La dernière lettre
Je regardai le soleil se lever d'un oeil maladif ainsi que fatigué, du à mon absence d'appétit et mon anémie. Je respirais difficilement, sûrement dû à une insuffisance cardiaque. Je me décidai de me lever et titubai en allant vers mon bureau. La pensée de ma famille heureuse traversa mon esprit et une larme se mit à perler mes joues creuses. Je m'assis sur la chaise du bureau et prit la plume avant de la tremper dans l'encrier. Je devais écrire à quelqu'un... Non, je me mens à moi même. Je me devais plutôt de prévenir la future personne qui serait invitée en ces lieux. Je me penchai vers la feuille de papier jaunie avant de me mettre à écrire.
"Toi qui liras cette lettre, fuis.
Je me nomme Aliénor Van Hellsing, venant effectivement de la puissante famille de chasseurs de vampires. À l'heure où j'écris cette lettre, mes heures sont comptées... Ma fatigue grimpe, je manque d'un cruel appétit, mes yeux sont creusés de cernes, ma peau est pâle et mon corps est squelettique. Je ressemble à un cadavre et je vais bientôt l'être si j'ai un peu de chance.
Mon malheur à commencer le jour où j'ai pris le relais familial de chasseuse de vampire... Étant l'aînée, ma vie ne s'est résumée qu'à manier l'arme, apprendre des techniques de combat et survivre.
Mon père m'avait éduquer sous la manière spartiate et savoir que je quittais enfin le nid et les entraînements difficiles me remplissait d'une puissante satisfaction. C'était un terrible caprice que j'ai eu là.
J'avais décidé de m'acheter un magnifique manoir, tout prêt de l'ancienne famille de Dracula, un vampire assoiffé de sang décédé par les mains de mon père où celui-ci tomba en poussière. Je m'étais imaginé mené mon enquête pour prendre note des endroits où cohabitaient les vampires. Les éléments étaient plutôt intéressants, vu que les vampires semblaient porter un certain fétichisme pour les accessoires rustiques. J'examinais les bibliothèques pour connaître leurs faiblesses et leur savoir.
Les heures passèrent et je décidai enfin de rentrer chez moi pour écrire proprement mes idées et mes découvertes. En soi, mes informations étaient assez anecdotiques, mais je gardais espoir sur le fait que c'était des découvertes fantastiques.
Lorsque la nuit tomba et que mes paupières se fermèrent petit à petit, un rêve cauchemardesque s'ouvrit à moi, montrant des piles de cadavres, des litres de sang, des cris de peur et d'angoisse tout ça réalisé par un homme dont les traits du visages m'étaient flouter.
Je me réveillai en sursaut en passant une main sur mon visage, tremblant inconsciemment. Pourquoi avais-je fait un cauchemar aussi grotesque alors qu'aucun choc ne m'était arrivé ?
Je me devais de retourner à ce manoir et chercher d'autres informations. Quelque chose m'avait indirectement marqué et je devais maintenant savoir ce que c'était.
J'allai au village me prendre des provisions et me décidai, non sans regret, à passer ma nuit dans ce vieux manoir et l'explorer de fond en comble pour trouver ce qui clochait.
Ce fut cette idée qui céda, je l'espère, ma mort. Dans le cas le plus sombre, la perte de mon humanité.
Je me remit à nouveau à fouiller cette horrible demeure. Une idée me traversa alors l'esprit : et si cette tâche sombre qui errait dans cette bâtisse ne venait pas de l'intérieur, mais de l'extérieur.
Je sortis donc, muni d'une lampe et de mon arme, avant d'entrer dans les catacombes familiales.
Le climat était glacial au point où mes doigts rougissait au contact du vent froid. L'ambiance était terrifiante et même avec une lampe, je ne voyais pas au delà de mes pieds. Néanmoins je continuais d'avancer à la recherche du moindre indice. Au fur et à mesure de mes pas, je pus voir un cercueil gigantesque, entouré de bougies noires à la flamme bleue et de roses rouges, comme si cette tombe venait d'être faite.
Je m'approchai avec méfiance en regardant la date, curieuse et terrifiée à la fois. Sous la poussière et les toiles d'araignées, je pus lire à mon triste sort que la tombe datait de plus d'un siècle... Je reculai en tenant mon arme avant de trébucher sur un obstacle mou et de tomber vers l'arrière. Je gémis légèrement de douleur avant de relever la lampe vers l'obstacle et d'hurler d'horreur et de stupeur.
À mes pieds se trouvaient le cadavre d'une jeune femme, sûrement d'anémie. Je pris bien évidemment le pouls de celui-ci et inspecta son corps pour sa rigidité cadavérique. À mon avis, elle devait être décédée d'ici un ou deux jours.
Est ce un détail important à mentionner ? À mes yeux, il n'y a aucune hésitation pour que je réponde oui. Dans ce caveau se trouvait le vampire en question et il venait de se délaisser de sa dernière victime.
Mon sang ne fit qu'un tour et je regardai en vitesse l'heure sur ma montre. Le soleil allait bientôt se coucher, signe que le vampire allait se réveiller. Ma respiration devenait de plus en plus rapide, j'avais peur... Peur de me faire croquer et vider de mon propre sang par un monstre dépourvu d'humanité. Je saisis mon arme et me rapprochai du cercueil pour l'ouvrir sans une once d'hésitation. Je vis alors cet homme, ce monstre ressemblant à un cadavre. J'avais envie de le déchiqueté... Je fouillai mon sac et sortis un pieux en bois de chêne. De mon autre main, je serrai le marteau que je tenais dans ma main avant de pointer le pieu vers le cœur du vampire. Je pris une grande inspiration pour le tuer d'un coup sec, mais au moment où j'allais abattre mon marteau, ce suceur de sang ouvrit brutalement ses yeux.
L'horreur s'empara de moi en voyant cette scène. Je sentis sa main glaciale se saisir de mon poignet et le brisé en une fraction de seconde. Le craquement de mes os me fit hurler de douleur. Je me debattis de toutes mes forces et abbatis mon marteau contre sa tempe. Il recula légèrement à cause de la surprise avant de me regarder avec un rictus inhumain, voir même amusé de ma réaction. Il avait de la malice qui brûlait dans ses yeux. Il voulait se battre, il ne voulait que ça. Je restai néanmoins sur mes gardes, un vampire est après tout une créature extrêmement puissante. J'hésitai encore un moment avant de foncer sur lui.
Le combat était d'une difficulté sans nom. Au moment où je me suis précipitée pour tuer celui-ci, il s'est écarté en vitesse en ricannant légèrement. Je lui donna un coup dans le ventre et sortit un revolver dans mon sac. Les balles étaient bien évidemment faites d'argent. J'avais l'incapacité de manipuler mon poignet gauche (d'ailleurs c'est toujours le cas), donc me battre à main nue était impossible. Je pointai l'arme vers le cœur de celui-ci avant de me mettre à tirer. Certe je ne touchai pas son cœur mais je pus immobiliser son bras droit en y nichant une balle. Je courrus en vitesse vers lui pour lui asséner le coup final avant de sentir ses ongles dans mon cou. Il me souleva sans aucune difficulté clés du sol en rigolant. Des larmes de frustration me montèrent aux yeux, je comptais donc mourir si proche du but ? Hélas non... Le compte me murmura à l'oreille qu'il ferait de moi sa femme, que je vivrais dans le monde de la nuit, que je me nourrissais de sang... Qu'il suffisait qu'au seuil de ma mort, je boive une goutte de son sang pour faire de moi un vampire. Après ces horribles paroles, il planta ses crocs dans ma peau, plus précisément dans mon cou. Alors que lentement, mais sûrement, mes yeux se fermerent à cause de l'anémie, je soulevai le détail que si je voulais rester humaine, je devais refuser toute nourriture de sa part car il pouvait avoir introduit son sang dedans.
Ces événements se sont déroulés il y a deux jours. Durant ces deux jours, je souffrai le jour face à ma fatigue et la fin et je souffrai la nuit face aux paroles horribles de mariage et de meurtre du vampire qui me vidait de son sang.
Toi, toi qui lis cette lettre, fuis... J'ai découvert un passage secret permettant de fuir de la demeure du vampire. Si j'avais mangé et dormi, j'aurais sûrement pu fuir... Ironique...
Derrière cette commode où tu trouveras ma lettre, se cache un passage menant à l'extérieur.
Quand tu seras sorti... Amène le village jusqu'ici et tue ce monstre qui a détruit ma vie... Et... Si à mon triste sort, tu apprends qu'il a une femme, tue moi. Je sais que mes paroles seront l'opposé lors de notre confrontation. Peut être que je te tuerais... Après tout une Van Hellsing vampirisée ne peut être que dangereux... Mais je t'en prie résiste et tue moi !
La nuit va tomber... Aujourd'hui je mourrai où me réincarnerai en monstre. Quand je vois ça, je peux t'affirmer que le Christ n'est qu'une invention pour effrayer le peuple...
Mais je ne vais pas débattre religion...
À toi, jeune victime, je te souhaite bonne chance dans cette fuite et n'oublie pas, toujours viser le cœur...
Aliénor Van Hellsing"
Je mis la lettre dans une enveloppe et la mis dans le tiroir de la commode. Je me levai faiblement avant de tomber au sol en respirant faiblement. J'avais épuisé mes dernières ressources, mes derniers espoirs. La porte s'ouvrit dans un terrible grincement et je pus voir le vampire élégamment habillé. Il s'approcha de moi et me porta en me mettant contre lui avec un sourire satisfait. Il savait que c'était aujourd'hui...
Il s'approcha de mon oreille pour susurrer d'une voix suave à mon oreille
- ma chère, ma tendre, ma bien aimée... Le jour fatidique est arrivé... Vous vous êtes bien battu, vous avez tout fait pour vivre... Mais ce soir vous serez mienne...
Il me remordit le cou en souriant alors que je sentis petit à petit ma vie se vider en mon corps.
Il retira ses canines de mon cou et se mordit la lèvre avant de s'approcher de moi et de m'embrasser. Au fil de ce baisé, je sentis le goût de rouille se son sang dans ma gorge. Celle ci me brûlait, ma tête était endoloris et je commençais à me sentir fiévreuse.
La mort ne va pas m'attendre... Elle était bien trop belle... C'est le diable qui me tend sa main. Je ne décéderais pas en tant qu'humain... Je décéderais en tant que monstre.
Je t'en prie, toi qui liras cette lettre, fuis. Tue ce monstre et tue moi.
Ce fut ma dernière pensée avant que mon esprit humain face place à celui d'un monstre inhumain et assoiffé de sang.
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