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Chapitre 18 : Hey You


Les dernières minutes du cours de grec ancien s'étirent en longueur, comme si le Temps avait décidé de prolonger mon calvaire, un petit sourire sadique au coin des lèvres. J'observe mon prof qui écrit des hiéroglyphes au tableau. Il nous tourne le dos, peut-être parce qu'il sait bien que notre classe est aussi intéressée par son cours que par la chaîne qui retransmet les séances de l'Assemblée Nationale (ceci dit, même les députés ont l'air de s'y ennuyer).


Pourtant, j'aime le mercredi.


C'est devenu mon jour préféré, parce qu'après ce (long et douloureux) cours de grec, je m'enfuis du lycée en compagnie de Théo. En général, on mange un truc vite fait chez lui et on se met à répéter.


On s'enivre de musique dans un tourbillon de chansons vintages. On chahute sur No Doubt et on glisse sur Pearl Jam. Les accords se tatouent sur notre peau, empreintes lumineuses qui vibrent dans notre corps entier. Et je rêve que ces instants deviennent Éternité.


"Hey you with the dreams in your head"


On s'est assez bien trouvés avec Théo. On est aussi perfectionnistes l'un que l'autre, et on est capable de jouer la même chanson pendant des heures, jusqu'à ce qu'elle soit parfaite. D'ailleurs, souvent, la seule chose qui nous arrête, c'est le temps (Oui, je vous l'ai dit, il aime régir mes journées avec sadisme et cruauté). Souvent, l'un de nous deux réalise qu'on est presque en retard pour l'école de musique.


Alors on part en claquant la porte et on court dans les rues comme des enfants. On court à en perdre haleine et on arrive derrière l'église, essoufflés et hilares. Comme des enfants.


Théo file à son cours de guitare, qu'il a réussi à décaler à la même heure que le mien, tandis que je rejoins Alex. Ma voix est déjà prête à se plier à ses exercices.


Mais avant ça, je dois passer par deux longues heures d'option grec, les Charybde et Scylla de ma semaine. Parfois, j'ai l'impression que chaque minute de ce cours dure une heure... Comme en ce moment. Il reste cinq malheureuses minutes avant que la sonnerie me libère et pourtant, on dirait qu'un dieu malicieux a gelé l'horloge.


Le dieu de l'Ennui.


Quand la torture prend fin (enfin !), je décide de passer par les toilettes avant de retrouver mon ami. À peine la porte refermée sur moi, je reconnais les gloussements caractéristiques de Léa et sa bande (Il va vraiment falloir que je perde l'habitude d'aller au WC au bahut. À chaque fois, je tombe sur des personnes que je préfèrerais éviter).


— Vous avez vu comment Clara est sortie de cours presque en courant ? On dirait qu'elle a peur de rester dans la même pièce que Lily, affirme Léa en ricanant.


Je me fige en entendant mon nom. Est-ce que je dois signaler ma présence ou attendre qu'elles soient parties ? (ceci dit, si elles sont en train de se remaquiller, je risque d'être bloquée des heures)


— De toute façon, j'étais sûre que Lily finirait par se rendre compte à quel point Clara ne mérite pas de traîner avec elle, poursuit-elle. C'est vrai, quoi ! Elle ne ressemble à rien, cette fille ! Elle s'habille comme un mec et je ne suis pas certaine qu'elle se coiffe le matin. On devrait peut-être se cotiser et lui offrir une brosse, non ?


Non. Je ne peux pas faire poireauter Théo trop longtemps. Alors, je tire la chasse et me drape dans ma dignité (qui est en lambeaux, il faut bien l'avouer) avant d'ouvrir la porte et de tomber nez à nez avec Léa et sa meute de hyènes. D'ailleurs, celle-ci pâlit en apercevant ma silhouette dans le miroir.


Mais sa culpabilité ne dure que le temps d'une respiration, puisqu'elle jette un regard complice à ses copines. Elles se mettent à rire aussitôt (comme les dindes qu'elles sont).


— Tiens, salut Clara ! me lance Léa d'un ton moqueur.


Elle prend son rouge à lèvres (nuance Cruella) dans son sac et retouche son maquillage. À côté d'elle, Lola coiffe sa longue chevelure blonde et Clémence ajoute une nouvelle couche de mascara sur ses cils épais.


"You're just like my Ken and Barbie Doll

You dress up and play the game"


Ninon, quant à elle, se tient un peu en retrait. Elle est la seule à garder son air gêné et à fuir mon regard. Elle est la seule à ne pas avoir ri quand je suis sortie des toilettes.


Je fixe le reflet de Léa dans le miroir pour qu'elle comprenne que j'ai besoin de me laver les mains. Mais celle-ci semble prendre un malin plaisir à me faire patienter.


Elle m'ignore et demande à sa bande :


— Au fait, vous savez pour Antoine ? Il paraît qu'il s'est fait choper en train de fumer de la beuh à l'internat.


Antoine, c'est le chanteur du groupe d'Oreste. La star du bahut, donc. Les exclamations excitées de Lola et Clémence montrent bien qu'elles n'étaient pas au courant. Moi non plus. Mais je ne m'intéresse pas aux rumeurs en règle générale. Je ne partage pas leur passion dévorante pour le commérage.


— Ton petit ami te l'a dit, Clara ? me demande Léa d'un air sournois. Après tout, il est dans la même classe qu'Antoine.


Je comprends mieux. C'est pour ça qu'elle en a parlé devant moi. Elle vient à la pêche aux infos.


Je tourne la tête et constate que Ninon ne me lâche plus des yeux. Elle semble suspendue à mes lèvres, dans l'attente de ma réponse.


Crispée.


"You anxiously wait for such a long time"


— Théo n'est pas mon petit copain. C'est juste un ami.


— Ouais, c'est ça ! rétorque Léa. Tu passes ton temps collée à lui mais c'est pas ton mec ! À d'autres, hein !


— Ah ! Donc Clémence est ta nana ? Je sais pas, vu que tu passes ton temps collée à elle...


Léa en reste bouché bée. Elle n'a pas l'habitude que je riposte.


Cependant, son étonnement ne dure pas. Elle fronce son nez et fait semblant de renifler l'air autour d'elle :


— Vous ne trouvez pas que ça pue ?


Elle me lance un regard bien appuyé et s'en va en gloussant avec sa meute.


"You're just like my Ken and Barbie Doll

You're name will never change"


J'ai au moins la satisfaction de lui avoir tenu tête (pendant une minute, mais qui compte ?) et de pouvoir enfin accéder au lavabo. Alors que je me lave les mains, je réalise que Ninon n'a pas suivi les autres filles. Elle se tient dans mon dos et me fixe en silence.


Elle se mord les lèvres, comme si les mots voulaient s'enfuir et qu'elle cherchait à les retenir.


— Tu ne sors pas avec Théo ? C'est vrai ? me demande-t-elle, hésitante.


— Oui, je t'assure. On est juste potes. Pourquoi ?


— Et tu n'es pas du tout intéressée par lui ? insiste-t-elle en rougissant un peu.


Je crois que je commence à voir où elle veut en venir...


— Non, t'inquiète. Je l'aime beaucoup mais seulement comme un ami. Rien d'autre.


Ninon ne parvient pas à cacher tout à fait son soupir de soulagement. Elle me sourit et ajoute :


— Désolée pour Léa. Parfois, elle est un peu... Enfin, tu vois quoi !


Le souvenir du rire de Lily résonne dans ma tête. Son rire moqueur. Celui qu'elle réservait aux autres.


— Oui, je sais.


Ninon me laisse sur un dernier sourire.


Et je ne sais pas si Lily me manque ou si je suis soulagée par son absence.


Un peu des deux sans doute.

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