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3. Respire

Ce fut l'air que je sentis en premier. Il était humide, salé. Je me réveillais d'un douloureux cauchemar. J'étais lourd. Tellement lourd. D'où me venait cette sensation de légèreté que j'avais ressenti peu de temps avant. Amélie m'appelait. Elle me secouait. Je grognais et tentais de me tourner, sans succès. Je pesais une tonne. J'essayais à nouveau de bouger. Sans succès. La voix de ma femme s'éloigna pour ne devenir plus qu'un murmure. Une violente lumière me déchira les yeux. J'essayais de bouger, mais mes membres étaient engourdis, ankylosés. Un goût salé vint se poser sur mes lèvres. Un goût de mer. Puis je l'entendis, le va et vient langoureux des vagues. J'ouvris de nouveau les yeux, doucement, m'acclimatant peu à peu à la vivacité du soleil. Où étais-je ? Que se passait-il ? Au dessus de moi, un hélicoptère descendait. Je vis une corde, des formes se mouvoir. On me soulevait. Doucement, délicatement. Je ne sentais rien. Je quittais le sol. Des voix, indistinctes, confuses. Que disaient-elles ? Je voulais savoir, comprendre, mais aucun son ne sorti de ma bouche. La noirceur s'empara de moi, elle m'emprisonna. Je tentais de lui résister en vain. C'était inutile, elle était bien trop forte pour moi. Je sombrais une fois de plus dans les abîmes. Alex ? Typhanie ? Paul ? Tony ? Où êtes-vous ?

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Une odeur de pain perdu me chatouilla les narines. J'ouvris les yeux sur une pièce étrangement familière. Tournant la tête, je reconnu ma table de nuit. Je me redressais et hoqueta de surprise. Une chevelure rousse se tenait fasse à moi. La femme se tourna avec un sourire magnifique.

-Bien dormi mon amour ?

Les larmes me montaient aux yeux. Elle était là, face à moi. Amélie, l'amour de ma vie. Elle me regardait avec tellement de tendresse. Pour toute réponse je l'embrassais. Un baiser passionnel, merveilleux.

-Tout va bien ? Me demanda t-elle surprise par ce soudain élan d'affection.

-Ça ne pourrait aller mieux...

J'étais rentré, je ne sais comment, mais j'étais rentré. Amélie semblait complètement déconcertée par mon attitude. A croire que je n'étais jamais parti. Que je n'avais jamais quitté la Terre. Qu'Alex n'était pas.....Je me passais la main sur le visage. Des flash de notre accident me revinrent en mémoire. Alex était mort. Bien que je ne sache pas comment j'étais rentré chez moi, retourné sur Terre, les images de sa mort me revenaient, claires comme de l'eau de roche.

Je pris le chemin vers le centre spatial. Il fallait que je comprenne comment ils m'avaient ramenés, comment j'avais atterri chez moi, et surtout que je sache qui d'autre allait manquer à l'appel. La douleur dans mon coeur, que j'avais ignoré jusque là, m'obligea à me garer sur la bande d'arrêt d'urgence. Ici, au milieu de l'autoroute, j'hurlais. J'hurlais ma peine, ma douleur. J'avais envie de tout recommencer, de maintenir ma prise. Alex. Plus jamais je n'entendrai ses blagues vaseuses. Alex. Plus jamais je ne le verrai rire. Alex. Plus jamais je ne pourrai lui parler. Alex.

Au bout de plusieurs minutes, je repris le chemin du travail. Il y avait un temps pour chaque chose. Je devais faire mon deuil, mais avant tout, pour pouvoir le réaliser, j'avais besoin de réponses. Qui d'autre manquait à l'appel ? Qui avait été happé par cet astéroïde furieux, meurtrier, qui n'avait fait qu'une bouchée de notre vaisseau comme si ce n'avait été qu'un vulgaire obstacle dans sa folie destructrice ? Mon rythme cardiaque s'accélérait tandis que je m'approchais de la station.

Enfin stationné, je restais un moment assis dans ma voiture, le regard dans le vague. Je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas soutenir les regards endeuillés de mes collègues. Je ne voulais pas entendre les mots de condoléances, les mots d'encouragement. Je ne voulais pas voir Typhanie pleurer, à supposer qu'elle soit là également. Je ne voulais pas...M'enfuir ? J'y songeais un instant, mais je n'avais pas le droit. Pour la mémoire d'Alex, je me devais d'être présent. Je pris une grande bouffée d'oxygène et, les mains tremblantes, je descendis de la voiture.

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-Encore en retard Monsieur Snow.

Dragon m'accueillit comme si de rien n'était. D'ailleurs, en y regardant de plus près, personne ne semblait affecter par la disparition d'Alex. Mon coeur accélérait tandis que la rage montait en moi. Il ne manquait à personne ? Il était donc si détesté qu'on lui montre si peu de respect ? Les gens me saluaient, rieurs, enjoués, tantôt taquins, tantôt absorbés. Rien n'avait changé ici. L'atmosphère était la même qu'avant notre départ.

Je ne dis mot. Gardant ma colère enfoui en moi, ravalant mes larmes, attendant d'y voir plus clair sur la situation. Peut-être que l'affaire n'avait pas encore été communiqué ? Peut-être que les hauts dirigeants attendaient que je leur donne ma version des faits ? J'arrivais dans la salle d'entraînement et me figeais. Non, ce n'était pas possible. Ma respiration s'accéléra tandis que je détaillais celui qui se tenait face à moi, riant comme si de rien n'était avec Typhanie. Il me remarqua et m'interpella :

-Bah alors mon loulou, on dirait que tu as vu un fantôme. Ta femme a enfin décidé de te quitter pour moi ?

Il était là. Devant moi. Instinctivement, je fonçais vers lui et le serra dans mes bras. Les larmes que je retenais jusque là coulèrent d'elles-même. Alex était vivant. C'était tout ce qui comptait. J'avais tellement de questions à lui poser, mais l'émotion m'empêcha de parler.

-Hola mec ça va ? Sérieux qu'est ce qui te prends ? T'es bourré ? Non parce que si c'est le cas, tu..

-Non je...Comment as-tu réussi à revenir ? Que s'est-il passé ?

Alex me regarda comme si j'étais devenu fou. Je n'étais pourtant pas fou. Je l'avais vu disparaître, je l'avais vu se faire engloutir par la noirceur de l'univers. Ce n'était pas un rêve, si ? Non, j'étais persuadé que ce n'était pas un rêve, ce que j'avais ressenti, vu, touché, tout était bien trop réel pour être simplement mon imagination. Etais-je mort ? C'était une possibilité probable, mais dans ce cas pourquoi toutes les personnes censées être encore en vie étaient là ? Je sentis mon rythme cardiaque accéléré. Mon esprit était confus. J'avais besoin d'air. J'avais besoin de comprendre ce qui se passait, et, visiblement ce n'était pas ici que j'allais résoudre ce mystère.

Je prétextais un début de grippe afin de prendre ma journée. Il fallait que je m'éloigne de tout ça, que je fasse le point. Si Alex était là, si notre périple avait été effacé, quoi d'autre avait pu être également changé ? Mon coeur sauta un battement tandis que je composais, tremblant, le numéro d'Amélie. Une sonnerie...deux sonneries....

-Allo mon coeur, que se passe t'il ? Tu n'es pas censé être au boulot ?

-Je..J'ai pris ma journée. On déjeune ensemble ce midi ?

-Tu es sur que tout va bien ?

-Oui oui, j'avais simplement besoin de souffler

-..... Viens me chercher pour 13h. Je t'aime.

-Je t'aime aussi. A tout à l'heure.

Je respirais à pleins poumons tandis que je reprenais mes esprits. Quelque chose clochait. J'en étais persuadé. Je n'avais pas pu imaginé toute cette histoire. Mon instinct me disait que quelque chose se tramait, et je ne manquais pas d'hypothèses : expériences gouvernementales, gag mis en scène par Alex...Se serait bien son genre.....mais les moyens mis en œuvre étaient bien trop spectaculaire pour que quelqu'un se donne la peine de faire ça....Tandis que j'imaginais tout et n'importe quoi, ma boule au ventre s'accentua.

*Respire Jeff... Tout va bien aller... Respire*

Je tentais tant bien que mal de m'en convaincre, mais je ne croyais pas un traître mot de mes propres pensées.

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J'étais attablé avec ma femme et nous discutions de tout et de rien. Je n'avais pas oser aborder le sujet de mes préoccupations. Ne sachant moi pas quoi en penser, je me voyais mal lui imposer ce tumulte incohérent. De plus, avec sa grossesse, je ne pouvais lui occasionner un stress supplémentaire. J'avais certainement besoin de repos tout simplement.

-Je vais vous prendre un steak bien saignant avec une enooorme part de frites, merci.

J'haussais les sourcils tandis que le serveur m'interrogeait du regard.

-Heu je vais prendre la même chose.

Une fois le serveur parti, j'exposais mes craintes à ma femme.

- Chérie tu es sur que dans ton état se soit bien raisonnable ?

Elle me regarda comme si j'avais perdu l'esprit et sa réponse ne fit qu'accroitre le poids que je ressentais...

-En quoi ça ne le serait pas mon coeur ? Je ne suis pas enceinte !

Sa révélation me fit l'effet d'une douche froide. Mon coeur reprit ses tambourinements incessants et je sentis ma respiration s'accélérer. Quelque chose clochait, j'en avais la certitude. Amélie m'avait assurée être enceinte avant mon départ et là...J'avais envie de m'en aller, prétexter n'importe quoi afin de me retrouver seul. Il fallait que je réfléchisse. Toutefois, je ne bougeais pas. Amélie ne semblait pas avoir remarqué mon trouble puisqu'elle était partie dans un long monologue sur les catastrophes qui semblaient s'accumuler au boulot aujourd'hui. Je le souriais en essayant tant bien que mal de rester attentif alors qu'au même moment, une tempête se déchaînée dans ma tête.

Après le repas, je raccompagnais ma femme jusqu'à son lieu de travail et parti me promener. J'avais besoin de marcher, de penser. Alex était vivant...Bernard était vivant...Tout le monde était vivant...J'étais traumatisé par une mission qui, semblait-il, n'avait jamais eu lieu....Ma femme n'était pas enceinte....Nous n'allions pas être parents.....Cette pensée me fit mal. Je sentis une décharge acide parcourir ma poitrine, comme si un serpent s'y baladait. Mes entrailles se tordirent et je ne tardis pas à rendre mon déjeuné. Un goût de bile accapara rapidement mes papilles tandis que mon malaise restait sur mes épaules, tel un fardeau in-détachable. Une boule de tristesse se coinça dans ma gorge quand je réalisais, une fois de plus, que nous n'allions pas être parents, que la famille qui semblait m'être promise n'avait jamais existé, que ce n'était qu'un rêve. Un merveilleux rêve qui, à mon réveil, ne laissait qu'une amer déception. Un rêve....J'avais donc imaginé tout cela...Je tentais une fois de plus de m'en persuader, mais mon subconscient ne semblait pas en accord avec cela. Ce « rêve » avait été bien trop réel pour en être un. Peut-on réellement rêver une odeur ? Un toucher ? Une douleur ? Cela ne m'étais jamais arrivé, alors, pour moi, c'était peu probable.

Je devais découvrir ce qui c'était passé une bonne fois pour toute. Pour cela, je me dirigeais droit vers la bibliothèque. Afin de comprendre cet étrange sensation, j'allais éplucher tous les articles parues depuis une semaine. J'allais avoir du boulot si je voulais avoir fini avant le retour d'Amélie. Il ne fallait pas que je perde de temps....

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