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Corps biosynthétiques: enveloppes mi-artificielles, mi-biologiques pouvant héberger la conscience des Immortels. Elles ont été créées par l'Intelligence Artificielle Singulière César à des fins d'assimilation. Il existe des corps biosynthétiques masculins et féminins. Ils sont constitués d'organes hybrides ainsi que de millions de terminaisons nerveuses.

Processus d'assimilation: processus par lequel un Immortel devient semblable à un Humain. Il adopte alors son apparence en choisissant une enveloppe biosynthétique masculine ou féminine.

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Le temps se suspendit. Le cœur d'Anthéna manqua un battement et son ventre se crispa en une douleur inattendue. Ambrose la dévisagea un instant, se délectant de son malaise, puis un sourire espiègle se dessina sur son visage parfait.

- Puisque vous ne m'invitez pas à entrer Anthéna, je me permets, déclara-t-il, tout en pénétrant dans le vaste salon style Renaissance de la famille Rockfell.

Une odeur musquée embauma l'air et enivra les sens de l'héritière. Osiris renifla l'intrus avant de venir se blottir contre ses jambes. Traître, pensa la jeune fille.

- Je ne vous..., bredouilla-t-elle avant d'être interrompue sans ménagement.

- Vous ne m'attendiez pas, Mademoiselle Rockfell ? Assurément. Édouard a eu un empêchement de dernière minute, expliqua-t-il avec une incroyable décontraction. Il est navré de ne pas pouvoir honorer son engagement.

L'Immortel balaya l'appartement du regard avant de reporter son attention sur Anthéna. La jeune fille était nerveuse. L'énigmatique, le légendaire Ambrose Dean se trouvait dans son salon et elle ne savait pas comment se comporter.

- J'en suis peinée, répondit-elle simplement. Je vous remercie, Monsieur Dean de vous être déplacé pour m'en informer. Je sais votre temps est précieux, ajouta-t-elle, décontenancée par la tournure que prenait leur discussion. Édouard aurait pu m'avertir différemment.

- Vous insinuez que ma présence chez vous n'est pas indispensable ? releva-t-il d'une voix grave avant de s'accroupir pour caresser Osiris avec tendresse.

Anthéna s'empourpra. Ambrose Dean était aussi beau que déroutant. Il émanait de son être une certaine désinvolture qui rudoyait sa bonne éducation.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, se défendit la jeune fille. Vous jouez sur les mots.

- Vous croyez ? riposta-t-il avec vivacité.

Le jeune Immortel se redressa. Il était grand et sa chemise en lin parfaitement taillée moulait ses muscles saillants. Anthéna déglutit puis esquissa un geste pour raccompagner Ambrose vers la sortie. Elle étouffait, ses doigts tremblaient légèrement.

- Je ferais savoir à Édouard que je suis tout à fait disposée à convenir d'un nouveau rendez-vous. Merci encore, insista la jeune fille, tendue.

Ambrose Dean ne bougea pas, bien au contraire. Il planta son regard acier dans celui d'Anthéna. Ses pupilles se dilatèrent comme celle d'un prédateur en chasse.

- Puisque je suis ici, accompagnez-moi. Je dois me rendre dans un endroit qui pourrait vous intéresser. Et puis vous me devez bien cela ? N'est-ce pas ? Vous m'avez faussé compagnie hier soir avec une fabuleuse impolitesse et vous avez emprunté ma rampe personnelle sans mon accord.

L'héritière pâlit. Le visage angélique de l'Immortel qui lui faisait face contrastait avec son acide impétuosité.

- La porte n'était pas verrouillée, se défendit-elle maladroitement.

L'Immortel s'approcha d'un pas félin. La respiration d'Anthéna s'accéléra. Osiris observait la scène avec perplexité. Ambrose se pencha au-dessus de son épaule, la jeune fille pouvait sentir son souffle artificiel sur sa nuque.

- Et votre mère est-elle au courant de votre escapade nocturne ? susurra-t-il à son oreille. Une héritière de votre rang, si cela se savait.

Anthéna eut un mouvement de recul. La colère figea ses traits, mais elle la ravala avant de plaquer un sourire hypocrite sur son visage.

- Dans ces conditions, je suis contrainte d'accepter, répondit-elle d'une voix mielleuse tout en insistant bien sur les mots qu'elle avait choisis.

Le sourire d'Ambrose se fit plus large.

- Voilà qui est raisonnable. Je vous en prie, après vous.

Anthéna passa devant l'Immortel sans lui accorder le moindre regard. Elle bouillonnait. Ambrose Dean était un narcissique pervers qui avait décidé de la soumettre à son autorité. Pourquoi jouer ainsi avec elle ? Méritait-elle un tel traitement ?

L'héritière pénétra dans un ascenseur cosmique aussi incroyable que spacieux. Ses yeux se mirent à briller. Sa conception, complexe, lui était inconnue.

- Un ascenseur cosmique non répertorié ? ne put-elle s'empêcher de demander, admirative.

- Vous êtes observatrice, nota Ambrose avant d'entrer à son tour dans l'étrange machine. Mon ascenseur personnel. Je vous en prie, prenez place. Je vous sers un verre de nectar ? Cela vous détendra.

Anthéna détaillait des yeux l'engin dont le décor intérieur était une reproduction miniature de la galerie des Glaces du palais de Versailles.

- Le nectar m'a été déconseillé, répliqua Anthéna d'une voix douce.

Malgré sa remarque, Ambrose tendit un verre en cristal à l'héritière.

- J'insiste.

La jeune fille se saisit de la précieuse coupe, leurs doigts s'effleurèrent. La peau d'Ambrose était tiède, aussi tiède que celle d'Édouard. Ce contact lui arracha un frisson. De délice ? D'effroi ? Elle n'aurait su le dire. Ils trinquèrent.

- À votre rencontre avec Édouard ! claironna-t-il à l'affut des moindres réactions de la jeune fille.

Quel toupet ! Ambrose était d'une effarante insolence.

- À votre audace !

L'ascenseur s'éjecta à ce moment précis. Silencieux, Anthéna ne ressentit aucune secousse. Ambrose vint s'asseoir à ses côtés. Il maintenait une respectueuse distance entre eux. La jeune fille hésita avant de porter le précieux liquide à ses lèvres. Ambrose la dévisageait avec curiosité.

- Qu'en pensez-vous ? la questionna-t-il d'une voix blanche.

- Un parfait relaxant, rétorqua-t-elle tout en se délectant d'une seconde gorgée.

Elle avait besoin de courage. Ses pensées s'enchevêtraient maladroitement. La présence de cet Immortel près d'elle déclenchait d'étranges sensations dans tout son corps.

- J'ai entendu dire que vous aimiez particulièrement la pratique du surf.

Anthéna s'agita puis reporta son attention sur le sol parqueté de l'ascenseur. Elle ne voulait pas croiser le regard perçant et inquisiteur du jeune milliardaire.

- Entendu dire ?

L'ascenseur s'immobilisa, les portes coulissèrent. Ambrose Dean se redressa, abandonna son verre sur une console dorée puis tendit la main à Anthéna. Elle s'en saisit du bout des doigts. Son palpitant cognait avec violence dans sa poitrine.

- Fermez les yeux, ordonna le jeune homme d'une voix ferme.

L'héritière affronta enfin son regard. Était-elle en danger ? La jeune fille avait envie de fuir le plus loin possible, mais elle ne le pouvait pas. Elle était sous son emprise. Elle obtempéra donc et suivit l'inconnu aveuglément.