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Chapitre 12 - Pomme tranchée 2/2

« Neven ! cria Mora. »

Ma cuisse droite. Perforation. Je touchai. Carreau d'arbalète que je retirai en grognant. Il ne m'avait pas semblé profond. Coudes plaqués sur le sol, je me redressais en soupirant de douleur, ma sœur me tirant vers elle pour m'aider. Debout, elle glissa un bras derrière mon dos en me tonnant :

« Allez, Neven ! On avance ! »

Un bras entourant ses épaules, je m'avançais en soufflant : je boitais, impossible de courir. Une main serrant mon arme, je regardais derrière moi, inquiète. Ils se rapprochaient. Je m'efforçai d'ignorer la douleur cinglante que je ressentais et j'accélérai la cadence :

« Allez, on y va vite ! »

Je me sentais si lente. J'avais tant l'impression de nous ralentir. Les hommes se rapprochaient. On n'allait jamais s'en sortir ! On risquait d'être prises. Je jetai un regard à ma sœur. Elle n'avait pas à payer pour mes crimes.

« Mora, l'interpellai-je. File et laisse-moi ici. »

Elle fronça les sourcils :

« Quoi ? Tu plaisantes ?

— Regarde, ils nous rattrapent. Je suis trop lente. À ce rythme, on n'y arrivera jamais.

— Et alors ? »

Elle rugit :

« Pas question de te laisser derrière ! Je t'ai perdue il y a neuf ans ! J'ai failli te perdre à nouveau, par ma faute ! Alors, maintenant que je t'ai retrouvée, je ne te laisserais jamais ! C'est clair ? »

Elle était têtue. Seulement, j'avais beau être optimiste, je me rendais bien compte que nous finirions encerclées. Pas que je voulais délibérément me donner aux soldats, non. Seulement, si elle voulait vraiment me sauver, il s'agirait de se séparer pour qu'elle aille chercher de l'aide.

« Non, Mora, écoute, lançai-je en m'arrêtant brusquement. Tu cours chercher des hommes pour venir m'aider. Je me débrouille ici. D'accord ?

— Mais...

— Tu ne m'abandonnes pas en faisant ça. Tu me sauves la vie. Alors file ! Vite ! »

Elle eut un instant d'hésitation, et après un regard vers les soldats, elle prit ses jambes à son cou. Je ne me sentais pas pleinement rassurée de la savoir seule dans ce port, sans armes pour se défendre, mais elle s'éloignait de moi et du danger que je représentais si elle continuait de rester à mes côtés.

La blessure à la cuisse me lançait à chaque pas. Je ne pouvais définitivement pas m'enfuir, je devais les affronter. Je m'approchai de quelques caisses en boitillant, et j'attrapai un couvercle de tonneau qui était abandonné dessus. Je m'adossai au caisson en observant les soldats arriver. Au moins une dizaine d'hommes. Je ne ferais pas le poids. Il fallait compter sur Mora et la cavalerie.

Un carreau d'arbalète se planta dans le couvercle que j'avais tendu de justesse. La pointe avait traversé le bois sans problème. Quelle protection efficace. Je relevai le regard vers mes assaillants. Ils tonnaient de m'encercler. Ce n'était pas pour m'arranger.

« On a le droit de la tuer ! »

On voulait terminer le travail commencé sur la potence ? Soit. Je ne comptais pas leur faire de cadeau non plus. Je resserrai ma prise sur mon arme et me mis en garde, surveillant attentivement l'arbalétrier qui me semblait l'un des plus dangereux. C'était le premier à abattre. Alors qu'il rechargeait un carreau, je m'avançai vivement mais il s'écarta, immédiatement protégé par deux soldats. Après quelques rixes et des coups bien placés, ils terminèrent sur le sol, et je m'assurai de les achever. Je me retournai en entendant des pas dans mon dos pour repousser quatre soldats.

J'étais encerclée, je ne tiendrais pas longtemps ! S'ils décidaient de tous m'attaquer en même temps, j'étais finie ! Je reportai mon attention sur l'arbalétrier qui tira. Le couvercle reçut le carreau à la place de mon œil valide, puis je m'avançai à grands pas pour lui trancher la gorge.

Je me retournai en entendant crier dans mon dos. Un soupir de soulagement me quitta en constatant que les deux seconds venaient d'arriver à ma rescousse. En quelques mouvements bien placés, nous parvînmes à balayer les unités restantes.

« Tu n'étais pas en bonne posture, heureusement que nous sommes arrivés à temps, commenta Malaury. Tu es blessée ? comprit-il en me voyant boiter.

— Mora ne vous a pas dit ?

— Mora ? répéta Rimbel, la mine grave. Nous ne l'avons pas vue. »

Où était-elle, alors ? En voyant la crainte dans mon regard, Malaury reprit :

« Elle était censée nous chercher ?

— Chercher de l'aide, en tout cas. En vous voyant arriver, j'ai pensé qu'elle vous avait envoyé. Apparemment non. On se bouge pour la trouver ! ordonnai-je en marchant aussi vite que je le pouvais. »

Malaury m'arrêta et s'accroupit : monte sur mon dos. Je m'exécutai malgré le soupir qui avait quitté ses lèvres : les blessures de la torture étaient encore fraîches, mais il fallait avancer au plus vite. Un bras autour de son cou, j'observais les environs depuis sa hauteur. Je voyais des soldats, des pirates, mais pas ma sœur.

« Elle est peut-être retournée sur La Mora, souffla Malaury tout en courant. »

Elle ne serait jamais remontée sans s'être assurée que j'avais reçu de l'aide.

« On se dirige vers le navire dans un premier temps ! Quelqu'un l'a peut-être vue passer ? reprit Rimbel. »

Je connaissais ce ton de voix. Un peu plus rauque qu'à l'accoutumée. Il était tendu. La main en visière, j'essayais de reconnaître le visage de ma sœur parmi l'équipage, en vain. On lui avait peut-être dit de se cacher dans ma cabine ou dans les cales ?

Je détournai mon attention sur la place : on envoyait encore et toujours plus de soldats. Ils couraient droit vers le port, armes levées, en groupes de huit. Les civils semblaient avoir été évacués, et le sol était jonché de sang et de cadavres. Autant d'un camp que de l'autre. De désagréables frissons me parcoururent en reconnaissant certains de mes hommes. Ils avaient donné leur vie pour moi. Pour me sauver.

Mon regard parcourut ensuite le port. Si j'étais Mora, je serais allée chercher de l'aide vers le navire. Si elle n'était pas sur le bateau, elle se trouvait encore entre les caissons, quelque part. En arrivant près d'une montagne de caisses, j'arrêtai Malaury :

« Stop ! Je vais jeter un œil d'en haut ! »

Je sautai sur une caisse et entrepris mon escalade malgré ma cuisse qui me lançait. Une main sur la hanche, tenant toujours mon sabre, l'autre en visière, je cherchais une chevelure noire du regard.

« Tu vois quelque chose ? »

Des soldats, des pirates, des soldats, des pirates... sur le point d'abandonner ma recherche, un point retint mon attention. Je plissai l'œil. Une jeune femme poursuivie par un groupe de douze soldats et d'un civil armé d'une fourche.

« À cinquante mètres ! hurlai-je en descendant au plus vite. »

Je courais malgré toute la douleur qui étranglait ma jambe, manquant de trébucher à plusieurs reprises. Pourquoi la suivait-on ? Car on supposait qu'elle était une pirate ? Que faisait ce paysan dans un escadron ? S'était-il porté volontaire pour protéger la ville ? Bon sang, à Zanlya ces questions ! Il fallait les rejoindre avant tout !

Les formes se profilaient au loin. Nous passâmes devant le navire sans nous arrêter malgré les cris de mon équipage :

« Capitaine ! On est là ! Venez ! Vite ! Des soldats arrivent !

— Mora est en danger ! répondis-je. »

Plus d'un homme se pencha aux bastingages pour espérer repérer ma sœur. Je jetai un regard vers la place : toute une troupe venait d'être formée et fonçait sur nous. Si nous mettions trop de temps à la sauver, on serait pris ! J'accélérai la cadence mais trébuchai – Malaury me rattrapa par le bras à temps et m'emporta avec lui.

Nous nous rapprochions du groupe que nous traquions. Ma sœur semblait parvenir à les mener en bateau en empruntant des chemins sinueux entre les caisses et murets. Parfois, elle grimpait sur les caissons et bondissait d'un endroit à un autre pour espérer les maintenir à distance. Elle ne tiendrait pas longtemps. Les soldats entouraient la caisse sur laquelle elle était montée, prise au piège.

Elle semblait chercher une échappatoire, regardant de partout autour d'elle, en vain. Je lui fis un signe de main, au loin. Elle ne me voyait pas. Les hommes commençaient à essayer de lui donner des coups d'épées au niveau des jambes. Elle évitait avec peine quand ils attaquaient à plusieurs.

« Eh ! hurlai-je. Regardez-moi ! »

Quelques regards, mais ils se concentrèrent à nouveau sur ma sœur. Je m'époumonai :

« Je suis Neven l'Écarlate ! Venez vous mesurer à quelqu'un de ma trempe ! Venez m'arrêter si vous en êtes capables ! »

Ils restaient concentrés sur Mora. Pourquoi ?

« Eh ! repris-je. Bande de mauviettes à casques ! Bachi-bouzouk ! Mérinos mal peignés ! »

Je déblatérais toutes les insultes qui me passaient par la tête pour espérer les provoquer. À part quelques regards dans ma direction à mesure que nous approchions, pas un mouvement. Je criai. Ma sœur trébucha à cause d'un coup de fourche et atterrit à genoux sur les dalles. Elle se recroquevilla sur elle-même lorsque les armes se pointèrent vers elle.

« Ohé ! Regardez-moi ! hurlai-je à pleins poumons. Venez m'attaquer ! Je suis Neven ! Neven l'Écarlate ! Le Dragon des mers ! Celle qui devait être pendue ! J'ai même mon second ! Malaury ! Le déserteur ! Le pirate ! »

En vain, en vain, nous n'étions plus qu'à dix mètres d'eux. Comment faire ? Que lui voulaient-ils ?

« Eh ! interpellai-je en avançant à grands pas. Regardez-moi ! »

Quelques regards. Certains hommes se mettaient en garde. Seulement, si je m'approchais trop, ils risquaient d'attenter à la vie de Mora. Je serrais le poing. Alors que je réfléchissais à une approche, du mouvement attira mon attention. Le paysan avait attrapé ma sœur par le col et l'avait plaquée contre la caisse. Il s'agissait d'un homme bourru, plutôt petit et costaud, qui portait les cheveux à ras, et une épaisse moustache blonde.

« Lâche-la ! hurlai-je. Toi ! Ne la touche pas ! »

Que lui voulait-il ? Il attrapa sa gorge.

« Eh ! Vous, les soldats ! C'est votre boulot d'arrêter la violence ! Regardez ! Il lui fait du mal ! »

Des cris de désespoir. Que faire ? Que dire ? Que lui voulaient-ils ? Je ne pouvais pas m'approcher au risque qu'elle ne soit blessée. Les larmes qui coulaient sur son visage terrifié me faisaient frémir. Une drôle de sensation me parcourut. La main qui saisissait mon arme tremblait. Une boule de rage qui se formait au fond de moi.

« Lâche-la tout de suite ! repris-je d'une voix que je ne me connaissais pas. Sinon je te jure que je vais te massacrer ! Et t'éviscérer ! Et répandre tes...

— Neven ! m'interrompit Malaury.

— On ne va pas y arriver comme ça ! reprit Rimbel. Et on doit se dépêcher ! Le reste des soldats arrive ! »

Sueurs froides.

« Eh ! C'est moi que vous cherchiez, à la base, non ? relançai-je en faisant un pas de plus, jetant mon épée sur le côté. J'accepte d'être échangée contre elle ! Prenez-moi ! Frappez-moi ! Tuez-moi ! Faites ce que vous voulez de moi, je m'en moque, mais laissez-la ! »

Pas de réaction. Je ne les intéressais... pas ? Ma sœur s'était accroupie sur le sol, et le civil avait pris l'épée de l'un des soldats. Il la leva.

« Non ! hurlai-je. »

J'attrapai la première chose qui me tomba sous la main : une pomme écarlate d'une cagette. Je la lançai de toutes mes forces dans un cri strident :

« Ne la touchez pas ! J'arrive ! Je suis là ! Regardez-moi ! »

On me retint brutalement par la taille.

« Je suis la criminelle ! Neven l'Écarlate ! Tuez-moi ! Tuez-moi ! Pas elle ! Moi ! criai-je en tentant de me libérer des mains de Malaury. »

La pomme atterrit près de Mora, roula jusqu'à elle, et sa couleur se confondit avec celle du sol. Je hurlai de désespoir.

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T-T

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