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Chapitre 39 - Prévention

   Le ventre écrasé par l'angoisse, je fixais la pénombre qui engloutissait la nuit sans pouvoir sombrer. J'avais beau me mettre dans toutes les positions possibles, me concentrer sur ma respiration ou essayer de compter les poissons, rien n'y faisait, je ne parvenais pas à m'endormir.

J'essayai à nouveau de me blottir contre le torse chaud de Malaury. Il se soulevait régulièrement, comme une berceuse de sa présence, mais impossible de dénouer les nœuds qui me prenaient les tripes jusqu'à m'en donner la nausée.

À perte de patience, je me redressai, tirai les voiles de notre lit et enjambai mon époux. Mes pieds frissonnèrent au contact du parquet gelé. Je me dépêchai de m'habiller, rajoutai mon manteau, et je sortis.

La fraîcheur de l'hiver nocturne imbiba ma poitrine. J'expirai, produisant quelques volutes de fumée sous mon nez. Les nausées et leurs bouffées de chaleur s'estompaient en partie. Je fis les cent pas sur le pont glissant, sous les flocons qui s'accrochaient à mes cheveux, mais l'angoisse restait accrochée comme un mollusque à sa coquille.

J'avais envie de m'agiter, de sauter, d'expulser toute la tension qui crispait mon corps, mais je risquais de réveiller tous mes hommes avec un tel boucan.

Je marchai jusqu'aux bastingages et je me penchai vers la mer obscure : la barque était juste là. Je glissai adroitement jusqu'à l'embarcation et pagayai jusqu'aux bancs de sable en partie enneigés de notre zone du Repaire des Pirates.

Je sautai sur la plage et je marchai à grandes foulées, un besoin de me dégourdir les jambes. Je jetai un regard vers la grotte où nous nous réunirions demain. La grotte où le prochain Souverain serait désigné.

Un reflux d'angoisse grimpa jusqu'à ma gorge. Je m'efforçai de respirer et de m'agiter, pleine d'énergie et de stress. Il n'y avait pas de raisons que je n'obtienne pas mon titre, n'est-ce pas ? Pourquoi étais-je aussi tendue ? Je détestais ça !

Mon œil glissa vers l'endroit où reposait Célestin. Peut-être pourrais-je passer lui parler ?

En l'imaginant sourire avec plein de malice, mon cœur battit plus vite. Oui, j'avais envie de discuter, au moins un peu...

Plus fébrile, j'avançai sous la lumière de la lune vers une tombe bien connue. Face à elle, je ne savais pas comment parler. Je fermai les yeux et m'efforçai de penser à lui. Je ne pus m'empêcher de sourire :

« Célestin... comment tu vas ? »

Les larmes commençaient déjà à perler de mes cils. Je reniflai. Tout en grimaçant, je repris ma conversation :

« Je ne suis pas vraiment passée te voir récemment, désolée... ce n'est pas facile de me dire que... tu gis sous ce sable... »

Un sanglot brisa la nuit. J'essuyai mes joues froides, je respirai à grandes buées, et je décidai de m'installer en tailleur face à lui, dans la neige.

« Je suis angoissée. Le titre de Souverain, c'est demain. J'ai peur que ça me passe sous le nez car je suis une femme... ça m'enragerait comme jamais... et surtout... ce serait injuste. J'ai autant travaillé que tous ces autres types. Et même plus qu'eux, sinon je ne serais pas en tête. »

Je poussai un soupir :

« Je me rends compte que même si je n'obtiens pas le titre, je n'y pourrais rien. Je suis un peu seule dans mon combat. J'ai quelques soutiens parmi les Princes des Abysses, bien sûr... mais d'autres préféreraient que je n'existe que pour les servir... »

Je glissai mon menton entre mes mains :

« Oui, finalement... si je n'ai pas le titre... ils risquent de couvrir ça par je ne sais quoi... et tant pis pour moi. »

Cette idée me fit grimacer.

« Pourquoi dois-je craindre pour le titre parce que je suis une femme ? Pourquoi ai-je plus de préoccupations que les autres ? Ce n'est pas juste. Je ne suis pas censée m'inquiéter à ce propos... »

Je l'imaginai en train de me donner une grande accolade. Il me raconterait tellement d'idioties que je serais pliée en deux, en train de me détendre.

« Tu me manques... ta présence me manque... j'ai envie de boire un coup avec toi et de rire jusqu'à en avoir mal aux joues et au ventre... ça me manque, ce genre de moments avec toi... »

Les larmes coulèrent. Je n'avais ni l'envie ni la force de les arrêter. J'étais épuisée et angoissée. La seule chose que je voulais, c'était penser à autre chose que ce titre.

Serait-ce si grave de ne pas l'obtenir ?

Des frissons cinglants me perforèrent le corps.

Mora, Célestin... ils étaient morts car j'en voulais toujours plus pour m'assurer la place de Souverain. Si je ne l'obtenais pas... ces sacrifices seraient vains. Il n'en était pas question. Après toutes ces tragédies... il fallait au moins que j'obtienne ce titre.

L'idée d'en être écartée me terrorisait encore plus qu'avant.

Si je n'avais pas à me soucier de ma condition de femme... je n'aurais presque pas de craintes. Mais là ? Si la plupart des hommes étaient de mauvaise foi et décidaient de ne pas voter pour moi... je n'y pourrais rien, et ça m'enrageait !

Je redressai la tête vers la tombe. Si seulement Célestin était là...

Une chaleur brûlante irradia mon dos. Elle se propagea le long de mes bras jusqu'à mes mains qui s'humidifiaient.

Je fermai l'œil, l'imaginant en train de m'enlacer ainsi, les larmes sur les joues. Comme son contact m'avait manqué.

Si c'est bien toi et pas la fatigue qui se joue de moi... merci.

Je tournai la tête en arrière, comme si j'espérais rencontrer son cou contre lequel je pourrais me nicher, avide de tendresse et de réconfort, mais je n'y trouvais que le froid. Et aussitôt, la chaleur s'amenuisa jusqu'à fondre dans la neige.

Je tremblais, étourdie par cette accolade brûlante lors d'une nuit d'hiver. Un mirage ? Sa présence ? J'avais envie de croire à la seconde option. C'était moins douloureux. Plus doux, plus tendre, et tout ce dont j'avais besoin.

« Je t'aime, Célestin... »

Je me sentais plus légère après avoir exprimé tous les nœuds qui bataillaient dans mon estomac. Je me redressai, et sur le point de me retourner, ma main fut embaumée de chaleur et d'eau qui devint bouillonnante.

« Aïe ! grognai-je en agitant ma main. »

La chaleur disparut.

« Pourquoi tu m'as fait mal ? »

Pourquoi tu l'aurais fait ?

« Tu m'en veux ? »

Non, sinon il ne m'aurait pas enlacée plus tôt... sauf s'il voulait que je reste plus longtemps ? Non, il ne m'aurait pas fait mal pour cela... alors quoi ?

Peut-être qu'il n'était juste pas doué.

Ou peut-être qu'il essayait de me communiquer quelque chose ?

De faire attention, peut-être ? Mais à quel propos ?

Songeuse, je repris la barque, remontai sur La Mora et retournai dans ma cabine. Je délaissai mes vêtements mouillés par la neige et je me dépêchai de retourner auprès de Malaury qui formait un cocon de chaleur dès que l'on s'approchait de lui.

« Mon amour ? souffla ce dernier en se tournant vers moi.

— Je t'ai réveillé ? Pardon...

— Ne t'en fais pas. Tu es sortie prendre l'air ?

— Oui, trop angoissée par demain, soufflai-je en me collant à son torse.

— Il fallait me le dire. J'aurais pris du temps pour te rassurer, murmura-t-il avant de m'embrasser la tempe. »

J'attrapai sa main à laquelle je nouai mes doigts :

« J'ai préféré prendre l'air... je suis allée voir Célestin... et... je crois qu'il m'a serré dans ses bras. Si le froid ne m'a pas fait perdre la tête, plaisantai-je. »

Parfois, j'avais l'impression d'être totalement à côté de la plaque, et pire, qu'il pourrait croire que je délire, mais j'avais pourtant bien senti des choses, non ?

« Bon... au moins, il était là pour toi quand je ne le pouvais pas, sourit-il. Sinon, si les autres Princes ont un peu d'honneur, tu seras Souverain. Tu verras, souffla-t-il en baisant mon front.

— J'espère que tu as raison. »

Fatiguée, un semblant apaisée d'avoir rencontré Célestin puis parlé avec Malaury, je plongeai dans le sommeil, recroquevillée dans les bras de mon bien-aimé qui caressait mon dos.

Vivement demain soir.

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