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Chapitre 17 - Nouvelle aube 2/2


Je me réveillai dans la pénombre, les tempes humides, le cœur pressé. Ce doux souvenir avait terminé en un horrible cauchemar où j'avais vu Malaury, noyé. Il avait le visage souffrant, les yeux révulsés, les mains crispées, la peau pâle et bleutée. À mesure que je pensais à lui, je sentais une anxiété me prendre la poitrine qui se serrait. Les nausées remontaient, je respirais fort, m'efforçant de ralentir mes inspirations pour me maîtriser.

Je tâtonnai à ma gauche, et ma sœur était toujours présente, sa peau était toujours chaude, elle était toujours vivante. Je me tournai vers elle, glissant ma tête contre son épaule, poussant un énième soupir pour me calmer, détendre mes muscles tendus. Mora était mon rayon de soleil. Je devais me concentrer sur le positif, sur elle. Elle était là, en vie, près de moi, heureuse. Détends-toi, Neven, et avance. Tu es forte.

Le lendemain, la lumière du soleil chatouilla mon visage. En ouvrant l'œil, je remarquai que la place à mes côtés était vide. Je me levai si précipitamment que ma cheville me fit mal, et j'ouvris la porte de ma cabine à la volée. Huit heures du matin, beaucoup de marins déjà réveillés, m'observant, surpris par mon empressement. Mora, habillée d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, une partie de ses cheveux attachés en arrière, était penchée sur des cordages, entourée par quelques hommes qui l'observaient. Elle se tourna vers moi et me sourit. Rassurée, je retournai dans ma cabine pour enfiler mon manteau, mon chapeau et mes bottes, puis sortis.

« Capitaine ! me lança une voix juvénile. »

Un jeune homme blond me faisait signe depuis le nid-de-pie, assis sur la rambarde : Issan.

« Ta sœur est vraiment douée !

— Oui ! Elle fait tout au moins aussi bien que nous ! renchérit un autre.

— Elle pourrait rester, non ? »

Je souris :

« Comme elle le souhaite, je ne la forcerai pas. Mora, tu n'es pas obligée de travailler, tu es mon invitée, pas un marin de mon équipage ! »

Elle me fit signe qu'elle allait bien. Peut-être aimait-elle se sentir utile ? Ou bien aider sur le navire lui rappelait de bons souvenirs ? En prenant la barre, je jetais régulièrement un œil vers elle pour surveiller si les hommes étaient corrects, et ils le semblaient. Elle avait l'air de notamment bien s'entendre avec Issan, je les surprenais souvent en train de discuter, je la savais donc en sécurité.

Dans la matinée, Mathurin emmena ma sœur dans les cales. J'avais froncé les sourcils, mais il m'avait lancé un regard rassurant. Remontés quelques heures plus tard, mon quartier-maître me rejoignit :

« Je voulais discuter avec ta sœur qui a été malmenée ces dernières années. Son état me semblait important.

— Et alors ? »

Ses yeux brillaient :

« Des séquelles, bien entendu. Elle craint les abordages comme celui qui vous a séparées. Elle a du mal avec les hommes aussi s'ils se rapprochent. Logan n'était pas tendre sous bien des aspects. Néanmoins, ta présence la rassure beaucoup. Elle sait que tu la protègerais immédiatement, donc elle se sent plus ou moins à l'aise ici.

— Je m'en doutais un peu.

— Et puis... il y a autre chose, Neven... mais ce serait plutôt à Mora de t'en parler.

— Autre chose ?

— Je pense qu'il vaut mieux que ce soit elle qui t'en parle. C'est entre vous. »

Tout se passait bien entre nous, non ?

« Explique-moi tout de suite, quémandai-je en tournant le gouvernail. Mora n'est... ou n'était pas trop du genre à me confronter. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il y avait quelque chose.

— Je pense vraiment...

— Mathurin. Explique-moi. »

Il semblait désemparé.

« Quelque chose ne va pas... Mora a ce côté mélancolique, ailleurs, quand elle me parle de toi. Mais elle t'aime beaucoup, elle tient plus que tout à toi, j'y mets ma main à couper.

— Elle t'a dit quelque chose ?

— Elle craint que vous soyez séparées. Elle m'en a beaucoup parlé, c'en était presque une obsession. »

Je ne pensais pas que cette peur la dévorait autant.

« J'ai donc supposé que ce qui la travaillait était que tu sois capitaine, en mer...

— Elle y revient, soupirai-je.

— Je pense que faire une pause, sur terre, pourrait la rassurer. Tu devrais sérieusement y songer. D'autant plus avec ce qui se prépare peut-être pour toi... »

Je ne pus que grommeler : cela ne m'enchantait pas.

« Je me doute que...

— Non, tu ne peux pas. J'aime la piraterie, le succès et la puissance. Je suis l'une des pirates dont la carrière s'est la plus vite envolée. Je ne peux pas lâcher ça. »

Bien qu'initialement, je ne souhaitais pas forcément autant monter en puissance, j'avouais y avoir pris goût. J'aimais être sur les mers, crainte et respectée. Les temps n'étaient pas toujours doux, nos vies étaient fragiles, exposées aux vagues et à la mort, mais ce soupçon d'aventure et de danger me plaisait. Je croquais la vie à pleines dents, j'étais libre, je naviguais où je le souhaitais, je n'étais pas enchaînée sur terre, à mener une vie routinière et sage comme d'autres.

J'avais ma place au sein des pirates, elle n'était plus remise en question – hormis par quelques malotrus dont je m'occuperais un de ces jours – et j'avais de fidèles et solides compagnons à mes côtés. Et puis, j'étais riche ! Quoi de meilleur de ne pas se soucier de l'argent et de pouvoir obtenir tout ce que l'on souhaitait de matériel ?

« Je comprends, mais il faut que tu aies une sérieuse discussion avec elle. Il faut que vous en parliez, que vous mettiez les choses à plat, et qu'elle sache que tu l'écoutes. Son avis a si peu importé ces dernières années, aux côtés de Logan... elle a besoin de reprendre confiance en elle, et plus que n'importe qui, tu peux l'y aider, Neven. Tu es plus qu'importante à ses yeux. »

Je hochai la tête : j'y ferais attention. Je ferais tout pour elle. Un quart d'heure plus tard, nous arrivâmes devant le ponton rudimentaire de Toplina. Je fis jeter l'ancre et descendis avec ma sœur, prévenant que je serais de retour d'ici quelques heures.

« Tu viendras nous dire au revoir quand même, Mora ? entendis-je. »

L'intéressée sourit à Issan. Descendues, elle avait les yeux brillants :

« J'ai tellement hâte !

— Je sais ! On arrive, on arrive ! »

Je l'entraînai sur une route en terre qui menait à un pâté de maisons un peu plus à l'écart du village. Elle me prit la main :

« Tu penses qu'ils seront heureux ?

— Quelle question ! Évidemment ! »

Nous arrivâmes devant une maison en pierre, éloignée des autres, tout à fait banale. Nous suivîmes un petit chemin constitué de galets, et une fois devant la porte en bois, Mora se tourna vers moi, un grand sourire sur les lèvres. Elle semblait sur le point de pleurer. Je l'encourageai à toquer.

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit sur un grand homme à la barbe noire bien taillée, les yeux marron cernés, les cheveux courts, raides, et sombres. Il fronça les sourcils, nous observant tour à tour. Il écarquilla les yeux et pâlit. Il manqua de tomber, se retenant de justesse à une étagère à côté. De grosses larmes roulèrent sur ses joues sèches :

« C'est... ma petite Mora ? Ma chérie ? Ma Mora ? Vraiment ? C'est toi, ma chérie ? »

C'était la première fois que je le voyais pleurer. Il glissa sa grande main rugueuse sur son visage, prit le temps de caresser sa joue, ému et souriant, avant de l'attirer pour la serrer contre lui :

« Ma Mora... Ma chérie... Mon amour... Tu m'as manqué... Pardon... pardon... »

Il reniflait et sanglotait en la serrant avec tendresse alors que Mora étouffait de larmes en se cramponnant à son dos :

« Papa... papa... papa... je t'aime... papa...

— Ermeline ! Ermeline ! Viens vite ! C'est Mora ! Il y a Mora !

— Mora ? répondit immédiatement une voix fluette. »

On se précipita à l'entrée. Il s'agissait d'une petite femme à la longue chevelure brune et ondulée et aux yeux verts, brillant comme deux émeraudes. A priori en train de cuisiner au vu de son tablier couvert de farine, elle ne parvint pas à parler tout de suite en arrivant devant nous. Elle posa ses mains sur sa bouche, les yeux écarquillés et humides, sous le choc. Notre père libéra Mora qui s'avança vers notre mère. En observant ma sœur, les larmes ruisselèrent sur ses joues, et un grand sourire, un sourire que je pensais ne plus jamais revoir, avait pris place sur ses lèvres. Elle enveloppa tendrement le visage de Mora entre ses mains, caressant ses joues du bout des pouces, le regard brouillé de larmes.

« Mon amour... viens voir Maman, souffla-t-elle en l'attirant dans ses bras à son tour. »

   Mora nicha son visage dans le cou de notre mère, sanglotant haut et fort :

« Maman... je... tu m'as manqué... je t'aime... maman... vous m'avez... vous m'avez tellement manqué...

— Oh ma Mora... ma chérie... si tu savais comme tu nous as manqué... Ma chérie... oh, ma chérie... tu es là, tu es là... je n'arrive pas à y croire... »

Elle sanglotait, lui murmurant qu'elle l'aimait plus que tout au monde, qu'elle lui avait atrocement manqué, qu'elle ne voulait plus jamais la perdre. Elle la serrait si fort qu'elle semblait pouvoir l'étouffer. Notre père se joignit à l'accolade en se penchant, serrant ses deux chéries de son unique bras, tête contre les leur, toujours en pleurs.

Bien malgré moi, mes larmes roulèrent le long de mes joues. J'avais attendu ce moment depuis si longtemps. Pouvoir réunir notre famille, redonner son sourire à ma mère, la lueur de joie dans les yeux de mon père, et notre présence chaleureuse à ma sœur. Il m'avait fallu beaucoup de temps, de la souffrance, et des pertes pour la retrouver... Heureusement, j'avais tenu bon. Si c'était à refaire, je le referais des milliards de fois.

« C'est toi qui l'as ramenée, Neven ? pleura notre mère en m'observant.

— Oui, je l'ai enfin retrouvée, souris-je, le corps tremblant d'euphorie.

— Oh, merci, Neven ! Merci ! »

Que ferais-je, à présent ? Quel serait mon but ? Sans doute la piraterie ! À commencer par la couronne ! Je refoulai néanmoins ces pensées en avançant vers les bras tendus de ma famille : je me laissais quelques heures de tendresse d'abord, j'aurais tout mon temps pour penser à ma carrière après.

DN

   Je tapotais mon bureau du bout des doigts, en pleine réflexion sur les prochaines étapes du plan. Je me servis du vin. Alors que je portais le verre à pied à mes lèvres, on toqua à la porte de ma cabine.

« Entrez. »

Mon second s'approcha :

« Capitaine, nous gardons le même cap ?

— Oui, nous continuons ainsi. Nous devons rejoindre L'Insurrection pour nous déplacer en flotte. Ensuite, on rejoindra les corsaires et nous commencerons le travail. »

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