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Chapitre 8 - Avancer 1/2


   Je grimaçai en recevant un rayon de soleil pile sur ma paupière valide. Bon sang ! Quitte à être borgne, laissez mon autre œil tranquille !

En me retournant à la recherche de pénombre, mon front s'entrechoqua à celui de Darren, nous faisant grommeler tous les deux. Ce fut à ce moment-là que je me rendis compte qu'il avait passé un bras autour de ma taille. Je soupirai, ouvris l'œil pour le découvrir beaucoup trop proche de moi, à quelques centimètres de mes lèvres. Je le repoussai :

« Je t'avais dit de ne pas me toucher.

— J'ai pas fait exprès ! clama-t-il en levant les mains.

— Oui, oui, et moi je suis la Gardienne des Eaux. »

Je me redressai et installai l'oreiller derrière mon dos dans un soupir. J'avais mal au crâne. Mon visage me brûlait, sans doute enflé :

« Tu as pas de la crème ? »

En passant mes jambes par-dessus le lit, je jurai en posant fermement mon pied droit sur le sol.

« Tu t'es fait mal ?

— J'ai juste oublié que j'avais la cheville tordue, grognai-je en me redressant malgré tout. »

Mes jambes ne tremblaient plus. Je parvins à marcher plus ou moins convenablement jusqu'au salon désormais illuminé par les rayons du soleil. Je me rendis directement dans la cuisine et ouvris les placards, à la recherche de quelque chose pour me remplir l'estomac.

Lorsque je mis la main sur un grand sachet de brioches, je m'installai sur le canapé et commençai à déguster. J'allais sans doute partir aujourd'hui, il fallait donc que je prenne autant de forces que possible.

« Mais... t'aurais pas pu me demander au lieu de voler ? »

Je tendis la tête en arrière pour l'observer dans l'encadrement de la porte, les cheveux en bataille.

« Tu m'aurais donné dans tous les cas, non ? »

À son soupir, c'était assurément un oui. Je me réinstallai et continuai de dévorer ses brioches moelleuses. Ça changeait des biscuits secs et sans goût du navire.

« Voilà pour ton visage, annonça-t-il en posant un pot en bois sur la table basse. Chocolat chaud ?

— À ton avis ?

— Pourquoi ai-je posé la question ? s'esclaffa-t-il. »

J'avais plutôt bien entamé le sachet quand il posa une tasse sur la table basse.

« J'ai le droit de manger aussi ?

— J'ai rien mangé de la journée, hier, soufflai-je entre deux bouchées.

— Et qu'est-ce qu'il t'est arrivé exactement ? Tu ne m'as toujours pas raconté.

— Pour résumer, c'est la merde. »

Je consentis à le laisser piocher dans le sachet, puis je lui expliquai :

« Imagine que je suis sur mon navire.

— Ouais.

— Imagine qu'en pleine nuit, on crochète la serrure de ma porte. Je me suis battue, mais ça n'a pas suffi. Les survivants ont fait passer mon second par-dessus bord. »

Je frissonnai, mais me reconcentrai sur mon récit :

« Ensuite, ils m'ont attachée et ont navigué pendant plus d'une heure. Ils ont saccagé mes voiles, puis un navire est arrivé. Voiles noires, coque foncée. Des pirates. On m'a fait monter dessus. On m'a attachée toute la journée. A priori, on voulait me mener vers un type qui s'appelle DN.

— DN ? répéta-t-il.

— DN. Je me demandais si ça pouvait être toi, justement. Dans tous les cas, j'ai aperçu Britanger de loin, je me suis dit que c'était ma chance pour fuir. On n'était pas très loin des côtes. J'ai fait semblant d'avoir des nausées et je me suis jetée à l'eau dès qu'on m'a lâchée.

— Tu aurais pu te noyer ! gronda-t-il. »

Je levai l'œil au ciel.

« Ce sont eux qui t'ont fait du mal, alors ?

— Pendant ma fuite, oui. On m'a chopée une fois, mon visage l'a senti passer, mais j'ai réussi à me libérer. »

Il soupira :

« Bon... au moins, tu es en un seul morceau.

— Il faudrait que je reparte aujourd'hui. Je vais devoir me procurer un navire.

— Tu ne peux pas juste être transportée ? »

Je voulus rire, mais ma blessure à la lèvre m'en empêcha :

« Accepter une femme à son bord, c'est porter malheur dans les superstitions. Après tout, imagine que je me transforme en sirène... Si je me fais passer pour un homme, pourquoi suivre les indications d'un inconnu ? Il doit y avoir peu de navires qui prennent la mer à cause des rumeurs de la couronne. Surtout ici. Que des pirates. Je ne peux pas prendre le risque de monter. Si on découvre mon identité, je suis finie : j'ai des ennemis. La grande Neven l'Écarlate, seule et affaiblie ? L'occasion parfaite pour me tuer et me prendre la place. C'est pourquoi je dois me trouver un navire et le commander. »

J'avais l'impression de lui donner le même fil de pensées que j'avais eu à propos de ma sœur. Je ne pouvais faire confiance qu'à moi-même et ne compter sur personne pour arriver à mes fins. C'était fatigant, parfois, de ne pas avoir de vraie épaule sur laquelle s'appuyer. Malaury m'en avait fourni une : je le sentais loyal et prêt à tout pour m'aider. Maintenant... je retins un soupir. Maintenant, il fallait espérer qu'il aille bien, au mieux...

Je me reconcentrai sur mes objectifs :

« Il y avait beaucoup de monde, au port ?

— Comme d'habitude, pourquoi ?

— Eh bien, car je vais « emprunter » un bâtiment, si tu vois ce que je veux dire. Je dois prendre la mer. Je pense que je vais me rendre à Vilaniers. C'est la destination que j'avais donnée avant de disparaître, après tout... »

Je n'y trouverais pas Mora, mais au moins mon navire. Je fronçai brusquement les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

— Mon équipage. En constatant que j'ai disparu, ils pourraient se mutiner pour prendre le contrôle du bateau, non ? Mathurin n'a pas assez de poigne pour résister à ça... Rah... rien ne va !

— Mais pourquoi ils se mutineraient ?

— Je n'en sais rien. Je m'inquiète peut-être trop. »

Darren avait raison, ils n'allaient peut-être pas se mutiner. J'avais juste tellement eu de soucis de traîtrise récemment que je commençais à perdre confiance en mes propres hommes. Je soupirai longuement.

Même si aucun cordage ne retenait mes bras, j'avais l'impression d'avoir les mains liées. Mon second était quelque part, mais j'ignorais où. J'ignorais même s'il était encore en vie. Ma sœur était prisonnière d'un monstre. DN me cherchait pour une raison inconnue. Mon équipage était en totale capacité de se mutiner : après tout, ils s'étaient probablement levés en découvrant trois cadavres dans ma cabine, sans moi. Pourquoi continuer de suivre les instructions d'une personne disparue ? Néanmoins, je savais que je m'étais longuement imposée face à eux. S'ils me craignaient un tant soit peu, ou si tout simplement ils m'étaient fidèles... peut-être que Mathurin parviendrait à être écouté.

Je tapai légèrement du pied. Que faire ? Trouver un bâtiment, oui.

« Vilaniers est à une demi-journée en bateau, non ?

— Euh...

— C'est vrai que tu n'y connais rien, soupirai-je. Disons que ce soit ça. Il a l'air de faire beau. »

Je me redressai et m'avançai en boitant vers une fenêtre. Je passai un œil derrière le rideau pour observer le ciel. Clair et dégagé.

« Si je pars aujourd'hui, et que le temps reste ainsi – et ce n'est pas certain – je devrais pouvoir naviguer sans souci, déclarai-je en marchant à pas lourds. Néanmoins, par précaution, il faudra que je prenne de quoi manger pour quelques jours. De l'eau aussi, commençai-je à énoncer.

— Vas-y, fais ta liste, s'esclaffa Darren. »

Je me tournai vers lui avec un demi-sourire :

« Tu sais que je n'ai pas d'argent ?

— Eh bien ?

— Tu veux vraiment que je dresse ma liste ? murmurai-je en me réinstallant sur le canapé, l'air défiant.

— Allez, je t'écoute.

— Tu vas le regretter, menaçai-je avec malice. »

Il leva les yeux au ciel.

« J'ai besoin d'une longue-vue et de poignards. Et d'un manteau chaud. Et de chaussures.

— C'est bon ?

— Pour l'instant. »

Il sourit, faisant apparaître une fossette sur sa joue droite. Alors que j'engouffrais une nouvelle brioche, il se redressa et se dirigea vers la porte d'entrée, clés en main.

« Tu vas où ? Au travail ? questionnai-je, la bouche pleine.

— Nan, je n'ouvrirai pas la boutique aujourd'hui comme tu es là. Je vais faire un tour dehors pour voir ce qu'il en est avec ces pirates. »

Je fronçai les sourcils :

« Ne commence pas, tu vas faire n'importe quoi !

— J'ai le droit de me balader dans ma ville. Tu t'inquiètes pour rien.

— Tu fais des choses stupides... ça pourrait te coûter la vie, rappelai-je avec un regard froid.

— Je te dis que ça ira, soupira-t-il. J'ai l'impression d'être un enfant... »

« Tu n'en es pas loin » m'entendis-je penser. Je lui rappelai une dernière fois d'être prudent :

« Plus sérieusement, tu te souviens de la fois où l'on m'a insultée ?

— Oui, rit-il en enfilant ses chaussures, j'ai commencé à les regarder de travers, mais tu m'as tout de suite arrêté...

— Car ils pourraient chercher à se venger de toi et te faire du mal. Tu as affaire à ce même type de personnage, alors reste à ta place. Ces hommes sont prêts à tuer.

— Je me tiendrai à carreaux, m'assura-t-il en posant sa main sur la poignée.

— Bon, rends-toi au moins un peu utile et essaie de voir s'il y a un navire sombre à voiles noires. Si on parle de moi ou de DN. Et regarde un peu les bateaux qu'il y a, s'il y en a qui semblent vides. Même des petits.

— Compris, capitaine !

— Ne fais rien de stupide ! rappelai-je une énième fois. Mais puisque tu n'as pas de couilles, ça ne posera pas de problème.

— Neven... soupira-t-il en secouant la tête. »

Il sortit en prenant soin de fermer à clef derrière lui. J'espérais qu'il ferait vraiment attention dehors.


La partie 2 arrive mercredi !

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