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♬ m u s i q u e ♬

Still Don't Know My Name - Labrinth

— "Even the nights end when the day breaks"—
NIGHTS meets DAY

— A V E R Y —

Son regard bleuté me fige. Il y a quelque chose chez ce garçon qui m'échappe. La froideur et la sincérité qu'il dégage ne me laissent pas indifférente. Je continue de l'observer sans savoir si je dois le remercier, ou simplement prendre mes jambes à mon cou.

Ce genre de personnes qui se prennent pour des héros ne sont pas faites pour moi. J'aurais très bien pu me débrouiller toute seule,comme toujours. Malgré tout, en persistant à l'observer, je ne peux qu'éprouver de la gratitude.

Venir noyer mon chagrin dans un verre d'alcool est devenu une habitude depuis maintenant plus d'un an. Chaque soir en sortant de l'hôpital - à contre - coeur - je me réfugie ici, au NightMare Bar. Je commande un verre de whisky et me contente de le contempler sans même y toucher.

La plupart du temps, mes larmes diluent la boisson, et je suis trop sérieuse pour me laisser tenter par en boire une gorgée du liquide doré. Néanmoins, ce soir, en m'installant sur mon fidèle tabouret du bar, je n'ai pas pu commander ma collation habituelle.

Peut-être que j'ai trop pleuré, et que je n'ai plus rien sur le cœur. - ce qui m'étonnerait au plus au point, si tel était le cas - dans ma situation, il est difficile de vider le sac de noeuds qui s'est logé dans mon cœur depuis des années. Il fait partie intégrante de moi ; je ne peux pas m'en dissocier.

L'homme arque un sourcil, visiblement intrigué par ma réaction. S'attend-il à ce que je le remercie d'être venu voler à mon secours ? Ou utilise t-il cette opportunité pour m'importuner ? Je suis toujours partie du principe que les hommes - peu importe lesquels - ne s'intéressent pas aux filles par pure gentillesse. Certains par amitié, d'autre par intérêt ou encore par attirance.

Je me demande dans quel cas se trouve-t-il. Un homme de son physique ne devrait pas avoir trop de mal à trouver chaussure à son pied. Alors pourquoi m'avoir volé au secours, comme un de ces héros romantiques dans une comédie française ?

Qu'est-ce que vous voulez ? je l'interroge avec méfiance.

La défiance me submerge, et ce même si je persiste à le dévisager comme un malpropre. Je ne sais plus tellement à quoi me fier. Il a l'air à la fois perdu, indiscret, audacieux et quelque peu envoûtant. Un homme comme lui ne s'intéresse pas à moi que par altruisme. Peut-être s'attend-il à me mettre dans son lit. Si c'est le cas, qu'il aille se faire foutre : je ne suis pas intéressée.

Un rictus fend son visage, alors que ses yeux glacés croisent mes pupilles à plusieurs reprises. La raideur dont je fais part ne semble pas l'impressionner, à l'inverse de moi. J'ai toujours été ce genre de personne qui ne sait pas se comporter méchamment envers les autres.

Rien de spécial, il déclare.

Comment ça, rien de spécial ? je répète avec insistance. Vous m'avez volé sauvée, et vous n'attendez rien en retour ? Je n'en crois pas un mot.

C'était de l'altruisme. Je n'aimais pas la façon dont cet homme vous a abordée. Voilà tout.

Je sens mes sourcils se froncer. Dans sa voix résonne une honnêteté bouleversante. L'altruisme ne faisait pas partie de la liste pour laquelle des hommes comme lui ose m'approcher.

Alors vous m'avez sauvée par altruisme ?

Vous allez répéter tout ce que je dis ?

La gêne m'enflamme. Incrédule, j'ai souvent la mauvaise habitude de me défendre par tous les moyens. Je lève les yeux au ciel, alors que le jeune homme tend la main vers le tabouret le plus proche du mien, dans l'espoir de s'y asseoir.

Son sourire ne s'évanouit pas, au contraire, il persiste sur son oval plus tôt puissant. Pourvu d'une mâchoire carré, l'inconnu ne semble pas être le genre d'homme à qui on cherche des noises. Il a l'air plutôt grand, et musclé. Son allure d'Apollon doit sûrement lui venir de plusieurs longues heures de sport.

Je peux m'asseoir ? m'interroge-t-il en attrapant l'assise du tabouret.

Si je vous dis que j'attends un ami, vous ne me croirez pas. Alors faites comme chez vous.

Ni plus ni moins il s'assoit.

Dure journée ? reprend-il une fois installé à quelques centimètres de moi.

Pourquoi est-ce que je devrais vous raconter, à vous qui m'êtes totalement inconnu, ma journée. Je ne sais rien de vous. A l'exception du fait que vous vous prenez pour un héros, et ce même si ce ne sont que des mythes inventés pour des petits garçons rêveurs.

Je ne suis pas un héros, chuchote-t-il en riant.

Il balance alors sa tête de gauche à droite en posant son regard sur les deux shots de vodka qu'il avait amenés avec lui.

Je sais. Même Clark Kent n'existe pas.

Comment se fait-il que vous soyez prête à démentir un mythe de cet ampleur ?

Un sourire s'étire sur mes lèvres, malgré moi. Je dois avouer que sa compagnie n'est pas déplaisante.

D'un geste assuré, il attrape son shot de vodka et le porte à ses lèvres, avant de s'immobiliser. Son regard se pose une fois encore sur moi. Lorsque nos iris se croisent, je remarque qu'il y a quelque chose chez ce garçon - un je ne sais quoi - que je pourrais admirer des heures durant.

Longue histoire, je susurre en fronçant le nez.

Par chance, il n'a pas l'air plus intéressé que ça de savoir ce qui se cache derrière la « longue et terrible histoire » de ma réponse. Il pose ses lèvres au bord de son verre, et le boit cul sec. Puis il le repose sur le comptoir, dans un bruyant claquement.

Vous ne le buvez pas ?

Nos regards se posent simultanément sur le second shot de vodka qu'il a apporté.

Je n'ai jamais aimé la vodka. Son alcool est beaucoup trop fort et piquant pour moi. En plus de quoi, je me dois de garder la tête froideau cas où le pire viendrait à se produire.

Non merci. Pas ce soir. Mais ne vous gênez pas. Buvez-le vous.

Le garçon observe son verre pendant quelques secondes, avant de tirer une moue adorable que je ne pourrais certainement jamais oublier. Ses lèvres rassemblé en cul de poule et sa mine dubitative dénote complètement avec sa carrure imposante.

J'en ai déjà eu assez pour ce soir, il déclare.

C'est votre combientième ?

Troisième.

Bizarrement, savoir qu'il ne se saoule pas me rassure. Il y a au moins quelqu'un sur cette terre qui sait se modérer en boisson, comme moi je le fais.

Trois ? Seulement ? Il m'en aurait fallut plus de quinze pour avoir le courage de sauver une jeune femme des griffes de quelqu'un mal attentionné, je le taquine ouvertement.

Nous sommes différents sur ce point, alors. Je pourrais dire que je commence à vous cerner, mais j'aurais tort étant donné que je ne m'explique toujours pas pourquoi vous êtes assise seule à un bar, et que vous maudissez les super-héros.

Malheureusement, rétorqué-je, vous n'aurez jamais de réponse à vos questions, même si elles sont plus ou moins toutes légitimes. Nous allons rester des inconnus, qui ne feront probablement jamais connaissance : je tiens trop à mon identité.

Son sourire s'agrandit au fur et à mesure que je parle, ce qui je dois l'admettre a le don de me faire perdre pied. Néanmoins, je reste fidèle à moi même et à ce que j'ai toujours fait : je contrôle ma réaction et la situation d'une main de maître.

Et pourquoi pas ?

Je fronce les sourcils, alors qu'il me tend la main, son coude posé sur le bar recouvert d'une légère couche grasse. Visiblement il s'attend à ce que je la lui serre.

Pourquoi pas, quoi ?

Knight Fitzgerald. Enchanté. Et tu es ?

Il me tutoie sans laisser paraître aucune gêne. Certaines barrières finissent par tomber, mais pas celles que je m'impose. Ma règle de conduite doit être irréprochable, je ne peux pas me jeter dans les bras du premier inconnu qui passe. Je n'ai pas de place pour l'amour dans ma vie.

Knight ? Comme chevalier ? Attend c'est une plaisanterie ? je me moque sans éprouver le besoin de me cacher de lui.

Knight se pince les lèvres, alors que je l'observe d'un œil amusé.

Même ton nom indique que tu es quelqu'un d'héroïquement ennuyeux.

Aie, touché.

Il appuie d'un air théâtral sa main droite sur le haut de son torse : à l'endroit où se trouve son cœur. Puis il grimace en feignant un évanouissement. Il est visiblement très doué pour jouer la comédie.

Un rire m'échappe. Alors que Knight se redresse, toujours plus certain de pouvoir me soutirer des informations.

Quel acteur !

T'as vu ça ! En maternelle j'ai été honteusement renié aux arbres du fond de scène. Ma maîtresse, Miss White, n'a jamais vu en moi tout ce potentiel. Et pourtant, en une soirée je devient le parfait faux petit ami sauveur et je meurs d'un pic lancé par une fille inconnue.

Je souri de plus belle.

Destin tragique, je conclus ironiquement.

Un souffle amusé s'échappe de ses lèvres, dévoilant un rire à la fois masculin et séduisant. Je suis sûre que de là où il vient, plus d'une femme lui court après.

Et toi ? reprend-il. C'est quoi ton nom ?

Ça n'a aucune importance. Demain, toi et moi, nous reviendrons de simple inconnu.

Alors tu préfères rester « la fille du bar » dans mon répertoire. Manque de bol : tu n'es pas la seule à l'appeler ainsi dans mon répertoire, il plaisante.

Goujat !

Un éclat de rire commun finit par nous échapper, alors que je tente de fuir sa demande. Je relève brusquement la tête quand nos rires finissent par se dissiper.

J'avais deviné que tu étais le genre de mec ayant des tas de conquêtes. C'est pour ça que je ne me risquerais pas à te dévoiler le mien. Tu m'excuseras mais je n'ai aucune envie de finir sur ton tableau de chasse.

Soudainement, je le sens se raidir. J'ai dû dire quelques choses qui l'a froissé. Et ce, même si le but était de rester bon enfant. Je m'immobilise un instant, muette. Knight secoue vivement la tête, une mine tirée sur le visage, il sourit mais tristement cette fois-ci.

En fait... il n'y en a qu'une. Et pour tout dire c'est en partie à cause d'elle que je suis ici. Demain je saute dans le premier vol pour rentrer chez moi à Atlanta. D'ici là j'espère simple que ce bar reste ouvert toute la nuit. Parce qu'avec trente quatre dollars en poche, je ne peux même pas me payer une chambre. Tu crois que leurs banquettes sont confortables ?

Mon cœur se brise précipitamment. Le pauvre... j'ignore la totalité de son histoire, mais le peu qu'il m'a dévoilé me fait énormément de peine. Je me radoucis.

Si tu veux mon avis, je te déconseille de dormir la dessus. On ne sait jamais ce que les gens font sur le skai de ces banquettes. Le placard d'entretien est cependant plus recommandé. Pas très luxueux, mais confortable dans le genre.

Comment tu sais tout ça ?

Je l'ignore. C'est sûrement mon imagination qui parle.

Tu es quoi, agent immobilier ? Parce que tu sais vendre ton placard comme personne. Tu crois qu'avec mes quelques dollars en poche, je peux me le louer ?

Tu peux toujours essayer. Mais je ne suis pas certaine que Brett, le serveur, l'accepte. Après tout, tu n'es qu'un inconnu parmi tant d'autres.

Ça pourrait changer. Si seulement tu me dis comment tu t'appelles, ça serait plus simple.

Je lui souris, cherchant une dernière bonne raison pour refuser sa demande. Mais cette fois-ci, j'avais la sensation de ne plus être en capacité de réfléchir. Mon coeur voulait parler. Et je n'allais certainement pas l'en empêcher.

Je l'imite alors, lui tendant la main pour qu'il me la serre poliment.

Avery Hartley.

Un sourire de biais se dessine sur sa mâchoire carré et puissante. Alors qu'il contemple ma main, et qu'il l'attrape pour me la serrer vigoureusement.

Merci a DiaryShortStories  pour la bêta lecture de ce chapitre. N'hésitez pas a passé jeté un coup d'œil sur son compte.

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