Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 29 - Ma chère amie 2/2

   J'avais sombré une fois allongé. Au réveil, c'était Nesly qui me veillait.

« Comment tu te sens ? demanda ce dernier.

— Faible. »

Il caressa mon front humide.

« Pas de mouvement du côté des ennemis. »

Il soupira :

« Célestin... on pourrait te sauver...

— Neven et Malo en premier.

— Mais Célestin, ils ne pourront pas les rattraper de sitôt. Ça fait une demi-journée déjà, et...

— Je ne veux pas prendre de risques... Neven et Malaury... ils sont très importants pour moi. Ce sont les plus importants de ma vie. Surtout Neven. Je veux qu'ils aillent bien. »

Avec Orane, ils étaient les premiers à véritablement m'aimer pour qui j'étais. Mes meilleurs amis qui me soutenaient malgré mes yeux gris et mon silence à propos de mon passé. Je pourrais mourir pour eux, et je savais qu'ils étaient capables de la même chose pour moi.

« Je veux du papier et de l'encre, soufflai-je à Nesly. Je dois leur écrire...

— Repose-toi, rétorqua ce dernier. Tu es suffisamment affaibli... »

Je l'implorai du regard :

« S'il te plaît. J'ai beaucoup à leur dire... je ne suis pas sûr de survivre... j'ai besoin de leur adresser des mots... »

Ses yeux brillèrent. D'une voix tremblante, il soupira en fouillant dans mes tiroirs :

« Si tu pouvais arrêter d'être têtu... J'ai envie que tu vives... Imbécile de capitaine à l'ego bien trop grand...

— Je sais... je te remercie pour ta fidélité depuis nos débuts... encore une fois, je suis désolé... de ne pas avoir pu répondre à tes sentiments. Mais tu es un brave gars. Chaleureux et présent pour ceux qui lui sont chers... Tu te trouveras quelqu'un qui t'aimera en retour. Tu le mérites... »

Il me remercia d'un sourire peiné, puis me tendit ce dont j'avais besoin.


Je pris mon temps pour trouver les mots justes, tout en écrivant le plus lisiblement possible en m'efforçant de ne pas tacher les lettres de sang. Neven et Malaury m'avaient tant donné depuis trois ans. Si je mourais... je ne voulais pas qu'ils souffrent. Surtout pas. Ils méritaient tout le bonheur du monde. Je ne voulais pas ternir leur existence. Je ne voulais que leur apporter du bonheur, en reflet à ce qu'ils m'avaient prodigué.

Au fond, je sais que je suis une ordure. Ils ne devraient pas perdre de temps avec les gens comme moi. Oui... c'est vrai que tout me sourit trop. Ma mort est un juste retour de l'ordre. Le juge corrompu allait enfin être puni pour toutes les vies brisées.

« Tu sais, Célestin... tu répètes que tu ne veux pas assombrir leur vie... mais vous êtes amis, n'est-ce pas ?

— Bien sûr.

— Les amis marchent ensemble dans la lumière, mais aussi dans l'obscurité. Grâce à cette amitié, justement. Que tu ailles mal ou non, que tu fasses fausse route ou non, même si c'est dur pour eux, ils seront présents pour toi et t'aideront à revenir vers la lumière. C'est ça, d'aimer quelqu'un, d'amour ou d'amitié. Et pour vous avoir vus à plusieurs reprises ensemble, je suis certain que Neven et Malaury se jetteraient corps et âmes dans les abysses rien que pour toi. Alors sois rassuré. Ils t'aiment.

— Justement. Ils risquent de souffrir de ma mort... et j'aimerais tant minimiser tout ça...

— Tu ne peux pas le contrôler. Ils apprécieront grandement les lettres que tu leur laisseras. Ils pourront relire tes mots dès que tu leur manqueras. C'est un très beau cadeau que tu leur fais... mais tu sais ce qui serait encore mieux ?

— Dis toujours...

— Survis. »

J'aimerais tellement, mais je me sentais de plus en plus partir. J'avais écrit pour Neven en premier. Ensuite, une liste de présents pour mes amis et camarades. Puis à Orane, assez brièvement – j'étais plus ou moins certain qu'elle ne voudrait même pas entendre parler du crétin que j'étais. J'étais une ordure. Ordure à cause de mes activités de juge. Ordure car je m'étais servi d'elle. Ordure car je l'avais abandonnée sans crier gare, elle qui m'aimait d'amour, envers et contre tout.

Depuis quelques heures, je travaillais sur ma lettre pour Malaury. Je relus une dernière fois, mais un paragraphe me chiffonnait. Devais-je lui en parler ? Ils venaient d'enfin se réunir...

Je finis par raturer : non, même s'il s'agissait d'une broutille, je ne voulais pas inséminer le moindre doute dans son esprit. D'autant plus car il n'y avait pas besoin de douter : j'allais mourir, et Neven et moi étions amis. Je ne devais pas faire de vagues à ma mort. Je devais laisser la mer la plus calme possible. Je ne devais pas secouer leur embarcation qui avait été ma maison.


⋆˖⁺‧₊☽◯☾₊‧⁺˖⋆


Attablé dans une taverne près de Neven, nous étions pliés de rire ensemble, plusieurs bouteilles de rhum vides en face de nous. J'avais tellement bu que j'avais du mal à distinguer son visage.

« Célestin ! C'est vrai que les sirènes ont de beaux cheveux ? rit-elle en tentant d'attraper mes mèches. »

Sa main atterrit un bon mètre derrière.

« Je dois me sentir complimenté ? Car toi, franchement, t'es pas une sirène !

— Eh ! J'ai de très beaux cheveux ! Tu dis n'importe quoi !

— Ils sont pleins de nœuds !

— Et alors ? Ils sont beaux quand même ! Les cordages aussi sont beaux alors qu'il y a plein de nœuds ! cria-t-elle, les larmes aux yeux. »

Je ne pus m'empêcher de rire alors qu'elle se mettait à pleurer.

« T'es méchant ! grogna-t-elle en essayant de me frapper. »

Elle avait tapé dans le mur.

« J'espère que t'as eu mal !

— Très mal ! Je souffre atrocement ! répondis-je pour la contenter. »

Son visage illumina :

« Youhou ! J'ai battu une sirène ! »

Je ris encore alors qu'elle tentait vainement de se redresser pour grimper sur la table.

Une poigne ferme se posa sur mon épaule :

« Célestin ? Tu m'entends ?

— Hein ?

— Neven et toi êtes totalement bourrés.

— Nan, moi ça va, je comprends à peu près ce que tu dis ! m'esclaffai-je en me tournant vers Malaury. »

Il secoua la tête :

« Je ne peux qu'être d'accord... même si j'ai dû t'appeler huit fois avant d'avoir une réponse. »

Il se redressa et attrapa notre capitaine par la taille pour la redescendre sur le sol. Elle pleura :

« Mais ! Je veux monter sur la falaise !

— Quelle falaise ?

— Celle-là ! tonna-t-elle en montrant tout sauf la table. T'es plus grand qu'elle en plus ! Tu es une double falaise ? »

Mon ami fronça les sourcils, à la fois incompréhensif et dépité. Il se tourna vers la porte de la taverne.

« Non, c'est trop loin pour te ramener au navire... Allez, assieds-toi, quémanda-t-il en lui présentant notre banc.

— Nan ! Je veux prouver à Célestin que mes cheveux sont beaux !

— Ce n'est pas en montant sur une table que...

— Mais si ! Je vais être plus grande que lui ! Mes cheveux seront plus beaux si je suis plus grande ! »

Sur le point de rétorquer, Malaury se tut : sans doute estimait-il qu'un débat ne mènerait à rien.

« Reste avec Célestin, je reviens. »

Elle se tourna vers moi, les larmes aux yeux :

« Pourquoi tes cheveux sont plus beaux ?

— Ce sont les tiens les plus beaux, répondis-je pour espérer la réconforter.

— C'est vrai ?

— Bien sûr. Regarde les miens...

— Ils sont beaux. »

Elle fronça les sourcils, sérieuse. J'avais l'impression qu'elle essayait de se concentrer sur ma tête pour espérer mieux y voir.

« Ils brillent un peu. Moi, ils sont tout emmêlés.

— Je les brosse tous les jours.

— Tous les jours ?

— Oui.

— Mais tu bois quand ? »

J'éclatai encore de rire.

« Pourquoi tu te moques ? cria-t-elle en tapant encore à côté. »

J'attrapai son bras :

« T'as plus bu que moi, et ça se voit.

— Même pas vrai !

— Tu verras demain...

— Quoi ?

— Tu verras.

— Mais quoi ?

— L'état dans lequel tu te trouves.

— Mais pas possible. Si c'est demain, je peux pas voir maintenant. Sauf si je peux voir le passé... »

Elle se tut, en pleine réflexion, mais quelques instants plus tard, elle secoua la tête, tout à fait sérieuse :

« C'est ta magie des sirènes, ça... »

Le colosse m'attrapa à nouveau l'épaule :

« J'ai réservé une chambre pour Neven et toi. Je te fais confiance. »

Il baissa la voix :

« Tu ne la touches pas.

— Je ne suis pas comme ça ! rétorquai-je, vexé.

— Je m'en voudrais si elle subissait quoi que ce soit, c'est tout. Je sais que tu n'es pas comme ça, mais vous avez bu, alors...

— Ce n'est pas parce que je suis un homme que je ne sais pas me contenir !

— Certains ne le savent pas, ou se servent de pulsions pour excuser leurs actes. Mais je te fais confiance. »

Il aida Neven à se lever, et je suivis. Or, je m'effondrai à peine debout, les jambes fragiles. Malaury se retourna et m'aida à me redresser d'une poignée de main ferme. Malgré toute ma peine à avancer, il nous serrait avec force pour nous mener jusqu'à une chambre. Une fois entrés, il nous aida à nous installer sur un lit, présenta deux seaux en prévision de rejet de rhum, et laissa la clef et de l'eau sur la table de chevet illuminée par une lampe à huile.

« Reposez-vous bien, on se revoit demain. »

Il me fixa avec sévérité :

« Pas d'abus. »

J'acquiesçai vivement. Je n'étais peut-être pas tout blanc, mais m'en prendre à une femme était hors de question. Surtout à mon amie.

À peine la porte fut-elle refermée que Neven me sauta au cou :

« Je vais pouvoir t'embêter ! Ahahah ! »

Oh, non...

Cette fois, elle arrivait à tirer mes cheveux.

« Mais ça fait mal !

— Bien fait ! »

Elle riait, affalée contre mon torse. Puis, elle releva la tête. Nous nous fixâmes. Son visage était parcouru de rougeurs, fatigué mais joyeux, une lueur perdue dans la prunelle. Sa main quitta mes cheveux pour glisser sur ma joue.

« J'aime bien ta barbe.

— Je te remercie. »

Je me concentrai sur son visage.

« J'aime bien ton œil de biche.

— Mais je suis pas un animal... »

Elle fronça les sourcils.

« C'est une expression. Tu as un regard doux. »

Elle haussa un sourcil, visiblement perdue. Elle s'accrocha à mes épaules tant bien que mal pour s'installer à califourchon sur mes cuisses.

« Tu sais, ça fait longtemps...

— De ?

— Que personne m'a dit une chose gentille. »

Comme par réflexe, je glissai mes bras autour de sa taille :

« Mais tout le monde dit que tu es une excellente capitaine, et...

— Oui, mais... tu vois. C'est mon statut de capitaine. Pas moi. »

Elle soupira :

« Après, c'est moi qui cherche.

— Comment ça ?

— C'est compliqué. Je ne suis pas censée y avoir droit. Tu comprends ? Je ne suis pas une femme normale... je suis différente. Mais pas dans le bon sens. Personne ne voudra jamais de moi, je pense... »

Avec douceur, je murmurai :

« Eh bien, je trouve que tu as un joli visage et de beaux cheveux.

— C'est vrai ?

— Oui. Je suis sincère. »

Je ne pouvais pas nier que Neven était une jolie femme. Même si les critères de la société la voudraient plus pulpeuse, elle attirait le regard de beaucoup, alors je me demandais pourquoi elle croyait cela. Évidemment, que des hommes ou des femmes voudraient d'elle.

« Merci... mais bon... je sais que c'est peine perdue... »

Pourquoi était-elle si chagrinée par cela ?

Elle posa sa tête contre mon épaule. Je la serrai mieux contre moi. Mon cœur battait de plus en plus vite, bien malgré moi. Les seuls souvenirs où j'étais dans cet état, c'était avec Orane.

Je caressais délicatement ses cheveux, évitant les nœuds qui essayaient d'emprisonner mes doigts, tout en lui parlant :

« Je pense que si une personne t'aime sincèrement, elle se fichera des critères qu'on donne à une femme. Elle te trouvera belle comme tu es. Elle t'aimera comme tu es. »

Neven redressa la tête. Son regard chocolat pénétrait mes entrailles.

« Comme toi ? »

Alors que je cherchais mes mots, quelque de doux, chaud, et aux effluves de rhum, se plaqua sur mes lèvres. Mes doigts se crispèrent sur son dos et ma bouche se perdit dans l'humidité de notre baiser. D'un même mouvement, nos langues imprégnées d'alcool s'entrelacèrent dans des soupirs brefs et pressés, puis dans des murmures de plus en plus longs.

Écartés et frémissants, nous nous observions en silence, les lèvres entrouvertes. Malgré le déchaînement de mon cœur contre ma poitrine... j'avais l'impression qu'il manquait quelque chose. Que ce baiser était... presque fade. Fougueux, bien sûr. Mais il manquait de quelque chose en profondeur...

On se connaissait depuis bientôt un an, Neven était devenue mon amie, voire ma meilleure amie. Bien sûr, elle était attirante... bien sûr, il m'était arrivé d'un peu trop la regarder, d'un peu trop la garder dans mes bras quand nous buvions... mais au fond, il ne me semblait pas que des sentiments me tourmentaient. Je ressentais des choses pour elle, probablement un peu d'amour, mais surtout une profonde tendresse, amitié et camaraderie. Alors, ce baiser...

« C'était... bizarre. »

Nous avions bredouillé cette phrase d'une même voix. Je me sentais rassuré que nous soyons sur la même longueur d'onde, et à son soupir de soulagement, elle aussi.

Elle plongea sa tête dans mon cou :

« Mais je t'aime quand même, hein, bredouilla-t-elle en s'affaissant contre ma peau.

— Moi aussi je t'aime, ne t'en fais pas. »

Je m'allongeai et je sombrai, le cœur apaisé, Neven dans mes bras.


Je grimaçai en sentant un coup dans mes mâchoires.

« Bon sang, j'ai mal ! Qu'est-ce que j'ai mal au crâne ! grogna mon amie en s'écartant.

— Hum... le réveil aurait pu être plus doux, fis-je remarquer en ouvrant les yeux. »

Elle leva l'œil au ciel :

« Je suis sûre que tu m'as tripotée.

— Jamais ! rétorquai-je en me redressant, réellement vexé. »

Un sourire naquit sur ses lèvres humides :

« Je sais, je sais, tu n'es pas comme ça, je t'embête. Hm... mais où on est ? Je ne me souviens de rien. »

Elle but une longue gorgée d'eau, puis regarda à nouveau dans la chambre.

« On m'a prise pour une prostituée et tu m'as payée, ou bien ?

— Neven ! Je ne suis pas comme ça ! »

Elle éclata de rire. C'était rare de la voir sourire de bon cœur, même si elle s'était détendue par rapport à nos débuts en piraterie, mais j'avouais que chaque rictus me faisait toujours son petit effet.

« Non, c'est Malo qui nous a payé une chambre. Tu étais bien trop ivre, crois-moi. »

Elle haussa les épaules :

« Alors j'ai dû bien m'amuser. »

Elle me regardait droit dans les yeux, sans gêne. Elle semblait avoir définitivement oublié notre soirée. C'était sans doute mieux ainsi. Je ne voulais pas que ce baiser perturbe notre amitié que je chérissais plus que tout au monde.


⋆˖⁺‧₊☽◯☾₊‧⁺˖⋆


« Je crois qu'il ne respire plus... »

La voix de Nesly. Je n'arrivais même plus à ouvrir les yeux. Un poids immense écrasait mon torse.

« C'est pour bientôt... souffla simplement le médecin. »

Mon second éclata en sanglots. Je voulais lui parler, le réconforter, mais je n'avais plus de forces, la douleur prenait le pas. Il me serra la main.

« Célestin, si tu m'entends... on est là. On t'aime. Tu es un brave homme. Tu n'as pas commis de belles choses par le passé, c'est vrai... mais tu as décidé de te sacrifier pour tes amis, et tout le monde ne le ferait pas. L'équipage gardera ce sacrifice secret, comme tu nous l'as demandé. On t'aime tous très fort. Tu peux reposer en paix, mon ami. Oublie tes remords, et repose en paix, comme tu le mérites. Que les vagues te bercent pour un repos éternel. »

Un faible sourire transparut sur mes lèvres.

Les victimes de mon passé, je suis désolé, je paie aujourd'hui.

Orane, mes excuses, encore une fois.

Nesly, merci pour ton amour et pour ta confiance, tu feras un brave capitaine.

Malaury, mon cher ami, reste fort, prends soin de Neven et de toi, merci pour ces belles années à tes côtés.

Neven, ma chère amie, je t'aime.

C'est de la poussière que j'ai dans les yeux à chaque fois que je termine ma lecture. Je vois pas de quoi vous parlez ;-;

Mais voilà la fin de Célestin...

Dire qu'à la base, il était juste là pour remplir une fonction... T-T

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro