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3 - Incendie(s)


Le temps passait et les saisons se succédaient. L'automne arriva et amena avec lui son lot de froid et de pluie. C'était pourtant une journée ensoleillée où un soleil blanc filtrait parmi le feuillage ocre des arbres de la forêt dont certaines se détachaient déjà de leurs branches pour tomber sur l'eau du lac. L'une d'elle vint se poser sur la tête de Ney qui y barbotait, à moitié enfouie dans l'eau, le regard pensant. Plus loin clapotait l'écoulement de la rivière dans ce bras mort qu'elle continuait d'alimenter. Ney sortit sa main de l'eau, enleva les feuilles sur sa tête, puis la passa sur son visage. Elle le frotta pour enlever la peau morte et adoucir les croutes qui s'y étaient formés. Elle se trouva bien cabossée , mais se réjouit d'avoir retrouvé son apparence plus normale.

Pendant tout ce temps à se promener dans la forêt debout sans jamais oser se reposer, les bras écartés de sa peau qui en se régénérant, la faisait hurler de douleur, toute recouverte d'argile et de miel pour calmer les brûlures et d'un drap qu'elle avait trouvé coincé dans une branche, plus d'un passants l'avait confondu avec un mauvais troll sorti de sous terre et s'était enfui à sa vue.

« Belle position pour éloigner les ours », pensa-t-elle en souriant. Elle regarda encore une fois son reflet, puis contempla ses mains osseuses recouvertes de croûtes. Hormis la plaque sur la partie gauche de son visage allant du bas des joues à la tempe et à l'arcade sourcilière, et ses mains encore transparentes, avec un accoutrement approprié, elle avait l'air presque normale.

Ney s'en réjouit d'enfin pouvoir sortir au grand jour sans passer pour une apparition de la forêt et tira frénétiquement sur les pousses de cheveux sur sa tête qui refusaient de grandir. En croisant son reflet dans l'eau, elle remarqua qu'elles étaient d'un rouge flamboyant tape a l'œil. Bizarre, car elle se rappelait les avoir bruns. Elle pensa que c'était sans doute la réflexion du feuillage sur l'eau qui faussait sa vue, et sortit de son lac. Ajustant son vêtement improvisé à l'aide d'une ceinture en brindilles tressées, elle retomba dans ses pensées tumultueuse, alors qu'elle rentrait par le sentier.

Depuis le temps qu'elle errait dans ces bois sans but, elle avait fini par s'y repérer. Si vaste était-elle, elle la connaissait à présent comme sa maison, ce qu'elle a été pour elle durant ses dernières semaines. Mais elle avait beau tourner en rond, même en fermant les yeux, ses pas la ramenaient vers les ruines de l'auberge, où elle croisait des gens qui allaient et venaient, se demandaient se qui avait bien pu se passer.

Mais ce n'était pas le cas de son esprit, qui refusait toujours de revenir sur ce qui s'était passé. Elle avait beau se demander comment a commencé cet incendie, où au moins ce qu'il s'était passé avant, mais son cerveau refusait d'y répondre, sinon par des rêves où elle était poursuivie par des ombres noires sans visage au corps long et changeants comme la trace d'une fumée qui ne cessaient de la pourchasser la nuit avec leurs tridents enflammés. Elle n'avait aucune idée de ce que cela essayait de personnifier et doutant qu'il y est une part de vérité dans tout ça, elle avait cessé d'y réfléchir.


Un cri arracha Ney à ses contemplations. Soudain paniquée sans qu'elle en sache la raison, puis leva les yeux et découvrit la forêt devant elle engloutie sous un manteau de flammes. Ses sens encore faibles n'avaient pas détectés l'odeur acre et piquante des brindilles vertes brûlées. Elle s'arrêta. Le cri continua de résonner et se changea en une longue plainte. Elle courut en direction du bruit, presque à contrecoeur parmi les bois enflammés, écoutant plus son côté serviable que sa peur du feu dévorant.  

A demi aveuglée par la fumée et les larmes qu'elle engendrait, Ney suivit la voix qui devenait de plus en plus désincarnée. Parmi la mer de flammes, elle finit par apercevoir un enfant à genoux au-dessus d'un corps en train de crier toute sa détresse. Ney aurait juré qu'autour de lui les flammes avaient changé de couleur et devenaient vert clair, mais bien évidemment qu'il n'existe pas de feu vert, raisonna-t-elle immédiatement. Elle courut vers l'enfant qui arrêta de pleurer à sa vue et recula. Le corps à ses pieds était celui d'un comme au dos lacéré d'où le sang giclait encore. Elle le retourna. Mort. Probablement un lynx. Elle prit le garçon par le bras et le tira. Résistant mais emporté malgré tout, il gémit en pointant du doigt l'homme dont il s'éloignait :

« – Mais, mais...

– On ne peut plus rien pour lui. Il est mort. »

L'enfant redoubla de sanglots et de hoquets et Ney fut forcée à le prendre dans ses bras à travers la forêt qui s'écroulait sur eux et semblait vouloir les garder dans ses griffes enflammées. Ney trébucha à plusieurs reprise, rampa à genoux, courut de toutes les forces, malgré ses pieds qui s'enfonçaient mollement dans le terreau en cendre. Et pour ne rien améliorer à ses sens en alerte, sa mémoire vint lui jouer des tous, et lui rappela sa propre combustion, et cette peur se matérialisa en une de ces ombres noires qui hantaient ses rêves. Elle se révéla être un homme habillé d'une longue tunique et d'une cape noires, d'une pâleur menaçante et d'un éclair de colère dans son regard froid de reptile. Il fixait devant soi sans bouger, avant de lever lentement sa main et de claquer des doigts, faisant brûler ce qui avait osé être dans son champ de vision.

Ney trembla de tous ses membres et se sentit fléchir. Cette figure était la clé. Elle venait de se rappeler tout.

Elle finit par braver ses illusions et à atteindre la route principale où elle déposa l'enfant toujours dans ses bras avant de s'effondrer, toute tremblante. 

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