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Neverending Night

Je n'arrive toujours pas à croire que papa et maman sont morts, c'est arrivé si soudainement. Il y a une semaine encore, on riait devant une émission lambda à la télévision. Ma tante ne veut pas me dire ce qu'il s'est passé mais j'ai entendu quelques bribes de conversation avec la police. Tout est très vague dans mon esprit mais j'ai compris que mon père s'est suicidé et que ma mère l'a suivi. C'est incompréhensible pour moi, ils étaient tellement heureux. Ils s'aimaient et m'aimaient moi aussi. Il y avait parfois des moments difficiles mais on savait les affronter ensemble, tous les trois. Aujourd'hui, je suis seule.

Désormais, je vis chez ma tante. C'est la seule famille qu'il me reste. Mon père était fils unique et à couper les ponts avec ses parents. Ma mère a perdu les siens il y a quelques années. Leur mort a été un déchirement pour elle, et pour ma tante aussi. C'est à cette période qu'elles se sont rapprochés. Ma tante a emménagé dans notre village pour être proche de sa sœur.

Toutes ces informations tournent en boucle dans mon esprit, je n'arrive pas à me vider la tête. Cette situation est trop pesante, j'aimerais que tout redevienne comme avant. Je donnerai tout pour que l'on redevienne la famille heureuse que nous étions. Cette nuit, comme toutes les autres nuits depuis le drame, je n'arrive pas à fermer l'œil. J'entends les sanglots étouffés par le sommeil de ma tante et ça me rappelle inlassablement ce qu'il s'est passé. J'ai la sensation d'étouffer, je ne comprends pas pourquoi c'est arrivé. Ça ne peut pas être un suicide, je les connais mieux que personne, je suis leur fille.

Je sors de mon lit, ayant abandonné l'idée de dormir. J'attrape au hasard un pull que j'enfile hâtivement puis je sors de ma chambre sans un bruit. Je ne peux pas rester dans l'ignorance plus longtemps. Je retourne chez moi. Cette nuit, je vais découvrir le mystère qui se cache derrière la mort soudaine de mes parents.


Mon cœur s'emballe et ma respiration se coupe. Cette maison si chaleureuse autrefois me fait froid dans le dos. A l'intérieur résident tant de souvenirs heureux. D'une main tremblante, j'insère la clé dans la serrure et la tourne. J'ai la sensation d'ouvrir la boîte de Pandore. Une fois la porte ouverte, tous les maux qu'elle retenait s'échapperont. Après une grande inspiration, je fais un pas à l'intérieur de la bâtisse et un frisson me parcourt. Tout est au même endroit, rien n'a changé. Les larmes commencent à monter, les souvenirs affluent. J'essaie de les ignorer et continue d'avancer dans cette maison que je connais par cœur. Mes parents ne sont pas morts ici, ils étaient partis au restaurant le soir de leur mort. Je m'étais endormie sur le canapé ce fameux soir. Je me souviens avoir été réveillé par mon téléphone. Je râlais de ce réveil sans douceur en décrochant. C'était ma tante qui m'appelait pour me demander si j'allais bien. Même si elle essayait de garder une voix calme, j'ai vite compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. Je n'aurai toutefois jamais deviné que mes parents s'étaient tout deux donnés la mort.

Je m'assois sur ce même canapé, j'ai besoin de reprendre mon souffle. Un sanglot me bloque la gorge. Après plusieurs minutes, ma respiration se calme et je continue mon avancée. Je ne sais pas vraiment ce que je cherche. Je veux des explications mais je ne sais pas sous quelles formes elles pourraient être ni où les trouver. Je décide dans un premier temps de me rendre dans le bureau de ma mère. Son bureau a toujours été son lieu intime, ni mon père ni moi n'avions le droit d'y entrer. Elle y allait lorsqu'elle se disputait avec mon père ou lorsqu'elle déprimait. Je suis sûre que je peux trouver quelque chose d'intéressant.

Je pousse la porte mais rien ne se passe. Je réitère l'action avec plus de force mais le résultat est le même. Ma mère a fermé la pièce à clé. Je n'ai pas la moindre idée d'où se trouve la clé et je n'ai pas le temps de la chercher, je suis déjà partie il y a vingt minutes. Le temps passe trop vite. Je regarde autour de moi, cherchant une solution. Soudain, une idée me traverse l'esprit et je cours vers le garage. Lorsque j'étais petite, je m'étais enfermé dans ma chambre en voulant la fermer à clé. J'avais passé plusieurs heures à tambouriner ma porte jusqu'à ce que mon père arrive à la crocheter avec un trombone. Depuis, on garde toujours un kit de crochetage dans le garage. Je le prends avec moi et retourne devant le bureau de ma mère. J'insère l'objet dans la serrure et après plusieurs essaies, je parviens à ouvrir la porte. Je sautille de joie en constatant ma réussite mais l'euphorie disparaît vite lorsque j'ouvre la porte. Le bureau est dans un état lamentable. Mes yeux s'écarquillent devant un tel désordre.

Les rideaux, arrachés aux extrémités, sont tous fermés et l'ampoule a été dévissée et projetée sur le sol, plongeant la pièce dans l'obscurité. Le bureau est tapissée de feuilles, chiffonnées, arrachées, brûlées, aucune n'est dans un bon état. Sur la table se trouve une immense tâche d'encre séchée qui semble avoir coulée sur la chaise et le sol, à sa source, un stylo mâché et cassé en deux. Les murs sont déchiquetés et recouverts de griffures, les cadres qui y sont accrochés sont explosés et quelques gouttes de sang coulent le long des photos. Les débris de verre se mélangent à la poussière qui recouvre le sol et le mobilier. Certaines lattes du parquet ont été arrachées et reposent dans un coin de la pièce. Sur certaines parcelles de murs, des formes ont été faites au marqueur. Leur forme est approximative et il est difficile d'en comprendre leur sens. Des lettres sont gravés à côté, les mots qui reviennent le plus souvent sont « pardon » et « pitié ». Au milieu de ce chaos, une clé USB repose sur le bureau, à côté de l'ordinateur dont l'écran est fissuré. Il n'y a que très peu de poussière dessus, je comprends donc qu'elle a été utilisé récemment. Je la récupère et l'enfonce dans ma poche puis je sors de la pièce en vitesse.

Est-ce que mes parents se sont disputés avant de partir ? Impossible, j'étais dans le salon, je les aurai entendu. S'il y a tant de poussière, c'est que la pièce est dans cet état depuis longtemps. Je referme la porte et me laisse tomber contre celle-ci. Les larmes commencent à dévaler mes joues, je ne peux plus retenir cette douleur qui me maintient éveillée depuis des jours. Ma famille n'était peut-être pas aussi heureuse que je le pensais.


Une heure s'est écoulé depuis que j'ai quitté la maison de ma tante. J'ai envie de baisser les bras, j'ai déjà découvert beaucoup trop en une heure. Cette vision restera encrée dans ma rétine à vie. Je veux retourner dans mon lit et continuer ce quotidien insipide. C'est pourtant trop tard. Ma curiosité est éveillée et je ne peux pas m'arrêter là. Je veux comprendre pourquoi mes parents sont morts et pourquoi le bureau de ma mère est dans un tel état. Je sors la clé de ma poche et l'observe. Elle est peut-être un nouvel indice. Je me rends dans le bureau de mon père et allume son ordinateur. J'insère la clé USB mais il faut un mot de passe de quatre chiffres pour y avoir accès. J'essaie sa date de naissance, ça ne fonctionne pas. Celle de mon père non plus. Ma date de naissance, toujours pas. J'abandonne et retire la clé. La frustration me gagne. J'ai besoin de ce contenu pour comprendre ce qu'il s'est passé, c'est une nécessité absolue. Je laisse tomber mon front contre le bureau. Qu'est-ce qu'il y a de si important pour que ma mère est interdit l'accès à cette pièce et mis un mot de passe sur la clé ?

Je me redresse en soupirant. Je ferme les yeux pour me concentrer mais mon esprit est embrouillé. Je ne sais pas où chercher pour obtenir des réponses. Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi alors je décide de fouiller toutes les pièces une à une. Je suis dans le bureau de mon père alors je décide de commencer ici. J'ouvre chacun de ses tiroirs mais je n'y trouve que des documents officiels, des post-it et des stylos vides. Je cherche dans les dossiers de son ordinateur mais je ne trouve toujours rien. Je cherche derrière les cadres, sous le tapis, dans les pots de fleurs mais c'est inutile. D'un pas las, j'avance vers la porte pour sortir. J'attrape la poignée et l'enclenche. Un objet froid rentre en contact avec ma peau et je sursaute. C'est le trousseau de clé de mon père. Il le laisse toujours sur sa porte de bureau. Il y a une dizaine de clés et de petites babioles qui y sont accrochées. Je l'analyse quelques secondes puis l'abandonne pour continuer mes recherches. Je fouille partout dans le salon, sans grand succès. Je poursuis mes recherches dans la cuisine, la salle de bain et même les toilettes. Je ne trouve pas le moindre indice et je commence à fatiguer. Je m'active dans toute la maison ; je déplace et soulève des meubles et cours d'une pièce à l'autre. Cela fait plus de deux heures que j'ai fui et l'adrénaline commence à disparaître. Je m'assois dans le canapé et active une alarme. Dans une demi-heure, je reprendrais mes recherches mais, pour l'instant, j'ai besoin de m'assoupir.


Le bruit strident de mon téléphone résonne dans ma boîte crânienne et je grogne en tendant mon bras pour l'attraper. Une fois dans ma main, j'ouvre les yeux pour couper le son mais ce n'est pas mon alarme : c'est un appel de ma tante. Je décroche et je l'entends déclarer, d'une voix teintée d'inquiétude :

- Allô, ma chérie ? Tu es à la maison, n'est-ce pas ?

Sa question me glace le sang. C'est exactement la même qu'elle m'a posé il y a une semaine. Je lui réponds difficilement que je ne suis pas là.

- Reste ici et ne répond surtout pas au téléphone.

Encore une fois, ce sont les même mots que la semaine dernière. Elle raccroche sans que je n'ai pu ajouter quoique ce soit. Je prends une grande inspiration et regarde autour de moi. Le téléphone fixe est posé sur la table basse, juste devant le canapé. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir déplacé ici mais je n'y prête pas plus attention car il commence à sonner. Je regarde le numéro mais les chiffres sont flous. Soudain, la sonnerie redouble de puissance et sans que je ne puisse m'en empêcher je tends ma main et je décroche. Je me retrouve alors par terre, dans le bureau de ma mère. La sonnerie du téléphone continue de résonner dans mes oreilles mais s'y ajoute en plus la discussion entre ma tante et la police. Je me bouche les oreilles pour les faire taire. La pièce me donne envie de vomir et les voix sont de plus en plus forte. Je me lève pour sortir, j'attrape la poignée mais la porte disparaît, m'enfermant dans cette pièce malsaine alors que les sons s'intensifient encore. Je tape de toutes mes forces contre le mur dans l'espoir de le faire céder mais cela ne fonctionne pas et je finis par m'évanouir.

Le bruit strident de mon téléphone résonne dans la pièce et je me réveille en sursaut. Mon souffle est erratique et les larmes coulent à flot le long de mes joues. Je regarde autour de moi, cherchant un repère. J'aperçois le téléphone sur le buffet à quelques mètres de moi et mon cœur ralentit. Je prends une grande inspiration pour essayer de me calmer. Ce n'était qu'un cauchemar.

Je me lève et titube vers la cuisine pour me servir un verre d'eau. Je le bois d'une traite et ferme les yeux pour reprendre mes esprits.

Il faut que je continue mes recherches, j'ai déjà perdu assez de temps. Je me rends dans la prochaine pièce : la chambre de mes parents. Je réitère les mêmes actions et obtiens le même résultat : je ne trouve rien. De colère, je donne un coup de pied dans la table de chevet de mon père mais c'était une mauvaise idée. Je pousse un cri de douleur et je me laisse tomber au sol. Le meuble est extrêmement solide et je grimace tant l'impact a été violent. Je me masse le pied pour faire passer la douleur et j'en profite pour réfléchir à la prochaine pièce à fouiller. Une fois la douleur atténuée, je me relève mais un élément me traquasse : comment un si petit objet peut être aussi solide ? Sa table est en réalité une caisse en bois sur laquelle il pose une lampe. Sans réel espoir, je tire la caisse pour l'observer sous différents angles. Mon cœur s'arrête lorsque je vois une ouverture au dessous. A l'intérieur de la caisse se trouve un coffre en métal avec un cadenas. L'euphorie retombe rapidement ; il faut que je trouve la clé. J'attrape le coffre de mes deux mains et le soulève pour le poser sur le lit. Les parois sont très épaisses, rendant le coffre particulièrement lourd. Le contenu, en revanche, semble assez léger, je le sentais glisser de gauche à droite lorsque je soulevais le coffre.

Moyennement satisfaite de ma trouvaille, je continue mes recherches dans une nouvelle pièce. Mon objectif est à présent de trouver une clé. Je descends dans l'entrée pour fouiller dans les poches de manteau de mes parents. Je fouille dans les deux manteaux de ma mère mais je n'y trouve que des tickets de caisse et des paquets de mouchoir. J'attrape ensuite la veste de mon père mais n'y trouve pas non plus de clé, il n'y a que son porte-monnaie. Je le prends avec moi et m'installe dans le salon pour chercher dedans. Je n'ai pas beaucoup d'espoir mais je ne veux pas laisser le moindre indice de côté. Je sors toutes ces cartes, billets et pièces. J'examine toutes les sous-pochettes et n'y trouve que de vieux tickets de caisse que je sors. Je soupire et laisse tomber le porte-monnaie à ma gauche. Je regarde un à un les tickets dans l'espoir de trouver un achat suspect. Je les ai presque tous observer quand je vois un papier cartonné parmi les tickets. Il semble vieux et un peu abîmé, je le retourne pour observer son verso et ce que j'y découvre me surprend. C'est une photo de mauvaise qualité d'un jeune garçon. Il a les yeux plissés et un large sourire, il riait probablement lorsque la photo a été prise. Ce garçon ne ressemble absolument pas à mon père et je n'ai pas la moindre idée de qui il pourrait être. Mes parents sont toujours restés très évasifs quant à leur passé, j'ai vite compris que c'était un sujet tabou. Est-ce que ce garçon est la raison de leur mutisme ? J'enfonce la photo dans ma poche et poursuit mes recherches.


Cela fait une heure que je cherche dans toute la maison et je commence à en avoir marre. J'ai vérifié toutes les pièces, certaines plusieurs fois et je ne trouve rien. Je suis sûre que la solution est ici, dans cette maison, mais je ne sais pas où précisément. Je plonge ma main dans ma poche pour attraper la clé USB et je décide de retourner dans le bureau de mon père pour essayer des mots de passe au hasard, je n'ai rien à perdre à essayer. J'allume l'ordinateur, insère la clé et essaie différentes suites de chiffres. Sans surprise, aucun de ces codes n'est le bon. Je soupire et laisse ma tête s'écraser contre le dossier de la chaise. L'heure tourne et l'enquête n'avance pas. Si ça continue, l'aube se lèvera et je serai toujours assise à essayer des séries de chiffres hasardeuses. Je me lève et examine de nouveau ce bureau. J'ai sûrement manqué quelque chose.

Comme la première fois, je ne trouve rien. Je récupère la clé et m'apprête à sortir mais je me fige. Sur la porte se trouve le trousseau dé clés de mon père. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Je l'attrape et sort de la pièce en courant. Je monte les escaliers quatre à quatre, un immense sourire aux lèvres. J'entre dans la chambre de mes parents et me jettent sur le coffre. Mes mains tremblent d'excitation, cette fois-ci, c'est la bonne. J'essaie chaque clé et après le troisième essai seulement, je parviens à ouvrir la boîte métallique. Mon cœur bat la chamade alors je prends une grande inspiration pour me calmer. Je soulève le couvercle et la vérité sur mes parents se révèlent sous mes yeux : un vieux carnet. Je grimace. Je m'attendais à quelque chose de plus impressionnant, c'était tellement difficile à trouver. Pourquoi mon père a caché un simple carnet ? Je l'attrape et m'installe sur le lit pour en découvrir le contenu. Les pages sont jaunes et certaines sont chiffonnées, il a l'air vraiment ancien. Je le feuillette brièvement et comprends qu'il s'agit d'un journal intime. C'est étrange, je ne vois pas mon père entretenir un journal intime. Il est du genre à intérioriser ses émotions plutôt que de les exprimer sur du papier. Je tourne à la première page et commence ma lecture.


23/09/1995

Comment on est censé commencer un journal ? C'est tellement excitant. J'ai des milliers de choses à raconter, je sais pas par où commencer. Je suis tellement reconnaissant que Chan m'ait offert ce carnet. Il me l'a offert hier, pour mes vingt ans. C'est lui qui a organisé la fête et c'était génial. Il y avait plein de monde et je suis même pas sûr de connaître la moitié des invités. Cette soirée était exceptionnelle sur beaucoup d'aspects, déjà, le fait que mes parents n'y étaient pas. Le meilleur reste la rencontre que j'ai faite. J'ai rencontré mon âme sœur, j'en suis certain. Lorsque nos yeux se sont croisés, j'ai su que c'était la personne avec qui j'allais finir ma vie. On a passé la soirée loin des autres à discuter de la pluie et du beau temps. Les étoiles se reflétaient dans ses yeux et si on avait été seul, je l'aurais embrassé. En réalité, on s'est juste échangé une poignée de main avant de se séparer. C'est quand il est parti que j'ai réalisé que je connaissais pas son nom. J'ai cherché Chan pour lui expliquer la situation et il m'a promis qu'il ferait tout pour retrouver cette personne. Je lui ai sauté dans les bras. Chan est toujours là pour moi et je pourrais jamais assez le remercier pour ça. Certaines personnes nous ont jeté des regards dégoûtés quand ils nous ont vu. Dans notre pays, ils sont tous coincés. Un homme doit être viril et n'a pas le droit aux câlins. Heureusement que Chan pense pas comme ça, je ne sais pas ce que j'aurai fait s'il était comme eux. Merde, j'ai pas regardé l'heure. Je suis en retard. Je ne sais pas comment conclure mais tant pis, je n'ai pas le temps. Ah, et, je m'appelle Seungmin.


C'est étrange, je ne reconnais absolument pas mon père à travers ses lignes alors que son âge et son nom correspondent. Il était tellement plus joyeux et sensible. Je n'aurai jamais cru que mon père avait un jour aimer les câlins. De plus, je me demande qui il a rencontré. Est-ce que c'est maman ? Ils ne m'ont jamais parlé de leur rencontre. En tout cas, papa semble fou amoureux de cette personne, je trouve ça mignon. Je m'interroge aussi sur ce « Chan ». Je sors la photo que j'avais récupéré dans son porte-monnaie. C'est peut-être lui. Il semble être important aux yeux de mon père. Il a l'air d'être une bonne personne et ça me rassure. Papa ne sait jamais entendu avec ses parents et ce garçon a l'air d'être là pour lui. Je suis soulagée de savoir qu'il a eu un ami pour le soutenir quand maman n'était pas là. Je tourne la page et continue ma lecture :


28/09/1995

J'ai retrouvé mon âme-sœur dans un café près de chez moi. Il était assis seul à une table alors je suis allé le voir. Je me suis installé en face de lui et j'ai vu cette même lueur dans son regard. Il me rend vraiment fou. On a discuté de longues minutes mais j'ai pas vu le temps passé, j'étais pendu à ses lèvres. Il est finalement parti et j'ai pas tardé à faire pareil. J'allais rentrer chez moi quand j'ai réalisé que je lui avais toujours pas demander son prénom. Je me suis tapé le front, je me détestais d'être aussi con. J'ai entendu quelqu'un rire derrière moi et j'ai bien cru que j'allais m'évanouir. C'était lui. Il a fait demi-tour quand il a réalisé qu'on s'était toujours pas donné nos noms. On a ri de la stupidité de la situation et on s'est enfin présenté. Son nom me rend aussi fou que ses yeux : Jisung.


Une fois le paragraphe fini, je reprends mon souffle que j'avais inconsciemment retenu pendant ma lecture. Mon père aimait un homme ? Je n'arrive pas à y croire. L'homosexualité n'a jamais été un sujet abordé dans notre famille, c'était même un tabou. En même temps, l'homosexualité est un tabou dans toutes les familles de Corée. Je commence à me demander si ce carnet appartient vraiment à mon père. Je regarde à nouveau la photo du jeune garçon. Est-ce que c'est Jisung ? Je détaille chaque trait de cet homme qui pourrait être l'ancien amant de mon père. C'est vrai qu'il est beau. C'est étrange de se dire qu'il doit avoir plus de cinquante ans maintenant.


30/09/1995

J'ai vu Chan et Yeji aujourd'hui. On est allé au restaurant et ça m'a fait du bien. Ça faisait longtemps qu'on était pas sorti que tous les trois. Chan a encore payé pour nous et je vais pas m'en plaindre. S'il a de l'argent a jeté par les fenêtres, c'est tant mieux pour lui. D'ailleurs, il va partir faire la suite de ses études en Australie. J'ai eu un choc quand il m'a dit ça. J'avais jamais pensé qu'un jour, on allait être séparé. Il nous a promis d'envoyer des mails toutes les semaines. Sur ce point là, je ne me fais pas trop de soucis, je suis même sûr d'en recevoir trois par jour. Ce qui me dérange, c'est de savoir qu'il ne sera plus là physiquement. Je sais que notre amitié peut survivre à la distance mais ça me fait peur. J'espère que ça ira.


Ma mère aussi était amie avec Chan ? Pourquoi ne m'ont-ils jamais parlé de lui ? Je ne comprends rien. En plus, il ne parle presque pas de ma mère. Je comprends qu'il soit inquiet pour le départ de son ami mais ça reste frustrant. Il s'est marié avec une personne dont il parle à peine dans son journal intime. Peut-être qu'ils vont se rapprocher après le départ de Chan. Il était sûrement un frein à leur relation, ce qui expliquerait qu'ils ne m'en aient jamais parlée.


04/10/1995

Hier, c'était l'anniversaire de Chan. Je crois qu'il y avait encore plus de monde que pour ma fête, c'était dingue. Chan voit toujours les choses en grand, c'est l'une des choses que j'admire chez lui. J'ai mis du temps à trouver Jisung parmi la foule mais une fois que nos regards se sont croisés, on ne s'est pas lâché de la soirée. On s'est installé dans l'une des chambres pour s'isoler des autres et on a passé notre soirée à discuter. Quand il m'a dit qu'il devait partir car il travaillait le lendemain, j'ai cru qu'on allait encore devoir attendre que le hasard nous réunissent. J'allais lui demander de rester encore un peu quand il m'a embrassé. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi comblé qu'à cet instant. J'aurai aimé qu'on ne se lâche jamais, qu'on s'embrasse jusqu'à l'aube. Malheureusement, il devait vraiment partir et il m'a donné son adresse avant de s'en aller. Il m'a donné rendez-vous chez lui dans une semaine et je meurs d'impatience. J'en ai parlé à Chan et il s'est moqué de moi. Il dit que j'ai des réactions d'enfant et il a peut-être raison. Malgré mon comportement enfantin, il m'a filé des préservatifs « au cas où ». J'étais extrêmement gêné mais reconnaissant. Tout ce qui touche de près ou de loin aux relations sexuelles, c'est Chan qui me l'a appris. Mes parents sont beaucoup trop coincés pour le faire. Parfois, j'ai l'impression que Chan est un deuxième père pour moi, ou un grand frère. Il m'aide et me soutient toujours.


Je ferme le carnet. Je sens mes joues brûlées d'embarras. Je ne voulais pas lire un journal intime où mon père parle de sexe. C'est troublant. Je ne sais pas quoi penser de Chan. Il semble si important dans la vie de mon père, ça m'énerve de ne jamais avoir entendu parler de lui. J'attrape à nouveau la photo. Est-ce Chan ou Jisung ? Je n'en ai aucune idée. En tout cas, mon père a l'air d'aimer sincèrement Jisung. C'est presque insultant pour ma mère de lire qu'il n'a « jamais été aussi comblé ». Je suis sûre qu'il était bien plus heureux avec nous qu'avec ce garçon. J'ai hâte de lire le passage où il se rendra compte qu'il aime ma mère. Est-ce que maman était déjà amoureuse de lui à ce moment de leur vie ? Je me replonge dans ma lecture pour en savoir plus.


10/10/1995

Je vais chez Jisung ce soir. Je n'arrive pas à me calmer, j'ai l'impression de devenir fou. Ça fait une semaine que je ne l'ai pas vu et je ne tiens plus en place. Chan a essayé de me le faire sortir de la tête mais c'est tout simplement impossible. Je l'aime bien trop pour l'oublier ne serait-ce qu'une seule seconde. Je mourrais en pensant à lui. J'ai demandé de l'aide à Yeji et Chan pour m'habiller. Je veux me faire le plus beau possible pour lui.


11/10/1995

Hier était le plus beau jour de ma vie. Tout s'est passé si vite, j'ai encore du mal à croire que c'est réel. Je suis arrivé chez Jisung et on a à peine eu le temps de parler. On sentait tous les deux cette tension entre nous. Cette tension qui nous criait d'oublier nos appréhensions et de foncer. Cette fois-ci, c'est moi qui ai fait le premier pas. Je l'ai embrassé et nos cœurs se sont embrasés. C'était fou. Assez vite, on s'est retrouvé dans son lit et j'avais l'impression d'être au paradis. Je ne l'avais jamais fait avec un homme. Lui non plus. On était maladroit mais ça nous importait peu parce qu'on était ensemble et qu'on savait qu'on pouvait se faire confiance. Je sais qu'on ne se connaît pas depuis longtemps et que ça peut paraître ridicule mais il y a quelque chose entre nous, je le sens. Il y a un lien fort qui me rassure quand je suis dans ses bras. J'ai passé la nuit chez lui. On n'a pas fermé l'œil, préférant discuter et profiter de l'autre. Lorsque j'ai quitté son appartement, je me suis immédiatement rendu chez Chan pour tout lui raconter. Chan, je sais qu'il ne me jugera jamais. Je sais qu'il l'a déjà fait avec des femmes, des hommes et parfois les deux en même temps. J'admire tellement Chan. Il est sans tabou. Il fait ce qu'il aime et il s'en fout de ce que pense les autres. J'aimerais être comme lui parfois.


Je ferme brutalement le carnet. Je ne sais pas ce qui me dégoûte le plus : le fait que mon père ait couché avec un homme ou que son ami ait couché avec plusieurs personnes en même temps. Je me lève pour aller chercher un verre d'eau. Ce journal me fait douter de tout. Mon père semble éperdument amoureux de Jisung et maman apparaît toujours au second plan dans son journal. Quand va-t-il comprendre que c'est elle qu'il aime ? Je bois mon verre d'une traite et essaie de me vider la tête. Les yeux clos, je pense à tout ce que j'ai lu. Je commence à douter que ce carnet puisse m'aider à comprendre la mort de mes parents, toutefois ma curiosité est piquée et j'ai envie de connaître la suite de l'histoire. Je retourne dans la chambre de mes parents et récupère le journal. Je retrouve la page à laquelle je m'étais arrêté et m'empresse de la tourner pour ne pas relire les horreurs que j'y ai vu. Mes yeux s'écarquillent. L'écriture sur cette page est floue, comme si on avait versé de l'eau dessus. Est-ce que mon père a pleuré ?


25/10/1995

Chan est parti. Je veux pas y croire. Je PEUX pas y croire. Mon meilleur ami s'en va et je me retrouve seul dans ce pays de merde. Il était le seul à qui je pouvais me confier. Sans lui, je ne suis plus rien. J'ai passé la nuit chez lui. J'ai pleuré dans ses bras jusqu'à tomber de fatigue. Lorsque je me suis réveillé, il était déjà parti. Je sais qu'il n'est pas mort et que je vais le revoir après ses études mais j'ai tellement peur. Je ne veux pas vivre sans lui à mes côtés. C'est trop dur à envisager. J'ai passé les deux jours qui ont suivi à pleurer en attendant qu'un miracle le fasse revenir. Aujourd'hui, j'ai reçu un mail de sa part. Je n'ai pas encore eu le courage de le lire. J'ai l'impression d'être mort sans lui.


J'essuie mes larmes d'un revers de main. Ce passage est difficile à lire. Je n'ai jamais vu mon père pleurait alors lire sa peine me brise le cœur. Je prends une grande inspiration et continue ma lecture en espérant que les prochains jours deviennent plus joyeux.


02/11/1995

J'ai revu Jisung hier. On s'est échangé nos mails quand je suis venu chez lui donc il est plus facile de se voir. Il m'a proposé d'aller chez un de ses amis. Au début, j'ai eu du mal à comprendre pourquoi. C'est quand on est arrivé que j'ai compris. Son ami est photographe. Il nous a photographié chacun notre tour et Jisung m'a offert sa photo. Même si je souffre encore du départ de Chan, cette journée avec Jisung m'a fait du bien.


Son paragraphe est plus court et moins enthousiaste que d'habitude. Je ressens vraiment sa peine à travers ses lignes et ça me fait mal au cœur. Je suis tout de même embêtée. Je pensais que maman et lui allait se rapprocher au départ de Chan mais rien ne semble avoir changé. Je saute plusieurs pages où les paragraphes sont tous aussi courts et parlent tous de Jisung. C'est à ce moment que je tombe sur une page étrange.


28/04/1996

Il me manque.


Je tourne la suivante : même phrase. Toutes les pages se succèdent et se ressemblent. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Je repars en arrière.


24/04/1996

Ils l'ont appris. Je ne sais pas comment mais ils l'ont appris. Ces connards ont emmené Jisung à l'autre bout du pays pour le rendre « normal ». Je n'ai même pas pu lui dire au revoir. Mes parents aussi l'ont su. Ils étaient furieux mais j'en avais rien à foutre. La seule chose qui m'intéressait, c'était de savoir si Jisung allait bien. J'arrive pas à croire qu'ils l'ont enlevé. C'est un cauchemar, c'est pas possible. D'abord Chan, ensuite lui. Je veux que ça s'arrête.


Je tourne les pages du carnet et la même phrase, « Il me manque » apparaît plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois. Je tourne les pages de plus en plus rapidement, mes mains tremblent. Mon père a écrit cette phrase chaque jour. Certaines feuilles sont arrachées, chiffonnées ou imbibées de larmes et je ne peux retenir un sanglot. Mon père semblait tant souffrir. Au fil des jours, son écriture devient moins lisible. Il y a parfois des tâches d'encre ou des ratures. Je tourne les pages, encore et encore, j'ai l'impression que le carnet est infini. Combien de temps mon père a-t-il souffert ? Je tombe finalement sur une page différente.


28/02/1998

J'ai épousé Yeji hier. Je savais qu'elle m'aimait alors j'ai accepté. Je ne retomberai jamais amoureux alors je préfère épouser une amie en qui j'ai confiance.

Il me manquera éternellement.


Je jette le carnet contre le mur après avoir lu ces lignes. Je refuse d'y croire. Mon père n'a jamais aimé ma mère ? Impossible. J'attrape la photo et la déchire. Je la déchire jusqu'à ce que les morceaux soient trop petits pour continuer. Des larmes dévalent mes joues et je n'arrive pas à les stopper. Je frappe le lit, le coffre, tout ce qui est à ma portée. Je ne veux pas croire ce que j'ai lu. C'est trop douloureux. Mes parents étaient mon exemple. Ils étaient ma preuve que l'amour existe. Je glisse ma tête entre mes bras et hurle. J'aimerais qu'ils soient là pour me rassurer, pour me dire que tout est faux. Je veux qu'ils reviennent à la vie et qu'ils me prennent dans leurs bras. Je me sens seule et trahie.

Mon téléphone sonne. C'est ma tante qui m'appelle. Je ne suis clairement pas d'humeur à lui répondre alors je raccroche. Elle m'appelle de nouveau et c'est à cet instant que je réalise qu'il fait nuit et qu'il n'y a qu'une seule raison pour laquelle elle m'appelle : elle a remarqué que je m'étais enfuie. Je décroche.

- Où est-ce que tu es passée ? Je suis morte d'inquiétude !

- Je suis chez moi.

- Qu'est-ce que tu fais là bas ? hurle-t-elle, la voix tremblante.

Je ne réponds pas. J'ai des centaines de questions qui tourbillonnent dans mon esprit, je n'ai pas le courage de lui répondre. Quelques secondes de silence passent puis je l'entends jurer.

- Jiwoo, arrête de faire ta gamine ! Je viens de perdre ma sœur, je pense que j'ai assez de tracas pour que tu ne décides de disparaître. Répond moi maintenant.

- Je te le dirai peut-être si tu me disais la vérité.

Ma réponse s'échappe de ma bouche sans que je ne puisse contrôler quoique ce soit. Je suis en colère, tout mon univers s'écroule et on me hurle dessus. C'est trop dur à supporter.

- Qu'est-ce que tu racontes ? s'agace-t-elle.

- Je sais que papa et maman se sont suicidés et je suis sûre que tu sais pourquoi.

- Si tu le sais, pourquoi veux-tu que je te dise la vérité ?

- Dis-moi ce qu'il s'est passé le soir de leur mort.

Un silence pesant s'installe et je n'entends que le grésillement de mon téléphone et les battements affolés de mon cœur. J'ai peur des prochains mots que je vais entendre mais je suis déterminée à découvrir la vérité. J'en sais déjà trop pour m'arrêter maintenant.

- Ils se sont disputés, explique-t-elle d'une voix à peine audible. Yeji avait décidé de révéler la vérité à ton père. J'ai essayé de l'en dissuader mais elle ne m'a pas écouté. La police m'a informé que le corps de ta mère était recouvert de plaies. Ton père, lui, n'avait pas la moindre blessure. Je pense que Seungmin a frappé ta mère de colère avant de se tuer.

Je l'entends sangloter et je fais de même. Je n'avais encore jamais entendu ma tante dire clairement qu'ils étaient morts. Ça me fait l'effet d'un électrochoc d'entendre quelqu'un énoncer les faits. Mes parents sont morts. Je n'arrive pas à y croire. J'essaie de reprendre mes esprits et balbutie :

- C'est quoi cette vérité que ma mère a révélé.

Ma tante ne répond pas tout de suite. Elle laisse ma question en suspend et je comprends qu'il reste encore un mystère. Mon enquête n'est pas finie et pourtant le soleil commence à se lever.

- Je ne savais pas moi-même. Je savais juste que le dévoiler aurait l'effet d'une bombe.

Elle raccroche avant que je n'ai pu ajouter quoique ce soit. Je ne comprends pas de quoi il pourrait s'agir. Est-ce que ce secret a seulement un lien avec le carnet que j'ai lu ? Maman n'a rien caché à papa, c'est même le contraire. Mon père ne l'a jamais aimé. Je pensais que c'était la raison de leur mort. Je réfléchis à un indice que j'aurai pu trouver dans le carnet. Je me lève pour aller le ramasser mais je sens un objet contre ma hanche. C'est la clé USB. Mes yeux s'agrandissent : je l'avais complètement oubliée. Je cours dans le bureau de mon père, il faut à tout prix que j'accède au contenu de cette clé. Je manque de tomber en dévalant les escaliers et m'écrase contre la rambarde. Je retiens un cri de douleur et continue d'avancer. J'entre dans le bureau en ouvrant la porte à la volée et m'installe devant l'ordinateur. J'insère la clé et essaie de me remémorer toutes les dates évoquaient dans le journal de mon père. Ma mère n'apparaît que trois fois : le 30 septembre, le 10 octobre et le 28 février. J'essaie les trois dates mais aucune ne fonctionne. J'écrase mon poing contre le bureau, je n'en peux plus. J'ai besoin de réponses. Qu'est-ce que ma mère a fait pour qu'ils se suicident tous les deux le même soir ? J'essaie de me souvenir si ma mère est intervenue une quatrième fois dans son carnet mais je ne trouve rien. Il ne parle d'elle qu'à ses trois dates. C'est là que ça me frappe. Le 28 février, il dit avoir épousé ma mère la veille. Leur date de mariage est donc le 27 février. J'essaie ce mot de passe et croise les doigts avant d'appuyer sur entrer. C'est bon. J'ai enfin accès au contenu de la clé. Je n'hésite pas un seul instant et ouvre le premier fichier. C'est un texte. En allant dans les détails du fichier, je remarque que la dernière modification était il y a une semaine.


Seungmin a appelé notre fille Jiwoo. J'ai essayé de me persuader que ça n'avait pas de lien avec lui mais je ne peux plus y croire. Ses yeux sont baignés de nostalgie chaque fois qu'il regarde notre enfant. Il n'a toujours pas oublié Jisung.


Il m'a parlé de Chan. Je pensais que nous ne parlerions plus jamais de lui. Je pensais qu'après son départ en Australie, Seungmin l'oublierait mais il n'en ait rien. Même après toutes ces années, ils sont toujours dans sa tête. Chan, Jisung, j'en ai assez. C'est moi sa femme, pas ces deux pédales !


Est-ce que je mérite tout ça ? Ai-je mal agis ? Je ne voulais que son bien. Je voulais l'éloigner des gens néfastes pour lui. J'ai tout fait pour lui alors pourquoi ne suis-je pas récompensée ? Je ne comprends pas. Les dieux devraient me bénir alors pourquoi ma vie est un enfer ?


Je commence à douter. Si je m'étais trompée. Si j'avais eu tort. Si, depuis le début, je le fais souffrir. Je ne comprends pas. Je l'ai sauvé de cette maladie, je l'ai sauvé. Je ne comprends pas pourquoi je me sens coupable.


J'ai eu tord. Je n'aurai pas dû faire ça. C'est de ma faute si mon mari est malheureux. Tout est de ma faute. Je suis horrible. J'ai ruiné la vie de l'homme que j'aime. J'espère que les dieux me le pardonneront un jour.


J'ai trouvé une photo de Jisung dans son porte-monnaie. Lorsque j'ai vu son visage, j'ai eu envie de vomir. J'étais tellement horrifiée, je n'ai pas pu me retenir. J'avais besoin de me mutiler. Je dois souffrir, c'est la preuve de ma rédemption.


Combien de temps cette mascarade va continuer ? Je sais qu'il ne m'aime pas. Je veux qu'il me le dise, qu'il brise mon cœur. Je veux être désespéré à mon tour. Je veux tout perdre comme lui. Je ne mérite que ça.


Je vais la tuer. Je vais tuer cette salope. Je le vois en elle. Si elle était sa réincarnation ? Je DOIS tuer Jiwoo. Je ne peux plus supporter son sourire sournois quand elle me regarde. Si elle savait ? Peut-être qu'elle a été envoyé sur Terre pour me torturer. Je dois me débarrasser d'elle à tout prix.


Les photos me regardent. Quand je travaille, je sens qu'elles m'observent. Elles me jugent. Pourquoi garder toutes ces photos qui ne sont qu'un tissu de mensonges ? On ne s'aime pas. Ils ne m'aiment pas. Personne ne m'aime. C'est de sa faute. Tout est de sa faute. Elle doit mourir.


C'est lui. J'en suis sûre. Ils ont le même regard. Jisung la possède, ce n'est plus ma fille. Je dois la tuer avant qu'il ne se venge. Je suis sûre qu'elle sait ce que j'ai fait. Si elle le disait à Seungmin ? Non... Tout mais pas ça. Je dois lui dire avant qu'elle ne le fasse. Je dois dire à Seungmin la vérité avant de tuer Jiwoo. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la ruer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la iuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Jz vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vaid la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer. Je vais la tuer.


C'est décidé. Je vais tout lui révéler ce soir. Je vais lui dire que c'est de ma faute. Tout est de ma faute. Chan et Jisung sont partis par ma faute. C'est moi qui ai conseillé à Chan de partir faire ses études à l'étranger. C'est moi qui ai dénoncé Jisung à ses parents. C'est moi qui ai révélé leur couple. C'est moi qui les ai détruit. C'est moi qui ai brisé leur vie. C'est moi. C'est moi ! C'EST MOI ! Je vais tout lui dire ce soir et je nous tuerai tous. Tous ! Jiwoo, Seungmin et moi. Je nous tuerai tous pour que ce secret disparaisse avec nous.


Mon corps tremble et je ne peux pas l'arrêter. Ma vision est trouble. J'ai mal partout. Ma tête tourne. J'essaie de sortir, j'ai besoin d'air. Je n'arrive plus à marcher. Je ne sais plus où je suis. Tout s'embrouille dans mon esprit. A bout de force, je m'effondre. J'ai la nausée, tout tourne bien trop vite autour de moi. Je rampe sur le sol pour trouver la porte d'entrée. Je n'arrive pas à me traîner, mon corps est engourdi et je n'ai plus de force. Je finis par m'évanouir sur le sol. La lumière du jour illumine mon corps meurtri par la fatigue. Cette nuit, j'ai découvert un terrible secret. Un secret si lourd que je n'arriverais pas à le supporter. Ma mère a réussi : elle nous a tué et son secret a disparu avec nous.

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