Chapitre 23 ➳ Le sauveur de ces dames
Jojen ouvre enfin les yeux. Il ne semble pas remarquer ce qui l'entoure, le front toujours plissé. Puis son regard se pose enfin sur moi et il me fixe. Je fuis son regard, et il fronce les sourcils.
Il se redresse, se calant à nouveau contre le poteau sur lequel il est attaché. Je le lâche alors et me relève. Aussitôt, des bras m'empoignent fermement et me replacent à mon piquet, à côté de Meera, qui me lance des regards interrogatifs, mais je n'y prête pas attention, fixant le sol.
Je sens le regard de Jojen peser sur moi, et je m'accorde un regard. Étant en face de moi, je ne peux que le regarder. Il semble me scruter, cherchant une réponse. Et s'il m'avait vu dans sa vision ? S'il avait vu que j'avais épié une scène que je n'aurais jamais dû voir ? Je détourne alors à nouveau le regard. Il ne doit pas savoir. Sinon, il voudra m'écarter pour éviter que je ne sois blessée à sa place.
Un visage apparaît en face du mien, me faisant sursauter. C'est le chef de la bande, qui a un sourire bête scotché au visage.
- Alors ma jolie, on ne m'écoute pas ?
En temps normal, je lui aurais lancé une réplique acerbe, mais je ne le fais pas. Je pense encore à la mort de Jojen, qui s'est déroulée sous mes yeux sans que je ne puisse intervenir.
Je sens qu'on me détache et on me lève brusquement, me ramenant à la réalité. Je suis brusquement plaquée contre mon piquet, maintenant debout. Je secoue la tête et la seconde d'après, des lèvres se posent sur mon cou. Je grimace de dégoût en voyant que c'est le chef de la bande qui fait ça. Je ne bouge pas, attendant le bon moment.
Ses mains se baladent un peu partout sur mon corps et je frissonne. Gros porc !
- Vous savez, il existe des bordels pour ça, je lâche finalement. Celui de Tyrion Lannister est plutôt pas mal, d'après ce que j'en ai entendu.
- Je m'en fiche de ces putains de merde ! Je préfère les sauvageonnes, elles sont plus... Féroces, dit-il en souriant tandis que ses amis rient.
Je lève les yeux au ciel, et alors qu'il continue à déposer des baisers sur mon cou en descendant doucement et que ses mains se posent sur ma poitrine, je lève le genou et le touche en plein sur les parties. Il hurle de douleur et me lâche instantanément. J'en profite pour me ruer jusqu'à mes armes, mais un homme me plaque au sol, et mes poumons se vident d'air. Je tente de me relever, mais un poids sur mon dos m'en empêche. Je tourne la tête et vois que le chef se relève déjà en grimaçant de douleur. Il s'avance vers moi, ses yeux lançant des éclairs. Il me retourne sauvagement sur le dos et je tente de me débattre, mais il s'assoit à califourchon sur moi et plaque fermement mes bras au-dessus de ma tête, sur le sol froid.
- Laisse-toi faire, maugrée-t-il. Ou je les tue tous.
Il fait signe à un de ses hommes, qui place alors rapidement un couteau sous la gorge de Jojen en lui tirant les cheveux pour faire basculer sa tête en arrière. Je déglutis.
- Et lui sera le premier sur la liste, me dit le chef en ricanant.
Je me laisse donc faire tandis qu'il reprend ses baisers brûlants et qu'il balade ses mains un peu partout. Je remarque du coin de l'œil qu'un autre homme fait la même chose à Meera, toujours accrochée à son piquet. Elle crie, contrairement à moi, qui ne dis rien. Si je crie, qui sait ce que ce fou fera à Jojen...
Il commence à me déshabiller, et je me tortille. Il lève mon tee-shirt, dévoilant mon ventre. Mais il le délaisse et retire mon pantalon. Me voilà en culotte devant lui, à moitié dénudée.
Je risque un regard vers la droite, où Jojen se tient. Il ne laisse paraître aucune émotion, mais le connaissant, j'arrive à discerner une immense colère et de la peur au fond de ses prunelles sombres. Je lui lance un regard paniqué lorsque l'homme me déshabille et commence à me retirer mon haut.
Mon rythme cardiaque s'accélère et je tente de lui échapper mais il ricane en me serrant encore plus. Je suis en très mauvaise posture...
- Lâchez-les.
Mon agresseur tourne la tête vers Jojen.
- Et pourquoi je ferais ça ? Elle est plutôt pas mal ta copine, dit-il en reportant son attention sur moi.
- Je vous conseille de faire ce qu'il a dit, ou je me verrais dans l'obligation de vous tuer, tonne une voix à l'entrée de la tente.
L'homme redresse alors la tête pour regarder la personne qui vient de parler. Quant à moi, je ne peux rien voir, étant donné que je suis allongée mais dos à la porte. L'homme qui est au-dessus de moi grimace mais sourit ensuite.
- Tiens tiens, un membre de la garde de nuit. Vous n'en avez pas marre de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? grommelle-t-il.
- On s'en mêlera jusqu'à ce que vous arrêtiez. Et je vous conseille de les relâcher de suite, ordonne la même voix que tout à l'heure, qui me semble familière.
- Sinon quoi ? Vous me trancherez la gorge ?
- Le bûcher aussi est plutôt efficace pour les morts lentes et douloureuses.
- Mêlez-vous de ce qui vous regarde pour une fois ! crache l'homme qui est toujours au-dessus de moi.
- Justement, ça me regarde.
Et sans prévenir, des hommes se jettent sur nos agresseurs et les désarment facilement. Celui qui était au-dessus de moi est tiré en arrière. Je me redresse et tourne enfin la tête vers notre sauveur.
Et lorsque je le reconnais, mon souffle se coupe. Il pose son regard sur moi et s'avance sans me quitter des yeux. Puis il me tend sa main pour m'aider à me relever.
- Je ne pensais pas te revoir dans de telles circonstances, m'avoue-t-il en souriant.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro