Paper Party
Tout d'abord ce fut un petit mot glissé dans l'interstice de son casier. Quelques mots griffonnés sur un morceau de feuille à carreaux dont les rebords étaient déchirés et le papier plié en plusieurs fois. Qui que ce soit, la personne avait fait vite. Les pattes de mouche en noir étaient presque illisibles et il lui fallut plusieurs minutes avant de réussir à déchiffrer le message.
Tu veux m'accompagner au bal?
Quel bal? Qui était ce mystérieux inconnu qui lui écrivait? Il tourna sur lui-même, cherchant quelqu'un qui aurait pu avoir l'air suspect. Mais il n'y avait personne ou tous étaient occupés.
Il fit une petite boulette avec le papier, se disant que la personne s'était sûrement trompée de casier. Personne ne voulait de lui, de toute façon. Personne ne voudrait aller au bal avec lui. Il était bien trop solitaire pour que quelqu'un s'intéresse à sa petite personne.
Cependant, à la récréation, il retrouva un mot. Même papier, même écriture, cette fois un peu plus soignée.
Je suis au casier 293, laisse moi ta réponse dedans.
Il arracha une page de son cahier de maths, prit un stylo bleu dans sa trousse et griffonna sa réponse. Puis, il déambula dans le couloir à la recherche du casier 293. Il n'y avait personne devant. Étrange. Il glissa son papier dans la fente, jetant des regards a droite et à gauche, espérant voir le propriétaire et donc l'auteur de ces messages.
Lorsque, le soir venu, il déposa ses livres, un autre gribouillage l'attendait. Il le prit et le lut. C'était son message, avec la réponse en noir de son mystérieux interlocuteur en-dessous.
Tu dois te tromper de casier. Arrête ça immédiatement.
Non, je ne me trompe pas. J'attends ta réponse.
Newt chiffonna la communication manuscrite et la jeta à la poubelle. Une fois de plus, il ne vit personne aux alentours du casier 293, ni du sien. En tout cas, il ou elle était très rapide dans l'art du camouflage.
Le lendemain, encore dans les vappes, il recupéra ses manuels et soupira lorsqu'un quatrième petit courrier attendait d'être lu. Cette fois-ci, le mot était plié et on pouvait y lire son nom. Ainsi donc, c'était bel et bien lui que l'on visait... Il l'ouvrit.
Alors?
Newt referma son casier, se rendit jusqu'au casier 293, se posta devant et attendit que quelqu'un se montre. Mais personne ne vint. Même quand la deuxième sonnerie des retardataires avait sonné. Il déchira la conversation et fila en cours.
Déçu, il essaya tant bien que mal de se concentrer sur son anglais mais il voulait à tout prix savoir qui se cachait derrière cette écriture brouillon et pressée.
A la récréation, il se jeta presque sur la porte bleue pour découvrir la note qui lui était adressé. Et en effet, il y en avait bien une.
Ce n'est pas très gentil de me rendre des confettis. Mais si tu veux me voir, il me faut une réponse. Positive de préférence :)
Il relut encore et encore le carré parfait d'une feuille à carreaux. C'était le mot le plus long qu'il avait eu. L'écriture était plus soignée, on s'était appliqué pour celui-ci.
Le garçon le fourra dans sa poche et rédigea une réponse sur un bout arraché à la va-vite d'une feuille Canson sur lesquelles il dessinait puis il la mit, joyeusement dans le casier 293. Il s'éloigna et attendit, caché par un distributeur que le propriétaire se montre. Mais cette fois encore, il n'y eut personne.
Les deux heures qui lui permettaient de rejoindre son débarras scolaire lui semblèrent interminables.
Ne cherche pas à savoir qui je suis. Tu ne le sauras que quand j'aurais ta réponse.
Cette fois, c'était un fin rectangle jaune, servant de marque-page post-it qui était collé sur la façade de son casier. Pas de papier à l'intérieur.
Ce petit manège dura quelques semaines et l'adolescent était réjoui à la perspective de trouver son petit mot quotidien à chaque break de la journée. Il s'y était habitué et aimait discuter avec son ami mystérieux. Il avait appris plusieurs choses. C'était un garçon, fort sympathique, un peu spontané et qui aimait poser des questions. En revanche, l'individu devenait silencieux lorsqu'il posait des questions sur son physique. Il lui avoua dans un message brouillon et mélangé parmi d'autres notes au crayon à papier qu'il l'observait depuis le début de l'année et que c'était la seule façon qu'il avait trouvé de l'approcher.
Il se mit alors à prêter attention à tout ce qui l'entourait. Qui était-ce? Était-il timide au point de ne vouloir discuter que par casier interposé jusqu'au moment fatidique où ils devraient se rencontrer le soir du bal? Qui pouvait bien être intéressé par lui? Qu'avait-il de spécial? Il n'avait rien d'attirant, du moins, il le croyait. Il portait des vêtement trop grand pour lui, semblait noyé sous le poids de son sac à dos et n'avait pas d'amis. Il passait son temps seul, dans les couloirs, un livre dans les mains. Qui pouvait trouver cela mignon et attirant?
Va-t-on se voir avant le bal?
Demanda-t-il un jour. La réponse lui parvint deux heures plus tard.
Tu n'as pas répondu à la question.
Après des semaines, il avait complètement oublié qu'il n'avait fait que demander des renseignements sur cet inconnu, sans jamais répondre à la question qui revenait régulièrement. Le bal serait dans quelques semaines. Ce serait dur jusque là d'attendre mais il se fit violence. Il faisait prolonger l'attente, les plongeant tous les deux dans un stress et une curiosité qui grandissaient au fur et à mesure que les jours se rapprochaient de la date fatidique.
Les autres élèves étaient déjà tout excités et choisissaient au dernier moment leur compagnon, quelque fois déçus d'apprendre qu'ils étaient déjà pris. Lui, il avait déjà son compagnon. Seulement, il ne savait pas à quoi il ressemblait. Et cela lui importait peu. Il était tombé amoureux de sa personnalité. De sa façon d'écrire les mots, d'être capable de lui faire ressentir des émotions à partir d'un morceau de papier. Il était amoureux d'un inconnu et il avait peur de rompre le charme lorsqu'ils se verraient.
La veille du bal, il n'y eut plus de mots. Il crut d'abord qu'il était en retard mais lorsque la pause de midi s'écoula et qu'il n'eut aucune note, aucun petit mot, il se dit que l'auteur était malade. Rien de plus. Il ressentit comme un pincement au cœur et écrivit la réponse que l'autre attendait depuis presque deux mois.
Et alors, les messages réapparurent et il fut soulagé.
Le jour-même, le stress était présent pour tout le monde et même pour lui. Il n'arrêtait pas de se tordre les mains, de se mordre les lèvres et se demandait s'il était réellement prêt à le voir.
Le soir arriva et il crut mourir de stress. Il fut incapable d'avaler quoi que ce soit et se rendit au lycée seul tandis que les autres étaient tous accompagnés. Sans convenir du lieu de rendez-vous, il traversa le gymnase aménagé pour l'occasion et se retrouva dans le couloir sombre avec les casiers. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et il serrait le dernier papier de cette année dans sa main moite. Il y avait quelqu'un là, au casier 293.
Lorsqu'ils se virent, ils s'approchèrent lentement, chacun plus stressé à chaque pas. La distance finit par être réduite et les deux garçons, de la même taille mais aux caractéristiques physiques opposées se firent face.
Il ne savait pas comment agir. Il ne savait pas s'il devait être amical, fraternel. Il était perdu, déstabilisé et le brun qui lui faisait face semblait dans la même position. Alors il fouilla dans sa poche et sortit un mot qu'il avait prévu en cas de coup dur comme celui-ci.
Salut, Thomas. Je suis Newt. Je suis content d'enfin te rencontrer.
Il le lui tendit et fut à peine surpris de voir que Thomas avait eu la même idée.
Hey, Newt. On se rencontre enfin :D
Ils rigolèrent et se prirent timidement la main puis se dirigèrent vers la salle où les couple se confondaient sur la piste de danse.
Newt l'entraîna et alors que la musique pop se terminait tout juste, le DJ annonça qu'il était temps de passer un slow. Les couples se donnèrent la main et les spots diminuèrent d'intensité et la musique se mit en route.
Newt le regardait, sans trop savoir ce qu'il ressentait. Puis il se souvint qu'il tenait toujours son dernier papier. Le dernier d'une longue série, dernier d'un échange plus que fructueux et dernier d'une conversation timide.
Il se recula légèrement et le lui tendit. Le brun le prit, le lut pendant de longues minutes, comme s'il imprimait chaque lettre dans sa mémoire et le rangea dans la poche intérieure de sa veste de costume. Newt s'approcha, prêt à reprendre la danse lorsqu'à son tour, Thomas lui donna un bout de papier.
Et Newt fut si heureux qu'il ne put s'empêcher de regarder le papier, puis Thomas encore et encore, relisant sans cesse le même message qu'il lui avait offert quelques secondes plus tôt. Un large sourire naquit sur ses lèvres et là, au milieu de la foule, oubliant ses camarades, il l'embrassa, laissant tomber le papier sur lequel était inscrit, à la plume, d'une belle écriture, la plus belle que Newt n'ait jamais vu
Je t'aime
Pffff!!! J'en peux plus 😂😂 je suis en train de mourir toute seule tellement je le trouve kawaii 😍😍😍 après une série de dépression, ça fait pas un peu du bien de les voir ensemble?
On remercie Jane qui ne m'a pas aidé grâce à Post-it et michilou qui en avait marre de lire mes trucs dépressifs 😂😂
Vouala, là, perso, j'en suis fière!
Lee✌
P.S: pendant que j'écrivais j'ai eu une certaine playlist mais elle est assez longue. Comme je ne peux qu'en mettre une, je mets celle qui m'a pas mal aidé. Vouali
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