Chapitre 5 : La mise en bouche
La curiosité est un vilain défaut. Ajoutez à ça le besoin irrépressible d'argent, et vous me trouverez sans aucun doute devant mon ordinateur, à chercher ce foutu site internet.
Je tente de le taper dans la barre de recherche de Google, mais aucun résultat n'est concluant. Je tombe, à la place, sur un nombre incalculable de forum parlant des fantasmes de chacun.
Je souffle de frustration.
Je me lève du canapé et part enfiler des habits plus décontractés. En arrivant, je n'ai même pas pris le temps de me déshabiller. J'ai simplement ouvert mon vieux ordinateur une fois assise sur le canapé.
Un débardeur et un legging plus tard, je retourne dans le salon pour amener mon ordinateur dans ma chambre. Je serais sans aucun doute mieux allongée dans mon nid douillet.
Je tourne encore dix bonnes minutes sur le net avant de craquer.
A Ariana :
« Dis-moi, c'est normal que je ne trouve rien dans la barre de recherche d'internet ? »
D'Ariana :
« L'accès se fait exclusivement par le lien que je t'ai donné. Pas la peine de cherché ailleurs, tu ne trouveras rien. »
A Ariana :
« Ça doit me rassurer ? »
D'Ariana :
« Il faut qu'on garde un minimum de discrétion, autant pour les clients que pour nous. »
Elle n'a pas faux, dans un sens. Si tout le monde arrive à l'avoir, il n'y a plus de mystère, et surtout plus aucun travail. Je ne suis pas dupe, je me doute que tout ça soit légal.
Vendre son corps n'a rien de traditionnel.
Je retranscris le lien qu'elle m'a envoyé en début de soirée sur la page internet. Elle se met à charger, à ouvrir une page, avant qu'elle ne se referme, puis une seconde.
Des couleurs foncés et sensuels telles que le rouge, le noir, l'orangé orne la bannière du site. Le nom est parfaitement mis en avant dans une calligraphie très féminine.
En faisant défiler vers le bas, je découvre une liste d'envie sexuelle nommée « Sexuel Wishes ». Les clients ont des fantasmes pré-préparés pour faciliter la mise en scène ou leur donner des idées. Le site est incroyablement clair et précis. Loin de ce qu'on peut penser d'un simple site de sexe, on y trouve beaucoup d'élégance, de sensualité mais aussi d'une certaine intimité.
Plus bas, le site propose une bannière de femme qui défile vers la droite. Ce sont sûrement les femmes dont fait partie Ariana. Elles ne sont pas vulgaires, les seins à l'air ou dans des positions peu catholiques. Au contraire, je découvre des femmes souriantes, belles, le plus souvent dans un environnement extérieur. Et surtout couvertes.
Je clique sur la photo d'une brune et accède à une page plus détaillée sur elle. J'y trouve plusieurs photos, permettant au client de dissimuler les formes de la femme, sans qu'elle ne soit nue. Je suis étonné par la sobriété et la pudeur du site quand on sait ce qu'il est vraiment.
Après ces photos, les clients peuvent voir un descriptif de la femme. Ici, elle énumère ces centres d'intérêt. Plus l'on fait descendre la page vers le bas et plus les détails concerne le sexe. Elle y met ses attraits, ses positions préférés, ses gouts pour susciter l'envie du client.
Je retourne sur la page principal, et malgré moi, tente de trouver Ariana. Je fais défiler les femmes sans la voir. Aucun n'a les cheveux roux comme elle. Je les fais à nouveau passer devant mes yeux avant de m'arrêter sur une brune à la longue chevelure. Ses yeux sont d'un marron sombre, agrémentés d'un maquillage parfait intensifiant son regard. Ses lèvres pulpeuses sont mises en avant avec l'aide d'un rouge magnétisant.
Les traits de son visage ne me sont pas inconnus. Je clique sur son profil. Les autres photos me confirment mes soupçons. Ariana.
Sur ce descriptif, elle se nomme Mia. J'attrape mon téléphone et lui envoie un message.
A Ariana :
« C'est toi la fameuse Mia ? J'ai faillis ne pas te reconnaître. La perruque et les lentilles sont efficaces ! »
D'Ariana :
« C'est bien moi ! Tu ne pensais quand même pas que j'allais mettre mon nom et mon vrai visage ? Je te l'ai dit, il nous faut de la discrétion. Aucune des filles n'a mis son vrai prénom ni une photo naturelle. De cette manière, personne ne nous reconnaît en dehors de ces moments exclusifs. »
A Ariana :
« Ton entourage n'est pas au courant ? »
D'Ariana :
« Bien sûr que non ! Je leur ai seulement dit l'intitulé mis sur nos contrats : Prestataire pour la société Fantasie's Dreams. C'est le faux nom de la société. Légalement, on fait des prestations pour faire découvrir une marque de lingerie et de sextoys. On n'est pas très loin du compte au final, sauf qu'on ne fait pas que les démos, si tu vois ce que je veux dire. »
A Ariana :
« Et ça les dérange pas de savoir que tu es supposé vendre ce genre de chose ? »
D'Ariana :
« Ils ne sont au courant, de mon côté, que de la partie lingerie. Ils n'ont pas besoin de tout savoir tu sais. Les gens savent seulement ce que tu leurs dis, puisque la société n'est pas visible. »
A Ariana :
« C'est... Intéressant. »
Mon cœur palpite plu rapidement à l'envoie du message. Mes mains sont moites d'appréhension.
D'Ariana :
« Ça l'est encore plus quand tu penses que tu as le droit à une protection sociale et santé, comme tout travail légal. En plus des avantages en nature que les clients peuvent te laisser, la société te verse un treizième mois bien généreux. »
Bordel. De. Merde.
Elle tape dans le mille. Elle me touche en plein cœur avec son dernier message. J'ai la sensation que tout me pousse vers ce travail, malgré l'image que cela renvoie. C'est un sacré dilemme.
La santé et l'argent d'un côté.
Mon égo et mon intimité mis en nu de l'autre.
Le bien-être de Joyce contre le mien. Le choix est rapidement fait. Je vais laisser une chance à ce travail. Si les tarifs sont avantageux comme elle semble le dire, ce sera transitoire, pour nous aider à rembourser le prêt et les soins, tout en me laissant le temps de trouver autre chose.
Joyce n'aura pas besoin de savoir exactement de quoi il est question, si j'accepte.
La soirée de vendredi me décidera vraiment. Je saurais si je suis capable de le faire.
Je n'ai jamais été très tourné sexe. Je ne pense même pas avoir de fantasmes. Les hommes que j'ai pu fréquenter étaient loin de me faire monter au septième ciel comme on peut en entendre parler. Très, très loin même.
Je crois qu'une fois j'ai même compté les secondes, espérant que cela ne dure pas beaucoup de temps. Trois minutes et trente-deux secondes.
Recordman du monde de ma pire partie de jambes en l'air.
A Ariana :
« Tu m'as convaincu pour vendredi. Cela ne sera jamais pire que mes propres expériences. »
D'Ariana :
« Oh non, crois-moi ! Le plaisir sera partagé... »
Est-ce possible d'avoir peur et d'être excité en même temps ?
Je n'ai jamais eu autant envie de faire quelque chose de si... hors normes. Je me surprends à serrer mes cuisses, étant en proie à une vague d'ébullition au centre de mon anatomie.
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