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Chapitre 12 : Love you like a love song (cats on trees cover)


Il y a des jours où vous auriez mieux fait de rester au lit (voire même de vous casser une jambe en descendant les escaliers pour ne pas sortir de chez vous).


Aujourd'hui était pour moi ce type de journée.


Je passe vite sur le réveil qui sonne un peu trop tard et sur mon épaule qui cogne avec violence le linteau de la porte de ma chambre (oui, quand mon corps est mal réveillé, il titube et a une très mauvaise appréhension de l'espace et des distances).


Je me retrouve donc en train de grogner devant mon thé et mes tartines quand mon père décide que c'est le moment approprié pour lancer une nouvelle offensive de « Ce n'est pas possible, tu dois aller en prépa ». (Oh mon dieu ! Je croyais que les attaques sournoises et volubiles du matin étaient la prérogative de ma mère ! Si mon père s'y met aussi, je ne vais jamais m'en sortir !). Je lui décoche un regard furieux, attrape mon sac de cours et file au lycée l'estomac à moitié vide.


Je ne savais pas que mon calvaire commençait juste.


Je passerai aussi très rapidement sur une interrogation surprise en espagnol (les aléas de la vie de lycéenne). Non, ce n'est pas ça qui a rendu ma matinée aussi désagréable. Mais, attendez, je me rends compte que j'ai oublié de vous parler de l'élément déclencheur...


Lily a largué Pierre.


Bon, voilà, ce n'est plus vraiment le dernier scoop en date, ça remonte à plusieurs jours déjà (deux semaines pour être exacte). Elle m'avait confié ses doutes concernant sa fidélité. Après avoir longuement hésité, sa fierté a repris le dessus et elle l'a jeté vite fait bien fait (ce qui a eu pour conséquence de le faire ramper devant elle pour qu'elle le reprenne... mais ceci est une autre histoire).


Cela n'a pas été facile de voir Lily aussi malheureuse. Elle serrait les dents et gardait la tête haute. Mais je voyais bien que ce n'était qu'un masque pour les autres. Quand on était seules toutes les deux, elle baissait sa garde et ne portait plus que ses larmes.


Et moi, je l'écoutais surtout.


Que pouvais-je bien lui dire à part des banalités ?


J'étais aussi désemparée qu'elle. J'avais l'habitude de son petit caractère, de sa force et de ses certitudes. La voir si fragile. Brisée. Je ne savais pas comment l'aider.


Alors j'étais là. Juste là. Une oreille attentive et une épaule sur laquelle s'appuyer.


J'ai été ravie quand elle a repris du poil de la bestiole et qu'elle a remis Pierre à sa place (c'est-à-dire en dehors de sa vie).


Mais ce n'est pas ça le problème de ma journée.


Figurez-vous qu'il semblerait que l'ensemble de la gente masculine de notre lycée ait décidé qu'aujourd'hui prenait fin la période de veuvage de notre chère Lily (« A vos marques, prêts, feu... partez ! »). Et d'après vous, qui viennent-ils voir pour s'enquérir de leurs chances auprès de l'élue de leur cœur ?


Je n'en peux plus.


J'ai beau raser les murs, ils me retrouvent toujours. (Est-ce que quelqu'un m'aurait collé un émetteur GPS ?)


« Salut Clara ! Il paraît que Lily est libre de nouveau... » (Ouais, mais t'es pas son genre.)


« Au fait, tu sais si Lily est dispo ce week-end ? » (Oui, bien sûr, je suis sa secrétaire personnelle. Tu n'as qu'à lui demander !)


« Lily a quelqu'un en vue d'après toi ? » (Et sinon, « bonjour » tu connais ?)


« I love you like a love song, baby

And I keep it in re-pe-pe-peat »


Si seulement j'avais le courage de leur rétorquer tout ça et de les remettre à leur place ! En réalité, je leur répondais un truc poli et tournais les talons le plus vite possible avant de subir une autre avalanche de questions.


Je gardais mes sarcasmes verrouillés dans mes pensées.

Comme toujours.


La seule personne qui pourrait me sauver de la crise de nerfs, c'est Lily. Ma seule possibilité de repli aurait consisté à la suivre, telle son ombre, pour éviter de me faire aborder par ses prétendants (Oui, contrairement à ce qu'on pense, l'amour ne rend pas toujours courageux). Mais, impossible de lui mettre la main dessus à la récré. Elle s'est volatilisée après le cours sans me prévenir.


Autant vous dire qu'après une journée comme ça, c'est avec soulagement que je me rends à mon cours de chant. Je vais enfin pouvoir évacuer un peu tout cet agacement qui me colle à la peau depuis mon réveil. En ce moment, Alex me fait travailler sur « Love you like a love song » (Je vous entends jurer d'ici, tout comme moi quand il me l'a annoncé ! Mais il s'agit de la version de Cats on trees qui est quand même bien plus jolie que l'originale).


Comme à chaque fois, je croise Théo qui sort de son cours de guitare. Il ne me voit pas tout de suite car il est en train de pianoter sur son portable en fronçant les sourcils.


— Tout va comme tu veux, Théo ?


— Ah salut Clara ! Je ne t'avais pas vue. Oui, ça va...


Et il m'explique (en râlant un peu) qu'Oreste vient encore de se désister. Ils devaient bosser ensemble leur exposé de géo mais, apparemment, ce dernier avait mieux à faire.


— Je vais finir par croire les rumeurs, ajoute-t-il.


— Quelles rumeurs ? (comme vous pouvez aisément l'imaginer, je suis tout ouïe !)


— Il paraît qu'il a une copine. Ce sont ses groupies qui vont être déçues !


Il ricane un peu mais un coup d'œil à mon visage l'arrête net. J'ai le souffle coupé. J'ai l'impression qu'il m'a frappée à l'estomac tellement cette sensation est violente. Je fais des efforts surhumains pour retenir les larmes qui menacent de déborder, m'engloutir, me dévorer tout entière.


Je ne veux pas pleurer. Pas maintenant. Pas devant Théo.


« There's no way to describe what you do to me

You just do to me, what you do »


— Oh Clara, je suis désolé ! Je ne savais pas...


Il a compris. Bien sûr qu'il a tout compris ! J'ai dû blêmir. C'est comme si le sang refusait de circuler dans mes veines. Mon coeur s'est figé.


Et sa compassion fait presque autant mal. Sa pitié rend ma douleur plus vive.


Alors je fuis.


— J'y vais ! Je suis déjà en retard !


Je le laisse comme ça, sans un regard en arrière, et j'entre dans l'école.


Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de chanter avec l'envie de pleurer. C'est quasiment impossible.


Alex me regarde d'un air inquiet mais n'ose pas me poser de questions. C'est mon prof, et non mon ami. Même si nous nous entendons bien, la limite est posée de manière implicite entre nous.


Le cours accentue mon calvaire. Ma respiration est bloquée au niveau de mon plexus et mes vocalises sont catastrophiques. Ma voix tremble et elle semble rester de plus en plus coincée au fond de ma gorge. Je vais finir aphone si ça continue !


J'en tremble de colère et d'impuissance.


— Ok ! dit Alex. Je pense qu'on ne va pas insister... Passons à la chanson.


Oui, bonne idée. Passons à la chanson d'amour « guimauve ». Je suis tout à fait dans le bon état d'esprit pour chanter à quel point je suis amoureuse d'un garçon qui a bouleversé ma vie (mais encore une fois, je garde mes sarcasmes pour moi).


« You are magical, lyrical, beautiful

You are and I want you to know baby

I love you like a love song, baby »


Et ce qui devait arriver, arriva.


Au milieu du deuxième couplet, ma voix se casse.

Elle me laisse seule avec ces émotions qui cherchent à m'engloutir.

Elle s'échappe et reste cachée au fond de moi.

Prisonnière de ma douleur.


Alex s'empresse d'aller me chercher un verre d'eau tandis que je n'arrive plus à refouler mes larmes. Il revient aussitôt et me regarde d'un air interrogateur :


— Tu veux qu'on s'arrête là ?


Je secoue la tête pour refuser. Non, je ne veux pas gâcher le seul moment agréable de ma journée.


Le seul moment qui ne me donne pas l'impression d'être inutile et sans intérêt.


Il acquiesce et me montre quelques exercices de respiration pour m'aider à reprendre le contrôle. Je me remets à chanter et en prononçant ces paroles d'amour, je sens une colère prodigieuse m'envahir.


Presque de la rage.


Pourtant, je vais au bout de la chanson sans aucun problème. Pourtant les notes glissent et s'échappent de moi avec facilité. Et je chante.


Je chante malgré mon cœur qui cherche à s'enfuir de ma poitrine.


— Bien... Je crois que pour la prochaine fois, on va travailler une autre chanson.


— Oh oui ! Ce serait possible de ne pas faire une chanson d'amour ?


Il me sourit avant de répondre :


— Je vais voir ce que je peux trouver.


Malheureusement, cette foutue chanson ne me quitte plus et trotte encore dans ma tête tout au long de la soirée. Et les yeux verts d'Oreste me hantent.


Son visage s'incruste dans mon esprit. Sa silhouette évolue sur cette musique lancinante, me laissant un goût amer au fond de la gorge.


Un vide au creux de mon ventre.

Un vide rempli par son absence.


« Constantly, boy you played through my mind like a symphony (...)

I love you like a love song baby »

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