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Chapitre 36 - Dénouement 2/2

   J'essayais de me calmer, je n'y parvenais pas. Quand je trouvais un point d'accroche, je me rendais compte qu'il était friable.

Mes parents ? Je serais la honte de mon père. C'était un homme aimant, mais dur. L'honneur avait toujours été important à ses yeux. Alors revenir en lui annonçant une mutinerie ? Pff. Détestable.

Célestin ? Mon cher ami n'était plus de ce monde... mais nous aurions gardé contact, je le savais. J'aurais beau ne plus rien valoir... je serais restée précieuse à ses yeux. La même. Sa chère amie.

Mora ? Morte aussi... puis, elle me dirait que je l'avais mérité. Car j'avais ordonné des actes horribles. Même si elle était là... je ne serais rien pour elle. Elle m'en voudrait, même...

Malaury ? Il était celui qui avait mené la mutinerie contre moi. Il disait m'aimer... mais comment pouvait-il ignorer que me retirer mon poste de capitaine me rendrait dans cet état ? Je me demandais même s'il me connaissait vraiment. Il me tuait de l'intérieur ainsi. Il me retirait la dernière chose qui m'était chère...

Je fermais le poing. Il retournerait sans doute en mer... de toute façon, je ne voulais pas de lui sur terre. Enfin... je n'en savais rien. Je ne pouvais pas ignorer mes sentiments... mais ce qu'il venait de commettre... il me torturait l'esprit.

Je frissonnais. Je me sentais perdue. Je devais ranger mes affaires, il avait dit ? Pour emporter quoi ? Mes bouteilles de rhum ? Mes vêtements rapiécés ? Mes cartes ? Non, je n'en avais plus l'utilité...

Au bout d'une heure, j'avais fini par me relever pour trouver des sacs et y balancer toutes mes affaires. Mes vêtements, bijoux, mon rhum, les instruments de navigation que m'avait légués mon père... et mon bureau se retrouva vide. Comme c'était bizarre. Trois ans qu'il était rempli de mes babioles... j'avais du mal à croire que tout se terminait si brusquement.

Je m'imaginais ramper devant l'équipage, les suppliant de me rendre mon poste de capitaine... mais c'était bien trop bas. Même de ma part. Le peu d'honneur qu'il me restait... je le gardais. Puis, la décision était prise. Reprendre la capitaine qu'ils venaient de rejeter ? Je ne me sentirais pas à ma place, pas respectée. Comme si, seule la pitié m'avait fait reprendre mon tricorne, et non pas mes compétences. Que je n'avais pas, a priori.

On toqua à la porte, puis on entra. Rimbel s'installa sur le sol, près de moi, adossé au mur.

« Tu vas bien ? »

Je haussai les épaules :

« Comme une capitaine qui vient de subir une mutinerie... »

Il passa un bras derrière mon dos :

« C'est une mauvaise passe, petite Neven, me confia-t-il. Tu vas pouvoir te reposer chez tes parents. Faire ton deuil, récupérer, retourner à une vie normale... »

Mais ma vie normale, c'était sur le bateau, c'était la piraterie ! Je vivais en mer depuis des années ! Et tout d'un coup, j'allais me retrouver sur terre, à ne rien faire ? Comme c'était injustement... juste. Je le méritais...

« Tu étais au courant, toi ?

— De la mutinerie ? On m'a tenu à l'écart... je supposais qu'ils craignaient que je m'interpose. Mais... je suis de leur avis.

— Alors, même toi, tu me trouves incapable de diriger des pirates ? Pff... »

Je baissai la tête. Si même Rimbel, si bienveillant, le pensait, je n'osais imaginer mon père...

« Non, Neven. Tu ne te rends pas compte, mais l'équipage ne le fait pas pour te punir... il le fait pour toi. Tu n'es plus capable de pirater. Tu vas te faire du mal et commettre des erreurs... il était temps que tu arrêtes. Toutes ces histoires depuis Mora t'ont bouleversée... tu n'es plus en état.

— Donc je suis une incapable, conclus-je.

— Non, pas dans ce sens-là. Tu comprendras plus tard, ma petite. Tu dois être frustrée, en colère, et triste. Tu dois te sentir perdue... mais c'est pour ton bien qu'ils agissent. Tu verras avec le temps. »

Ce fut le soir que nous arrivâmes à Toplina – drôlement rapide. Je me sentais vide. J'étais restée silencieuse et allongée durant le trajet. J'avais tendu l'oreille pour écouter la mer caresser la coque de La Mora, pour laisser les vagues me bercer une dernière fois.

On toqua. Malaury entra, la mine grave :

« Nous sommes arrivés à quai. »

Je n'osais pas le regarder. Je me redressai, récupérai mes sacs, et passai devant lui. J'avalai ma salive de travers en constatant que tout l'équipage attendait sur le pont. Quelle humiliation... Devais-je leur dire quelques mots ? Quelque chose ? Un au revoir ? Mais je n'avais plus d'autorité, on avait volé toute ma valeur...

Je relevai le menton et descendis la planche en silence. Quelques hommes me suivirent, notamment Mathurin :

« Je suis navré que ça se termine comme ça... bon retour chez toi.

— Bon retour, reprit Jack.

— Bonne continuation, m'entendis-je dire. »

Ma voix avait été si amère. Je ne voulais pas qu'ils continuent sans moi... j'avais recruté cet équipage, je m'étais appropriée ce navire, j'avais fondé mes flottes, et j'en étais la capitaine... et maintenant, on me laissait de côté ? Tout ce que j'avais fait ? Tout le travail mené... volé ?

Pitoyable...

« Neven ! souffla une voix juvénile en me sautant au cou. »

Il était rare qu'Issan me serre dans ses bras, sans doute l'une des seules fois en deux ans. Je le laissai m'enlacer, et je resserrai mes bras sur son dos. Il me regarda ensuite avec des yeux emplis de peine et de pitié :

« Tu vas beaucoup me manquer, ca-... Neven, se reprit-il. »

Il semblait désolé :

« J'espère que tu te reposeras bien... tu étais vraiment... une bonne capitaine... sauf à la fin, mais...

— Issan, murmura une voix plus forte. »

Malaury lui demandait du regard de partir. Nous étions désormais seuls sur le ponton, à nous regarder, un certain malaise entre nous. Je regardais mes bottes.

« Alors, ça se termine comme ça ? Je n'aurais jamais cru que tu me ferais un coup pareil...

— C'est pour ton bien, Neven.

— Pour mon bien ? Tu es ridicule, Malo. »

Je croisai mes bras sous ma poitrine, regardant ailleurs encore.

« Tu es allée trop loin... j'aurais aimé que tu abandonnes ton idée, mais tu n'as écouté personne. On a été obligé d'agir. De toute façon, tu es mal en point depuis Mora... alors te reposer te fera forcément du bien...

— Tu m'as retiré la piraterie pour la vie, crachai-je. »

Mes yeux brûlaient.

« J'ai tellement travaillé pour ça... »

Je le regardai.

« Des années que je me préparais pour devenir capitaine... Toute ma réputation, tout mon empire de piraterie... La Mora... Tout... j'ai tout bâti de mes mains... et tu me l'as retiré comme ça, en quelques instants. »

Je mordis ma lèvre inférieure, les poings serrés :

« Tu comprends que... tu me tues, Malaury ? Tu dis que tu m'aimes... mais tu n'es pas capable de comprendre ça ? Que c'était le plus important de ma vie ? Que...

— Tu allais commettre des actes dont tu t'en serais voulu toute ta vie, coupa-t-il. Vraiment. Tu ne te rendais pas compte, tu ne pensais qu'à nous protéger... même me protéger. Mais les erreurs que tu t'apprêtais à faire... non... je ne voulais pas que tu vives le reste de tes jours avec ce poids sur la conscience. »

Je tournai la tête. Je comprenais... mais je ne voulais pas l'entendre. Cela sous-entendait que j'étais la seule fautive à perdre mon poste de capitaine. C'était vrai, mais trop douloureux à admettre.

Il tendit les bras, tenant mon tricorne et mon manteau :

« Reprends-les. Je sais que tu y tiens.

— Ils ne signifient plus rien.

— Ils sont importants pour toi. Garde-les. Je n'oserai jamais les porter. C'est la tenue d'une illustre capitaine, tout de même, tenta-t-il avec douceur. »

Je regardai vers le bas, mal à l'aise et blessée. Capitaine suffisamment illustre pour subir une mutinerie. Il finit par ouvrir un de mes sacs en toile pour y glisser les affaires :

« Tu as encore pas mal de butins éparpillés dans Manéran... On fera des passages pour te rapporter tes trésors.

— À quoi ça me servirait ? soufflai-je, agacée. »

J'allais rester coincée ici. Dans ce petit village.

« C'est à toi. C'est ta part. Tu en feras ce que tu veux. Tu veux les jeter à la mer ? Soit. Ce ne sera pas à nous de le faire, mais à toi. »

Je haussai les épaules.

« On repassera sans doute dans un mois pour rapporter ton butin... puis... on te laissera tranquille. »

Silence. Je me sentais abandonnée.

« Et toi ? murmurai-je.

— Je crois que les hommes veulent que je prenne les commandes... je ne suis pas sûr d'être fait pour être capitaine, je t'avoue... »

Un rire sec et froid :

« Tu l'es sans doute plus que l'illustre capitaine que je suis... eh bien... bonne continuation, Malaury. »

Je me retournai sans le regarder. Je ne voulais pas qu'il me voie pleurer. Durant le trajet, je ne me rendais pas compte, mais la réalité me frappait de plein fouet à présent. Je perdais tout. Ma place de capitaine, de pirate, mon navire, mon équipage, mon homme. Tout allait quitter ce ponton dans quelques instants. Ils reviendraient une fois pour l'administratif, pour ma part de butin, puis je perdrais tout ce que j'avais construit à jamais : ma carrière de pirate, ma relation avec Malaury. Tout était brisé.

En arrivant au bout du ponton, je me retournai. Les hommes mettaient les voiles, préparaient leur départ. Je croisai le regard de Malaury, penché aux bastingages pour m'observer. Je ne savais pas ce que je lisais dans ses yeux. De la peine ? De la souffrance ? De la douceur ? Et quelques larmes.


⋆˖⁺‧₊☽◯☾₊‧⁺˖⋆


Je me réveillai en sursaut.

Quel cauchemar !

Gouttes de sueur perlant sur mes tempes, sur mon front.

Je calmai ma respiration.

Tout avait semblé si réel. Quelle horreur ! Perdre la piraterie ? Mon poste de capitaine ?

De l'eau dans ma nuque. Brûlante. Apaisante.

« Mora ? Célestin ? »

Silence. Un long frisson traversa mon dos.

« Est-ce que... c'est une mise en garde ? »

Ma nuque s'humidifia à nouveau.

Pour l'anecdote, dans la version d'avant, le roman se terminait vraiment ainsi... Neven retournait chez ses parents après une mutinerie. Neven et Malo se revoyaient plus tard pour se rabibocher... mais tragédie ironique à la fin que je ne garderai pas pour cette version ! :)

Je prends une nouvelle voie à partir du prochain chapitre !

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