Nouvelle n° 5
Étoile filante
Tard le soir, un vent léger souffle sur les collines endormies. Lorsque le jour a fui, la lande de fleurs couverte, verse au loin un parfum narcotique enivrant ; les yeux fermés, l'oreille entrouverte aux rumeurs, on ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent. Les astres sont plus purs et l'ombre paraît meilleure, un vague demi-jour teint le dôme éternel qui se constelle d'un flot de nacre ; et une aube douce et pâle attendant son heure, semble errer toute la nuit au bas du ciel.
Dans cette nuit d'été, errant de pars la ville, je regarde ce ciel avec mon désir. Car si dans le temps qu'une étoile file, on forme un souhait et il doit s'accomplir. Enfant, mes souhaits étaient toujours les mêmes : menues matériels plaisirs qui n'étaient que fadaises.
Quand un astre tombe, alors plein d'émoi, je fais de grands vœux afin que tu m'aimes et qu'en ton exil tu penses à moi. A cette chimère, hélas ! je veux croire n'ayant que cela pour me consoler. Mais voici l'automne qui pointe le bout de son nez.
Remontant les pavés, je remonte d'un tranquille pas : chez moi. Peut-être que là, me sera-t-il permis -d'espérer- de rêver ? Par la fenêtre un bruit ce fit entendre. Qui ô diable pouvait-il en faire à l'heure ou Orphée, avait délaissé sa lyre pour pleurer Eurydice sa bien aimé. Fut-il un être de la nuit qui par malice vient tourmenter les braves ; ou bien, s'agissait-il des fées et autres membres du petit peuple qui viennent bercer les dormeurs de leurs danses endiablées ? Ce n'est que la froide dame chryséléphantine, hideuse gibbeuse qui me regarde de son œil méchant dans mon lit. Et alors que la lune rit de mes tourments ; mon regard se voile de reflets lointains.
Quand les fleurs deviennent ronces, quand la nuit devint noire et que je ne vois plus d'étoiles filer ; enfin clame le silence et je peux m'éteindre seul pour l'éternité.
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