu ne penses donc qu'à tes propres intérêts. C'est bien ce que je pensais.
- Ne me parles pas comme ça !
- Seulement quand tu arrêteras de me traiter comme un Bâtard, et que tu arrêteras de renier ta propre fille.
Jon défie ma mère du regard, tandis que ses yeux lancent des éclairs. Quant à moi, je sens les larmes me monter aux yeux.
Ma mère ne m'aime plus... Tout ça à cause de ce fichu don ! Et si elle avait raison ? Et si je prédisais la mort de mes frères et sœurs sans pouvoir rien y faire ?
Elle a raison. Je suis maudite.
Je me réveille d'un coup, me redressant. Ma respiration est rapide, et je ne parviens pas à me calmer, tremblante.
Ces souvenirs... Je les avais oubliés. Mais comment cela est-il possible ? Un événement si marquant aurait dû rester gravé dans ma mémoire comme une cicatrice. Mais non. Il m'est revenu seulement cette nuit. Pourquoi maintenant, alors que je suis loin du château ? Je n'en ai aucune idée. Peut être est-ce à cause de la présence d'un autre vers-vue...
Alors que je tournais la tête pour regarder Jojen, une main se pose sur mon épaule, me faisant violemment sursauter.
- Du calme, ce n'est que moi.
Je souffle de soulagement à l'entente de la voix de Jojen, comme si ça aurait pu être ma mère qui revenait me voir pour me dire que je suis maudite et que mes frères et sœurs mourraient à cause de moi.
- Tout va bien ? me demande Jojen, visiblement inquiet, vu qu'il fronce les sourcils.
Ma fierté a juste envie de lui répondre : oui oui, je suis juste en gros état de choc et je tremble de la tête au pieds, sinon, tout va bien ! Au lieu de ça, je me contente d'une réponse neutre. Enfin, si on peut appeler ça neutre.
- Jon Snow est mon frère.
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