Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 4 - Retour au passé


« Pirate sirène, confirmai-je dans un soupir. »

Pas de réaction. Je ne savais pas ce que je devais lui dire, ni quoi faire. Une lampe à huile illumina la pièce. Dans des volutes d'orangé et de ténèbres, mon cœur se serra quand je distinguai son visage. Cela faisait si longtemps. Il n'avait pas vraiment changé depuis toutes ces années. Il avait pris un peu de barbe qu'il semblait aimer de trois jours. Ou bien, il se négligeait. Une cicatrice ornait désormais son arcade droite – le connaissant, ce n'était pas en bataillant contre quelqu'un. Enfin, je remarquai le couteau aiguisé et luisant qu'il tenait entre les doigts. S'il était DN, j'étais foutue. Je pris les devants :

« Eh ! Tu ne vois pas que je suis coincée ? Qu'est-ce que tu fiches, à attendre comme une mouette éberluée ? Viens m'aider ! »

Ses yeux verts s'écarquillèrent encore plus. Comme s'il revenait à la réalité. Il se précipita vers moi, posa la lanterne à nos côtés, et poussa la commode pour la remettre droite. Mes muscles se détendirent et je poussai un soupir de soulagement. D'une, ma cheville en sale état était libérée. De deux, Darren n'avait pas profité de ma totale faiblesse, alors il n'était probablement pas DN.

Sur le point de me parler, je lui tonnai de se taire. Des pas saccadés dans les rues.

« Ferme la fenêtre et remets le rideau en place. Vite, grondai-je à voix basse. »

Toujours couchée sur le sol, je n'osais pas me relever. Je ne devais surtout pas être remarquée ici. Darren serait incapable de se battre, un poids mort. Je songeai au fait qu'en cas de combat, je pourrais tout simplement l'abandonner à son sort. Pourquoi je le protègerais, après tout ?

Malgré moi, je m'entendis penser qu'il n'était sans doute pas lié à mes problèmes, alors qu'il ne méritait pas de perdre la vie de la main de ces pirates.

« C'est bon ? demandai-je alors qu'il s'écartait pour m'observer.

— Oui, oui, bredouilla-t-il. »

Je m'agenouillai en soupirant.

« Je vois que tu as un couteau. Tu peux me libérer ? »

L'instant d'après, je massais mes poignets endoloris. Face en sang et trempée jusqu'aux os, mes membres frémissaient.

« Neven... c'est vraiment toi ? »

Je croisai finalement son regard. J'avais essayé d'éviter ses yeux jusque-là. Je ne comptais pas le revoir un jour, et encore moins dans une telle situation. Que devais-je faire ? Le confronter ? Me jouer de lui ? Je n'avais pas envie de lui causer. Je n'avais aucune envie de m'éterniser ici.

Je me sentais balayée par trop de souvenirs à présent. À l'époque, j'adorais ses yeux et les regards plein d'amour qu'il me lançait. J'aimais surprendre ses pupilles ancrées sur mon visage pendant que je somnolais. J'aimais regarder ses prunelles briller quand je lui murmurais que je l'adorais. J'aimais la fascination éblouissant ses émeraudes dès qu'il posait les yeux sur moi. J'aimais le désir que je lisais dans ses pupilles quand je déboutonnais ma chemise. J'aimais le voir perdu contre ma peau quand nous nous donnions l'un à l'autre. J'aimais enfin la tendresse et la douceur qui scintillaient au moment de nous reposer, comblés et amoureux.

On avait trop vécu ensemble, et dans cette chambre. L'oreiller le plus confortable, le bombé à gauche, c'était le mien – il me disait de profiter tant que j'étais sur terre. Sur sa table de chevet, il y avait toujours des sucreries pour moi comme il savait que je n'y avais pas accès pendant des semaines, voire des mois.

La flamme qui s'agita me fit revenir à la réalité. J'aurais presque préféré que sa fenêtre soit fermée. J'avais du mal à comprendre ce que je ressentais et ce qui me traversait. Je ne savais pas comment me comporter et j'ignorais ce que je ressentais au fond de moi. J'avais l'impression d'être perdue dans mes souvenirs. Et puis, je m'étais toujours persuadée que je ne le reverrais jamais... pourquoi me trouvais-je devant lui ?

Constatant qu'il me fixait en silence pour avoir une réponse, je le trouvai stupide. Évidemment, que c'était moi ! Je grognai :

« Qui veux-tu que ça soit ? »

Il fronça les sourcils :

« Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?

— Juste un poisson dans la tête. C'est lui qui m'a attachée au passage, grinçai-je en me relevant. »

J'avais l'impression qu'il était bête, si bête. Il n'était pas si idiot dans mes souvenirs... pourquoi je le trouvais ainsi aujourd'hui ?

« Qu'est-ce que tu as, à être si agressive ? tonna-t-il en se mettant debout à son tour. »

Je faisais ce que j'entendais ! Je levai l'œil au ciel :

« Laisse-moi tranquille, tu veux ? Je n'ai pas envie de rester là. »

Je balayai la chambre du regard. Rien n'avait bougé. Il y avait même toujours l'un des coquillages que je lui avais offerts, plus jeune. Avec une bague posée dessus. Une bague ornée d'une pierre noire. Notre bague. Il était culotté de l'exposer ainsi alors qu'il était marié.

« Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, toi et ta femme. Je t'emprunte des vêtements et je file, décidai-je en me dirigeant vers l'armoire qui trônait dans un coin.

— Je ne suis plus avec depuis très longtemps. »

Je haussai un sourcil :

« Je m'en moque. »

Je veux juste partir de cet endroit. Il ne m'a servi qu'à me libérer. Je ne veux pas rester plus longtemps. Je n'ai pas de raison de rester. Je ne veux pas rester. Je veux retourner dehors, loin de lui, loin de Britanger. Ce n'est pas chez moi. Ce n'est plus chez moi. Ça n'a peut-être jamais été chez moi.

J'ouvris la porte de l'armoire à la peinture blanche écaillée, à la recherche d'un pantalon en priorité. Lorsqu'il posa sa main sur mon bras, je le repoussai avec virulence :

« Quoi, encore ?

— Tu ne peux pas faire comme si de rien n'était ! Neven, enfin ! Ça fait cinq ans ! »

Tu crois ? Suffisante, je haussai un sourcil :

« On va bien tous les deux, c'est pas comme si j'avais quelque chose à te dire. »

Je recommençai à fouiller son placard. Il m'énervait. Je ne savais pas pourquoi il me tendait autant. Était-ce le goût amer du passé qui ne me quittait pas ? Lui que je trouvais naïf et stupide ? La situation qui me crispait ? Je ne savais même pas où je devais aller.

J'étais déboussolée. Je n'arrivais pas à me concentrer sur ce que je faisais ni sur mes futurs desseins. Sa présence me perturbait. J'avais l'impression... comment dire ?

Il agrippa mes deux bras :

« Après cinq ans d'absence, tu rentres chez moi comme si de rien n'était, tu me demandes de t'aider, de te fournir des vêtements, de te laisser partir, le tout en me traitant comme un con ! »

Son souffle était haletant. Il me fixait avec un profond sérieux, visiblement assez courageux pour me confronter. Je me dégageai, m'écartai d'un pas, et le toisai :

« Je n'ai rien à te devoir, Darren. Toi, tu m'as pris mes espoirs, mes sentiments, mes désirs, mon bonheur de premier amour. Pour les laisser tomber sur le sol.

— Eh bien... eh bien je veux me racheter ! Alors, reste un peu plus longtemps. S'il te plaît. J'ai besoin qu'on discute.

— En tant que capitaine, je suis occupée.

— Occupée ? Occupée à quoi ? À fuir dans les rues de Britanger en pleine nuit, sans rien pour te défendre ? Je ne suis pas bête. »

Je soupirai, agacée.

« Reste au moins pour ce soir. Tu ne vas pas partir maintenant, si ?

— Je pourrais. »

Je dénichai un pantalon en coton brun foncé à cet instant. Un peu trop grand pour moi, mais ce serait suffisant pour me balader dans la rue. Il me l'arracha des mains :

« Eh ! Tu ne peux pas prendre ça comme bon te semble !

— Et pourquoi pas ?

— Eh bien... ce... ce n'est pas à toi !

— Tu parles à une pirate, rétorquai-je en le lui reprenant. »

Il souffla, puis passa sa main dans ses cheveux jais :

« Bon, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

— Car ce sont tes affaires ? »

Il souffla plus fort encore, mettant ses cheveux en bataille. Ses mèches tombaient sur son front de manière désordonnée. J'avais l'impression de le rendre fou, mais il ignorait à quel point j'avais souffert quand il m'avait abandonnée. Ce n'était qu'une maigre vengeance de ma part.

Je remarquai alors qu'il portait toujours notre boucle d'oreille noire. Simple accessoire ? Ou bien, il ne m'avait jamais vraiment oubliée ?

« Bon, je te propose de faire un tour dans la salle de bain pour te nettoyer. Qu'est-ce que tu en dis ?

— Tu ne vois pas que je suis déjà trempée ? À moins que tu ne sois devenu aveugle ? T'es pire qu'une bière sans bulles... grognai-je dans ma barbe.

— Neven ! cria-t-il cette fois. J'essaie de t'aider et tu te comportes comme... comme... »

Les insultes n'avaient jamais été son fort. Je l'interrompis avec un souffle rêche:

« Je vais me laver, m'habiller, puis partir. C'est bon ? Tu me lâches la grappe ? »

Darren attrapa ma main. Elle était chaude. Toujours la même cicatrice sur l'index, une vilaine coupure qu'il s'était faite à cause d'un hameçon. Il essaya de capter mon regard avec douceur :

« S'il te plaît. J'ai besoin de parler avec toi de ce qu'il s'est passé. Je m'en veux beaucoup. Je t'en prie. »

Je m'écartai à nouveau :

« Tout ce que j'ai à dire, c'est que tu as été un vrai capon ! Pas foutu de suivre celle qu'il « aime » sur un navire ! Nan ! Pas de couilles ! criai-je cette fois en lui passant devant. »

Je quittai la chambre à grands pas, ouvris la porte juste en face et la claquai derrière moi. Je m'adossai au mur dans un soupir. Pourquoi me trouvais-je chez cet imbécile ? Quelle idée d'aller chez lui ! Que j'étais bête...

J'inspirai. J'expirai. Je fouillai la pièce à tâtons dans les ténèbres. Je reconnus chacun des meubles. Il n'avait rien bougé depuis toutes ces années. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté chez lui. Mes doigts rencontrèrent un métal froid et courbé. Ah, la lampe à huile. Une fois allumée, je poussai une bassine en bois vers un robinet.

Quelques instants plus tard, j'étais assise dans une bassine d'eau chaude – l'accès y était rare, alors j'en profitais. Je sentais tous mes muscles se détendre, et je voyais le liquide rougir à cause du sang sur mon visage. J'avais sûrement une bosse sur le nez, j'avais mal lorsque j'appuyais dessus. Je m'inspectai mieux. Ma pommette droite était douloureuse aussi. Ma lèvre inférieure, coin gauche, me brûlait. Je glissai ma langue : un goût de fer, j'avais l'impression d'avoir une coupure. Je fis quelques grimaces et constatai que je devais éviter de tirer sur ma bouche : ma plaie était douloureuse.

Je jetai un regard autour de moi, dans cette petite salle de bain où nous nous étions tant de fois aimés. Le visage encadré entre mes doigts, je soupirai. Je n'aurais jamais cru revenir ici un jour. Je me sentais perdue dans ce que je ressentais. Perturbée sans doute par tous ces événements qui me tombaient dessus les uns après les autres. Je devais prendre le temps de réfléchir, de me poser.

Un problème à la fois. Tout d'abord, des pirates rôdaient dans les rues de Britanger à ma recherche. Pour l'instant, ils ignoraient où je m'étais planquée. Ensuite, je n'avais strictement aucun contact dans cette ville – la faute de Darren que j'avais fui comme du scorbut. Beaucoup de pirates passaient par là, mais j'ignorais si je pouvais trouver une connaissance dans le coin. À vrai dire, je craignais plutôt de tomber sur des ennemis. Ou, en tout cas, des personnes qui préféreraient me voir disparaître de l'Archipel. Comme peut-être DN. Celui-là, c'était le souci principal, bien que j'ignore ses desseins exacts. A priori, il préparait son coup depuis un bout de temps. Sauf s'il avait corrompu mes marins après leur recrutement, plausible aussi. S'il n'était qu'une ombre sur le tableau jusque-là, il devenait menaçant et dangereux aujourd'hui. Il avait placé ses pions depuis un bout de temps, le piège s'était refermé au dernier coup, et je n'avais pas su y répondre. J'y avais même perdu mon cavalier.

Je frissonnai. Malaury. L'autre problème principal. Pas de signe de lui. La Mora ne nous avait pas rattrapés. Néanmoins, c'était peut-être logique au vu des réparations à prodiguer au navire pour les voiles et cordages. Cela prendrait sans doute une demi-journée, voire plus.

Et s'il n'était juste pas remonté ?

Je secouai la tête. Je ne devais pas penser à cette éventualité. Il fallait que je reste positive et déterminée, comme toujours. Malaury avait survécu. Malaury devait survivre. Malaury m'attendait sans doute sur notre navire. Le connaissant, il se rongeait les sangs à propos de ma situation. Mais il savait aussi que j'avais plus d'un tour dans mon sac. La preuve, j'avais réussi à m'échapper.

Seulement, je me demandais comment je les rejoindrais. Je savais que je devais partir en direction du continent d'où nous venions pour espérer les croiser... mais s'ils déviaient pour une raison quelconque ? Puis... avec quel bâtiment je naviguerais ? Je n'étais rien dans cette ville.

Je soupirai en massant mes tempes. Par la voie terrestre, alors ? Mais si je tombais sur des bestioles ? Ou dans des pièges ? Je n'y avais pas passé assez de temps pour m'y sentir à l'aise. Et je pourrais manquer mon navire, en supposant qu'il passait dans le coin.

De toute façon, étant donné que Malaury était sans doute remonté, il savait plus ou moins où nous allions. Je pourrais peut-être réquisitionner un navire amarré. Lequel ? Bonne question. Il faudrait faire un tour au port. De préférence récupérer un petit bâtiment pour ne pas attirer l'attention. On finirait par se croiser puisque Malaury savait sans doute dans quelle direction on m'avait emmenée. Une fois de retour sur La Mora... eh bien, on chercherait Mora.

Mes poils se hérissèrent. Dans quel état se trouvait ma sœur ?

Si, encore, elle était toujours en vie...

Je plissai les paupières et serrai les dents. Je ne devais pas céder à la panique ni au désespoir. Elle comptait sur moi. Je devais rester positive, encore et toujours. Il fallait que j'avance, que je la retrouve, que je la sauve. Elle allait bien. Il le fallait.

Je bougeai mes épaules pour les décontracter, m'arrachant quelques soupirs de soulagement. La chaleur de l'eau me détendait, me donnant même envie de bâiller. Je ne l'admettrais pas devant Darren, mais j'avais eu de la chance en le retrouvant. Que ferais-je de celui-là, d'ailleurs ? Il voulait me parler, mais je ne voyais pas ce qu'il pourrait me dire. Il s'excuserait mais je ne le pardonnerais pas, alors avoir une discussion ne rimait à rien.

Je croisai une jambe. Je ne savais pas vraiment comment agir après ce bain. J'avais plusieurs possibilités. Partir visiter le port à la recherche d'un bâtiment, mais les pirates rôdaient. Rester dormir ici, mais cet imbécile me tournerait autour comme une abeille en manque de pollen. Partir de là et trouver une auberge pour la nuit, sinon.

Je levai l'œil au ciel : je n'avais ni or, ni bourse. Je pourrais peut-être lui « emprunter » quelques pièces...

Je me redressai finalement, mais je manquai de retomber dans la bassine. Mes jambes étaient si frêles et légères qu'elles peinaient à soutenir mon poids. Je sortis de l'eau avec prudence, m'enveloppant dans une serviette sèche. Je la humai. De la vanille. Un de mes parfums préférés.

J'en profitai pour me regarder dans un petit miroir en bois posé sur une table. Pommette droite bleutée et enflée, nez dans le même état, et lèvre ouverte dans le coin gauche. Je me permis de fouiller ses tiroirs pour trouver de quoi désinfecter ma bouche. J'avais froncé le nez sous la douleur, mais je ne pouvais pas me plaindre : c'était bien moins éprouvant que le rhum.

J'enfilai le pantalon en coton brun et je m'arrangeai pour qu'il soit serré au niveau de ma taille, puis je me tournai vers l'immense chemise de Malaury. Elle était encore trempée. Malgré moi, je me collai à la porte et appelai :

« Darren ?

— Oui ?

— J'ai besoin d'un haut sec. S'il te plaît, m'efforçai-je de rajouter.

— Tu deviens polie quand tu as besoin de quelque chose, étonnant, lança-t-il en s'éloignant.

— Je t'emmerde, grognai-je. »

Je soufflai. Nous n'avions pas bon caractère tous les deux. Je savais que mon attitude lui tapait sur les nerfs, et il commençait à me lancer des piques. Le connaissant, il s'arrêterait avant que je n'explose. Il m'avait rarement vu en colère, mais il savait qu'il ne devait pas s'y piquer.


Hey, comment ça va ? :p

Darren est toujours suspect à vos yeux ? :)


Et un coucou à Aesamarchand26 pour son insulte qui a rejoint le chapitre 4 ! :p

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro